L'invasion Gobeline

Ils sont venus en masse, une ample vague perfide,
Chargés de haine, désireux de gloire… de revanche ?
Charnier innommable, le sang gicle et le fer tranche,
Ils sont venus, traversant mers et steppes arides.
Et parfois je me demande, quelle sera l’issue,
De cette vaste tuerie, carnage incessant,
Mais personne, certainement, n’en sortira gagnant,
Et l’on continue, on lutte, le cœur empli de vertu.

Pour quelques causes abstraites, une poignée de pièces,
L’on part au combat, dans cette triste danse mortelle,
Interminable haine, Ô que la guerre est belle !
La mort gronde, omniprésente, les Hommes se délaissent,
Les guerriers tombent, toujours, les uns après les autres,
Les gobelins furieux, chargent, encore, sur nous se ruent,
Les défenseurs, immobiles, se sont soudain tus,
Se demandent : notre vie, un jour, sera t-elle notre ?

À la différence de l’ancienne grande invasion,
Pour nous défendre, nous n’avons la lance d’Ackmodar,
Mais uniquement nos haches, arcs, épées et poignards,
Alors de nous, les gobelins auront-ils raisons ?
Tant bien même nous arrivions à les repousser,
Combien d’entre nous, iraient rejoindre les esprits,
Ne connaissant le bonheur, d’arpenter la vie,
Et d’exister heureux, sans devoir guerroyer ?

Je regardais le ciel crépusculaire,
J’étais pensif, j’écoutais la nature,
Je méditais, mais les oiseaux se turent,
Je me levai, sachant alors que faire,

Mes fiers guerriers et moi, nous dirigeâmes,
Vers le chemin, qui, des plus incertains,
Nous mènerait à la vengeance, ou la fin,
Mais nous le devions, des Vikings dans l’âme,

Fieffés gobelins, vont, tuant et retors,
Exécuteurs des miens, je dois traquer,
Ces exécrables créatures, sans pitié,
Esprits vengeurs, nous partons pour la mort.

Nous arrivons, en aval regardons,
En contrebas, le cœur de la bataille,
Masse informe, le combat sera de taille,
Incertains peut être, mais nous avançons,

Arrivés aux abords, nous regardions,
Face aux gobelins, Dames et Seigneurs luttaient,
Tristes plaintes et fracas d’armes s’entendaient,
À nos narines, un air âcre nous humions,

Je vis, dans le ciel, si pur à l’instant,
Se précipiter quelques charognards,
De ce festin, chacun voulait sa part,
Alors, nous nous élançâmes en hurlant.

Des créatures mauvaises, laides et sauvages,
Ainsi l’on nous nomme, en toutes saisons,
Ainsi nous nommèrent, gens d’Aguératon,
Et ces préjugés, traversèrent les âges.

Écrasante sècheresse, notre eau s’est tarie,
Voués à mourir, il nous fallut partir,
Aguératoniens, nous laissent dépérir,
La guerre est notre seule voie de survie.

Est-ce notre manière de vivre, arriérée,
Est-ce notre laideur, dite insupportable,
Que possédons-nous, d’aussi méprisable,
Pour valoir cette haine, immodérée ?

Belles paroles qu’ont les humains, foi, partage…
Privée d’une eau pour nous si essentielle,
Jamais ils ne nous en laissèrent, cruels,
Nous ne pûmes que les attaquer, de rage.

Nous sommes désormais tous debout, enfin,
Pour vivre il nous faut mourir, alors soit,
Car nous ne reculerons au combat,
Nous savons être braves, nous autres, gobelins.