Une révélation...

Malenie avançait dans ce couloir. Elle se rappelait de la toute première fois qu'elle avait foulé ces dalles. Une robe pourpre, elle volait presque, elle avait un regard inhumain, une envie de sang, une envie de pouvoir. Elle avait menti et avait essayé de tirer les ficelles pour elle.

Elle foula ses dalles. Elle portait une robe pourpre, elle survolait presque, mais son regard avait changé. Il était dur, froid, glaciale, mais plus inhumain. Une lueur s'était allumée, une lueur qui avait bousculé sa vie, bien plus qu'elle ne l'aurait cru.
Elle voyait déjà quelques salles avec des seigneurs, des gueux qu'elle aurait dit il y a un temps, parlant à tort et à travers.

Une épée tenue à sa hanche, des Néphissiens faisant deux têtes de plus que les Aguératonniens, l'entouraient. Elle risquait sa vie. Revenu de Néphis il y a quelques jours, elle avait retrouvé le plaisir de la chaire avec son fiancé...mais là elle allait plus loin. Selon Griffon tout le monde le savait, et bien elle allait voir si tout le monde le savait.

Elle avait pris soin au préalable d'envoyer une missive à Griffon :

"Mon Amour,

Cela fait 3 jours que nous nous sommes retrouvés, et on va peut-être devoir se quitter.
Quand tu liras cette missive, je serai à la Cour en train de me révéler en tant que Reine de Néphis.
Si tout le monde le sait, alors tout se passera bien, dans le cas contraire, je serai peut-être jugée, arrêtée et démise de mes fonctions.
Tout cela n'est rien. Ne plonge pas avec moi, et je t'en prie n'interviens pas. Tes problèmes sont plus importants que les miens.

Si jamais je meure, j'aimerais que tu te rendes à Néphis, et que tu donnes le pouvoir à Kash. C'est un brave homme, et il se dévouera complètement pour Néphis. Amène lui cette missive, pour ne pas qu'il te jette en prison.

J'ai passé d'inoubliables moments à tes côtés, et même si l'on était pas marié, je l'étais avec toi, dans mon coeur.

Que mon Amour te guide à travers ta vie,
Je t'aime

Mal de Néphis"

Qu'est ce qui allait lui arriver ? On allait la torturer ? La tuer ? La renvoyer d'Aguératon ?

Elle arriva dans la salle où elle avait parlé la première fois. Tout y était pareil, sauf que quelques araignées avait élu domicile sur les murs. Quelques personnes intriguées par ce qui allait se passer commencèrent à envahir la salle.
Quand elle fut sûre, que cela fût bien entendu de tout le monde, elle commença à prendre la parole, d'une voix claire et forte.

"Bonjours chers Aguératonniens,

Je me présente, Malenie de Néphis. Il y a quelques années, environ deux ans pour être exacte, je me suis présentée à vous. Je vous ai dit alors que j'étais une simple habitante de Néphis."

A chaque fois, qu'elle prononçait Néphis, des sifflements se faisaient entendre, d'autant plus retentissant que ses hommes prononçaient avec elle le mot Néphis, à chaque fois qu'elle le disait.

"A cette époque, j'avais essayé de démêler un malentendu. En effet, mon peuple vous avait envahi, ou du moins avait commencé.

Ce peuple c'est le mien.

Et oui, vous entendez bien, peuple d'Aguératon, vous avez devant vous la Reine de Néphis, celle qui a commandé l'attaque de votre terre, la mort de milliers de vos amis. Je suis la dirigeante de Néphis !"

Des murmures, la stupéfaction pouvait se lire sur les visages des personnages.

"La Reine de Néphis est devant vous. Je ne vous demande aucun pardon. J'assume mes choix, et celui-ci aussi."

Elle recommança son récit :

"J'ai alors essayé de vous espionner, de trouver vos faiblesses... Mais on a trouvé les miennes avant."

Elle reprit une voix dure, et déclara :

"Jugez-moi. Après tout, je suis la personne que vous haïssez. La Reine de Néphis !"

Elle prononça ces quatre derniers mots dans un cri, les sifflements s'amplifièrent tellement qu'on eut dit que la salle avait été envahi par des serpents...

La foule grandissante devenait presque insoutenable... Les dames et seigneurs venant de toute part de la Capitale affluaient, apparemment les rumeurs étaient déjà lancées à travers la ville...
Malenie, Reine de Nephis... Quand j'entendis cela, mon corps se mit à trembler, non pas de peur, mais de colère... Je ne voulais qu'une seule chose, sa mort et rien d'autre. Cette femme est une espionne, rien d'autre. Elle a usée de ses charmes afin que l'Intendant Griffon de Guardia se soit épris d'elle... Cependant mon rôle de Capitaine de la Garde m'obligeait à me tenir tranquille, je me mis donc à contenir la foule...
Certains ne faisaient rien, d'autres criaient, d'autres encore tentaient de se frayer un chemin vers la Reine de Nephis afin d'attenter à sa vie...

« Stop ! » hurlais-je à l'un des hommes tentant d'approcher de trop prêt la Reine.

A la vue de mes armes qui commençaient à trembler sous ma colère, il fit halte... Quelques minutes plus tard la foule devenait presque impossible à arrêter... Je me tournais donc vers l'un des serviteurs de la Garde...

« Toi là !!! » criais-je

Le serviteur se tourna vers moi et me fixa du regards.

« Moi Monseigneur ? » demanda-t-il.

« Oui toi !!! Va au poste de la Garde et fais quérir au plus vite le Général et le reste des Gardes, il nous faut du renfort pour contenir la foule, fais vite !!! » criais-je encore plus fort.

Le serviteur se dirigeait donc vers le poste de la Garde...

Le Bataillon Licorne arriva à la cours du doux, c'était de loin le plus puissant des bataillons de la garde, depuis le départ de Griffon à l'intendance, ils n'avait pas relâchés l'entraînement. Dans la pièce où avait parlée Malenie, on entendait quelques hurlements de la foule. Le Major du bataillon donna l'ordre à ses hommes de passer par la porte de derrière et d'attendre dans la grande pièce voisine à celle ou s'était exprimé Malenie. Il s'en entra ensuite dans la salle où le vacarme.

Malenie se tenait droite, le visage impassible, le major s'approcha de l'estrade, montra son passe droit aux gardes de la capitales qui tentaient de l'arrêter, ensuite ce la garde personnelle de Malenie s'interposa, le major déposa ses armes pour montrer qu'il ne voulait pas de mal à Malenie.

Il s'inclina ensuite devant la reine.

"Ma reine, Griffon m'envoie pour vous demander de quitter cette salle, vous n'avez rien à prouver à ce peuple qui n'est pas le votre, il me fait vous dire qu'il interviendra en compagnie de Elana si les choses tournaient en votre défaveur, de plus son bataillon attend derrière cette porte, il est prêt à attaquer!"

Il se leva, s'inclina une nouvelle fois et se plaça dans l'assemblé.

Voyant que son camarade avait du mal à tenir la foule, Elhandil sortit de son coin, et s'approcha d'Alquaïr Vlidémïr. Il lui lança un regard, regarda les gardes qui manœuvraient pour gérer la foule puis clama d'une voix amplifié par la magie:

- Halte là !

La foule s'arrêta de huée pour regarder l'homme qui lui faisait face.

- Vous vous calmez tous, s'il vous plait ! Etes-vous donc des animaux pour agir de la sorte, Calmez vous vous dis-je !

La foule recommença à s'aventuré vers Malénie. Le Colonel claqua des doigts et des Silvin's apparurent à dix pas devant la Reine de Néphis.

- La Cour de notre Doux ne doit pas être souillé par le sang, même par celui du Mal de Néphis ! Si vous essayez de passer, je serais dans l'obligation de vous arrêter.

La foule parut se calmer un instant....

Klaedr n'avait pas encore eut l'occasion d'intervenir dans une grosse affaire et, lorsqu'un messager vint le chercher pour le quérir à la Cour il s'empressa de s'y rendre, sachant que ses hommes ne l'appellerait pas pour rien. En arrivant et en voyant Malénie il comprit que quelque chose n'allait pas, la foule hurlait, les chiens étaient lâchés et la révolte encore dans l'esprit de tous semblait gronder à nouveau dans le coeur des paysans. Le général de la garde suivi de ses Loups Blancs se fraya un passage à travers la foule en colère et se retrouva aux côtés de Malénie. Les injures qu'il avait entendu le long de son trajet lui avait permis d'apprendre qu'en réalité Mal de Néphis était la Reine de ce pays ennemi...

Le Général face à la foule et à d'autres seigneurs ne savaient pas trop quoi faire, cette femme se tenant devant elle était l'amante de l'Intendant, de Griffon et la loyauté qui le liait encore à lui l'empêchait de faire quoi que ce soit. Klaedr se trouvait face à un dilemme semblable aux tragédies, arrêter Malénie et subir sans doute le courroux de Griffon ou la laisser partir et alors déclencher une vague de haine dans la populace. Un éclair de détermination traversa alors les yeux de Klaedr, il savait que faire...

Le Nain prit la parole et dit

Silence, taisez vous !
Peuple d'aguératon, quelques seigneurs ici présents. Cette femme que voici a combattu à nos côtés durant la révolte, elle a defendu Aguératon bien qu'étant son ennemi intime. Cette femme que voici est peut être une ennemie, elle a peut être tué bon nombre de nos amis, de nos pères, de nos enfants. Elle nous a espionné, elle nous a infecté telle un venin et pourtant je ne lui en veux pas. Après tout cette femme que voici assume ses actes jusqu'au bout et c'est ce qu'elle fera. Non peuple d'alérandir je ne la livrerais pas à votre courroux.

Les hurlements de la foule se firent alors entendre de plus en plus fort. D'un signe les loups blancs et tous les gardes présents se propagèrent dans la foule, la dominant. Le Général reprit alors la parole

Malénie Reine de Nephis, pour vos actes envers Aguératon vous serez jugé. Toutefois en vertu des services que vous avez aussi rendu à la nation vous ne serez pas jugé par n'importe quel tribunal, vous le serez pas les Conseillers Hastratiaux !

Selon Klaedr, c'était la meilleur solution afin d'éviter un carnage, le Général se rapprocha ensuite de Malénie et lui murmura

Ce n'est pas contre vous Mon colonel, euh excusez moi, l'habitude. Ce n'est pas contre vous Malénie mais vous devez être jugé, me suivrez vous sans que j'ai a usé de la force. Vous serez jugé mais impartialement, je vous le garantis. Quant à cette foule, ne l'écoutez pas elle agit sous le coup de la colère... Me suivrez vous ?

Le Nain se retourna alors et sortit un papier de ses poches il y griffonna en vitesse quelques mots à l'attention de Griffon

Citation :

Griffon, je me dois de vous tenir informé que Malénie vient d'être arrêtée, elle sera jugé par le tribunal Hastratial. Avant que vous ne vos énerviez je tiens à vous dire que cette décision est la meilleure, les Conseillers Hastratiaux seront impartiales et ils sauront jugés Malénie en fonction de ses actes et en tant que reine de néphis et en tant que serveuse d'Aguératon. Ne faites rien d'irréfléchi, la population ne le comprendrait pas.

Klaedr, Général de la Garde

PS : Je vais tenter de maîtriser la situation jusqu'au jugement, il faudra que celui ci soit rapide !

Le Général regarda alors la foule ,tandis que son messager partait avec le message, puis voyant que tout était pour l'instant sous un apparent contrôle, montra à Malénie une rue menant au Tribunal...

Complications... Le général de la garde allait arrêter Malenie, le Major leva la main et la rabaissa d'un geste vif, aussitôt, la salle fut envahie par le bataillon licorne, l'élite de la garde Agueratonnienne, il se dirigèrent vers l'estrade, le major présenta son écusson de la garde, ainsi que l'écusson de l'hastration de Griffon, puis il dit à voix suffisamment forte pour que tout le monde entende.

"Au noms du Doux, Mal de Nephis, vous êtes en état d'arrestation, vous allez être jugé par un tribunal compétent, nous vous demandons de garder le silence et de ne pas résister"

Le bataillon licorne se place devant l'estrade, empêchant quiconque d'avancer vers Malenie, même le général Klardr ne pouvait pas passer pacifiquement, le major regarda Malenie d'un air insistant pour qu'elle se laisse approcher sans résister, il une phrase qu'il ne comprenait pas, que seule Malenie et ses hommes pourraient comprendre, une phrase en Nephissien que lui avait apprit Griffon, il avait passé des semaines à apprendre cette phrase sans jamais en connaître le sens.

"Griffon vous demande de me suivre, aucun mal ne vous sera fait, vous êtes en danger ici, il vous aime et ne supporterais pas votre perte."

Il fixa Malenie pour qu'elle le suive.

Griffon arriva par la même porte que le bataillon licorne, en compagnie de Elana, il était dans une colère noire, Elana lança un sort qui amplifia la voix de l'intendant. Il hurla à percer les tympans des habitants d'Alérandir Daâh.

"Taisez-vous!! Arrêtez-vous!!"

Elana lança une vague de force sur la foule énervée, ce qui eut pour effet de les surprendre, ils levèrent la tête en direction de l'estrade, Griffon avait déjà rejoint Malenie.

"Pour ceux qui ne me reconnaissent pas, je suis Griffon de Guardia, intendant des terres oubliées, dirigeant de la garde, chef du conseil hastratial! Et à mes cotés se tient Malenie, Reine de Nephis, vous lui devez tous la vie, et ceux qui auraient survécus à la folie de Eolia, votre liberté! Combien d'entre vous sont désormais amis avec leurs ennemis d'enfance? Combien de seigneurs son désormais alliés avec leurs anciens ennemis? Oui, c'est Malenie de Nephis qui a donné l'ordre d'attaquer les royaumes oubliés alors que nous étions encore fragiles, mais c'est aussi elle qui a ordonné le retrait de ses troupes alors que rien ne pouvait plus les arrêter, alors qu'ils étaient sûres de nous placer sous leur joug, Malenie de Nephis à ordonné le retrait de ses troupes."

Il prit une courte respiration avant de continuer.

"Et c'est aussi Malenie de Nephis qui a sacrifié la vie de centaines d'hommes pour nous défendre lors de la tentative de prise de pouvoir de Eolia! Sans rien demander en retour!"

Il fixa l'assemblé d'un regard noir, jamais il n'avait été aussi déçut par le peuple.

"Je suis Griffon de Guardia, n'ai-je pas suffisamment prouvé que je me battais pour vous? N'ai-je pas suffisamment fait pour le peuple pour que vous me fassiez confiance? Assez d'hommes sont morts sans raison! Alors de grâce, rentrez chez vous et pardonnez à Mal de Nephis qui à sacrifié ses hommes pour votre liberté!"
Il se plaça devant Malenie, si jamais quelqu'un décochait une flèche ou tirait avec des pistolets...

Les habitants n'avaient pas confiance en Griffon... Ils étaient aveuglés par la haine.

"Habitants d'Alérandir Daâh, si Malenie menaçait le peuple une nouvelle fois, je lui ôterais la vie, comme elle ferait avec moi si je tentais quoi que ce soit contre Nephis!"

Toujours devant Malenie, il fixait l'assemblé.

Malenie ne savait pas comment réagir. Il y a quelques mois elle leur aurait ri au nez, et s'en serait sorti indemne, par l'un de ses stratagèmes...mais là.

Elle ne pouvait pas avoir pitié, elle n'avait pas pitié. Elle avait agi en sa qualité de reine de Néphis, et c'est en cette qualité qu'elle avait commis ses atrocités...mais s'ils savaient...Si le peuple savait que ce qu'elle leur avait fait subir, ce n'était rien en comparaison. Mais cela l'accablerait encore.

Tout s'était passé très vite, trop vite. Mais après tout, cela avait eu l'effet escompté. Elle rigola intérieurement, si vraiment elle voulait envahir Aguératon, elle l'aurait fait de suite. Tout le monde était trop occupé à la blâmer qu'ils en oubliaient même la sécurité de la Capitale.

Les quelques Néphissiens avaient sorti leur épée, sur un simple geste de leur reine, un bain de sang se serait déroulé. Mais au lieu de cela, elle leur intima :

"Laissez-les faire ! Partez, et vous êtes dorénavent sous l'ordre de Griffon de Guardia. Tant qu'il ne fait rien contre moi ou Néphis, obéissez-lui, s'il change de parti, partez !"

Ses hommes la regardèrent, puis immédiatement, rangèrent leur épée mais ne s'éloignèrent en aucun cas de leur reine. Trop de choses, se passa au même moment. Un garde qui lui demanda de partir, puis l'arrivée du nouveau Général de la Garde. Elle sentit ses forces montaient. Elle ne l'avait jamais vraiment aimé. Tout ce qu'il voulait, c'était de prendre la place de Griffon, et il avait réussi.
Quand il lui parla, elle se retint pour ne pas le tuer sur place, et heureusement le bataillon licorne arriva au bon moment pour empêcher un massacre. Mais elle n'avait en aucun cas montrée sa non-amitié envers Klaedr, elle était restée tout à fait neutre, comme auparavent.

Elle était restée très calme d'apparence, et n'avait pas fléchi sous les insultes d'un peuple dicté par un sentiment aussi commun que la haine.

Elle écouta ce que le major lui dit sans sourciller. Quand il prononça une phrase en Néphissien, elle sut que Griffon lui avait appris. L'accent était détestable, mais elle avait compris.

Puis Griffon. Tout s'enchaînait à une vitesse folle, mais alors qu'elle aurait du avoir peur, elle était étrangement sereine. Si elle mourrait, elle rejoindrait sa soeur et son père...Néphis...
Elle essaya d'envoyer un regard noir à Griffon, elle lui avait demandé de ne pas intervenir, mais ne put pas, car il lui tournait le dos.

Elle réfléchit un dixième de seconde. Plusieurs choix s'offraient à elle :
- Ordonner à ses hommes de tuer les gardes, et la foule. Cela lui permettrait de s'enfuir, mais cela aussi détruirait toute sorte d'avenir possible avec Griffon.
- Tuer juste Klaedr, mais elle serait aussi jugée pour le meurtre d'un haut dignitaire d'Aguératon. Elle avait déjà assez de problème comme ça.
- Faire semblant d'accepter de suivre Griffon, et s'enfuir entre son transfert et son jugement. Mais cela avait la même conséquence que la première solution.
- Accepter un jugement.

Elle murmura en Néphissien à l'intention de Griffon : "Je t'avais dit de ne pas intervenir !"
Puis elle parla correctement, ou du moins en Aguératonnien au major :"Je vous suis."

Peu de personnes avaient pu entendre ce qu'elle avait dit, et quand elle brandit son épée pour la rendre au major, un coup de pistolet partit. On ne sut pas d'où...mais il sortit. Sa course fut extrêmement rapide, et elle finit dans le corps de Malénie. Personne n'avait pu l'arrêter.
La balle lui arriva en plein dans le ventre.
Elle recula de deux-trois pas. Son visage était sans aucune expression, elle regarda Griffon, une ultime fois... Elle perdit l'équilibre, elle n'émit aucun bruit puis ...


Puis, elle se rattrapa sur un garde, et ayant repris l'équilibre, continua son geste de départ, et donna ses deux poignards et son épée au major, qui la regardait avec étonnement.

"Je pense qu'on peut y aller."

Elle regarda une dernière fois les Néphissiens, refit un signe de tête, leur intimant l'ordre de respecter ses dernieres paroles, puis passant devant Griffon, elle lui dit :

"Mes hommes sont sous tes ordres. Prends en soin ! Merci. Je t'aime."

Puis elle se rendit, elle accepta avec force, qu'on la touche et qu'on lui prenne les bras, pour ne pas qu'elle parte. D'ailleurs ceux qui la touchèrent, purent constater que sous sa robe, quelques choses de solides moulant son corps, était présent.

Dans la foule, je me trouvais... Mon regards était fixé sur l'Intendant, bien que je comprenais que son amour fut grand pour cette traitresse, le point de vue de la foule était tout aussi compréhensible... Il est vrai que cette femme nous a peut-être sauvé à maintes reprises, mais elle est aussi notre ancienne ennemie, et rien ni personne ne pouvait savoir si elle était réellement de notre côté...

« Soit proche de tes amis et encore plus proche de tes ennemis... » murmurais-je en regardant tour à tour l'Intendant et la Reine de Nephis.

La foule ne comprenait pas les paroles du Sieur Griffon, j'étais même certain qu'elle était prête à charger sur celui-ci s'il tentait de protéger la Reine... Les autres gardes ainsi que moi-même, reculions face à la foule qui avait l'air un peu moins violente qu'auparavant...

« Écoutez-moi !!! Elle va être jugée, et s'il le faut, condamnée ! Alors veuillez garder votre calme, je vous en prie !!!  » m'égosiller-je face à la foule.

La Reine de Nephis s'était rendue, j'attendis donc la réaction de la foule...

Un habitant de la capitale vêtu plus dignement que la plupart de ses congénères s'avança au-devant de la foule.

S'il-vous-plaît, écoutez-moi tous !

Voyant qu'il s'agissait de l'un des leurs, les paysans se turent pour laisser la parole à l'homme.

Chers gardes et responsables hangratiaux, ma modeste personne se montre à vous en tant qu'humble représentant de la Ligue Populaire, une organisation de représentants populaires de chaque contrée de ce continent et quartier de la capitale, fondée secrètement à l'issue de la récente rébellion et jusqu'à présent restée dans l'ombre. Tout d'abord, je me dois de vous signaler que nous ne sommes sous les ordres de personne d'autre que le peuple de ces terres, et que notre influence est déjà grande parmi celui-ci. Ignorer nos revendications pourrait avoir de regrettables conséquences. Je ne cherche nullement à vous intimider, mais seulement à vous convaincre que la demande que je vais vous faire dans un instant se doit d'être prise en grande considération.

A ces mots, les gueux commencèrent à pousser des cris d'enthousiasme. La plupart d'entre eux connaissait l'existence de cette organisation et avaient participé à l'élection de ses membres, le tout dans le plus grand secret. Beaucoup s'en remettraient au jugment de la Ligue.

La Ligue va très prochainement débattre des conditions qu'elle souhaite apporter au nom du peuple à l'acceptation des décisions prises par le gouvernement actuel au sujet de l'affaire qui nous occupe aujourd'hui. Dans tous les cas, j'espère bien que vous laisserez l'un de nos représentants suivre les événements de très près. Bien à vous, messeigneurs.

L'homme se tut, acclamé par la foule, attendant la réponse de l'un des responsables présents.

Tout se passa trop vite, Griffon n'eut pas le temps de se prendre la balle à la place de Malenie, l'homme était sur un des balcons... Griffon l'aperçut, mais il avait d'autres préoccupations, avant que Elhandil sorte de la salle avec Malenie, Griffon courut vers eux, il fallait qu'il parle à Malenie. Les quelques Nephissiens suivaient désormais l'intendant. Elana avait déjà disparue.

"Mal!"

Elle se retourna, fixant son fiancée avec deux yeux noirs de jais. Griffon lui dit en Nephissiens.

"Mais tu es inconsciente de venir ici! Tu as failli mourir! Si tu n'étais pas ma fiancée je te..."

Puis il lui prit la main.

"Nous sommes dans une impasse... Je ne peux pas te juger. Mais je serai là!"

Il posa ses lèvres sur celle de Malenie, l'embrassa et se détacha d'elle avant de dire à Elhandil.

"Colonel, je compte sur vous... Treize hommes de mon bataillon servirons d'escorte à Malenie, ne la brusquez pas, ne lui faite aucun mal et protégez là au péril de votre vie!"

Il appela ensuite le Major du bataillon qui accourut aussitôt.

"Vous accompagnez le colonel avec douze hommes, les ordres son simple, pas d'agressions sur Mal de Nephis, protégez là coute que coute! Si quelqu'un essaye de la tuer au corps à corps, tuez cette personne! Emmenez-la dans une des cellules du poste de garde!"

Il se tourna vers Elhandil.

"Vous vous chargerez de faire respecter mes ordres Colonel, rompez!"

Il lança un dernier regard à Malenie avant de retourner vers l'estrade.

"Peuple d'Agueraton, membres du conseil populaire, je serais présent lors du jugement de Malenie de Nephis, mais pas en temps que juge, j'ai vu beaucoup de traitres dans ma vie, aux yeux de certains, je suis un traitre, mais je suis intendant des terres oubliées et je vous ai toujours aimé, et je ne choisirai pas entre vous et ma fiancée, car il n y a pas à choisir, vous me demandez de ne pas la juger, je ne la jugerai pas."

Il s'adressa ensuite au membre de la ligue populaire qui s'était adressé à lui.

"Lorsque le tribunal accueillera Malenie de Nephis, vous serrez tenus au courant et j'invite un de vos représentants à participer au jugement de Malenie."

Puis sans un mot de plus, Griffon disparue en direction du poste de garde.