La poésitothéque de Lysandre

Noircie par la haine,
Battue comme une chienne,
Mon âme saigne.
Je ressens sans cesse cette peine,
Partageant cette souffrance qui est mienne,
Immobilisé par des chaînes,
Mes tentatives sont veines...

Mon coeur est enfermé par ce lourd cadenas,
Ce coeur aujourd'hui si froid,
Lui qui est pourtant aussi fragile qu'une noix.
J'entends souvent ce fracas,
Dans un endroit où le silence est loi.
J'entends toujours cette voix,
Ce doux liquide qui me noie...

Parfois j'ai cru voir la lumière,
Cru respirer de l'air,
Mais tout cela n'était qu'éphémére,
J'étais seul à terre,
Seul contre le fer.
Tout cela n'avait rien pour me plaire,
Pas plus qu'être seul en mer...

Cette existence a toujours été hantée,
Je ne l'ai jamais désirée,
Je ne l'aimerai jamais.
Qu'est-ce que j'ai fait?
Mon espoir de joie est tué,
Plus jamais je ne la sentirai,
Plus jamais je n'existerai...

Il parcourait de lointaines contrées
Afin que sa loi soit respectée.
N'hésitant plus à faire couler son sang
Pour que trépasse les manants.
Sa renommée était le fleuron des guerres,
Le chaos était devenu son frère.

Mais un jour comme le précédent,
Un jour qui promettait d'être sanglant,
Il fît la rencontre d'une déesse,
L'une de celles qui sans le savoir blesse.

Depuis ce jour, plus aucun combat ne le rassasiait,
Combattant toujours mais l'extase manquait.
Devenu prisonnier de cette demoiselle,
Jamais il n'oubliait cette beauté si frêle.
Il lui avait offert son âme,
Elle lui rendait son charme.

Autrefois il frappait avec la meurtrière,
Hier il aimait cette femme si fière.
Il combattait pour que celle-ci vive,
Elle laissait partir son coeur à la dérive.

Mais avec le temps sa beauté diminuait,
Le guerrier, lui, 'saffaiblissait.
Ce qui devait arriver arriva,
Cette fois c'est lui qui tomba.
Afin de ne point sombrer dans la folie,
Elle mit fin à sa propre vie.

Nous marchions paisiblement,
Nous profitions de ce magnifique temps,
Les oiseaux chantaient,
Les passants nous dévisageaient.
Le vent froid frappait tendrement nos visages,
L'eau venait sur la plage,
Le sable brûlait agréablement nos pieds,
L'air nous chatouillait le nez.

L'eau semblait calme,
Mes yeux parcouraient le regard des femmes,
Tandis que les tiens
Devenaient malsains.
Tu semblais vouloir me contempler,
Comme tu le faisais dans le passé.
Mais le vent nous apporta ce corps,
Cet être déjà mort.

Il semblait avoir voyagé ainsi durant un certains temps.
Le corps maculé de sang,
Sa mort ne semblait ne pas être une chance.
Ses yeux reflètaient la souffrance.
Certains de ses organes avaient disparus,
Du moins ne se trouvaient pas à l'endroit voulu.
Une longue plaie parcourait son dos,
Laissant entrer dans son corps toute cette eau.

Cette vision macabre
Me laissait de marbre,
Toi,
Cela t'avait déjà retourné le foie.

Aujourd'hui,
Alors que ce souvenir sombre dans l'oubli,
Tu sembles avoir bien des idées noires.
Ce soir,
Tu sembles préparer de biens sombres desseins,
Tu ne cesses de boir tout ce vin.
Toi qui déteste tant l'alcool...
Quelle est cette idée folle?

Alors que mon devoir m'appelle,
Je sors avec ma pelle
Afin de creuser ce trou,
Où reposera enfin ce fou
Qui est mort hier.
Cet hiver,
Bon nombre de morts seemblent étranges.
Qu'est-ce que celma change?

Une fois le trou achevé,
Alors que je commençais à rentrer,
Un coup de feu se fît entendre.
Trop tard, ton âme est partie en cendres,
Ta cervelle parcourt le sol de la chambre,
Quel mois de novembre...
J'ai creusé une tombe pour la personne que j'ai tant aimé
Et qui vient de me quitter!

Toi qui fût si belle,
Aujourd'hui si laide.
Ton corps raide,
Ton haleine pleine de sel...
Ta beauté partie,
Tu ne provoques plus l'envie!

Ta bouche sèche
A le don de me faire fuir,
Toi qui voulait tant m'attendrir...
Tes lèvres sont rèches,
Car tu n'as pas bu,
Chose que tu ne feras plus!

L'image que j'ai de toi,
Sans foie, ni doigts,
Tu n'as pas eu de chance
Tu as eu ton lot de souffrance...

Tu as rongé ta beauté,
Tu as rejoint la mort,
C'était ton sort,
Et jamais plus je ne te reverrai.
Je ne pleurerai point,
Car j'aurai bu tout ton vin!

Entends tu ce doux sifflement
Qui me rappelle des souvenirs d'antan ?
Cette époque lointaine que j'aimais tant,
Ainsi que toutes ces courses que je faisais dans les champs.

Nageant dans un volupte océan de blé
Dans lequel même le temps ne pouvait me rattraper.
J'aimais tant pouvoir m'amuser...
Durant mon sommeil je laissais mon esprit vagabonder.

Je me souviens de ces rêves fantastiques
Durant lesquels je faisais des chevauchées épiques.

Mais en grandissant j'ai compris ce qu'était l'avenir,
Lui qui ne tient pas compte de nos désir,
Lui qui se moque de qui va mourrir,
Jamais notre monde, il ne cessera de le haïr.

Le temps passe comme le ruissellement de l'eau
implacable et sans un mot,
Jamais il ne cesse d'être beau,
Face à lui toujours nous resterons des sots.

J'ai cessé d'espérer avec mon coeur
Car l'espoir fane comme toues les fleurs...

Nous avons tous un avenir commun,
Que l'on soit elfe ou bien nain.
Nous savons tous qu'il y aura une fin,
On attend juste le moment opportun.

Tous issus des dieux
Nous vivons de notre mieux.
Tous rêveurs et envieux
Nous atteindrons les cieux.

Il écrivait de son encre noire
Sur ce parchemin si blanc.
Il tâchait cette couleur ivoire
Pour entonner un chant.

La nuit était sombre,
Tandis que la lueur
De la lune faisait des ombres,
On entendait des pleures.

Il représentait le chaos,
Elle représentait la pureté.
Il arrivait sans dire un mot,
Elle restait avec anxiété.

Son âme était des ténèbres,
Sa chaire était noirâtre.
Le froid parcourait ses vertèbres,
Elle devînt très vite blanchâtre.

Il avançait d’un pas silencieux,
Elle, anxieuse bougeait sans cesse.
Le souvenir des jours heureux
Se transformait en une profonde tristesse.

Elle était si pure,
Il était si sale.
C’est d’une belle écriture
Que la feuille parut moins pale…