Aguératon - Les Royaumes Oubliés
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 Nouvelles perdues

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Edailnes
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Edailnes


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MessageSujet: Nouvelles perdues   Nouvelles perdues Icon_minitimeMar 19 Mai - 19:34

Perdue parce qu'elle n'a pas été retenue au concour auquel je participais (chnif chnif)



Naissance, vie et …


De ma naissance, je ne garde que peu de souvenirs. Moi, alors ombre dissimulée parmi les ténèbres d’un monde froid et voué à disparaître. Nous, coupées de nos sens, privées de nos corps et ne possédant plus que nos âmes pour pleurer...
En cette époque où nous n’étions rien de plus que des ombres. Simples flammes sans lueur ni chaleur persistant dans un univers ne nous ayant laissé d’autres choix. Nous, simples mèches sans cire, perdues dans l’attente incertaine de cette dernière étincelle qui nous ferait renaître.
Nous avions perdu l’espoir, nous avions oublié la joie et la curiosité, abandonnant tout ce qui faisait nos vies d’alors ; acceptant la fin de nos existences sans nouvelle chance de connaître à nouveau nos danses et nos chants.
Simplement décidées à attendre la mort et convaincues qu’elle était le seul remède à ce vide indistinct qui nous agressait.
Autour de nous, l’obscurité grandissait sans cesse, nous emportant les unes après les autres ; arrachant les derniers vestiges de nos gloires passées et nous plongeant dans l’oubli du monde, ancienne réalité que nous pensions désormais rêvée tandis que nous n’attendions plus que notre tour. La disparition de la dernière dans ce ciel qui ne connaissait désormais plus que l’encre et le charbon.
Autour de moi, le fil de la vie se disloquait au rythme du temps qui se mourrait. Emportant les lumières de mes sœurs, opalescence faiblissant peu à peu, en des mondes inconnus…
Une éternité. Une vie. Deux vies. Combien de temps dura cette torture, je ne puis le dire. Mais, miroir sans tain de cette période, je me souviens du moment exact où elle prit fin. De cette chaleur qui nous prit à l’instant où la dernière d’entre nous rendit enfin les armes de son corps. Plongeant définitivement l’univers dans un silence qu’aucune d’entre nous n’aurait pu briser. Fait de glace et de pierre. Un silence nous transperçant de toute part, fouillant dans nos âmes et arrachant les restes subsistants de nos existences désormais déchues. Une douleur mêlée de peine, valse mortuaire à la gloire de l’invisible dont naquit la vie…
Quand, provenant de la plus jeune d’entre nous, une voix s’éleva. Hurlant d’un cri dénué de haine comme d’amour. D’une voix mêlant la vie, la mort, et toutes les perceptions de ce monde qui s’effritait. Une voix unique dans cet espace où l’oubli et la mélancolie avaient fusionné leurs corps… Une simple voix faite du silence le plus pur.
Suivie d’une autre, d’une seconde et d’encore une troisième. Toutes émues par le vide cruel contenu dans ce cri décharné et pourtant si beau. Chant de l’histoire d’une vie déversant cette existence dans le flot grandissant de l’inconnu. Masse indistincte évoluant au rythme lancinant de mes sœurs qui s’oubliaient.
Je ne sais… Je ne sais pourquoi je ne me joignis pas à ce chant mais, sourde à l’appel déchirant de mes amantes, je ne le fis. Simple spectatrice contemplant le bouillonnement apparaissant au centre des ténèbres. Croissant, s’emplissant, embaumant l’univers entier d’un froid plus grand encore que tous ceux que j’avais jamais ressenti. Comme si les ténèbres que nous venions de quitter n’étaient que le reflet de ce monde qui allait naître de ce maelström de glace figée…
En cet instant, je crois, ma mémoire fut touchée… Au moment où tous les chants cessèrent, en cette seconde où toute la mémoire du monde était contenue à nouveau dans une simple graine. Simple braise ardente de mémoire qui dans un sursaut de vie se consuma en un souffle. M’arrachant au vide, détruisant ce corps que j’avais cru disparu et mon âme pour, dans un dernier souffle, me faire renaître…
Cette explosion de lumière qui s’empara de nos regards emplis de jais, cette chaleur qui en un instant parcourut nos corps à nouveau matériels et nous éparpilla au gré de sa force sans limites. Jouant de nos existences comme si nous n’étions plus que poussière.
Ce fut cela qui me fit oublier cet instant. Cela et le sentiment si perturbant, ôté puis rendu, d’avoir un corps matériel. En cet instant où les mots semblent ne plus suffire et les notes trop pauvres pour accompagner, plus que la peur de la vie qui réapparaissait devant moi et la puissante beauté qui emplissait les cieux, ce fut ce corps qui me transit de plaisir. Jouissance incommensurable et indescriptible de sentir son esprit reprendre place sur le siège de son âme, de ressentir le flot de vie parcourir l’être et le transmettre à la pensée. Le mien, celui de mes sœurs désormais ignorantes de leur existence. Et par-dessus tout, celui de cet univers qui venait de renaître sous nos yeux.
Magma de crainte et d’espérance face au temps à nouveau infini et à son espace protecteur vaste et coloré de nos innombrables existences. Parsemant ce corps déchu de ténèbres de nos flammes hésitantes. Poussant peu à peu nos premiers hurlements alors que le monde s’ouvrait à nos regards. Pourtant…
Dès cet instant, je ne fus plus qu’étrangère parmi elles. Enfant vieillie avant d’avoir pu vivre, rongée de jalousie et de haine envers mon esprit. Envers cette hésitation, curiosité étrange et regrettée qui m’empêchait de mêler mon être à leurs jeux et à leur découverte du monde, envers le temps et, plus que tout, envers ces êtres que je chérissais tant jadis et présentement.
Leur monde. Univers qui peu à peu échappait à ce que je connaissais… De cette langue traversant le vide et que je ne comprenais pas. De ces actes que mes sœurs devenues jeunes adultes accomplissaient sans que j’en sache ou comprenne la raison.
De cette vie à ces regards portés vers moi qui n’exprimaient que l’interrogation.
Parmi elles, Je n’étais plus qu’étrangère, ma robe grisonnant, mon corps rétrécissant et mon influence grandissant. Me contentant désormais d’observer ce monde que j’avais fui par lâcheté… Non. Mensonge destiné à me torturer sans que j’en comprenne la raison.
J’étais seule désormais. Et je le serais toujours.
Parcourant les limites insondables de ce monde, coupée de tout et de toutes, je finis par abandonner. Entonnant le chant de ma vie comme j’aurais dû le faire tant de vies auparavant. Cessant d’admirer ces lumières scintillantes s’allumant et s’éteignant tandis que je perdurais. Sans cesse agressée par un temps qui ne me semblait d’aucune pitié.
Aujourd’hui, ma chanson prend fin. Donnant naissance, sans doute, à d’autres vies… Là-bas. En des temps où la glace tombe sur de profondes niches de vies.

*


L’hiver avait pris possession de la forêt, recouvrant de son drap immaculé la mousse et la terre. Sur les plantes, les bourgeons trop tôt apparus que pour supporter la rudesse du climat semblaient pris dans une gangue de glace. Les branches, lourdes d’une poudre de cristaux, craquaient çà et là ; brisant le silence étouffé par la neige.
A la cime de l’un des arbres à feuilles caduques se disputant le domaine forestier aux conifères, une chouette au pennage d’argent se posa dans un bruissement à peine audible. La louve leva les yeux vers la lune qui diffusait sa pâle lueur opaline entre les maîtres de la forêt, avares de lumière.
Glissant sa tête sous sa patte avant, elle entreprit de lécher une blessure récente, cautérisée par le froid, chassant la terre et les impuretés tentant de s’y glisser. Sa langue rappeuse réchauffa la blessure et laissa filtrer l’agression du froid. Interrompant son geste, elle dressa l’oreille, tentant de percevoir le moindre bruit entre les flocons duveteux.
Sur son pelage gris argent, ils semblaient s’accrocher longuement avant de fondre, miroir si pertinent de son existence actuelle. Bandant ses muscles, elle se releva. A ses côtés, sa proie colorait de carmin le manteau neigeux. Lièvre blanc colorant d’écarlate son domaine protecteur.
Dans un geste aussi tendre que cruel, elle reprit le corps encore chaud dans sa gueule tandis qu’elle filait à travers les milliers de vies endormies que comptait son domaine à cette époque.
Vision irréelle et ralentie de ses pattes s’extirpant de la neige, préparant le prochain bond et en appelant à toute l’énergie du corps. Autour d’elle, les arbres grisés par le froid s’inclinaient et les arbustes nus, les fougères et les herbes sauvages ployaient sous le poids trop important de leur charge.
Elle, observait, avançait. Se rapprochant peu à peu de son objectif… Les craquements de la glace, cédant sous le poids de la louve, semblèrent résonner comme autant de vies à ses oreilles alors qu’elle pénétrait dans le terrier abritant ses petits.
Nul jappement. Nul cri. Rien que ce murmure d’une terre foulée par le pas fatigué d’une louve âgée.
Elle déposa le cadavre sur le sol et attendit. Attendit. Puis commença à le dépecer seule. Avalant sa part, elle poussa doucement du museau les trois corps endormis que nul souffle n’agitait pour les inciter à manger. Mais comme l’hiver ne pouvait disparaître, leur sommeil ne devait sans doute jamais finir.
Jetant un dernier regard vers ses petits, la louve s’en repartit. Se dirigeant à travers bois vers l’orée de la forêt, éclairée seulement par le crépuscule qui semblait avoir débuté sa danse avec la lune pour préparer la venue du soleil.
La louve, fatiguée de cette nuit de chasse se rendit sur le rocher qui dominait l’une des trouées de forêt proche de sa limite. Ce lieu qui avait connu sa gloire à elle. A son loup, chef d’une meute décimée par un feu étrange au début du froid.
Se traînant laborieusement au sommet, elle leva le museau vers les étoiles qui semblaient encore percer de leurs rayons. Et comme ils l’avaient fait tant de fois auparavant, elle hurla. Adressant le chant de sa vie et celui des siens aux dames des cieux. Un chant que semblait rythmer la neige reflétée dans son regard. Milliers d’étoiles, millions de vies, et milliards d’existences passées et à venir.
Et dans une dernière note de vie, elle clôt ses yeux, plongeant dans un sommeil que ni la glace ni le feu ne lui envieraient jamais.
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MessageSujet: Re: Nouvelles perdues   Nouvelles perdues Icon_minitimeVen 21 Aoû - 0:42

Deux court texte purement descriptif écrit aujourd'hui(et logiquement je devrais en faire un par jour vus que c'est dans un but d'entrainement :p)

La porte de la demeure s'ouvre devant moi, poussée par un courant d'air puissant. D'un pas, j'entre. Sur le mur nord, le fenêtre est ouverte. Le vent souffle, résonant étrangement dans les pots de terre posés sur une étagère en bois vieilli par le temps. Je ferme les yeux, bercé par la musique produit par la vie emplissant les murs de terre, de pierre et de paille. Craquement, odeur, chaleur. Ma main passe sur le rebord de la fenêtre, délogeant la poussière installée la depuis des années. Chacun de mes déplacements fait trembler une bassine débordant depuis trop longtemps de l'eau ruisselant d'un toit abîmé. Je rouvre les yeux. Devant moi, deux portes permettent d'atteindre deux pièces adjacentes. La première est faite d'un simple morceau de bois. D'un coup d'épaule, je la déloge de son mur afin d'entrer.

Devant moi, je crois deviner ce qui à été une chambre : Un sommier en bois de chêne épargné par un temps ayant rongé les tissus dont ne restes que les traces. Accroché au fond de la pièce, une lanterne au verre brisée trône encore. Il ne reste rien d'autre sur les murs rougis et l'ouverture pratiquée dans le mur n'éclaire que trop peu pour y voir. Je reviens sur mes pas.

La seconde porte possède le luxe d'une poignée. Je la tourne. Rien ne se passe... Je pousse. Un claquement se fait entendre, la porte s'ouvre. Cette fois, il y a trois fenêtres et une ouverture dans le toit, destinés à l'éclairer. Au centre de la pièce, il y a une table brunie par ce qui semble être du sang. L'odeur paraît avoir depuis longtemps quitté les lieux, heureusement. Au sol, il reste des couteaux et des flèches. Je ramasse les couteaux. Le reste ne m'intéresse pas.

Je ressors, la forêt m'attend.


-------------------------------------------------------

Baigné par la lueur opalescente d'une lune pleine et ronde, le brouillard qui m'enveloppe semble avoir invité la dame de la nuit en son sein. Mes sens trompés, je me laisse à vagabonder. Au loin, j'entends les tintements d'un carillon. Goutte d'eau claquant contre la surface argentée d'une étendue d'eau. Je marche lentement. Mes pieds, sondant le sol sur lequel je m'appuie, semble à chacun de mes pas s'enfoncer dans un gouffre duquel je ne pourrais ressortir. Dans ma main, je fais craquer une branche. Sous mes doigts, l'écorce rêche contraste avec l'apparente douceur qui m'entoure et m'enivre presque. Mes oreilles aux aguets, je perçois la présence d'ombres perdues dans la brume.

Une cloche résonne. Le son d'un cours d'eau se fait entendre. Je m'approche à pas doux. Un bruit de sabot étouffé par la mousse résonne un instant avant d'être submergé par les ronronnements du courant. Je m'abaisse. L'eau est froide et, dans la pâleur ambiante, elle semble prendre vie. Mes mains portés en coupe, je bois de longue gorgée.

Je me redresse. Je m'éponge la bouche tout en laissant l'eau ruisseler sur la gorge et mon torse. Je frissonne, me remets en route. Cette fois, ce sont des percussions que j'entends. Lourdes. Puissante. Le carillon sonne. La cloche tonne. Mon ouïe perçoit des bruissements de tissus. Ma vue devine des ombres. Je les observe, silencieux. Le brouillard les happe. Ils disparaissent.

Je ne reste pas longtemps, j'ai encore un long chemin à parcourir.
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MessageSujet: Re: Nouvelles perdues   Nouvelles perdues Icon_minitimeVen 21 Aoû - 23:39

Seconde fournée...

Le vent souffle. Glissant entre mes cheveux et fauchant les herbes éparses. Je regarde l'horizon. Perdus dans une grisaille bleutée par la mer. La falaise semble avoir été déchirée par la lame d'un géant. La mer s'écrase contre elle dans un fracas assourdissant. Sur mon coté gauche, je vois la falaise descendre sur une plage de sable doré et de galet modelé par la mer. Les mouettes crient tandis qu'un banc de poissons s'approche de la surface. Masse sombre et grouillante attaquée par plusieurs nuées de plumes, de pattes et de becs.

Les hommes du village semblent avoir repéré le mouvement. De petites barques sont mises à flot. L'un des pêcheurs crie. Le vent m'en cache le sens . Ils partent. Je détourne le regard. A mes pieds, des plantes folles tentent de survivre. Dans le ciel, les nuages s'amoncelant présagent d'une pluie à venir.

Je tourne le dos à la mer et marche dans la direction opposée au village. Les premières gouttes s'écrasent au sol. Derrière moi, les pêcheurs semblent avoir jeté leurs filets. Eux aussi, sans doute, voudront éviter la pluie.

Moi, j'espère pouvoir la connaître un moment, ma prochaine étape est proche.


----------------------------------------------------


De la fin d'une nuit...
Sous ma tête, l'herbe est humide. La terre sèche. Le matin ne va pas tarder. La lune termine sa course dans le ciel et les étoiles peu à peu se font plus rares. Les lumières de la nuit et ses cœurs semblent fuir vers un sommeil qui ne cessera qu'au second crépuscule. Un frisson me prend. L'humidité augmente autour de moi. Le crépuscule commence. Au-dessus de moi, ce qui était d'un bleu noirci d'étoiles blanches prend peu à peu les couleurs de l'aube et de sa vie. Les nuages retrouvent leur blancheur et le ciel son azur. Le temps passe. Les heures s'égrainent.

Je me redresse. Les chants des oiseaux ont débuté leur concert. La nuit s'endort définitivement, cédant la place au matin. Sous ma paume, l'herbe est désormais baignée de rosée. Non loin de moi, une toile d'araignée souffre du même mal. Chaque goutte faisant miroiter le soleil montant.

Je me lève. Je chausse mes sandales. Mon nez frémis. Les fleurs, elles aussi, réagissent au soleil. Relachant leurs fragrances et leur pollen dans l'air Je sais que dans peu de temps, le bourdonnement étourdissant des insectes envahira l'atmosphère. Il est temps pour moi de partir.

La route est proche de moi, et le chemin de sable et de pierre me mènera à ma prochaine destination.
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