Quelque part, là ou jadis régnaient les forêts denses, entre les deux grands plaines du sud, régnait une atmosphère malsaine. Les arbres n'avaient pas repoussés, les lacs étaient asséchés, seuls jonchaient sur le sol quelques troncs à moitiés déracinés. La forme du sol pouvait sembler étrange pour quelconque étranger. Au milieu de ce qui semblait autrefois être une des plus grandes forêts du monde exploré, une grande plaine était surélevée, tel un château de terre de trente pieds de haut.
Mais pour l'homme qui parcourait ces terres, ses terres, cette forme révélait bien qu'il était là ou les histoires parlaient. Il passait quasiment tous les jours, à arpenter ce sol si riche en histoire. Il passait toutes ses soirées à l'auberge, à quelques lieu à cheval de ses terres étranges. Nombreux furent les voyageurs à se demander d'où sortait cette homme. Son quotidien était semblable, de jour en jour. Très tôt le matin, il quittait sa chambre, déposait quelques pièces d'or sur le comptoir, et partait en direction des terres, dont tout le monde oubliait le nom. Et il revenait le soir, de la même façon dont il était partit.
Cet homme, toujours en-capuché, ne semblait rien avoir de spécial. Il était d'une taille normale, quoi que peut être légèrement supérieur à la moyenne des pauvres paysans régnants sur les terres avoisinantes, infertiles. Toujours recouvert d'un épais cuir, il restait toujours armé : lorsqu'il marchait, son manteau laissait apparaitre une lame, le long de sa jambe gauche. A chaque pas, les reflets au sol de la lame surprenait les personnes aux alentours.
Depuis maintenant une trentaine de lune, cette homme suivait le même rituel, tel un fou persuadé de sa raison.
Mais cet homme n'était pas fou. Il savait ce qu'il cherchait, il avait une raison de vivre.
Puis vient un soir, ou il rentrait de cette région étrange, d'une forme et géologiquement surprenante. A cheval, il vît la lune, la trente cinquième, ou quarantième, peut être. Mais celle ci semblait si proche, si lumineuse. Si blanche.
De retour à l'auberge, la surprise fût de taille. De nombreux chevaux stationnaient aux abreuvoirs. Et pendant que ceux ci se reposaient, les ombres jouaient à l'intérieur de l'auberge. Une lumière instable, moins fixe que le petit coin du feu habituel de l'auberge éclairait mes petites ouvertures extérieurs de la maison d'hôte.
L'homme, d'un pas pressé, entra discrètement dans l'auberge. Il y vit les trois chevaliers, immenses et protégés tel des templiers, tenir un discours agressif envers l'aubergiste.
L'homme, ne préférant pas s'en mêler, s'aperçu qu'autour du ceinturon d'un des chevaliers pendait une bourse, sur laquelle étaient dessinées plusieurs petites branches et feuilles vertes, le tout formant un "V". L'homme s'approcha alors du chevalier, et, pour la première fois depuis des années, il parla.
"Ou as donc tu trouvé ceci ?"
Sa voix, calme et profonde, grave mais douce, semblait sortir des entrailles de l'homme.
"Parles moi autrement, le gueux. Ou je pourrais me saouler sur ton corps, comme je me saoulerai sur ta dépouille ce soir !"
La réponse de l'homme se passa sans aucun mot. Il empoignât son épée, la sortie de son fourreau, et imposa le silence par la présence de celle - ci.
Les chevaliers connaissaient cette épée, au lourd passé : La poignée était en or, serties de plusieurs pierres de très grandes valeurs. La garde était composé de deux quillons perpendiculaires à la base, mais qui divergeaient afin de donner une force de branche symétrique de chaque côté. Enfin, le corps de l'épée, la lame, était une des plus longues au monde. Environ cinquante pouces, d'un métal grisonnant avec l'âge, mais entretenu.
A la place des habituelles gouttières étaient écrits différents grand nom de l'histoire, dont certains n'étaient plus lisibles : Ayrwen, Cabal, Verbatim, Fantus, Majalas.
Le cavalier, menacé d'une des épées sacrées, s'exclama d'un air surpris :
"D'ou diable sors tu une épée de la Compagnie ?"
"Reparles une fois du malin en me regardant, et je te promet que je t'emmènerais en voir rapidement."
Fort contenté de ses mots, les chevaliers remirent la bourses au mains de l'homme, donc la capuche était tombée. On y voyait un visage martelé par les coups, dont l'âge ne semblait plus avoir de place. Un de ses visages que l'on rencontre dans les dessins des bribes d'histoire. Mais l'homme n'avait pas relâché son bras. Menaçant désormais le vide de la pointe de son épée, il réfléchissait. Ce vieux dicton, sortit comme instinctivement d'entre ses lèvres, lui rappelait tant de chose. Il se mit alors à rassembler ses quelques affaires, puis repartit en direction de la plaine déserte, malgré la nuit.
Une fois arrivé sur place, le décor était au plus lugubre : les différents troncs, de différentes tailles, transformait le sol en une place ou les ombres auraient effrayé plus d'un héro, l'homme continua au trot, réfléchissant. Il vît toujours les mêmes pierres, au même endroit. Mais une particulièrement qui attirait toujours son attention. Il s'y arrêta, mais comme toujours, il ne vît rien de plus, rien de moins. Mais l'idée de l'enfer lui revînt à l'esprit. Il saisit alors son épée, et donna de nombreux coups, lourds, dans le sol.
Enfin, le premier bruit sourd résonnât jusqu'au creux de ses os. Un bruit de métal en contacte avec une pierre, lourde, massive. Il décida de creuser, comme il pu, à l'aide de bout de bois et de son épée. Il parvint au bout de plusieurs heures, à creuser tout autour de la pierre, pris de l'eau, et la fît glisser contre cette si mystérieuse roche.
Le précieux liquide permis à la pierre de se débarrasser des taches et incrustations de boue, laissant apparaître une gravure. L'homme vida alors la totalité de son eau, en prenant soin de partir du haut du rocher. Celui ci, laissait apparaitre les gravures :
"L'eau dort, mais l'ennemi ne dort jamais ..."
Royaume de la lignée Sénophale, Falopolios par alliance.
L'homme s'écroula contre le tas de terre derrière lui et s'endormit.