Présentation et revendication — de la nécessité d'une armée hastratrice.

Invité

Voilà tellement longtemps que je n'ai tenu un discours devant un large auditoire. Je me trouve donc plus anxieux que dans mes souvenirs - dans lesquels je me vois toujours tel le plus blasé des orateurs. C'est uniquement lorsque l'on m'annonce et que les premiers mots viennent à mon esprit que mes doutes s'envolent. Alors, il n'existe dans ce monde que moi et ceux qui m'écoutent, rien d'autre.

Dames et Seigneurs ; à ceux qui ne sont pas coutumiers de ma personne : je suis Kalizar, peu importe mes titres et venons en à celui qui nous importe aujourd'hui : nouveau chien du Doux — hastrateur des royaumes oubliés.

Il n'est pas question pour moi de me présenter à vous de manière formelle puis de me retirer. Je pense qu'il est dans l'intérêt immédiat de notre belle capitale de vous demander, ô peuple, votre opinion. Comprenez que je n'en ai même pas encore parlé à mes pairs. Sans doute penseront-ils que je me précipite, je trouve au contraire que je suis d'une patience raisonnable. Renversez vos sabliers, Rois fainéants : l'heure est - et restera - celle de l'action !

Prévenons si nous ne voulons avoir à guérir. Nos rues sont calmes et nous en sommes satisfaits. Avouons que nous bénéficions de conditions favorables à une telle situation. Que cela ne nous empêche pas de nous montrer vigilant ! Combien d'âmes noires seront demain tentées de s'affranchir de l'autorité du Doux dont elles épuisent aujourd'hui les largesses ? Combien, parmi elles, tenteront de faire de la capitale un exemple ?

Qui nous protège ? Les puissantes légions du Doux allez-vous me répondre en coeur... Oui, j'en conviens mais nous ne pouvons pas en répondre pour l'éternité. Si demain les bouches du Chaos vomissent d'innombrables miasmes en crocs et en armures à nos frontières, le doux mobilisera ses troupes pour aller endiguer la menace. Nous nous retrouverons seuls face aux hordes cupides des moins vertueux. Les effectifs mis à dispositions des hastrateurs ne suffisent qu'à maintenir le calme. Il nous faut plus : une parfaite indépendance vis à vis de l'armée personnelle de l'hangrateur.

Combien de milliers de personnes résident ici ? Pouvons nous prendre décemment le risque de jouer avec leurs vies sous prétexte que nous ne nous sommes pas pressés d'agir lorsque nous avions l'occasion de le faire ? NON ! La création d'une armée puissante placée sous le contrôle direct des hastrateurs est, plus qu'une nécessite, un devoir envers nos enfants ! Nous, hastrateurs, en plus de prêter le serment de défendre les lois hangratiales, jureront aussi de défendre la Capitale. Soutenez ma démarche et donnez-nous les moyens d'être la lame qui sépare vos proches de celle de nos ennemis !

Dame éolia venait d'entendre la demande de sir kalizar et elle la trouvait pour le moins interessante c'est pourquoi elle décida d'y apporter son soutien.

Cher collègue, je doit bien avouer que votre idée me séduit au plus haut point. Certe nous disposons de la garde pour faire face aux pillards et autres forbands de la cité mais si cette garde devait etre appelée à combattre aux fontières, nous nous retrouverions totalement sans défence.
Je vous rejoins dans la formation d'une armée spéciale dirigée par les hastrateurs et hastratrices, d'ailleurs cela nous permettrait de réagir beaucoup plus rapidement à certaines actions litigieuses.
Votre appel me permet de signaler qu'en ce moment meme une créature rode et qu'il va nous falloir du temps pour y faire face alors faites attention dame et seigneur. Si nous avions une armée sous le controle des hastrateurs, ce problème serait déjà résolu.

Dame éolia aimait l'idée d'avoir plus de troupes sous ses ordres et puis si ces fameuses troupes ne savaient pas quoi faire par moment, elles pourraient toujours servir à pacifier son royaume.

Apprenti Nombre de messages : 67 Participation RP : 0 Inscription : 06/05/2008

Une soirée comme une autre, fade et languissante comme souvent en cette capitale atrophiée par l'oubli des splendeurs vécues, rongée par de funestes souvenirs, les traces profondes de lascérations d'une époque terrible s'affirmant avec toujours autant de force aux tréfonds des âmes meurtries.

Ces gueux, ces hommes et ces femmes du bas peuple en toute indifférence de la déchéance qui régnait se trainaient machinalement ça et là dans les rues, victimes de leur propre errance, trahi jadis par un système auquel ils avaient cru.

Amers, bon nombre se donnèrent la mort ou s'exilèrent pour ne plus jamais revenir. Puis les autres, les restants... sans but ni convictions, se figèrent dans un quotidien qui n'était plus le leur, l'attente inlassable de leur fin, avec pour seule éternelle question et motivation : A quand mon tour de mourrir et de disparaître ?

De leurs yeux vides à leur épaules voûtés, l'on voyait s'ajouter les nombreuses années de déceptions passées, de leur démarche pesante l'on ressentait le poids écrasant du désintérêt et de la défiance, si caractéristique des moeurs d'aujourd'hui.

Puis une petite étincelle. Suffisante à enflammer les coeurs et les esprits. Le peuple s'était éveillé durant un instant, sorti d'une torpitude depuis trop longtemps dominante. Avec le plus touchant des empressements, les habitants par milliers s'étaient rassemblés en un point de la cité, écoutant attentivement les paroles de cet homme de grand statut qui se prêtait à leur accorder une existence, une digne utilité comme celle de leur demander leur opinion ou leur soutien. Démarche qu'ils accueillaient avec une muette mais non moins profonde jouissance et reconaissance.

Des << Oh ! >> et des << Ah ! >> du peuple ponctuèrent son intervention. L'hanstratrice Eolia le soutint volontiers puis à la fin de sa prise de parole:

<< Crôa ! Crôa ! >>

Le corbeau dans le silence semblable à un bourdonnement annonçait la venue et la prise de parole de son maître, accroché solidement qu'il était sur son épaule droite de ses griffes acérés. Ses pas frottant à peine le sol, le maître s' avançait lentement à la vue de tous, sa démarche étant véritablement celle d'un homme à rêver tout le temps. La confiance, simple, sans orgueil ni prétention se lisait sur son visage fin et anguleux encadré d'une cascade de cheveux noirs à la noirceur mélancolique. De ses yeux verts il fixa l'hastrateur et expira enfin ses premiers mots.

Bonjour sir Kalizar, Hastrateur et grand annonciateur, bonjour Dame Eolia. Je suis l' Archimage Luthien, Seigneur du royaume de Vasgard et heureux inconnu. Pourtant fort occupé en mes terres face aux agressions extérieur, jeune fou insouciant que je peux être parfois, je n'ai pu m'empêcher de déserter secrètement mon royaume en quête de découvertes et de surprises dans cette cité. Sans doute vais-je me faire tirer les oreilles. Mais ce petit détour valait la chandelle. Une initiative bien peu banale que la votre à vrai dire.

<< Crôa ! Crôa ! >>

Le corbeau semblait approuver. Une friandise apparut soudainement dans les mains de son maître, et il s'empressa d'enfourrer la chose dans son bec, la satisfaction se reflétant dans ses yeux sombres. Luthien poursuivit, le sourire aux lèvres.

J'apprécie beaucoup votre souci de protéger le peuple, et celui de voir loin, très loin. C'est un problème récurrent que celui que vous avez présenté et il est nécessaire de s'atteler à le résoudre. Malgré tout...

Il hésita un instant.

Une armée indépendante de celle du doux, deux armées... des puissantes légions pour deux maîtres et un seul peuple. La vision peut séduire, Mais si l'on va un peu plus loin, ça peut devenir dérangeant, notamment si cette ligne suivie venait à déraper.

Les hastrateurs possèdent déjà entre leurs paumes un grand pouvoir, considérable même. N'y a t-il d'autres alternatives au renforcement de leur influence et contrôle plus encore qu'il ne l'est déjà par la levée de nouvelles légions puissantes sous leur ordres ? Sir Kalizar vous vous êtes habilement présenté comme chien du doux, mais vous êtes bien moins enchaîné que vous le prétendez, nous le savons tous les deux. En temps de malheurs, les luttes de pouvoirs et l'opportunisme peuvent causer bien plus de dégâts que les attaques de forbans et autres cupides.

Il ne s'agit nullement de remise en cause, de contestation de votre idée,ni de sous-entendus, je suis juste... curieux de votre réponse.

Luthien aimait à rendre un peu plus compliqué ce qui pouvait apparaître simple. Il sortit une autre de friandise de nulle part et au grand désenchantement de son corbeau, il lui était destiné et sous ses yeux le dévôra avec jubilation.

Pouvoir, ceci était dissimulé dans le discours du sir Kalizar d’Elanova. Ce mot était important pour la dame Asrya depuis longtemps elle avait soif de pouvoir. Son titre récemment gagné aurait dû la satisfaire pourtant ce n’était pas le cas. Elle voulait toujours plus de responsabilité.

Dirigé une armée, l’armée du peuple d’Agueraton. Etre une dirigeante d’Agueraton, protéger le peuple et la cours du doux grâce à ses ordres. La dame Asrya était émerveillée par cette proposition. Elle décida donc de soutenir toutes les personnes étant du même avis qu’elle.

Le monde est fragile, la paix instable et non durable, les menaces rodent autours de nous. Nous hastrateurs et hastratrices pouvont et devons protéger ceci. Regardez, ouvrez les yeux, le doux est inerte et le mal ronge son cœur, personnes osent défendre nos emblèmes et des créatures infâmes en profitent.

Observez la bravoure du doux quand la menace d’envahisseurs a franchit les frontières du nord. Vous confiez librement la direction des terres d’Agueraton à l’Hangrateur alors que celui-ci laisse des innocents mourir sous vos propres yeux. Qui affronte actuellement l’armée de Valentus ?

Confiez nous les hommes necessaire pour protéger ce monde, ayez confiance en nous et craignez l’absence du doux. Nous dirigerons pour lui et nous vous protégerons car cette nation est précieuse aux yeux des hastrateurs.

La dame Asrya n’avait pas prévu de participé à une allocution aujourd’hui pourtant les paroles qu’elle avait entendu l’avait fait réagir. Maintenant elle désirait continué ce débat elle espérée une prise de parole d’un quelconque interlocuteur pour pouvoir parler une nouvelle fois.

Invité

L'idiote...

En presence d'un Archimage, il me faut prendre des precautions. J'intime donc, via un rapide signe de la main droite, à l'un des mages de mon escorte de me couvrir. Ainsi, les mots qui suivent ne pourront être entendus que par la Dame Asrya. Je me dirige donc vers elle, un sourire plaqué sur mon visage, et lui murmure en feignant le simple échange de courtoise :

Sombre chose... Certains affirment que si les Intendants n'ont nommé jusque là que des hastratrices, c'est qu'ils reposent leurs choix sur des critères plus... horizontaux que professionnels. Ma propre nomination m'a poussé à croire le contraire. Néanmoins, vous venez de me démontrer de manière brillante l'ampleur de la bêtise qui vous anime. Voilà qui tend à prouver que finalement je ne suis que l'exception qui confirme la règle. Surveille tes propos, potiche ! Nous ne sommes pas là pour affoler le peuple mais pour le brosser dans le sens du poil !

Ne remets plus en cause l'autorité de l'hastrateur de manière aussi grossière. Ne réclame que ce que tu as une chance d'obtenir. Une armée sous nos ordres pour la Capitale, nous n'aurons rien de plus ...

Là dessus, je me force à rire puis me détourne d'elle. Il me faut de nouveau mobiliser mon attention sur l'auditoire. Je ne tarde pas a repérer le seigneur Luthien - les corbeaux domestiques ne sont pas une chose fréquente. C'est pour ne pas à avoir à le nommer lors de mon discours que dans un premier temps je me contente de le fixer sans ne rien dire. Puis lorsque je suis certain que tous comprendront que je m'adresse à lui, j'entame d'une voix forte :

Je m'amuse de constater que nos deux discours partagent la même faiblesse. Ils reposent tous les deux sur un postulat : "si" est le maître mot à la base de nos raisonnements. C'est pourquoi il convient d'approfondir nos réflexions afin de rendre la décision à prendre la plus évidente possible. Si les troupes du Doux sont mobilisées, nous nous retrouvons seuls. L'histoire récente semble me donner raison. Le reste de mon discours se contentant de poser les enjeux, je n'ai guère besoin d'y revenir plus longuement...

Si les hastrateurs perdent tout intérêt pour le défense du peuple, alors l'armée nouvellement formée devient un outil dangereux. Je ne peux que regretter de constater que vous faites preuve de bien peu de confiance en nos institutions. Vous êtes le premier à nous reconnaître de grands pouvoirs, pensez-vous réellement que l'on nomme n'importe qui comme hastrateur ? Ne sommes-nous pas ceux que l'on charge de faire respecter les lois de l'hangrateur ? Qui mieux que nous, alors, pour affirmer que nous seront toujours nous montrer fidèles à notre mission sacrée ?

Postulons, puisque là semble être un jeu qui nous distrait. Si vous êtes l'un de ceux qui complotent dans l'ombre contre l'autorité de l'hangrateur, vous êtes venu ici pour vous assurer que les défenses de la ville ne seront pas renforcées. Me trouvez présomptueux de douter ainsi de vos bonnes intentions alors même que vous précisiez ne vouloir impliquer ni remise en cause ni sous entendus ? Et moi, qui n'ai pour me défendre que la force de mes convictions, que dois-je penser de vous lorsque vous crachez sur ma sincérité ainsi que sur celle de mes pairs ?

Dame Asrya se prête à votre jeu en nous montrant tels que vos mots tendent à nous définir - à votre corps défendant. Force est de constater que nous ne bénéficions d'aucune crédibilité en tant que despote... Ni même en tant qu'acteur d'ailleurs, celle-ci forçant le trait jusqu'au ridicule ! Conclue-je en riant, tentant de faire passer cette dernière tirade pour de l'humour.

Le Lord-Empereur se dirigeait vers le centre d'une salle du palais hangratorial, salle où se trouvait un grand rassemblement de nobliaux, de villageois, de plouks, mais surtout un amas d'hastrateurs venus soumettre une proposition… Enfin, soumettre, donner l'illusion au peuple qu'il pouvait choisir.
Mais, las. Les arguments du Sieur Kalizar, étaient pleins de sagesse, les dires de Dame Eolia, emprunt d'inquiétude pour le peuple, et les paroles de l'hastratrice Asrya plein de ferveur à vous faire partir en guerre un grabataire sénile.
Oui, mais voilà, les trois seigneurs, débordant de bons sentiments populeux, de craintes maternelles pour l'enfant-peuple, étaient des politiques. Et qui dit politique, dit mensonges éhontés et démagogie pour se faire bien voir et assurer une retraite paisible sur le dos d'autrui.
Mais il fallait savoir lire entre les lignes de ces belles paroles. Ainsi, les arguments de Kalizar masquaient sa folie du pouvoir et de son désir totalitariste, l'intervention d'Eolia, aussi impromptue qu'incongrue, trahissait un malaise coupable, et la ferveur d'Asrya une simple tentative de masquer l'asservissement du Peuple par la force sous prétexte de le protéger derrière une guerre somme toute assez distante. De plus, elle noircissait le portrait du Doux, lapsus révélateur de son désir de pouvoir.

Il dépassa la foule, se retrouvant au centre de la pièce, à la vue de centaines de paires d'yeux, saluant les gens et les protagonistes du débat. Il racla sa gorge de son fameux et célèbre "Hum, hum, hum" et commença :

"Seigneurs, Dames, paysans, je me présente, Aëraël, Lord-Empereur de Narelendûr. Je me permets d'intervenir dans le discours suite à vos interlocutions, car j'ai une question à vous poser, à vous, Messieur-Dames les hastrateurs : Pourquoi ne pas simplement accroître les effectifs des armées du Doux? Elle a fait ses preuves, je me trompe? Alors pourquoi? Pourquoi vous, hastrateurs, avez-vous besoin de contrôler une armée? Ce contrôle a amené, bien avant la Vague Noire, une période d'Inquisition et de Terreur, les rafles se multipliant parmi les petites gens, afin de capturer sans résultats les rebelles à cet Ordre pourri. Et puis je ne pense pas que de simples fonctionnaires tailleurs de plumes puissent surpasser les généraux et stratèges de la garde hangratiale. Je crains donc une prise de pouvoir par la force, comme la dernière fois, orchestrée par les trois hastrateurs ici présents. Non pas que j'aime crier au feu sans fondement, leurs intentions sont peut-être louables, mais les arguments qu'ils avancent transpirent le mensonge et l'égoïsme."

Aëraël reprit sa respiration, afin de poursuivre de plus belle son oratoire, pointant un index menaçant tour à tour, vers chacun des trois hastrateurs en énonçant :

"J'accuse le Sieur Kalizar de perdre la raison et d'avoir la folie des grandeurs, au point de vouloir satisfaire sa soif de puissance.
J'accuse la Dame Eolia d'avoir créé un monstre, afin de donner consistance au besoin d'une armée hastratrice, et par là même, instaurer le régime de terreur susnommé.
J 'accuse la Dame Asrya d'embrumer l'esprit de simples citoyens sous de fallacieux prétexte de patriotisme, afin de mieux les contrôler; nous savons nous défendre nous même.
Pour finir, j'accuse une fois de plus la Dame Asrya de vouloir prendre la place du Doux, en tentant de ternir son image."

Aëraël venait de terminer son oratoire. Il espérait avoir éveillé des consciences. Déjà, autour de lui, il percevait des murmures, mais trop tenus pour savoir s'il avait fait mouche ou non.
Il retourna donc dans la foule, qui se taisait à son passage, attendant la réponse des hastrateurs ou la remarque d'un autre quidam.

Invité

Décidément, ce discours est l'occasion de me rendre compte que les hastrateurs de bénéficient pas d'une bonne image auprès des nobles des royaumes oubliés. Il me faudra remédier à cela, dans un second temps. Pour le moment, le principal reste de ne pas me disperser. C'est un sourire désabusé que je décide d'afficher lorsque j'entreprends de répondre au Seigneur Aëraël.

Enfantin.

J'accuse cet homme de tenter de nous discréditer pour se rendre justice : celui-ci, faute de compétence, ne pouvant décemment rejoindre l'ordre des hastrateurs. Plus que par une réelle motivation de protection du peuple, ces propos ne sont dictés que par un sentiment brut de vengeance. C'est presque compréhensible, nul homme n'aimant être ainsi refoulé. Néanmoins, cela devient dangereux lorsqu'on en perd toute notion de mesure. L'on s'invente alors un monde où l'on pense débusquer derrière le moindre sourire l'éclat d'une lame... Morne vie !

Nous en revenons donc là : si vous trouvez que je me suis montré calomnieux, que dois-je penser de vos propos à notre égard ? Oh, comprenez que je n'attends pas que l'on me rende les choses faciles. Si j'étais partisan du moindre effort, je pouvais me contenter de présenter ma requête en interne puis de vous mettre tous devant le fait établi. J'ai néanmoins trouvé plus honnête de vous informer de ma démarche pour, en cas de réels problèmes de fonds, me donner une chance de renoncer à temps. Ne me donnez pas l'impression d'avoir commis une erreur en remettant en cause, plus que mon projet, les hastrateurs eux-même...

Je marque là une unique pause, necessaire pour marquer la transition d'idée.

Cependant, avant de faire preuve d'une évidente paranoïa, vous avez mentionné deux arguments qui ont du sens. Vous dénoncez ainsi les méfaits d'un ordre pourri, dérive sanglante d'une hastratrice folle à lier. Elle SEULE fut à l'origine de la création d'une milice qu'elle fidélisa. Qu'elle fut la première initiative de la Dame ? Emprisonner tous les autres hastrateurs à l'aide de prétextes fallacieux ; ce n'est qu'ensuite qu'elle instaurera son régime de terreur. C'est donc SEULE encore qu'elle a faillit.

J'ai moi aussi songé dans un premier temps à une simple augmentation des effectifs de l'armée du Doux. Vous ne manquerez pas de remettre ma parole en doute - vous semblez si prompts à douter de nous -, mais passons. Le problème vient de l'essence même de ma proposition : le Doux en croisade contre l'Ennemi, l'armée en charge de la défense de la Capitale se retrouve sous le commandement d'un SEUL général. C'est donc un tel schéma que vous souhaitez reproduire, vous, l'adepte de la théorie du complot ?

Vous semblez avoir une conception si noire des choses que vous ne me contredirez pas si j'affirme que tous les hommes ont un prix. Notons alors que je demande une armée placée sous le contrôle d'une institution et non d'un homme. Si l'un d'entre nous trébuche ou se laisse enivrer par les vapeurs doucereuses de la corruption, les autres veilleront toujours aux grains. Vous pouvez faire de chacun des hommes et des femmes présents autour de vous les pires des monstres assoiffés de pouvoir, même en ce terrible cas, nous représentons toujours la solution la plus sécurisante.

Apprenti Nombre de messages : 67 Participation RP : 0 Inscription : 06/05/2008

Murmure aux mots choisis avec soin, de chacun d'eux émanait une fièvre ardeur. Tantôt espoir, tantôt méfiance, sentiments qu'elle faisait naître si aisément dans la foule, Luthien lui reconnaissait un certain talent... redoutable.

Le ravissement se lisait dans ses yeux, Dame Asrya... Apparition soudaine et intervention brûlante, juste le temps de subjuguer les moindres entités présentes qui ne savaient plus ou donner de la tête devant tant de démonstration soudaine d'amour et de souci de leur bien être. Le regroupement autour des trois hastrateurs prenait de l'ampleur, tous les regards étaient braqués sur eux.

<< Crôooa >> cria soudainement le corbeau, avertissement inutile...
Une sensation fugace, imperceptible dans l'air, une petite distorsion manaélyptique le temps d'un battement de coeur...

Luthien fronça les sourcils, un individu s'était servi discrètement de sa magie. Son regard s'attarda naturellement sur l'escorte des hastrateurs mais il n'y fit pas longtemps attention. L' Archimage après avoir écouté attentivement les interventions, notamment celle qui l'intéressait le plus, celle de Kalizar, prit la parole.

Sir Kalizar appuya t-il avec amusement, les yeux pétillants. Allons vous n'allez pas vous offenser pour de simples questions résultant d'une réflexion et d'un souci de prendre en compte tous les facteurs ? Ne vous effarouchez point autant, nul atteinte à votre intégrité, ni sincérité n'a été encore commise de ma part...pour le moment. * sourire*

Aussi pardonnez moi de ne pas jouer ce rôle de vulgaire mouton servil et naîf, rôle que vous souhaitez apparemment que le bon peuple suive avec la plus gande acuité. Peut être suis-je aussi bête que j'en ai l'air, mais il me semblait vôtre grâce que vous aviez à coeur d'entendre les opinions. Fallait-il qu'elles aillent forcément dans votre sens ? Dans ce cas milles excuses, mais attardé que je suis probablement j'aime à penser que les contradictions et les si sont nécessaires pour faire avancer les choses, surtout lorsque des propositions majeurs, à même de changer la morphologie de tout notre monde sont lancées.

Vous semblez me reprocher un manque de confiance en nos institutions. Du tout, vous vous méprenez. Dois-je vous rappeler que je vous soutenais dans votre volonté de résoudre les problèmes ? Il s'agit d'une prise de conscience, de lucidité politique que j'intègre à une réflexion, une réalité qui a toujours existé, existe encore et continuera d' exister. Ce n'était pas les Hastrateurs qui étaient mis en cause, mais l'équilibre des forces. Vous pouvez avancer tout ce que vous voulez sur la confiance, deux maîtres aux forces très puissantes peut amener à certains... évenements tragiques, et je désirais simplement l'éviter par ma question sur l'alternative auquelle d'ailleurs vous n'avez nullement répondu.

Maintenant il est amusant de constater mais cela ne me surprend pas, à quel point chez certains hastrateurs la confiance règne vis à vi du Doux, même si je le reconnais une belle part de vérité a été établie. Un modèle à suivre en effet

Mais... revenons à vos questions que j'ai à coeur de reprendre. Ne sommes-nous pas ceux que l'on charge de faire respecter les lois de l'hangrateur ? Qui mieux que nous, alors, pour affirmer que nous seront toujours nous montrer fidèles à notre mission sacrée ?

Etait-ce des questions réthoriques ? J'espère bien que non... Ainsi nous devrions aveuglément vous faire confiance. Pour ma part permettez de garder une certaine liberté d'esprit et de distance. De surcroît Sir Kalizar il me serait agréable de vous entendre reposer ces même questions mais pour les hastrateurs qui ont tenté un coups de force par le passé. Vous êtes aussi des femmes et des hommes avec vos forces et vos faiblesses, a t-on le droit de le prendre en compte ? Mais sûrement encore que je vous embête avec mes postulats sans les si cette fois...

Vous imaginer en despotes vous paraît peut être ridicule mais n'est-ce pas normal et facile de par votre point de vue subjectif de présenter les choses de cette manière vous hastrateur qui demandez à renforcer vos propres pouvoirs ?

Enfin non asurément vous êtes loin d'être présomptueux car vous avez raison de vous poser des questions sur moi, jeune inconnu qui vient semer le trouble et la zizanie dans les esprits... Ou peut être simplement venu exiger de la masse de choisir et de soutenir correctement après seulement avoir mûri sa décision.

L'archimage essouflé sortit cette fois de sous sa bure, une petite fiole au contenu verdâtre qu'il but d'un seul traît. Tout d'un coups il sentait beaucoup mieux.

Basse manœuvre oratrice cherchant à détourner les dires de l'adversaire en répétant la même tournure que lui, le couvrir de ridicule en essayant de se mettre au dessus de lui , en invoquant une fausse jalousie de rang. Bref, tout le tremblement pour un être imbu de sa personne, se prenant pour un exemple à suivre. Le Lord fit donc son retour au centre de la pièce, se raclant la gorge "Hum, hum, hum", avant de prendre la parole :

"Vous me dites, tout d'abord que je cherche à me venger du simple fait que je me suis fait refoulé à l'admission d'Hastrateur... Etrange, je n'ai aucun souvenir d'avoir postulé, à moins qu'un plaisantin ai envoyé une candidature à ma place, ou bien que vous essayez de me ridiculiser par de vils mensonges... Mais je risquerais d'être calomnieux à votre égard et vous vous plaindriez encore. Je vous rassure, vous n'êtes en aucun cas calomnieux envers moi... Vous êtes simplement politique, ce qui est encore plus abject... Mais passons et suivons le fil de votre discours..."

Le Lord fit un rapide mouvement de sa main, trahissant un petit énervement, s'étira les doigts de la main gauche, avant de continuer:

"Vous me dites par la suite que je sombre dans la paranoïa. Je trouve que je suis juste prudent, le fait étant que j'ai déjà vu une situation similaire, et que je crains un retour du despotisme... C'est ELLE seule, certes, mais ce fût une hastratrice tout comme vous... Vous brandissez haut le fait que vous êtes une institution et non des Hommes, et que par ce fait, vous n'êtes pas corruptible, vous n'avez pas la soif de pouvoir... L'Hastration, peut-être, mais les Hommes que vous êtes, certainement pas... Vous me retorquez qu'augmenter les effectifs du Doux serait bien moins sécurisant, mais que ce passera t'il si l'un d'entre vous perde le sens des proportions, jette les autres en prison sous de fallacieux prétexte? Comme la recherche d'un plouk mutant qui aurait contaminé les autres hastrateurs et qu'il fallait mettre en quarantaine ces derniers... Mais ceci n'est que pure théorie" Il regarda tout de même Dame Eolia longuement "Le plus grand danger viendra de ceux qui voudront remplacer le Doux s'il ne le juge plus apte à assurer son devoir" Il regarda cette fois ci dame Asrya.

Se tournant une dernière fois vers Kalizar, Aëraël eut ces mots :

"Mais vous, sir Kalizar, vous avez tout de même un défaut, c'est que votre discours se laisse traverser par l'idée que vous ne savez plus différenciez votre être de seigneur, et votre rang d'hastrateur"

Puis il resta là, attendant les réponses les plus cinglantes, comme les aides les plus inattendues.

Un messager entra brusquement dans les couloirs du palais Hangratial. Les portes claquaient sur son passage, il était visiblement pressé, trop pour être honnête... La Capitale n'était pas assiégée, les paysans du coin n'avaient pas tous périt dans d'atroces souffrance - ou alors l'avaient fait en silence, quel respect ! - il n'y avait rien d'exceptionnel de prévu... Bref, ces bruits assourdissant de portes n'avaient aucune raison tangible de réveiller l'Intendant dans sa sieste méritée. Encore un qui allait se faire remonter les bretelles...

Tiré en partie de sa léthargie par les bruits affolé de claquements, il le fut entièrement lorsque les portes du bureau ovale claquèrent.

" HOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!
C'est quoi ce boucan ?!? On peut plus piquer un roupillon tranquille dans ce palais !?! "

Ne voulant pas risquer un mauvais moment, le messager, haletant, fit quelques pas de recul, doucement, puis il s'excusa platement avant de reprendre.

" C'est que... voyez-vous... C'est une révolution... Enfin une révolte plutôt... "

A ces mots, l'Intendant se leva brusquement. Sa colère, bien que théâtrale, laissa place à un amusement certain, comme s'il venait d'apprendre une nouvelle passionnante et excitante. Enfin il aurait la chance de commander les armées Hangratiales pensait-il. Il prit le mot des mains du messager, lâchant un " Fais voir " aussi sec qu'impatient et passionné. Il retourna s'assoir, s'attendant à la perte de plusieurs fiefs ardemment défenseurs du Doux. Il n'en fut rien... Aucune perte, rien, aucun mouvement de troupes... La déception. Il ne commanderait pas les troupes du Doux aujourd'hui... dommage.
Cependant, sa réaction fut aussi forte.

" Les chiens ! "
" Les ordures ! "

Le messager, interloqué et curieux de connaître son sort, balbutia quelques mots à l'intention de l'Intendant.

" C'est... si grave que ça ? "

Il n'obtint, comme seule réponse, qu'une invective.

" Va chercher le vieux Gildas ! "
" Le vieillard des Jardins ? "
" Dis lui qu'il pourra montrer sa bravoure, il viendra vite. "
" Bien messire... "

Il s'exécuta, après une légère courbette. Pendant le temps qu'il restait avant l'apparition de ce vieux fêlé, l'Intendant lut et relut le message, essayant de mettre au point l'attitude qu'il devait adopter. Ce qu'ils demandaient était impossible et ne ferait qu'affaiblir la position du Doux dans de nombreuses contrées. On ne pouvait démobiliser des hommes pour les Hastrateurs, ils étaient trop fainéants, comme ces bons à rien de Gardes, et utiliseraient ce pouvoir comme s'ils étaient les maîtres du monde... Trop risqué pour le Doux. Donner des forces armées à des incapables était le meilleur moyen pour que la révolution annoncée prenne pied...
Sa réflexion fut soudain interrompue lorsque, en prenant des précautions pour ne pas arriver trop bruyamment, le messager entra, suivit d'un homme, le regard terne. Il puait l'alcool et la transpiration de loin. Un vieillard sénil et miséreux... Il hantait les jardins depuis quelques temps, espérant impatiemment prouver la valeur des siens. Il voulait postuler chez les Hastrateur ! Pfff quel idiot ! Il n'avait même pas la force de porter une faux alors une épée et une armure...
Réprimant une nausée, l'Intendant s'avança vers le vieux Gildas et lui sourit.

" Tu va avoir une mission spéciale, réjouis-toi, tu va appartenir aux Hastrateurs ! "

Le messager, médusé, se demandait visiblement quelle était cette folie dont son supérieur souffrait d'un coup mais il ne dit rien. Le vieux n'eut pas le temps de répondre, lui aussi mu sous l'effet de l'annonce.

" Va rejoindre tes amis et dis-leur de se préparer. Qu'ils n'emportent que le strict nécessaire, le surplus sera brûlé dans les forges Hangratiales. De toute façon, nous vous fournirons tout. "
" Allez va ! "

Il se retourna avec un geste de la main pour appeler le messager à son bureau. La nouvelle recrue, toute engaillardie par la réalisation de son rêve. Cependant, alors qu'il allait parler, l'Intendant reprit.

" Tu me remercieras plus tard, si tu le fais maintenant tu n'auras pas l'honneur de servir les Hastrateurs ! "

L'homme semblait avoir grandit, s'être musclé et avoir rajeunit comme si une simple nouvelle avait eu un effet de jouvence sur celui-ci... Trop impatient de servir la cause dont il rêvé, il obtempéra silencieusement et se retira doucement, ce qui contrasta avec les bruits de cavalcade qu'on peut entendre résonner dans le palais. Pendant ce temps, l'Intendant continua à l'intention du messager.

" Ne t'en fais pas, tu n'aurais pas aimé la promotion. "
" Ils voulaient une armée pour défendre le peuple... Ils vont l'avoir... Et c'est même le peuple qui va leur apporter. "

Il eut un petit sourire moqueur à la pensée d'offrir aux Hastrateurs une poignée de pecnots incapables. Ils feraient bon ménage au moins. Peut-être même apprendraient-ils quelque chose... Qui sait...

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Deux jours plus tard

Le vieillard d'il y a deux jours revint comme prévu. Une chose surprit cependant l'Intendant : Il refusait d'entrer dans le palais... C'est bon, il avait prit la grosse tête... un véritable Hastrateur en somme... Enfin, comme il en avait besoin il fit le chemin pour aller à sa rencontre.
Devant les marches du dit palais, une cinquantaine d'hommes et de femmes attendait. " Mince ! " étouffa l'Intendant. Il étaient plus nombreux que prévu... Enfin ça n'allait pas changer grand chose... A sa vue, les paysans se regroupèrent en demi-cercle.

" Mesdames ! Messieurs ! "
" Vous êtes la nouvelle armée ! "
" Vous êtes les nouveaux Hastrateurs ! "
" Ils veulent une armée pour défendre Aguératon, c'est vous ! "
" Soyez-en fiers ! Battez-vous en braves ! "

Le vieux Gildas s'avança. Il avait certes reprit de la vitalité mais son âge l'avait quand même rattrapé. Enfin il restait suffisamment en bonne forme pour tenir son rôle cinq ans, c'est tout ce qu'il y avait besoin. De plus, son visage martelé par les ans, la pénibilité de son travail et les multiples décisions qu'il avait du prendre pour son village, pouvait facilement le faire passer pour un vétéran de l'avant Cataclysme.
L'Intendant lui sourit bien que le sourire aurait put être inquiétant s'il avait su ce qui l'attendait...

" Conduis-les aux forges, vous recevrez votre paquetage là-bas. "
" Dès que vous êtes prêts, rendez-vous tous à la cours et trouvez un certain Kalizar. Tu lui délivreras alors un simple message : Voila. "
" Il comprendra. "
" Vous voila tous sous le commandement des Hastrateurs, ne me décevez pas. "

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Trois heures plus tard

La troupe formée et harnachée avançait doucement entre les arbres de la Cours. Seul le vieux avait déjà foulé (plus que de raison) les pavés de la Capitale et tous découvrait, s'émerveillant de décorum fort inhabituel pour des gens de la terre. Enfin arrivé à l'endroit convenu, ils s'arrêtèrent tous afin de rester en retrait de la conversation qui avait lieu. Seul le vieillard coupa les rangs clairsemés qui le séparait de l'Hastrateur Kalizar.

Une fois arrivé assez près, il déclara le seul mot qu'il avait à dire. Un seul, simple, qui allait sceller son sort. Malgré ce que cela représentait pour toute sa communauté, d'une voix calme, posée et fière.

" Voila ! "

La troupe jusqu'alors en retrait s'avança afin de devenir visible. On pouvait voir les jambes trembler, les mains instables et les regards perdus dans leurs visages.

Invité

Voilà quoi ?

Deux mots que je n'ai même pas eu le loisir de prononcer. Je suis simplement surpris. Oui, bon, je l'avoue, je suis bien plus que surpris... Je reste là, bouche bée quelques secondes le temps pour moi de faire le tri afin de comprendre la situation. L'homme devant moi semble être hastrateur, cela m'étonne : il ne me semble pas avoir entendu parler d'une nouvelle nomination. J'en déduis que le vieil homme est hastrateur depuis longtemps déjà - suis-je donc si mal renseigné au point d'ignorer jusqu'à son nom ? Et qu'est ce qu'ils foutent là eux ? Ils sont à peine bons à tenir une lance, ce n'est tout de même ...

Sire Kalizar ?

Là, je craque.

Quoi ENCORE ? dis-je en me retournant l'air méchant. Je tombe nez à nez en face d'un homme brun, de petite taille et à l'allure svelte. Je note immédiatement qu'il porte les couleurs d'Elanova. Il me tend un morceau de papier dont je m'empare prestement. Le messager me salue de la tête puis s'éloigne sans même attendre une éventuelle réponse.

D. a écrit:: L'intendant est un crétin. Il t'envoie des hommes, " notre " armée hastratrice mais pas celle que nous escomptions former... Tentes de ne pas avoir l'air surpris lorsque celle-ci arrive, et ne dis rien. J'envoie un homme. Les choses auraient été plus simples si tu n'avais pas tellement peiné à convaincre.

Je suis déçue.

D.

Quelques minutes trop tard. J'éprouve un cuisant sentiment d'échec. Je suis, en quelque sorte, relevé de mes fonctions. De quels droits ? Je fixe l'Archimage Luthien et le Seigneur Aëraël successivement tout en déchirant consciencieusement le message. Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils sont grandement responsables de cet échec qui me condamne désormais au silence. Je tente pas de cacher ma colère. Au contraire...

C'est une riche idée ! clame alors une voix au milieu de la foule. C'est celle d'un homme vêtu d'un manteau multicolore et d'un pantalon en soie. De taille moyenne, il bénéficiait d'une solide ossature, d'un visage rond dont se dégageait une certaine bonhomie et des cheveux clairsemés plutôt grisonnants. Il traversa la foule afin de me faire face. Il semble impeccable et je ne peux m'empêcher de relever qu'il pue la sueur. Ce constat me pousse à en faire un autre : il a la démarche des hommes courbatus. " Heureusement qu'Elanova est à la frontière entre les royaumes des deux frères et Gaâd Mur, sans quoi tu ne serais jamais arrivé à temps mon gros... " pensai-je en silence.

Laissez-moi d'abord me présenter, hastrateurs, seigneur Aëraël, seigneur Luthien. Il salua en direction de chaque personne. La manoeuvre est fine : cet excès de politesse n'a que pour unique but de me faire comprendre qu'on là bien renseigné sur la situation. Je me détends imperceptiblement. Il m'est même facile de deviner la suite ; il est soit tavernier, marchand d'ivoire ou forgeron... Je suis Imvil Navek, négociant en ivoire," ben tiens ! 4 rue Galandel ! " ,basé au 4 rue Galandel.

D. a toujours insisté sur l'importance d'être en mesure de donner le change. C'est ainsi, qu'en cas de besoin, nous pouvons utiliser l'une des 3 identités que nous avons créé de toute pièce. Ainsi, si d'aventure quelqu'un tentait de vérifier les dires d'un de nos agents, il trouverait réellement un magasin d'ivoire - fermé pour vacances ou n'importe quel autre raison administrative - au 4 rue Galandel tenu par un certain " Imvil Navek " dans le cas qui nous intéresse. Moi qui est toujours pris cela pour des précautions inutiles, j'en suis aujourd'hui pour mes frais...

Au risque de vous offenser, hastrateur Kalizar, comprenez que moi aussi je n'aimais guère l'idée de renforcer vos pouvoirs. Ce n'est pas vraiment que je doute de vous, mais nous avons tous eu notre lot de malheur dans cette ville. Plus qu'un problème de confiance, c'est ... Ha ! Je ne trouve pas les mots ! Quelques secondes de silence. Voilà ! Pour reprendre la formule du Seigneur Luthien : " Ce ne sont pas les hastrateurs qui sont mis en cause, mais l'équilibre des forces. " Nous ne pouvons prendre le risque de nous retrouver de nouveau au milieu de la tourmente. Croyez-moi lorsque j'affirme comprendre les arguments de ces deux hommes ; ils me parlent !

Néanmoins, n'en doutez pas, nous sommes tous convaincus de la nécessité de remédier aux problèmes de sécurité de la Capitale. J'ai donc pensé un temps à défendre l'idée d'une augmentation des effectifs du Doux comme l'a proposé le Sire Aëraël. A défaut d'être la meilleure solution, et vous ne proposant aucune alternative, nous n'avions finalement que peu de choix si nous ne voulions pas prendre le risque de nous retrouver un beau jour dépourvus face à l'ennemi. Mais ça ! S'exclama t'il en montrant du doigt l'armée de branquignoles réunie non loin. Ca ! Voilà la solution !

Non, nous ne sommes pas que des pantins de chairs que l'on manipule au gré des humeurs politiques du moment. Non, nous ne sommes pas condamnés à être pris entre le marteau et l'enclume. Enfin, voilà l'alternative ! Ils nous prouvent que nous aussi, nous pouvons prendre les armes ! J'en conviens, nous n'aurons jamais ni l'allure, ni la force des véritables soldats. Néanmoins, nous connaissons cette ville mieux que quiconque ! Allons-nous confier aux autres ce que nous pourrions faire nous-mêmes et cela alors même que l'on nous propose de nous prendre en main ?

Sacrifions quelques heures par semaine à l'entraînement martial. Qu'ils nous donnent des armes, nous nous occuperons du reste. Ce n'est pas la création d'une armée hastratrice que l'on nous propose aujourd'hui, mais celle d'une armée populaire ! S'il nous faut montrer les crocs, nous nous taillerons de belles dents ! Gloire à l'Armée du Peuple ! hurla t'il en tendant le poing vers le ciel. Spontanément, juste en face de lui - et donc de moi, à plus forte raison - une dizaine d'hommes l'imitèrent. C'est là que j'ai compris...

Ils n'ont donc pas totalement perdu la raison. Qu'avions-nous a gagner à la constitution d'une armée sur laquelle nous n'aurions aucun contrôle ? Rien. Néanmoins, parmi ceux qui ont singé Imril, un détail a immédiatement attiré mon attention. Un tatouage sur le bras, un bouclier et un serpent ...

Le blason d'Elanova.

Magnifique.
Tout simplement magnifique.
Le grand Kalizar tout simplement surpris.
Plus qu'une faille, une brèche dans sa défense verbale.

L'entrée du pseudo-simili-hastrateur et de son armée de parfaits "volontaires" provoqua comme un grand blanc dans la salle, seul le corbeau de Luthien se permis un "Crôa" sonore… Puis le silence fût brisé par un puissant "Quoi ENCORE" montrant la décontenance et l'état d'énervement avancé du sire d'Elanova; l'hastrateur venait d'être rejoint par un de ses coursiers qui lui apporta un parchemin qu'il mit proprement en pièces en regardant dans les yeux Aëraël qui affichait un petit sourire narquois aux lèvres, visiblement heureux du retournement de situation…
Mais cet instant fût gâché par l'arrivée d'un bouffon bariolé, dégageant une forte puanteur de sueur…Cet être grotesque venait d'arriver dans la salle quasiment à l'instant, la sueur emplissait la salle d'une odeur de cage à hamsters, odeur absente il y a quelques minutes.
L'homme prétendait être un négociant en ivoire, un soit disant Imil Navok ou Navet, qui avait son commerce dans l'endroit le plus misérable et abandonné de la ville…
Son arrivé faisait office de cheveux sur la soupe, tant elle était étrange et peu naturelle : son discours n'était pas du tout normal, et la Fourberie© transpirait de son oratoire autant qu'il transpirait la sueur…
Mais le plus dérangeant, c'est qu'avec un discours encore plus antipathique que celui d'Eolia, il réussi à recueillir des vivas dans la salle…

Aëraël s'avança pour s'exprimer, une fois que l'étrange commerçant eu terminé de parler :

"Tout d'abord, je félicite la nouvelle armée des Hastrateurs, vous avez des têtes de vainqueurs… Il ne manque plus que vous subissiez les traitements de Dame Eolia, et vous serez de véritables machines à tuer…"

Il regarda longuement l'incriminée avant de porter son regard sur Imil Navok :

"Une armée du peuple, voici une très bonne idée, la population est une véritable force à elle toute seule, mais entraînée, voilà une armée digne des Dieux… De plus celle-ci pourra facilement renverser un despote, un fou, bref, tout ce qui est dangereux pour la liberté et qui est au pouvoir… Vous avez une très belle idée, monseigneur le commerçant… Mais il y a quelques choses qui me chagrinent… Comment se fait-il que votre commerce, pourtant de produit noble, se trouve dans l'un des quartiers les plus malfamés de la ville?"

Le Lord-Empereur reçu au même moment un messager, c'était un jour faste pour les parchemins… Il le lut, afficha un sourire, et plia le papier dans sa poche, avant de continuer :

"De plus, monseigneur Navok, votre commerce est fermé depuis… Depuis plus de deux ans… votre échoppe bat-elle de l'aile? Ou bien c'est le commerce de l'ivoire qui est très fluctuant? Bref, j'aimerai quelques réponses à ces sujets…"

Aëraël se tourna vers la foule afin d'expliquer pourquoi il pensait que le marchand était un charlatan, un pantin dont les ficelles sont tirées par une quelconque faction de ce débat, lorsque son regard fût attiré par un détail, LE détail… Un des hommes qui avait acclamé les dires d'Imil Navok s'était gratté le bras, laissant apparaître un tatouage représentant le blason d'Elanova. Leurs regards se croisèrent, et, comprenant son erreur, l'homme pris avec empressement la direction de la sortie.
Glissant rapidement derrière ledit homme, il le maîtrisa, en lui bloquant le bras dans le dos, et découvrit à la vue de tous le blason du sieur Kalizar :

"Et lui, c'est qui? Un chauffeur de salle?"

Aëraël relâcha l'homme qui resta au sol, à genou, se massant l'épaule, tandis que le Lord-Empereur restait debout, attendant des réponses...

Apprenti Nombre de messages : 15 Participation RP : 3 Inscription : 11/04/2008

« Gloire aux Hastrateurs ! » hurlai je, emporté par l'agitation de la foule, le poing levé et le regard empli de vigueur.

Bien sur, tout ceci n'était qu pure imposture. Si je jubilais intérieurement, si mes veines palpitaient au rythme effréné d'un métronome excité, ce n'était seulement car tout allait bientôt commencer.

Un frisson de plaisir m'empara lorsque je glissai ma dague entre les cotes du jeune seigneur qui scandait le nom de Kalizar.

L'homme poussa un gémissement aigu avant de s'écrouler au sol, sans vie.

Je m'ennuyais terriblement, il y a deux jours, lorsque j'ai reçu la lettre d'un vieil ami.

Citation :

« Sois y. Tue le, n'importe lequel, et laisse toi faire par la verte puissance. »

Tels étaient les mots qui m'avaient sortis de ma monotonie habituelle. Il ne restait désormais plus qu'à attendre qu'Il arrive.

La foule s'agitait, elle s'agitait trop. C'était le signal. Je sortis donc de la Taverne ou mes gardes et moi buvions une pression et me ruait au centre de la foule.

Il était présent. Fidèle comme jadis, une longue dague ensanglantée terminait son bras. Son regard rouge vif fixait sa victime désormais inerte. Je laissai échapper un sourire avant de crier:

« Gardes, embarquez cette ordure ! »

Mes hommes se dirigèrent vers le meurtrier qui, comme prévu, se laissa faire.

Les autres hommes assistaient au spectacle d'un air ébahi, tout se déroulait pour le mieux. Je me plaçai alors judicieusement au centre, à coté de l'assassin désormais menotté et levai la tête vers l'Hastrateur Kalizar.

« Permettez moi de douter, sir, de la nécessité d'une telle armée. La Garde est la pour protéger chaque citoyen de cette ville, avec la rapidité et l'efficacité qui s'impose. »

Je me tournais alors vers mes hommes.

« Emmenez le à la Prison, il répondra de son acte devant la Garde. »

Nous quittâmes alors les lieus, sans que je ne parvienne à dissimuler mon ravissement.

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