De nouveaux horizons

La Taverne se présentait devant lui. Un établissement où l'on pouvait sentir la joie de vivre, la bonne humeur et la bière! L'homme avança lentement, regardant autour de lui. Des tonneaux par çi, des poules par là, des gens courants dans tous les sens, d'autres dormant contre un mur. La paix régnait ici, et cela faisait bien longtemps que notre aventurier n'avait ressenti pareil sensation.

Il s'approcha de la porte et l'ouvrit. L'inconnu releva sa capuche, laissant apparaître une touffe de cheveux bruns. Ses pas le guidèrent automatiquement vers le comptoir:

"Bonjour monsieur, vous n'êtes pas d'ici, ça se voit à vot' tête. Z'êtes surtout pas un habitué, va falloir qu'on vous éduque rapidement (éclats de rire). Bé mon vieux, faîtes pas cette tête là, je plaisantais. Qu'est-ce que je vous sert?

-Voyons voyons, (il fouilla dans sa bourse), euh vous avez quoi pour deux piècettes?

-Pour deux pièces vous avez droit à une bière.

-Alors je vais prendre ça, une bonne bière bien fraîche"

Pendant ce temps, il regarda autour de lui. La salle n'était pas vraiment remplie, mais le peu de gens présents suffisait à rendre le tout joyeux et amicale. Le tavernier lui tendit la bière, et notre aventurier s'accouda au comptoir, savourant son godet.

Hiruka était derrière le comptoir, à nettoyer les quelques verres encores sales. Le grincement de la porte lui fit lever la tête. Un individu venait d'entrer, un inconnu des lieux, probablement un nouveau venu dans la région.

Tout en s'essuyant les mains, le tavernier aborda l'individu.

Bonjour l'ami, je suis Hiruka, tavernier en ce lieu à mes heures perdues. Je vois tout de suite à votre tête que vous n'êtes pas d'ici vous, que puis-je donc vous servir ?

L'individu commanda une bière, qu'Hiruka s'empressa de lui verser. Le client lui tendit alors deux piècettes qu'il semblait avoir eu du mal à trouver. Serait-ce encore un de ces vagabonds qui espère trouver prospérité et paix dans nos vertes prairies d'agueraton ?

Alors...Dites moi tout...Qui êtes vous donc ? D'où venez vous ? Et surtout, qu'es ce qui vous amène dans nos contrées ?

Le tavernier était impatient d'en connaitre un peu plus sur son nouveau client. Il était face à ce dernier, les coudes appuyés sur le comptoir à attendre d'en savoir plus sur lui.

L'inconnu leva les yeux et fixa le tavernier. Ce dernier venait de lui parler, alors l'homme, tout poli qu'il était, lui répondit:

"Je me nomme Necromanger, j..je...(tousse)...excusez moi, je ne suis qu'un simple voyageur. J'ai parcouru une très longue distance pour arriver jusqu'ici; c'est pourquoi je suis quelque peu fatigué et poussiéreux."

L'inconnu était vêtu d'une longue cape marron, nouée au cou avec une belle broche dorée. Tout en rangeant sa bourse sous sa cape, il continuait à répondre au tavernier:

"Pour ne rien vous cacher, je me suis mis en route pour oublier les malheurs qui me sont arrivés. Hélas, il y a environ quatre semaines, j'étais avec mon régiment en partance pour le Sud. Nous avions appris qu'une bande de rebelles avait envahie plusieurs villages. Nous étions donc une trentaine d'hommes et chevaux. En chemin, nous avons essuyé quelques embuscades, ce qui nous a énormément retardé. En arrivant au premier village, nous n'avons trouvé que ruine et mort. Les corbeaux chantaient la mort, et venaient picorer les cadavres de pauvres paysans, d'enfants et de femmes. Nous devions nous rendre au deuxième village le plus vite possible. C'est durant cette nuit, cette abominable nuit, que tout arriva. Une force étrange, à la tête d'une armée immense, avançait sur nous. Une bataille gigantesque commença. Le lendemain matin, nous n'étions que trois à avoir survécu. Nous nous jurâmes de nous retrouver un peu plus tard, mais pour notre sécurité il nous fallait prendre des chemins différents. C'est pourquoi je me trouve ici."

Le voyageur enleva sa broche, et releva sa cape, laissant apparaître une armure couleur or et argent. Il secoua ses longs cheveux afin d'en faire tomber la poussière. Ses oreilles...le tavernier avait porté sur le regard sur les oreilles de Necromanger, ce dernier l'avait évidemment remarqué:

"Oui, je suis un Elfe, j'aurai peut-être dû vous le dire avant (sourire). J'aurai besoin d'un peu de repose, pouvez vous m'indiquer où dormir, ou vous avez surement quelques lits de libre? Dîtes moi tout, je serai un peu plus bavard après une bonne toilette et un bon repas. Je boirai cette bière à la santé de mes compagnons, et à notre rencontre cher ami."

Il leva son verre:

"Au destin, à cette ville et de nouveaux horizons."

Il vida son verre et attendit la réponse du tavernier.

"Ah..euh..oui avant que j'oublie, je n'aimerai pas rester inactif durant mes journées, vous ne sauriez pas par hasard où je pourrais trouver du travail?"

Le tavernier avait écouté attentivement le récit de Necromanger. Mais le tavernier n'était en rien étonné. Des batailles comme celles qu'avait subit Necromanger, il s'en déroulait régulièrement sur ces terres plus ou moins hostiles d'aguératon.

Eh bien l'ami, c'est une bien belle bataille à laquelle vous avez participé là. Mais j'espère pour vous que vous n'êtes pas venu dans nos contrées pour chercher refuge. Car des batailles comme celles que vous venez de me raconter, il s'en déroule assez fréquemment par ici.

Pour vous reposer, je n'ai guère de lits disponibles, néanmoins, vous n'aurez aucun mal à en trouver dans notre belle capitale.

Pour ce qui est de vous trouver une occupation, j'en ai une toute trouvée: construisez vous donc une habitation. Je serais vous, ce serait même un château que je construirais, histoire de pouvoir vous défendre un minimum. Car n'en doutez pas, vous subirez des attaques plus ou moins violentes, sûrement plus tôt que vous ne le voudriez.

Je vous souhaite toutefois la bienvenue en agueraton, ainsi qu'une longue vie.

Sur ce, je vous laisse apprécier cette bière. Au plaisir.

Son service terminé, Hiruka quitta l'établissement.

La garde passant par la taverne pour se boire une bonne bière naine bien fraîche vit l'arrivée du nouveau seigneur.
IL n'y prêta pas attention jusqu'à ce qu'il parle de troupes postées, d'après ses dires, non loin de la capitale et qui l'avaient attaqué, pillé et qui avaient réussit à dispersé ses compagnons et lui même.
Cette force mobilisée de brigands ou quoi que ce soit pouvaient peut être avoir un impacte sur le commerce de la capitale, voir pire tenter une incursions dans celle-ci et essayer de prendre le pouvoir par la force.
Le garde se devait de se renseigner sur cette menace.
Il s'approcha donc du nouveau venu, le salua de la manière la plus militaire possible, c'est ainsi que le voulais le protocole imposé aux gardes de la capitale et lui adressa la parole.

-Bien le bonjour cher seigneur, je me prénomme Wilwarin, garde de la capitale, et serviteur du Doux, régent de ces terres.
Excusez mon indélicatesse mais j' vous ai entendu parlé d'une force massée non loin de la capitale et qui, d'après vos dires, serait plutôt importante.
Pourriez-vous je vous prie m'en dire plus sur ce que vous avez vu et vécu?
Vous rendriez de cette manière un grand service à notre Doux et à la capitale, car si ces troupes menacent effectivement la capitale nous nous devons d'agir au plus vite et stopper les ardeurs de ces brigands de grand chemin.

Et aller c'est repartit pensa le garde.
Non mais je vous jure on peut pas avoir un travail tranquille ou tout ce qu'il suffit de faire c'est de se balader dans la capitale tout simplement...
Engagez vous qu'ils disaient...
Enfin bon il étais là et il se devait d'accomplir son devoir, ses engagements, et sa mission envers le Doux.
Pour changer, encore ses bureaucrates qui fixent les règles à leur avantage, refourguant les basses besognes et les missions dangereuses aux pauvres fonctionnaires du Doux et qui se la coulent douce à compter leurs piécettes dans leur bureau à longueur de journée...
Enfin bon, au moins il avais de quoi vivre...

À la vue du garde, Necromanger s'empressa de le saluer. Il commanda au tavernier deux coupes d'eau bien fraîche et accompagna l'homme près d'une table:

"Enchanté de vous connaître, je m'appelle Necromanger, mais asseyez-vous donc, je vous en prie. Nous serons beaucoup plus tranquille assis autour d'un bon verre d'eau. Je vais faire de mon mieux pour tenter de répondre à vos questions. Je suis arrivé ici il y a à peu prés deux jours. Avant celà, comme vous avez peut-être pu l'entendre, j'étais dans les environs du fleuve Gaâl, au niveau des affluents du Sud. Je me trouvais en première ligne, avec mon régiment. J'étais accompagné de plusieurs cavaliers Elfes commandés par le général Elénas. Je vous rappelle vite fait les événements. Nous devions nous rendre vers quelques villages afin de les aider à se débarrasser d'une bande de rebelles. Nous n'en savions pas plus que ça, tout était flou sur le sujet. Avant d'arriver au deuxième village, nous sommes tombé dans une véritable embuscade. Seulement un éclaireur, sur les trois que nous avions envoyé, fut de retour, couvert de sang. Des torches flambaient au loin, des cris sauvages nous parvenaient déjà de derrière les collines. Leur nombre semblait gigantesque, et prés à combattre nous les attendîmes de pied ferme. Au petit matin, je me suis réveillé au milieu d'un champs de ruines. De la fumée s'échappait des restes des tentes calcinées. Autour de moi, des cadavres.....puis je commençais peu à peu à retrouver mes esprits. La bataille revenait de plus en plus claire. Des barbares... non des pirates exactement, mais on aurait dit qu'ils suivaient les ordres d'une personne extérieure, quelqu'un qui les manipulaient. À plusieurs reprises nous les vîmes regarder vers les sombres montagnes. Quoi qu'il en soit, ils avaient tout rasé, les seuls survivants furent deux soldats et moi-même. Nous avions décidé de nous séparer afin d'éviter les éventuelles prises en chasse par ces maudits sauvages. J'ai remonté le fleuve et je me suis retrouvé ici, dans cette ville. Écoutez, je ferai tout ce qui est en mon possible pour résoudre ce problème. Si vous avez besoin d'aide, je suis là, j'ai été au coeur de l'action, je suis donc le mieux placé. Nous devrions peut-être nous diriger vers votre bureau?"

L'elfe vida d'un trait son verre d'eau. Il s'essuya les yeux, la poussière commençait à lui faire mal, elle s'infiltrait vraiment partout.

Le garde écouta le récit du jeune aventurier Elfe qui se tenait devant lui.
Mais bon Dieux il en avait marre de se taper tout le sale boulot tout le temps, il allais encore falloir faire une tonne de paperasse, rédiger la déclaration du sir, le rapport du lui même, Wilwarin le garde qui devrais décrire les circonstances exactes de cette rencontre et des événements passés.
Enfin bref, les faits étaient là, apparemment des Pirates, maudits pirates, il y en a de partout ces temps-ci, même au sein des fonctionnaires du Doux.
En tout cas un danger étais bel et bien présent.
Il but son verre d'eau d'un seul coup reposa la coupe de manière violente sur la table, et suite à l'invitation du sieur à rejoindre le bureau il ajouta.

-Et bien si vous souhaitez faire une déclaration le poste de garde est ouvert tous les jours à toute heure.

Puis il ajouta en chuchotant, plus pour lui même que pour son interlocuteur.

-Et oui encore les mêmes qui se tapent toutes les besognes qui demandent un peu de temps et de patience...

Revenant à la conversation.

-Donc je disait si vous souhaitez faire une déposition, le poste de garde est le lieux ou il faut se rendre, si vous le souhaitez je vous y accompagne, mais si vous jugez que ces Pirates ne constituent pas de réelle menace pour la capitale, je ne vois pas l'intérêt de s'y rendre.
C'est à vous de juger mon cher.

Puis priant intérieurement pour que ce ne soit rien de grave et qu'il n'ai pas à se farcir encore toute la paperasserie administrative, il attendit patiemment la réponse de l'aventurier.
Cependant il était tout de même prêt à envoyer les missives nécessaires au rassemblement des personnes compétentes afin de restaurer l'ordre dans les provinces aux alentours de la capitale.
Après tout le Doux exerçait son pouvoir même au delà des remparts de la capitale...
Et oui malheureusement...

"Je doute qu'une déposition fera avancer les choses. Certes, il serait bien d'avertir les autorités de cette éventuelle menace mais pas au point de vous noyer sous des tonnes de parchemins. Je pense qu'il serait beaucoup plus judicieux d'envoyer des hommes en reconnaissance et d'établir une sorte de camp de base non loin du drame".

Necromanger plongea une fois de plus ses mains dans ses cheveux. Beaucoup de choses lui revenaient en tête. Alors que l'homme fuyait la guerre, cette dernière faisait tout son possible pour le rattraper.

"Écoutez Wilwarin, il faudrait agir assez vite; régler cette affaire dans les plus bref délais, mais si comme vous dîtes, elle peut avoir des répercutions sur des événements actuels, alors une enquête doit être ouverte. Il est vrai que les complications sont multiples, alors je ferai selon votre bon jugement. Si vous me dîtes qu'il fut que je me rende auprès des hautes autorités, et c'est ce qu'il me semble le plus sûr, à la fois pour vous et moi et mais aussi pour le peuple, alors j'irai. Sinon, si vous semblez que la menace ne pourra s'étendre plus loin, alors d'accord laissons les choses comme elles le sont."

Le garde semblait beaucoup réfléchir, son visage avait une expression à la foi de peine et de découragement, mais dans ses yeux brillait une lueur vive; une lueur de lucidité.

"Je le répète, je me met à votre entière disposition. Je suis moi-même un soldat, je connais votre métier, puisque je l'ai également pratiqué, et jusqu'à ce jour, je le pratique encore. Un soldat doit faire son devoir, il doit réfléchir à ce qui est juste, et agir en conséquence. Je serai avec vous Wilwarin, quoi qu'il puisse se passer".

L'elfe se leva, et tendit la main à son interlocuteur.

Et merde, encore et toujours du boulot...
Bon la menace semblait bien présente, le sieur semblait dire vrai, et d'après lui il fallait aller voir.
Il réfléchit donc rapidement et se dit qu'il fallait mener une expédition, peut être y trouverais-t-il une quelconque richesse, enfin du moins il espérait, au moins le fait d'être garde lui apporterais enfin un peu de richesse, car il fallait le dire, c'était pas avec le maigre salaire et les intérêts et autre pots de vins que le garde allait faire prospérer son royaume.

-Et bien cher seigneur pourquoi ne pas lancer un appel à seigneurs.
Nous demandons qui veut bien venir avec nous voir de quoi il en retourne, je peut mettre à disposition une petite troupe d'une trentaine d'hommes sont trop de paperasserie, et aller voir de quoi il en retourne, pour le reste il vaudrait mieux nous faire quelques alliers si les choses tournaient mal.
On est jamais assez pour ce genre de choses.
Je vous laisse le soin de recruter des seigneurs et leurs armées ou bon vous semblera, pour le moment il faut que je parte faire un court rapport de la chose et équiper les soldats qui nous accompagnerons, je vous rejoint un peu plus tard.

Sur ces paroles le garde sortit de la taverne d'un pas pressé.
Pas moyen de rester tranquille plus de cinq minutes pensa-t-il.
Enfin bon au moins il voyait du pays et ne pourrissait pas derrière un bureau comme certains...