L'ordre luron

Le vent soufflait dans la ruelle sombre. Chassant la poussière des pierre taillées par le temps. L'eau glissait le long de la rigole centrale, charriant en son sein les déjections et les déchets humains. Un clochard, le manteau rapiécé remonté sur son crane, tendait une mains devant lui, quémandant la charité à qui s'apercevrait de sa présence. A son flanc, des restes animaux gisaient, proies des vers et des rats qui couraient le long des murs. L'un d'eux était blanc, contraste offensant à la saleté du lieu. Ses yeux rouge remontaient la ruelle, louvoyant d'une bouche d'égout à l'autre. D'un cadavre à l'autre.

Soudain, comme humant une odeur différent des autres, plus forte et plus attirante qu'aucune autres avant. Le rat leva son museau, reniflant l'air et faisant vibrer ses vibrisses. Devant lui, la porte en chêne enduite de suif noir semblait être promesse de festin futur. Sans bruit, la porte s'ouvrit, dévoilant une silhouette encapuchonnée. Un homme répondit à l'invitation et pénétra dans l'étroit escalier qui menait dans l'un des nombreux sous sol de l'ordre des lurons bourrés.

L'homme avait les yeux bandé et les mains lié. C'était à un rythme très lent qu'il suivait le lurons présent. L'escalier lui semblait interminable, perdu dans les ténèbres qu'il était. Et ce fut dans un cris d'angoisse que ses genoux touchèrent le sol quand il ne comprit pas que l'escalier était terminé. Le luron dans son dos sortit une dague et d'un mouvement sec le libéra.

Les flammes des bougies faisaient danser les ombres dans la salle circulaire. En son centre, une table ronde trônait fièrement. Sur elle, un être indéfinissable embaumant le chaos.

L'homme s'avança et prit la dague que lui tendait le luron. Toujours sans prononcer un mot, il revêtit la bure sombre qu'un luron nouvellement apparut lui tendait.

Ce dernier prit la parole pour prononcer les quelques paroles destinées au supplicié:


"Par notre ordre, vous avez été condamné pour avoir permit au chaos d'envahir votre corps et votre âme. Pour avoir tué, pillé et violé durant toute une vie de vice et de crime. Pour cela, pour l'ordre, et pour le luron qui nous rejoins, vous êtes condamné à mort."

L'être tremblait tandis que le futur luron s'approchait à pas de loup. Il leva le bras, faisant étinceler la lame du glaive. Et, d'une voix égal, prononça la formule rituelle:

" Je jure, et que mon glaive souillée de ce sang maléfique en témoigne, de servir, et ce jusqu'à ma mort, les desseins de l'Ordre des Lurons Bourrés. Je jure de tout faire pour éradiquer toute forme de méchanceté pure, et cela quitte à en perdre mon âme car je suis profondément convaincu que la fin justifie les moyens. Gloire à l'Ordre ! "


Le sang coula le long de la table, chassant le chaos de l'être pathétique.... Les lurons attendaient de nombreux seigneurs de valeur afin de répandre leurs idéaux.