La lettre ne tarda pas à arriver dans les bureaux de l'Intendant. Cacheté d'un symbole vert Emeraude, la lettre se plaça dans les mains d'un serviteur et fut jusqu'à l'intendant, pour peu que celui-ci l'accepte.
Cher Griffon,
Vous recevez cette lettre aujourd'hui grâce à la volonté de certains seigneurs de l'Île. Nous avons qualifié de requête ce qui, malheureusement, aurait pu bien facilement être appelé ultimatum.
En effet, peu de seigneurs de l'Île ont pris part à la rébellion, vous devez vous en douter. Hormis pour tuer les brigands qui croyaient s'octroyer notre territoire, nous vous avons laissé - vous et Eolia - mener votre guerre de pouvoir sans broncher et sans prendre partie.
Pourquoi ? Car cela ne nous regarde plus, nous ne reconnaissons plus l'autorité des Gardes, Hastrateurs et autre.
Toute votre hiérarchie n'amène que des conflits inutiles qui n'ont pas lieu d'être. L'Île a ses priorités, ses combats, sa vie et elle ne peut se soucier en même temps des chamailleries continentales. Vous avez remporté la bataille contre Eolia, nous vous demandons donc de retirer toutes vos forces de l'Île.
Toutes les troupes des Gardes, des Hastrateurs et du Doux doivent retourner au continent, sans quoi ils mourront de la main des insulaires.
Nous ne voulons pas ce massacre et j'espère que vous entendrez et comprendrez notre requête. Nous acceptons l'autorité du Conseil, expert en jugement des chartes et en établissement de guilde, car celui-ci a un aspect utile et légitime. Nous acceptons la Police, car elle extermine les mages noirs et c'est une attention noble. Nous acceptons les perceptions du Doux, car sa Dîme, bien qu'elle soit abusive, a permis d'ériger le Tourbillon des Flots et finance la Gazette.
Mais aucune autre force armée continentale ne sera tolérée sur l'Île.
L'Île appartient aux insulaires.
A bon entendeur et sans haine,
Les Insulaires et, notamment, les Pingouins.