Gloire et honneur.

Un clown las de ses fourberies et discours humoristes dénués de sens visant à faire rire quelques badauds peu cultivés décida de se lancer dans la tragédie. Après un grand nombre de pirouettes, sauts périlleux, acrobaties délirantes et époustouflantes destinés à attirer l’intention, une petite foule s’agglutina déjà devant l’estrade. Les enfant regardaient le pitre un sourire aux lèvres, les visages rayonnants, tandis que les adultes sceptiques soupiraient de l’émerveillement de leur progéniture.
Mais le silence fut roi dès que l’être masqué prit la parole.

- Je suis ici devant vous pour remercier un ami. Un garde et un puissant seigneur. Rien que prononcer son nom crée un déchaînement des océans, la terre se soulève et les dieux grondent.
Oui je parle bien de…

Le clown prit sa respiration et tenta de ne pas ébrécher ce nom si difficilement prononçable.

- … Alquaïr Vlidémir. Donc ce majestueux seigneur accompagné de sa troupe de cloportes déjantés est passé dans mon royaume ainsi que ceux de mes confrères spadassins pour plusieurs petites visites de courtoisie. Ils étaient armés jusqu’aux dents, sûrement pour défendre leur honneur si cher à leurs petits yeux. Malheureusement, j’appris quelques temps plus tard que leurs armes ne leurs servirent à rien car pour ces corniauds les jardins de nos royaumes furent trop difficiles à franchir.

Un perroquet masqué arriva à toute allure en direction de l’orateur. Sur une de ses pattes un parchemin… Le clown l’ouvrit, se racla la gorge et commença sa passionnante lecture.

- Ainsi, notre premier but sera de garantir l'application des belles lettres et des talents oratoires dans chaque bataille de ce monde, ainsi, ceux ne se battant que pour la destruction et ne voulant point utiliser la parole se verront recevoir des avertissements, en l’absence de réponse ou si celle-ci est négative nous entamerons les hostilités.

Ah… mais c’est un bout de la charte de ces chers Valïnor… Quand ils vinrent en nos royaumes, ils ont dû omettre le fait de nous prévenir par un émissaire ou autre transporteur de messages… Heureusement que nous sommes avides de surprises et de sang !

Mes amis, peuple du Doux, attendons quelques instants que l’un de vos plus chers protecteurs vienne se pavaner afin de laver l’affront que je viens de lui faire subir.

Les passants s'écartèrent respectueusement devant l'arrivée soudaine du nouveau conseiller hastratial dans les quartiers populaires. Ce certain Mortifer, qui n'était que vaguement connu de nom, avançait d'un pas rapide et assuré en direction du clown, apparemment peu handicapé par le port d'une épaisse armure lourde noire qui recouvrait intégralement un corps éventuel. D'une taille supérieure à deux mètres, l'effrayant individu portait une épée sur son côté droit et une fléau d'arme à son opposée. Mortifer ne venait pas seul, il était accompagné par une affreuse liche qui n'était autre que son sénéchal personnel et le dénommé Mortham, information inconnue de tous, ainsi que de trois ignobles spectres qui portaient, l'un, les couleurs vives de l'Hastration, l'autre, le sinistre étendard de Sombreciel, et le dernier, le fier drapeau de l'Ordre Valïnor. Autour du petit groupe, quatre gardes du corps morts-vivants, probablement de puissants vampires, eux aussi en armure lourde complète, écartaient les passants inquiets tandis que les jeunes enfants pleuraient en s'enfuyant.

Arrivant devant le triste clown, le conseiller hastratial s'adressa à lui d'un air hautain, d'une voix puissante et caverneuse qui ne pouvait que confirmer l'impression que donnait l'horrible aura de mort qu'il dégageait, l'impression que ce seigneur n'était pas humain, ou ne l'était plus depuis bien longtemps.

Veuillez me pardonner d'interrompre ainsi votre petite représentation frivole et sans intérêt, mais je le fais au nom de ma guilde, de mes fonctions hastratiales, ainsi que, je l'avoue, de moi-même.
Tout d'abord au nom de ma guilde. Il est vrai que nous vous avons récemment attaqués, vous, oui vous, la Secte des Spadassins. Mais n'allons pas dire que vous n'avez pas été avertis. Car justement, cette attaque ma foi pas très dévastatrice constituait précisément un avertissement, et c'est pour cette raison précise nous n'avons pas déployé de plus grandes forces à l'encontre de vos royaumes. Il s'agit d'un avertissement contre votre idéologie même, qui consiste à désorganiser tout Aguératon et particulièrement l'administration du Doux, dans le misérable but de faire sombrer nos territoires dans un état d'anarchie qui est déjà d'actualité ; et oui braves gens ! ; nous n'en sommes hélas pas très loin, comme vous avez pu le constater avec les événements récents.

Malgré la crainte qu'inspirait l'orateur, plusieurs soupirs d'approbation et d'inquiétude traversèrent la foule.

C'est donc au nom de ma guilde que je déclare votre simple existence inacceptable. Sachez que l'Ordre Valïnor a pour but de préserver l'ordre en Aguératon et de lui restituer sa gloire d'antan, ou une gloire plus grande encore, au contraire de vous autres qui cherchez à le faire imploser. D'un point de vue personnel, ce n'est pas parce que je suis mort que je ne dois pas rechercher la stabilité politique de notre nation, bien au contraire. Mais nous n'avons pas l'intention de vous déclarer une guerre ouverte, du moins pas encore. De toutes façons, cela est impossible tant que nos deux guildes n'auront pas quitté la protection du Doux.

A l'évocation de la mort, le peuple tressaillit.

A présent, je vais m'exprimer au nom de mon devoir de conseiller hastratial. Le point de vue n'est pas très différent mais plus général. Il n'est absolument pas tolérable qu'une quelconque guilde ou organisation, même acceptée par le Conseil sous le bénéfice du doute, se permette de menacer la cohérence du gouvernement en place et perpétue des actes de subornation, d'assassinat, de commerce illicite, ou d'enfreindre des lois et principes communs et inaliénables d'une quelconque façon, ce qui ne sera effectivement pas toléré. Depuis la création de votre guilde, le taux de criminalité en Aguératon a déjà sensiblement augmenté, particulièrement dans la capitale, et la garde a reçu des menaces outrageantes qui correspondent avec exactitude à vos objectifs à peine voilés. Je vous préviens que si une seule preuve est trouvée contre vous, j'interviendrai personnellement auprès de l'Intendant et du Conseil pour que votre organisation soit immédiatement dissoute et interdite, au grand minimum.

Les gens présents dans le quartier retinrent leur souffle à l'évocation de ce déluge d'informations inquiétantes.

Enfin je m'exprimerai d'un point de vue plus personnel. En effet, je dois admettre en votre faveur que votre contre-attaque sur mon royaume a bien servi ma cause, puisque vous avez détruit la majorité des bâtisses dont je souhaitais précisément me débarrasser. Vous êtes vraiment très prévisibles et bien faciles à manipuler. Je n'ai été surpris que par l'intervention d'un puissant seigneur Avallon, qui assurément m'a causé bien plus de tort que vos ridicules petits mercenaires néophytes. J'aurais bien dû me douter que des personnes aussi faibles et malhonnêtes que vous devraient faire appel à une puissance supérieure pour les aider dans leurs projets fous, mais je ne pensais pas que vous auriez les moyens de vous payer le luxe d'obtenir l'aide d'un allié puissant. D'après mes informateurs, ce certain seigneur avait en fait une dette envers vous, dont j'ignore la teneur, mais je ne serais pas étonné s'il s'agissait encore d'une autre histoire sanglante.

Sur ce, Mortifer demeura debout à dominer son interlocuteur, le défiant par sa seule présence, à défaut de le défier par un regard qui n'était de toutes façons pas visible.

Selestan s'était mêlé à la foule depuis le début. Avant même que le clown prenne la parole, il avait compris ses intentions.
L'entrée en scène d'un des plus imposants membres de l'Ordre Valïnor l'avait laissé perplexe.
En quelques tirades, le seigneur avait su comment remettre le clown à sa place et laver l'affront fait à leur guilde.
Selestan regarda quelques instants le drapeau de Valïnor, celui-ci flottait sous l'effet du vent, il n'était qu'un décor a côté de cette confrontation oratoire.
Le jeune apprenti de l'Ordre Valïnor apprenait en écoutant ceux qu'il l'avaient accepté parmi les leurs. La fierté prenait place dans le cœur du seigneur.
Selestan n'était à vrai dire que de passage, mais tomber soudainement devant un débat des plus impressionnants était une première pour lui.

Le seigneur croisa le "regard" de Mortifer, d'un hochement de tête, Selestan le salua. Il alla ensuite prendre place aux côtés de celui-ci, puis prit la parole :

Je ne suis qu'un apprenti de l'Ordre Valïnor, cependant, je tiens à soutenir mon confrère Mortifer dans ses paroles. Car je ne puis supporter cet affront, laissant entendre des menaces, qui eut visé la guilde dont je fais maintenant partie. Malheureusement pour les spadassins, les boniments du seigneur Elenna n'auront servi à rien.

Selestan recula de quelques pas, laissant ainsi la parole aux personnes plus expérimentées.

Depuis le début de cette merveilleuse joute oratoire j'étais présent, ne faisant qu'acte de présence... Mais ne voyant point la "grande et merveilleuse" Dame Elenna, chef des Spadassins, je me mis à avancer vers elle afin que celle-ci puisse m'entendre...

Clap - Clap - Clap

« Bravo ma chère !!! » lui disais-je sur un ton ironique

Des petits rires se firent entendre dans la foule qui ne cessait de croître...

« Certes, notre petit passage en votre royaume n'était qu'un avertissement, vous vous doutez bien que cela n'était rien qu'un petit passage "amical" si je puis dire... » disais-je en souriant

Dans la foule, des signes d'approbation se firent entendre...

« Et je dois aussi vous remerciez d'une chose, notre petit passage en votre royaume nous a permis de passer par vos coffres, sachez, Madame avec tout le respect que je vous doit, que jamais je n'ai vu autant de ressource en un royaume faisant office de pilier... » disais-je en étouffant un rire

Dans la foule, des rires stridents, la populace se demandait qui était donc les spadassins...

« Si votre but est d'enrichir l'ennemi, sachez que vous êtes Reine en ce domaine... » disais-je en la regardant droit dans les yeux

La grande majorité de la foule ne cessait de rire aux éclats à mes paroles... Mais, après quelques minutes, elle reprit son calme et attendait une quelconque intervention de la part de la dame...

Acclamée par les applaudissements d’Alquatruc, Elenna, fit un tour de la scène sur les mains avant de s’approcher et faire face à l’ego surdimensionné du garde pathétique.
Une bouffée de chaleur monta à la tête de la jeune femme, ses yeux s’embrumèrent de petites perles et ce fut d’une voix enrouée par l’émotion qu’elle énonça :

- Hé bien je ne sais que dire…

Le clown adorateur de courbettes s’inclina et mit un genou à terre devant le garde.

- Je vous remercie bien bas d’avoir volontairement causé un nombre de dégât minime en ma demeure.

La femme masquée gesticula en rythme avec le battement régulier de sa botte sur l‘estrade de bois puis, elle finit sa danse dans une pause de penseur, le poing sur le menton et un genou touchant le sol. Ses yeux roulèrent dans leur orbite puis d’une voix dramatique digne d’un philosophe elle déclara :

- Je pense que la foule aussi bête soit-elle ne peut être crédule à vos petites jongleries de mots…
Par ailleurs, l’ironie et le cynisme ont-ils un quelconque rapport avec votre fidèle honneur ?
Quant à mes ressources, aussi nombreuses étaient elles, elle n’auront en rien dédommagé ce que vous ont coûté vos pittoresques attaques…

L’assassine leva sa tête pour apercevoir le haut du menton d’une armoire à glace vêtue de noir.

- Mortifer, vous êtes sûrement le seul dans votre guilde à savoir caresser les mots et les exploiter, c’est pour cela que je vais laisser les deux béotiens qui vous accompagnent de côté.

Vous, les hastrateurs, gardes, dites sans sourcilier faire régner la paix et la prospérité dans les royaumes oubliés. Mais quel est votre rôle véritable ? La censure ! Cacher pour taire, éviter d’ébruiter le malheur. Le peuple a le droit de savoir ! Bientôt grâce aux spadassins, la liberté d’expression sera de nouveau reine !

Une dernière chose, la mauvaise foi est-elle un des critères pour entrer dans votre lamentable guilde ? Si par hasard vous ne comprenez pas pour quelle raison j’énonce cette phrase, repassez vous attentivement vos décadentes paroles dans votre cerveau, aussi petit soit il.

Le pitre s’éloigna de quelques pas des fiers et menteurs orateurs vaniteux afin de se détendre les muscles en faisant de nombreuses galipettes et sauts qui exaltent tant les enfants.

Un colibri voyageur se posa à toute allure sur la tête masquée afin de délivrer un message. Les yeux du maître spadassin se posèrent sur le bout de peau manuscrit.

- Ainsi le seigneur Mortifer, imbu de sa personne a osé dire que moi, Elenna, ne savais pas concrétiser une attaque car je n’ai rasé que six de ses batisses dont il voulait forcément se débarrasser de son minable royaume... Mais en grand seigneur et homme courtois, il m’a proposé de m’expliquer comment motiver mes hommes afin qu‘ils fassent du dégât.
C’est ainsi que ma mignonne petite créature volante me rapporte que six attaques ont pénétré ma forteresse, dont les troupes surentraînées du seigneur Mortifer et un de ses amis. Ceux-ci ont dû encore une fois vouloir me faire passer un message de prévention car il n’ont pas réussi à faire sombrer une seule de mes constructions…

Et bien peuple des royaumes oubliés, j’espère que vous avez confiance en cette grande guilde censée vous protéger. Car la confiance rend aveugle…

A l'écoute de ses paroles, je ne pouvais m'empêcher de rire, je décidai donc d'intervenir...

« Vous dites que la censure ne sera plus si vous est vos misérables collègues arriviez à vos buts ? » lui disais-je en lui adressent un sourire cynique.

Je fis une pause de quelques secondes, étudiant l'expression de la Dame, puis je continuais.

« Excusez-moi, mais il est certains qu'une fois Aguératon dévasté et sans trace de vie, vous n'aurez plus trop de mal en ce qui concerne la liberté d'expression... » dis-je sur un ton moqueur

Je me tournais vers la foule, celle-ci, plus grande qu'elle ne l'était il y a quelques minutes, était songeuse... Je me retournais ensuite vers le pseudo-chef des Spadassins en souriant.

« Car c'est l'un de vos buts non ? Je cite "Dévaster Aguératon, lui faire perdre toute trace de vie." Mais pensez-vous un seul instant être capable de cela ? Je ne le pense pas, et je suis certain que bon nombre de seigneur en ce monde sont du même avis que moi... »

Je me mis ensuite à faire les cent pas, tournant en rond autour de la Dame, puis je repris...

« Tous vos buts sont sujet à domination, mais vous n'avez même pas un dixième du quart de la puissance requise pour les mener à bien, alors je vous en prie, veuillez arrêter vos pitreries... Si votre but était, en venant ici, de faire un spectacle des plus comique qui soit, et bien cela est fait, soyez-en sûre, vous devriez certainement vous faire engager par ce cher Exlios, vous avez un talent certain... »

J'en avais fini de parler, j'attendais donc une réponse de la "grande" Elenna....

Mortifer laissa parler son maître de guilde, puis répondit à son tour.

Ma chère Elenna, il est vrai que vous êtes vraiment très amusante. Vous vous contredites totalement. La censure ? Quelle censure ? Je viens de donner au peuple des informations sur de tragiques événements récents que j'aurais très bien pu garder secrètes. Où est la censure ? Peut-être voulez-vous parler d'une censure sélective ? Vous sentez-vous donc tellement concernée à l'évocation de ces crimes ? Et les journalistes de la Gazette, ne sont-ils pas financés par le Doux ? Pourtant, même lui, ils ne le présentent pas toujours sous son plus bel aspect, alors peut-on vraiment parler de censure ? Quelle est votre définition de la censure ? Est-ce le fait que l'on interdise les insultes, les menaces, les vols, les meurtres ? En effet, vous avez raison, autorisons les crimes, et que les guerriers qui m'accompagnent vous ouvrent le ventre sur-le-champ !

Puis le mort-vivant éclata d'un grand rire rauque, sinistre et malsain qui fit frémir toute l'assemblée.

Allons, ne prenez pas la mouche, cela ne vous conviendrait-il pas ? Votre guilde ne prône-t-elle pas avec tant d'arrogance l'anarchie et la dévastation, comme vient de le préciser si justement notre Roi ? Ne souhaite-t-elle pas la souffrance et le désespoir du peuple, à qui vous avez encore le cran de penser pouvoir donner des conseils tout en critiquant sans fondement deux organisations dont vous ne pouvez saisir les buts, aussi bien l'Ordre Valïnor que l'administration elle-même, à travers la Garde et l'Hastration ? D'ailleurs, pourquoi ne pas aller encore un peu plus loin dans votre démarche hasardeuse, afin qu'Alquaïr Vladémïr lui-même puisse vous faire enfermer pour insolence envers les représentants du Doux ? Savez-vous ce qui nous retient de le faire déjà en ce moment-même ? Ce qui nous retient, c'est que si nous le faisons vous allez encore geindre lamentablement en criant à la censure de votre petite voix inaudible. Alors nous vous laissons l'occasion de franchir le pas, pour vous donner la chance de croupir au fond d'un cachot pendant plus longtemps que les quelques heures d'interrogatoire que mériteriez pour le moment. Honnêtement, critiquez-moi sur mon rôle au sein de ma guilde ou sur ma façon de gérer mon territoire, mais pas sur mes fonctions publiques. Vous n'avez aucune légitimité pour ce faire. Ce n'est pas que votre avis sur la question soit forcément rejeté, mais voyez-vous, se moquer des représentants de l'Hangrateur, c'est se moquer de l'Hangrateur lui-même. Et vous n'aimeriez pas le voir en colère, oh non vous n'aimeriez pas...

Après quelques secondes de silence ayant pour but de laisser son vis-à-vis mesurer le poids de ces mots, le colosse reprit :

Parlons un peu de moi justement, puisque vous le voulez tant, un sujet sur lequel vous pouvez dire absolument tout ce que vous voulez, même si je ne pense pas que vous trouverez un seul argument valable pour me discréditer, non pas qu'il n'y en ait aucun en fait, on peut toujours en inventer, mais simplement que toute cette conversation doit passer bien au-dessus de votre petite tête, dans le fond. Vous dites que je fais preuve de mauvaise foi ? Vous dites que je me moque de vos pitoyables attaques et que je rétorque sans vous détruire de bâtiments ? Ou peut-être n'avez-vous même pas compris que ma missive avait un fond humoristique ? Voilà qui ne m'étonnerait guère de votre part, puisque vous ne semblez pouvoir comprendre que vos propres pitreries aussi ridicules qu'abjectes.

Voyez-vous, effectivement, je vous le répète une fois encore, j'avais fait dans mon domaine de grands travaux qui avaient pour but de tester les compétences de mes architectes, qui se sont d'ailleurs révélées, rassurez-vous, excellentes. Le problème étant ensuite que le Doux interdisant aux seigneurs de terres de faire déconstruire eux-mêmes leurs propres installations pour une raison qui ne concerne que lui, il me fallait l'aide de quelques brutes naïves et sans cervelle pour pouvoir me débarrasser de ces constructions inutiles. Il se trouve que vous conveniez parfaitement pour accomplir cette tâche. Vous m'avez vraiment rendu un grand service. Et détrompez-vous, nos ripostes ont été tout-à-fait rentables, puisque vous et vos acolytes anonymes laissez toujours vos coffres bien pleins et à disposition du premier venu. Dans quel but ? Je l'ignore. Peut-être bien que ce butin devait servir à récompenser quelques malfrats sans intérêt pour certains services rendus, et que vous ne vouliez pas les payer en mains propres de peur qu'ils ne glissent un couteau sous la gorge de votre petite et frêle personne afin de vous faire chanter de votre voix de crécelle dans l'objectif d'obtenir une compensation plus généreuse encore, ce qui aurait d'ailleurs été irréaliste de leur part, mais pas si étonnant que cela puisque vous traitez avec eux ? Si c'est le cas, je vous plains, vous avez dû avoir bien du mal à vous expliquer avec eux. Quoi qu'il en soit, nous n'allions tout de même pas détruire des entrepôts si bien garnis et qui risquaient fort de le redevenir ultérieurement, n'est-ce pas ?

Voilà qu’un ignare, nommé Alquatruc, m’adressait la parole tout en tentant de me dévisager, comme s‘il eut oublié le peu d'éducation qu'il possédait ! Sans doute était-ce la façon si particulière qu'il avait de me dire que je lui plaisais. Fort heureusement, le masque de porcelaine que je portais me protégeait de ses postillons et de sa mauvaise haleine... Je l’avais volontairement éloigné. Oui, nous spadassins luttons contre la pollution sonore.

- Hé bien, grandiose protecteur du Doux, comme vous aimez à le dire, effectivement, nous voulons décimer la vie. Je vais vous en expliquer les raisons…

Voyez vous, dans ce monde gangrené, peu de gens méritent de vivre, habités qu'ils sont par l'excès d’orgueil, de vanité et de mesquineries. Oui, je prône une totale liberté et c’est en annihilant nombre d’êtres vivants tels que vous et votre grande bêtise qu’elle verra le jour. Les hommes de bon sens nous rejoindront et repeupleront cette terre en instaurant une société nouvelle, saine.

Vous parlez de nous comme d'une guilde faible n'ayant que peu de chance à la réussite d'au moins un de ses objectifs. Les grands objectifs révèlent les grandes guildes et quoique que vous en pensiez, les nôtres le sont ! Qu'en est -il des vôtres ?

De plus je vous saurais gré de ne plus tenter votre rhétorique cynique, et arrogante ! Vous jouez de cynisme comme je joue des osselets, piètrement ! Cet art ne s'invente pas ! On est ou l'on est pas ! En ce qui vous concerne, vous n'êtes pas ! Vous répondez par ironie car vous vous sentez agressé. Depuis le départ de cette joute verbale alors que vous pensez la foule acquise à votre cause, elle n'en finit pas de se moquer de vous et de vos paroles qui n’ont ni queue ni tête… Bien sûr, je ne parle point de ces trois badauds au fond qui ne comprennent rien !

Votre bouche dédaigneuse et votre cerveau ramolli se permettent de nous faire quelques remontrances sur nos buts ambitieux, mais mon tour est venu de faire de même. Jouons un instant au bêta, approchons nous de votre imperfection.

« Le deuxième objectif que nous nous sommes fixés est d'avoir les royaumes occupants le plus d'eras de terre afin de prouver notre puissance et notre courage. »

A vous lire avec tant d'attention, il me semble avoir eu peu d'exemples de cela. A moins que vous n'ayez choisi une nouvelle technique. Monter quelques instants à la hauteur du royaume visé, tenter une attaque, puis redescendre bien vite se terrer dans les bas fonds. Belle démonstration de « puissance et courage » !

Enfin ! Déblatérez ce que bon vous semble, chacune de vos paroles n'est qu'un juste révélateur de votre inculture ! En effet, votre guilde n’est pas censée initier la populace aux belles lettres ? Car si tel est bien le cas, j'ai noté quelques erreurs de prononciation lors de votre discours.

Ne dit-on pas : si vous et vos misérables collègues arriviez à vos buts ? Et non : si vous est vos misérables collègues arrivaient à vos buts ?

Ah… mais bien sûr, je sais… quelle arriérée suis-je ? Il s'agissait là d'un écart de langage destiné à une meilleure compréhension par le bas peuple ! Quelle bonté sans limite !

Clap - Clap - Clap

« Félicitation, mais n'essayez point de jouer avec les buts et objectifs de notre alliance, vous ne ferez que vous contredire... Certes, occuper le plus d'eras de terre est l'un de nos objectifs, comme vous avez pour objectif de détruire Aguératon et toute forme de vie qui y habite et pourtant que vois-je ? Aucune destruction de votre part... Plus tard, si vous êtes toujours de ce monde d'ici là, vous verrez... »

Je continuais toujours de faire les cent pas, le débat m'amuser beaucoup, Elenna pensait avoir le dessus, elle disait que nous nous sentions agressés, et pourtant celle-ci s'énervait, seul... Cette jeune Dame faisait tout simplement preuve d'immaturité.

« Il me semble aussi que, lors d'un de vos discours précédent, vous avez dit du Sieur Mortifer qu'il était trop imbu de lui-même ? Mais vous, qu'êtes vous donc ? Je cite "Les grands objectifs révèlent les grandes guildes et quoique que vous en pensiez, les nôtres le sont !". Que de contradictions dans vos discours... Je suis las de tout cela... »

Elenna ne faisait que se contredire, que de paroles perdues, elle ressemblait bien plus à une fillette de quelques années qu'à une Dame de ce monde, s'énervant pour si peu, quelle tristesse...

« Que de belles paroles, repeupler Aguératon ? Mais cela ne paraît pas dans vos buts, étrange n'est-ce pas ? Serait-ce la peur qui vous rendrait plus généreuse ? Ou ne serait-ce que votre grande bonté d'âme ? Si toutefois vous avez une âme bien évidemment... » lui demandai-je en souriant de nouveau.

Je commençais sérieusement à me lasser de tout cela, m'intéressant bien plus aux petits oiseaux survolant le Quartier Populaire, je lui adressais quelques mots...

« Et je vous en supplie, cessez donc de parler, le débat de ne cesse de tourner en rond. Juste une chose avant cela, pourquoi commençait un débat sans intérêt pour un simple petit avertissement que ne vous a coûté que peu de bâtiments ? Pensiez-vous que certains seigneurs, hors de ce "conflit" si je puis dire, seraient venu à votre rescousse ? Donc encore une fois par peur ? Pur broutilles voyons... Je pense plutôt que la peur d'un réel conflit vous tord les boyaux, après tout vous êtes déjà en conflit avec deux guildes, l'une officielle et l'autre non, et peut-être une autre aussi... Je comprendrai tout à fait que vous ne voudriez point d'une quatrième guilde contre vous... »

Je m'arrêtai tout à coup de parler, fixant toujours les oiseaux voletant au-dessus de nous...

En effet, la comique pathétique s'était engagée sur un terrain bien dangereux... Et Alquaïr Vlidémïr le lui avait bien fait remarquer.

Il n'y a plus grand-chose à ajouter ma Dame, je pense, nous vous avons mis en face de vos torts, qui étaient vraiment trop importants pour que nous puissions passer à côté. Mais j'aimerais cependant relever encore deux détails.

Premièrement, puisque vous aimez tant jouer sur les mots, je noterai que vous nous accusez de ne pas remplir nos objectifs actuellement, ce qui est un énorme non-sens. En effet, notre guilde venant d'être fondée, si nous remplissions déjà tous nos objectifs, alors ceux-ci n'auraient pas lieu d'être puisqu'ils auraient déjà été atteints au moment de fonder la guilde. Autrement, il nous aurait fallu dire : "continuer à avoir les royaumes occupants le plus d'eras de terre afin de prouver notre puissance et notre courage." Ne pensez-vous pas ?

Qui plus est, il y a quelque chose qui me déplaît fortement dans votre discours, discours fort discourtois en somme, ce qui est un étrange phénomène. Je passerai sur la façon dont vous nous insultez pour occuper le temps, à défaut de trouver davantage d'arguments, ce qui démontre à quel point cette intervention publique était mal préparée. Non, ce qui me gêne, c'est que vous pensez pouvoir donner des leçons au peuple alors même que vous souhaiteriez simplement éliminer de nombreuses personnes ici présentes. Vous pensez peut-être pouvoir décider de qui doit vivre et qui doit mourir ? Vous pensez que tous ceux qui ont commis des erreurs méritent la mort ? Mais qui devrait survivre, alors ? Personne, pas même vous ! Surtout pas vous, d'ailleurs. Et comment justifiez-vous la façon dont vous traitez avec les mécréants, s'ils sont sur votre liste ? Et votre objectif d'éliminer tous les gens malhonnêtes justifie-t-il que vous puissiez l'être vous-même et davantage encore sans recevoir le même châtiment ? Vous ne savez absolument pas de quoi vous parlez. Vous voulez simplement gagner la puissance par la ruse et la lâcheté, car vous êtes trop faibles pour l'obtenir autrement, mais votre basse intelligence ne vous aidera pas davantage. Et ne pensez pas pouvoir invoquer le prétexte qui vous chante pour condamner quiconque à mort. Moi-même, qui connais si bien la dichotomie de la vie et de la mort, je ne me le permettrais pas.

Je n'ai plus qu'une seule chose à dire : Rentrez chez vous, pleurez de tout votre saoul, car vous n'avez aucun avenir en ce monde. Hors de ma vue, misérable perdante.

J'étais jusqu'à présent tapis dans l'ombre de mes frères, j'écoutais elenna nous reprocher nos buts non respectés.

-Bonjour à vous, vous osez parler de nos buts en ces lieues, avez vous perdu la raison? Ou vos paroles ne sont-elles pas ridicule?
Nous sommes présent sur ce monde depuis deux semaines seulement et vous bavassez comme quoi nous ne respectons pas nos buts.

Après ces paroles je pris une fiole ,que je gardais toujours dans ma poche au cas ou j'en aurais quelconque besoin, et en la buvant je repris:

-J'ai donc lu vos buts, Oui vous entendez bien les buts de votre chère guilde , elenna. Vous êtes présent depuis combien de temp en ces terres?
Il me semble qu'il y a environ trois mois que votre guilde fut accepté à faire ses premiers pas dans ce monde.

Je pris un parchemin et commença à le lire

- Une domination sur le troc , Bravo quelle domination, en trois mois vous n'avez même pas réussi à contrôler ne serais-ce que 5minutes le troc.
Alors je vous en prie, regardez vos buts que vous respectez tant avant de venir voir les nôtres.

Je retournais m'asseoir quand soudain je me rendis compte que j'avais omis un point important

-Grâce à mes paroles vous pourrez dire que je représente mal les langues de dame Herpé, il est vrai que je ne possède pas l'art des grandes paroles.
Je suis bien obligé d'admettre que vous maniez fort bien notre langue, mais avant de faire des remontrances aux autres commencez par vous regarder dans un miroir, vous verrez vous êtes loin d'être parfaite.

Sur ces mots j'attendis quelconque réponse sur les buts que la dame avait durement menés depuis maintenant plusieurs mois

Le seigneur Wilwarin revenant de batailles menées pour des raisons propres à la guilde s'arrête en ce lieu, où, semblait-il, des seigneurs s'offusquaient des buts de sa guilde, et obtenaient en réponse des accusations de la sorte de la part de la dirigeante de la secte.
Il écouta tranquillement ce que les différents seigneurs disaient.
Il sourit, rien qu'en voyant le nombre de Valinors qui s'excitaient sur les dires et les accusations de Dame Elenna. Tant d'hommes autour d'une femme, en voilà une preuve de courage de leur part... Magnifique démonstration de la courtoisie de ces hommes...
Enfin bon, apparemment cela ne dérangeait pas la chef de la Secte, ce qui ne l'étonna point. Elle savait tenir tête à n'importe qui, et il était bien placé pour le savoir.

En réfléchissant, il se dit qu'aller parlementer, si on pouvait dire cela, en compagnie de son amie ne lui ferait pas de mal.
Il savait déjà ces hommes obstinés, et il savait que quoi qu'ils puissent dire, ils n'allaient pas changer d'avis ou même daigner reconnaitre un quelconque tort... Mais bon, pouvais-t-on en vouloir à ces petites personnes pour si peu? Après tout, les laisser dans leurs idées ne dérangeait personne. Les laisser s'aveugler de leurs si précieux buts, après tout ça pouvait devenir avantageux.

Mais là n'étaient pas ses pensées.
Il s'avança lentement vers l'estrade et suite aux différents monologues à sens unique il prit la parole.

-Seigneurs Valinor.
Je vous ai écouté, et j'entends bien que vous suiviez vos buts. Mais la question n'est pas là. Vous pensez peut être faire le bien d'après vos préceptes, bien, c'est votre droit. Le notre aussi soit dit en passant.

Il marqua une courte pause accentuée d'un léger sourire en coin de lèvres.

-Mais cependant, j'aimerais soulever quelques points. Je suis totalement conscient que votre guilde n'ai été acceptée que depuis peu. Mais je note un point qui peut toucher tout le monde, buts mis à part. Vous vous attaquez à une guilde qui est en conflit avec d'autres personnes de ces terres pour des raisons qui n'ont pas lieu d'être citées ici, car n'étant pas le centre d'intérêt de ces querelles inutiles. Vous vous attaquez donc à une guilde en conflit avec diverses personnes, une guilde ayant un pilier fixe, des occupations diverses. Et de votre part que constatons nous?
Une simple guilde profitant de la protection du Doux pour rester en basses terres et lancer quelques raids sur nous... Bravo, quel mérite mes amis, je vous admire pour votre courage... commencer à servir ses idéaux sur une guilde en conflit, en gardant ses propres membres à l'abris bien au chaud sous la protection du Doux... Magnifique, simplement magnifique. Ce que je vois là dedans? Un simple moyen pour une petite guilde d'essayer de se faire un nom sur ces terres, pour pouvoir clamer bien haut, si jamais, et là permettez moi d'émettre des doutes, vous arriviez à neutraliser la Secte, que vous ayez accomplis vos buts, que vous ayez démantelé une guilde que vous êtes forts, respectables, éloignant le danger des pauvres seigneurs d'Aguératon; je vous vois bien vous vanter de ce mérite. Mais au fond quel mérite auriez vous? Dites le moi? S'acharner sur une guilde qui est en conflit, tout juste sortie de la protection du Doux en restant tranquillement autour des basses terres. Oh oui, on ne sait jamais et pourquoi pas en profiter tant qu'on l'a pour prouver notre valeur?
Laissez moi rire. Tout ce que je vois c'est un petit amas de seigneurs cherchant une renommée par tous les moyens. Je n'ai pas le souvenir que la Secte ai profité de la protection du Doux ne serait-ce qu'une semaine... Nous avons toujours respecté les règles mises pour une guilde hors protection, le pilier n'a jamais faibli à se tache, nous n'avons jamais abusé de cette protection offerte par le Doux, et ce, en n'importe quelle occasion. Même quand plusieurs guildes à la fois nous ont déclaré un conflit.
Seigneurs, je n'ai qu'une seule chose à dire: Votre petite manigance pour vous octroyer un quelconque mérite sur ces terres en prônant vos idéaux et en vous camouflant derrière ainsi qu’en profitant de la protection du Doux pour arriver à vos fins, n'a rien de loyal et n'a rien de méritant ! Vos soi-disant buts sont totalement discrédités par vos méthodes, et cela je laisse à toutes et à tous se faire leur propre opinion. Mais sachez que votre petit jeu n'est pas si bien huilé que ça, et sachez que la Secte ne laissera pas des pleutres faire leur loi, surtout quand ceux-ci prônent un honneur qui n'est pas respecté....

Il sauta de l'estrade et n'attendit même pas de réponse de ces petits seigneurs. Il se dirigea vers son royaume d'un pas assuré et un léger sourire aux lèvres. Certain que leurs manigances ne marcheraient pas et que le peuple d'Agueraton ne se laisserait pas berner par de si petites manœuvres de la part de seigneurs se voulant de hauts rangs et emplis d'honneur.

Un seigneur me tira de ma rêverie, enfin une nouvelle tête dans ce débat sans fin.... Mais quel courage, le Sieur Wilwarin partit une fois qu'il eut fini de jacasser comme un frêle petit enfant, et bien je m'adresserai donc à la "majestueuse" Dame Elenna...

« Je vais m'adresser à vous, ma chère... En effet, après nous avoir donner une grande et terrible leçon, le Seigneur Wilwarin est partit, son courage dans sa poche... N'avait-il plus rien à dire ? Ou serait-il trop couard ? Décidément la peur revient souvent en vos rang, n'est-il point ? »

Je pris quelques secondes de pause, puis je toussota légèrement avant de continuer...

« Bien, vous dites que nous profitons de la Protection du Doux ? Mais n'est-ce pas vous qui venez tout juste de sortir de celle-ci après je ne sais combien de temps ? Vous dites que nous profitons de celle-ci ? Mais sachez que nous vous avons lancé qu'un seul et unique avertissement, vous n'avez fait que l'amplifier encore et encore... »

Décidément il n'y avait pas que la Chef de la Secte qui ne parlait qu'en faisant des contradictions, le Sieur Wilwarin faisait de même...

« Et après cela vous nous reprochez de ne point posséder de pilier fixe ? Cela ne serait tardé, dans quelques lunes vous aurez la grande bonté, ma chère Dame, de nous montrer votre grande puissance... »

Après ces paroles, je me remis à mon activité qui était de regarder les petits oiseaux, le Sieur Wilwarin étant partit, ce débat allait retourner dans sa monotonie d'il y a quelques minutes...

Le seigneur hazelthorn qui se baladait tranquillement dans la belle capitale tomba par le plus grand des hasards à l'endroit même ou se déroulait le conflit entre deux guildes qui lui étaient inconnus. Les orateurs se succédaient sans cesse avec des arguments propres à leurs façons de penser, voyant ces grands orateurs s'affronter il ne put s'empêché d'écouter attentivement les remarques et plaintes des uns et des autres. Il vit même un seigneur entrer puis sortir aussitot après avoir donné son avis.L'archimage réfléchit un moment à ce qui avais amené la dispute en ce lieu puis s'approcha des protagonistes s'appuyant sur son sceptre.

Grands seigneur je me permet d'interrompre un instant cette discussion pour poser une simple question qui par sa réponse me permettra de comprendre la véracité de vos arguments.

Il attendit le silence puis s'adressa a Elenna la fixant du regard.

Bonjour a vous, je me permet de vous adresser la parole parce qu'en écoutant vos différent arguments si bien formuler je n'ai pas compris, vieux sénile que je suis, la raison pour laquelle la conversation à démarré, qu'attendez vous des protecteurs du doux et de son peuple?

Le vieil homme ne dit plus rien attendant réponse à sa question.

LeSot, monté comme à l'accoutumée sur son âne de compétition déambulait dans les rues pavées du quartier populaire. Il appréciait ce lieu haut en couleur, ses habitants aux manières simples débordant de gentillesse et de simplicité. Au détour d'une ruelle, LeSot aperçu un attroupement devant l'entrée d'un bâtiment qui peinait à avaler l'entièreté des personnes massées. Des éclats de voix accompagnés de rires s'échappaient par la porte restée ouverte de l'édifice. LeSot, toujours plus curieux s'enquit de connaître la ou les raisons de toute cette agitation. Il s'enfila dès lors dans la dite ruelle. Rendu en lieu et place, alors qu'il ne pouvait guère plus approcher, il aperçu un seigneur, l'air agacé, quittant les lieux prestement. LeSot en profita alors pour se faufiler et ainsi accéder à l'intérieur.

Il balaya la pièce d'un regard et remarqua en premier lieu son ancien collègue, le Seigneur Mortifer, celui-ci dominant le reste de la foule. Enfin, il reconnu, dissimulée sous son masque clownesque, Dame Elenna avec laquelle il avait partagé d'agréables discussions à la taverne. La jeune femme semblait être aux prises avec les représentants d'un nouvel ordre qu'il ne connaissait pas et pour lequel il n'avait pas d'intérêt. LeSot appréciait les arts oratoires et il décida donc, pour une fois, que son travail attendrait et que son plaisir serait roi. Il prit connaissance des précédentes interventions consignées avec soins par le scribe présent. Certains passages l'amusèrent, d'autres l'ennuyèrent terriblement et devant l'insistance des protagonistes à démontrer leur supériorité, LeSot, taquin, décida de s'imposer en arbitre censeur. Il s'avança au centre de la pièce, salua ses interlocuteurs d'un signe de tête courtois et adressa un large sourire à la jeune femme.

Il se racla la gorge et commença.

Peuple d'Aguératon, Seigneurs et Dames,

Je me présente à vous en qualité d'arbitre tant la situation ici, tant le débats sont pénibles et de piètre facture. Je vous entends depuis que je suis entré, et même du dehors, déblatérer, vous égosiller, rire à tout va. Dame nature peut être fière de son éducation. Vous gloussez tels des dindons, piailler telles des pies, pleurnicher tels des veaux en manque de lait. Je me permets donc ici de faire un rappel nécessaire

Messeigneurs, un débat est un échange d'idées, pour qu'il y ait échange il vous faut, lorsque l'une des parties expose, entreprendre matière à discussion, répondre en opposant des contre arguments. L'ironie, la mesquinerie et l'arrogance sont bien entendu autorisées, ceci dit il faut savoir raison garder ! Vous vous complaisez dans des échanges improductifs ayant pour but de convaincre l'auditoire de votre grandiloquente supériorité. Exposez et laissez les gens se faire leur propre idée !

Enfin, vous prenez souvent, trop souvent la foule à partie. Si celle-ci se gausse, ce n'est pas forcément qu'elle est acquise à votre cause. La plupart des gens ici rient plus souvent du spectacle que vous leur procurez que des mots que vous employez !

Non, non, je ne méprise pas la populace, j'ai trop de respect pour ces gens qui ne s'octroient pas l'importance et l'intelligence qu'ils n'ont pas. Je passe énormément de temps ici, et si la situation est celle qu'elle est, le peu d'éducation des petites gens et le peu de solutions que le pouvoir en place propose y est sans doute pour quelque chose. Mais ceci n'est pas le débat !

Enfin je vous demande, je vous prie, à genoux s'il le faut, de bien vouloir surveiller votre langage, tant au niveau de la diction que de la forme. N'êtes vous pas, pour certains, censés représenter des guildes ?

Malgré tout, je souhaiterais cependant remercier les deux personnes les plus méritantes ici présentes, j'ai nommé, Dame Elenna et le Seigneur Mortifer pour le réconfort involontaire qu'ils m'ont apportés, à la lecture de leurs dires fidèlement consignés.

LeSot remercia l'auditoire, adressa un regard tendre à Dame Elenna et se retira.

» Gloire, Honneur, et Force de Cœur !
» Intégration de Angel... non dans la Guilde mais dans les codes d'Honneur... de.. Avallon Lumbe