Vincente Ernest Apprenti
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| Sujet: Quand le sang coule... Sam 23 Jan - 19:47 | |
| La nuit était sombre…
La lune était entièrement recouverte par les nuages, de manière à ne laisser transparaître aucun rayon de lumière dans la plaine Henissaân. Malgré le vent qui soufflait violemment, je pouvais ouïr les palpitations du cœur des chevaux galopant dans la nature, je pouvais sentir l’odeur de leur sang qui coulait dans leurs veines, et même discerner leur forme dans l’obscurité. Hélas, il fallait bien plus que le sang d’un simple animal pour étancher mon mal… Dans les ténèbres de la nuit, je percevais une faible lueur qui, plus j’avançais, ne cessait de croître. Devant moi était établi une habitation miteuse, seule, isolée, à l’abri de tous les regards et surtout en proie à nombreux dangers…
Je sentais l’odeur d’une femme, d’un homme et de deux enfants…. Mon repas était prêt…
J’avançais peu à peu vers la porte de la maisonnette, à mon contact la poignée se gelait à tel point qu’elle se brisa en mille morceaux. La conversation qui avait lieu à l’intérieur s’arrêta net au craquement que la poignée avait émise. Leur cœur s’emballèrent, j’entendais la femme et les enfants se dirigeaient vers l’arrière de la maison tandis que l’homme s’approchait de la porte à petit pas.
« Y a quelqu'un ?!! » demandait-il avec rage.
Je restais muet comme une tombe pendant quelques secondes avant de lâcher un léger grognement tel un fauve épiant sa proie.
« Répondez-moi !!!! » beuglait-il encore et encore.
Il attendit encore un moment et se mit à faire un pas de plus. Lorsque celui-ci posa sa main sur la poignée, j’enfonça la porte avec une puissance telle que l’homme traversa toute la salle et alla se briser contre un mur qui s’écroula à son contact.
Son cœur ne battait plus, son sang avait cessé de couler dans ses veines… Sa vie... Je venais de l'emporter...
Je me dirigeais vers lui de façon nonchalante, le sol se gelait de plus en plus sous mes pieds et j'entendais les lamentations du reste de la famille... Je pris le corps de cet être mortel puis je plantais mes crocs dans son cou et je commençais à le vider de son sang. Je sentais que peu à peu la chaleur de son corps s'en aller pour laisser place à la froideur d'une simple dépouille. Mes iris passèrent d’une couleur rouge vive à un bleu azur, ma peau devint plus foncée et mes sens se virent accrus. Une fois ma soif apaisée, je réalisa l’horreur de la scène, comme si mon âme me revenait. La femme et les enfants étaient devant moi, tous étaient horrifiés…
« Je… J… Je… Je suis désolé… Je ne…. Je ne voulais pas… » balbutiais-je en fixant la femme.
En voyant le sang dégouliner de ma bouche et de mes mains, la femme se mit à hurler. Les enfants, eux, ne cessaient de pleurer. Quant à moi, je reculais doucement vers la sortie pour enfin disparaître dans l’obscurité de la nuit. Je me mis à courir aussi vite que je le pouvais, encore plus vite que les quelques chevaux parcourant la plaine, en direction du fleuve Gaâl. Je me passais les mains et le visage dans l’eau afin de faire disparaître les traces de sang. Une fois le "nettoyage" terminé, je fixa le ciel qui était maintenant dégagé de tout nuage, totalement immobile. Puis, quelques minutes plus tard, je me décidais enfin à rejoindre mon manoir se trouvant en Zephirin dans les Terres Inconnues tout en me disant que ce qu’il s’était passé ce soir-là ne se reproduirait plus... Comme je le faisais chaque soir depuis maintes et maintes siècles… | |
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