Assis sur son trône, le regard perdu à jamais, les mains noircie par le froid. Le vend balaiera la poussière de l'ancien royaume, depuis toujours, et à jamais.
Au loin, la tempête se lève...
Au loin... Par-delà le désert des cendres et ses dunes arides, par-delà la forêt d’Elmiîllera baignée d'une magie suffocante. Au loin... Par-delà les grandes plaines de Sîir Dâa et ses pâturages fertiles, par-delà les monts éternels et l'écho incessant du cris d'agonie des barres de fer ployant sous les coups de masses.
Au loin... Aux confins du continent. En ces terres craquelée par le froid. En cet immense royaume régis par l'hiver et cerné par les flots. Tout au bout de ce monde, dressant ses murailles tel un rempart face aux éléments. Dominant la mer du haut de la falaise vainement attaquée par des légions de vagues. Défiant le vent de ses hautes tours. La forteresse d'Elenwe tenait bon depuis des temps immémoriaux.
Plongé jadis dans un profond sommeil, le trône était désormais vacant. Son occupant, mort des décennie plus tôt , avait décrispé ses doigt et quitter son siège. Traînant sa dépouille insensible le long des marches menant aux remparts nord...
Debout face à la mer, les yeux blanchis par le temps, les mains brillant de mille feus dans leurs carcans de glace. La mer s'épuisera à laver le sang des remparts du royaume qui se lève, depuis toujours, et à jamais.
Au loin, un nouveau dirigeant prend place.
Au loin... oui...
Devant moi s'étendait la ville du doux. Lumineuse belle, crasseuse et laide à la fois. Je devais m'y rendre pour me présenter... où simplement pour visiter la ville. Tout était si différent du royaume de glace d'où je venais. Je regardais ma main boursouflée et durcie par le travail de l'épée, la direction de mon domaine et le froid...ce mal insidieux qui s'invitait par toutes les ouvertures que vous lui laissiez... La bas, ces mains faisaient ma fierté et celle de mon peuple. Le symbole de notre résistance, l'image de notre force face au dieu hivernal qui nous imposait sa loi. Ici...ces mains ne signifiaient rien... rien de plus que le travail ingrat de la terre ou du fer.
Enfin, il ne servait à rien de présumer du futur avant de l'avoir vécus. C'est sur cette dernière phrase que je reprenais ma marche. Mon bâton s'enfonçant à chacun de mes pas dans le sol meuble. Un coup de vent violent souleva la capuche que j'avais remontée sur ma tête, dévoilant la blancheur grisâtre de mes cheveux. d'un geste vif, je la remontais...
Rapidement, j'atteignais les première huttes de plouks asservis à la cour du doux. Chacun magnant l'outil de son domaine. Faux, charrue, soc, boeuf... Sans que je m'y attende, l'un d'eux m'adressa la parole:
Hey...vous v'rendez à la cap'tal na?Il puait... Ses dents noircies par la pourriture, les frusques qu'il portait... Tout en lui m'inspirait le dégout... tant de laideur... je le regardai, incapable de comprendre pourquoi il s'adressait à moi.
v'savez que z'avez l'air ridicule avec vot' capuche en fourrure et vos habits de riches... Z'avez l'air paumé avec vot' pauf bâton... Je regardais le bâton que j'avais en mains, puis, sans mot dire, je retirai ma capuche et exposai la lame dissimulé dans mon dos. Le manche tourné vers le col et la pointe à mon épaule. Il eut un mouvement de recul et, après s'être répandu en rapide excuse incompréhensible, s'en retourna de son champ qu'il n'aurait jamais du quitter... L'idiot... il était partit sans demander son reste, juste a la vue d'une arme... Sa faux aurait tôt fait de me blesser pourtant...
la ville est plus loin... avançons...Je traversais encore de nombreux domaines fermier avant d'arriver devant les hautes portes de la capitale. Plus l'on se rapprochait, plus les routes se croisaient... Simple sentier, route pavées ou simple chaussée. Toute convergeaient vers l'immense porte de la ville.
Au loin, je distinguait le marché, les écuries, la cour, les tavernes, le sénat, la demeure du doux... Oui, au loin, j'apercevais mon futur et celui de mon peuple. Je n'étais que bretteur et symbole... La stratégie avait été déléguée... Les hordes de gobelins qui peuplaient désormais la forteresse morte d'Elenwe la défendraient dans le sang pendant que je la défendrait par les mots.
Un dernier pas, j'entrais dans la danse, entouré de millier de danseurs et de million de chorégraphies.