Une Embuscade [Ouvert à tous sur demande par MP]

Spoiler:

La nuit tombait à peine, la lune pointait déjà timidement le bout de son nez. Rajustant sa cape de voyage pour ce couper un peu plus du froid mordant de cette fin de journée, SaYoLe observa d’un aire méfiant la sombre forêt dont il préparait la traversé. Pivotant sur sa scelle, il observa la petite colonne qui se trouvait derrière lui : 80 gardes pour protéger une petite cargaison situé dans un carrosse fortement renforcé. Personne à pare lui ne savait se qui se trouvait dedans… Mesure se sécurité.

Un flocon de neige se glissa dans son cou, le faisant revenir à lui. Il jura pour lui-même. Si la neige continuait à tomber, on pourra plus facilement suivre leurs traces… Soupirant devant cette fatalité, il fit un signe de main et le cortège se remit en marche.

Restez sur vos gardes, cette forêt ne met plait guère…

Après presque 2h de chevauché, son impression lui donna raison. Repliez sur eux même par le froid, la troupe avait perdu sa vigilance… Même les oreilles elfiques du Tavernier ne suffirent pas a détecter le danger, ou bien trop tard…
Six gardes tombèrent dès le début de l’embuscade, exécuté à distance par des flèches. Avant que la troupe ne pu se regrouper, leurs assaillants étaient sur eux allongeant 4 nouveaux gardes d’emblée.
Etant en tête de colonne SaYoLe fut très vite séparé de ses troupes. Le véritable colosse qui lui était tombé dessus le reversa de son cheval. Momentanément secoué, il dégaina son épée machinalement, mais mit plusieurs secondes à retrouver un équilibre mieux assuré, juste à temps pour parer le premier coup direct. Et riposter férocement, tranchant le coup de son ennemi, dis perçant ainsi une longue trainé de sang sur la neige blanche qui recouvrait le sol de la forêt.
Délesté de son adversaire direct, SaYoLe couru en direction de la colonne et de sa précieuse cargaison. Après de longues minutes de bataille, l’elfe couvert de neige et de sang regardait avec appréhension les arbres qui l’entouraient. A ses coté s, il ne restait plus qu’une 50e de soldats. Regroupé autour de leur seigneur et de la cargaison ils reprenaient difficilement leur respiration. De nombreux corps jonchaient le sol rendu rouge par le simple fait que la neige avait absorbé de grande quantités de sang. Toutes les montures avaient été abattues…

Prenez sur vous de quoi manger et vous protéger du froid…

Exécutant les ordres, la troupe se prépara à un long voyage. Néanmoins, avant que SaYoLe n’ai pu faire ouvrir le coffre, de nouveaux bruits de flèches se firent entendre suivit du râle plaintif de destinataires et la bataille repris avec son lot de bruit métallique et de cris.
Alors qu’il exécutait l’un de ses opposants, il ressentit une vive douleur au bras gauche puis le chaud liquide qui s’écoulait de la plaie. Avant même de pouvoir se retourner, un coup sec dans son dos lui coupa la respiration tout en l’envoyant au sol. Respirant avec difficulté, il se sentit soulever avant de perdre connaissance…

Lorsqu’il revint à lui, il était entouré que d’arbres, plus de trace de la bataille. Sa plaie avait été pansée. Il vit avec dégout qu’il ne restait plus que 28 soldats autours de lui sur les 80… Immédiatement, il demanda se qui s’était passé. Le plus haut gradé lui répondit avec amertume :

Vous avez été percuté par un cheval monseigneur et avez perdu connaissance alors que l’on vous évacuait. Nos ennemis étaient trop nombreux. Préfèrent vous sauvez la vie, j’ai ordonné la retraite, en espérant qu’ils en avaient uniquement après notre cargaison… La suite ma donné raison, ils ont arrêté de nous pourchasser quelques minutes après, ils ont du retourner pour prendre leur butin…

SaYoLe jura intérieurement. Se relevant avec difficulté, il disposa ses ordres.

Reposez vous, allumer un feu et reprenez un peut de force…

Il lui fallait reprendre possession de son trésor… Mais dans l’état actuel des choses, c’était impossible. Il préférait reprendre des forces et souffler un peux avant de prendre des décisions…

L'aube pointait déjà que les messagers et les gardes du palais s'afféraient à la tâche. L'Intendant lui, tranquille, dormait encore comme un loir, peu soucieux des événements de la nuit. Les affaires courantes étaient suffisantes et bien que peu prenantes, il n'aimait pas un rajout de travail surtout quand il s'agissait d'affaires nocturnes... c'était aux Gardes de gérer les larcins et autre échauffourées avec des ivrognes, cela ne regardait pas le Doux et d'ailleurs le mot était passé depuis qu'un messager, encore peu habitué à son travail, lui avait rapporté des évènements de la nuit qui venait de passer. Le malheureux n'eut pas le temps de sortir de lui-même qu'il s'était déjà prit un savon dont il se souvenait encore, avec un petit sourire d'ailleurs.

Enfin bref, les anecdotes ne sont pas le fort du représentant du Doux même s'il lit les rapports généraux tous les matins avant de commencer sa journée... Ce matin là cependant, même si l'on attendit son réveil pour lui présenter les informations, on lui en mis une en évidence, lui signalant que celle-ci, à l'inverse des autres, méritait une attention toute particulière. En effet, un convoi déclaré par la Taverne n'avait pas donné de signe de vie à temps. Il se dirigeait vers les terres du Nord, connues pour leur forte présence de bandits. De plus, la neige tombait fortement à cette époque de l'année, il fallait donc se dépêcher d'envoyer du secours.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Une cohorte d'une centaine d'hommes de l'armée Hangratiale fut préparée, les chevaux harnachés. Cependant, pour la première fois depuis sa nomination, le cortège serait dirigé par l'Intendant, cela lui permettant de sortir un peu de son habituel train-train et de prendre un peu l'air de la province. Une fois le cortège fin prêt, il prit la direction du Grand Nord au grand galop.

Après deux jours d'une traque parfois difficile mais sans accroc de fait que le groupe arriva au complet et en bonne forme après le voyage. La lisière de la forêt était claire, le manteau neigeux reflétant parfaitement les quelques rayons. On pouvait ainsi distinguer à merveille la petite troupe survivante entourant un chariot comme les prunelles de leurs yeux.

Amusé par cette scène, l'Intendant sourit avant de descendre de cheval. Il s'avança vers Sayole, un Tavernier qu'il connaissait bien et qu'il détestait suffisamment pour n'avoir qu'envie de le sauver en l'humiliant. Il lui sourit effrontément avant de parler.

" Alors, on se laisse avoir par quelques gueux ? On se sent un peu seul peut-être sans sa douce Taverne ou sa dulcinée... "

Il claqua des doigts et les hommes descendirent à leur tour de leurs chevaux. Un Commandeur prit la parole d'une voix grave qui résonna des les montagnes alentours.

" On monte notre campement ici !!! "

L'Intendant reprit alors.

" Des soucis ? Il faut encore vous sauver la vie ? "

S'attendant à une réaction violente de la part de cet imprudent Tavernier, cinq hommes étaient venu se placer aux côté des deux hommes, prêts à retenir le subordonné au moindre geste un tant soit peu violent.

Blanc.
Long chemin.
Sentier enneigé bordé d'arbres nus.
Silhouette courbée par le blizzard, progressant avec peine.

Aëraël était pris dans la tempête depuis plus d'une demi-journée. Elle lui était tombée dessus d'un coup, alors qu'il s'en allait à la capitale pour régler quelques affaires administratives. Mais, à présent, sa monture s'était enfuie, et il errait désespérément dans la neige. Maudissant Warst, la succube de l'Eau, il avançait dans la neige, s'aidant de sa faux en guise de bâton de marche.
Puis la tempête s'arrêta, aussi soudainement qu'elle avait commencé… Retrouvant une lueur d'espoir dans cette accalmie, le Lord repris un rythme de marche plus soutenu, lorsque son attention fût retenue par un petit groupe d'une demi-dizaine de soldats portant les armoiries d'Alérandir Daâh. Oui, cinq soldats :

"Fichue embuscade, et surtout fichus ordres, nos assaillants sont sûrement déjà loin à l'heure qu'il est…"
"Et cette cargaison, il y a quoi dedans? De l'or? Des pierres précieuses?..."
"Des portraits du Doux tout nu…"

Les gardes se mirent à rire grassement suite à cette allocution vaseuse, alors que le Fou venait de plonger dans la neige, à coté d'un rocher, et essayait de prendre la forme d'un vulgaire caillou, les intentions de ces rustres n'étaient pas belliqueuses envers sa personne, mais ils ne savaient sûrement pas qui il était, et les soldats auraient tôt fait de le prendre pour un malandrin à la traine de son groupe.

"Chef! Des traces dans la neige, là!"

Ce cri stoppa net toutes les pensées d'Aëraël, et il pesta contre ces traces qui les mèneraient tout droit sur lui.

"Très bien, tu vas les suivre, nous quatre, on reste derrière pour te couvrir…"
"Mais pourquoi moi Chef? Tobias il est jamais parti en reconnaissance et…"
"Si tu n'y vas pas, je te jure que ta prochaine affectation sera dans les terres inconnues…"
"C'est bon, j'y vais j'y vais"

Le soldat s'exécuta en maugréant, tandis que le Lord tentait de se déplacer discrètement. Il couvrit ses traces tant bien que mal alors que son 'poursuivant' se rapprochait de plus en plus. Le Lord reculait, reculait, jusqu'au moment où le soldat qui le recherchait s'arrêta et annonça :

"Il n'y plus rien, la piste s'arrête là"

Aëraël souffla de soulagement et continua de reculer sans le perdre des yeux quand, soudainement, il butta contre quelque chose. Levant la tête, il aperçut un garde qui le dévisageait avec ses yeux porcins, puis plus rien.
Le grand noir.

Le petit détachement de soldats retourna à son campement, transportant le pauvre seigneur en sang, qui laissait une trainée rouge derrière lui. Lorsqu'ils arrivèrent, le campement s'était agrandi d'une centaine d'hommes, et l'Intendant était en pleine discutions avec le seigneur Sayole. Le capitaine de groupe s'avança vers les deux dirigeants, suivit par deux de ses hommes qui portait un Aëraël à moitié inconscient :

"Capitaine Imlami Ofon, au rapport, j'ai capturé un de nos assaillants et je le rapporte pour interrogatoire…"

Sur son signe, les deux autres lâchèrent le Lord qui murmura un faible "Tadaaaaaa" avant de s'écrouler sur le sol, aux pieds d'Aldénor et de Sayole

Après avoir prit le temps de récupérer, le groupe était retourné sur ses pas pour trouver la carriole vide… SaYoLe et ses 28 gardes restant établirent le campement. Le premier souci était de se mettre à l’abri du vent et de nouvelles attaques…
Les morts de sa garde furent enterré décemment alors que les corps de leur assaillant furent tous brulé sauf un seul.
Donnant l’ordre à certains de partir en éclaireur, le Tavernier eut le loisir de se reposer et de réfléchir à la situation. Il ne pouvait se permettre de laisser la précieuse cargaison aux mains de ses agresseurs…

Un petit cri, un signale, et SaYoLe comprit qu’il avait de la visite, une visite amicale ce coup si… Enfin amical, ce n’est pas le terme qu’il employait pour qualifier sa perception de la relation entre l’Intendant et lui… Il ne se trompa d’ailleurs pas, les premiers mots et le ton du seigneur lui donnèrent raisons.

Le fait que 5 hommes virent se placer autour du Tavernier eut pour effet immédiat de faire élever un grondement de protestation de la pare de ses hommes alentours sui virent eux même se placer derrière les hommes de l’intendant. Ne désirant pas envenimer la situation qui de toute manière serai indéniablement tournée en faveur de l’intendant et de ses hommes, SaYoLe demanda d’un signe de la main à ses hommes de se calmer.
Tournant son regard vers l’intendant, il lui répondit d’une voie froide tout en désignant le seul corps pas encore brulé :

Ce n’était pas des bandits comme les autres… Ils sont bien équipés et bien entrainer… Se n’ai pas le profile de simple bandit, et c’est bien là le problème…
Et pour répondre, en effet, Ma Taverne et Ma Fiancée me manquent, mais je fais et ferai toujours mon devoir…
Et ne t’avise pas de manquer une nouvelle fois de respect envers mes hommes dont certains ont perdus la vie ici même… Nous ne sommes pas à la capitale ici, un accident est très vite arrivé…

Il allait tourner les talons lorsque des hommes virent balancer devant lui un étrange personnage.
SaYoLe mit plusieurs secondes à reconnaitre le visage de l’inconnue. C’était Aëraël ! Il était souvent dans la Taverne, bien que de mémoire, il était en froid avec Hanna.

Le Tavernier soupira pour lui-même « Que peut-il m’arrivé de pire ?... ».
Donnant un ordre silencieux à ses hommes qui soulevèrent le sieur du sol et l’emmener à la carriole afin de le mettre au chaud et lui donner à boire afin qu’ils récupèrent. Un regard amusé vers l’intendant il poursuivit :

Ils semblerai que vos hommes ne savent pas faire la différence entre Seigneur et simple bandit ?...

Chaleur.
Poussière flottante.
Feu crépitant dans son foyer.
Mal de crâne légèrement diffus.

Aëraël s'était redressé sur ses coudes et essayait de se remémorer ce qu'il s'était passé; la tempête, les gardes, le coup sur la tête, Sayole, Aldénor…
Pendant que les derniers évènements reprenaient forme et place dans son esprit, son regard balayait ce qui devait être l'intérieur d'une tente médicale assez spacieuse. Ça et là ce trouvait des herbes, des potions et divers instruments dont le Lord préférait ignorer l'utilité, ainsi que d'autre blessés. Il y régnait une température agréable grâce à un poêle ronflant au milieu en son centre.
A coté de sa couche confortable, il vit tout son équipement parfaitement rangé, prêt à servir.
Alors qu'il s'apprêtait à se lever, un homme entra, portant une insigne reconnaissable, un prêtre-soigneur :

"Bonjour, Monseigneur… Les hommes d'Aldénor ne vous ont pas raté, mais vous n'avez rien de réellement grave. J'ai tout de même préféré vous installer dans la tente de soin plutôt que de vous laisser dans la neige. Enfin, vous serez quitte pour une grosse bosse et un bon mal de crâne"
Un blessé non loin du Fou se mit à geindre et le prête eu ces derniers mots :
"Je vous laisse vous revêtir, Messires Sayole et Aldénor aimeraient s'entretenir avec vous"

Le Lord remercia le soigneur qui alla s'occuper de son autre patient. Il ramassa ses affaires, s'habilla et ajusta le tout, avant de sortir, faux à la main. Le froid soudain de l'extérieur relança d'un coup sa douleur à la tête, le forçant à s'arrêter à l'entrée de la tente. Cherchant alors dans sa besace, il en sortit une petite fiole au contenu cristallin qu'il vida d'un trait. Il replaça la fiole soigneusement dans le sac et pris la direction de la grande tente des généraux. Pour cela, il devait traverser une bonne partie du campement, ce qu'il entreprit immédiatement.

L'état des troupes n'était pas fameux, et nombreux étaient les blessés qui n'avaient pas eu la chance comme lui d'être au chaud dans une tente. Il reconnu au loin Imlami Ofon, le chef de la patrouille qui l'avait agressé, tout comme les autres hommes, il avait l'air tendu, aux aguets.

Arrivé devant la tente qu'il recherchait, il s'épousseta, se racla machinalement la gorge de son "Hum, hum, hum" puis poussa le pan de peau qui servait de porte. La chaleur lui sauta de suite au visage, et il vit l'Intendant et le Tavernier qui venait d'interrompre leurs palabres.

Aëraël entra, laissant retomber l'ouverture de peau derrière lui et clama, d'une voix un peu plus vivante que la dernière fois "Tadaaaaaa" qui eu pour effet de faire sourire Aldénor et de se faire envoyer un regard blazé de la part de Sayole.
Souriant à son tour, le Lord dit:
"Bonsoir, messires, Aëraël, Lord-Empereur de Narelendûr, que puis-je faire pour vous? On m'a dit que vous m'avez fait mander..."

Le vent soufflait dehors, et la neige recommençait à tomber, le blizzard s'invitait une fois de plus à la fête.

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