Pèlerinage Elhandil [Privé]

Le jour déclinait, l’astre lumineux terminait son périple derrière la ligne d’horizon, les derniers rayons drapaient les champs de multiples couleurs chatoyantes…
Une ombre sortait du château, lancée au galop sur son destrier.



Elhandil faisait une partie de chasse au cor.
Lui et les nobliaux de la cour étaient présents depuis le matin. Alors vint le moment où le soleil fut à son zénith, la troupe s’arrêta près d’un ruisseau, on mit les chevaux en pâture et on alla se désaltérer au ruisseau.
Elhandil en profita pour se dévêtir et entra dans le ruisseau, vers l’aval.
Le courant était fort, il essayait de briser Elhandil, il agissait tel un poing.
Elhandil continuait à lutter tant bien que mal contre le courant lorsque une déferlante l’emporta au loin et le fit sombrer dans les abysses du sommeil.

Il voyait une ombre sur une falaise, cette ombre avait, semblait-il, des larmes dans les yeux… Le visage était flou, mais les larmes étaient distinctes, comme des joyaux... Il voyait le paysage, un paysage d'une beauté venue d'un autre monde où à l'horizon se mêlait la mer et le ciel… Un ciel orangé auréolé d’une lueur doré, qui aurait crû que le voile celeste était si beau ? Les derniers nuages semblaient se presser pour partir à l’horizon.

Le jeune seigneur se réveilla dans son château, étonné d'abord de ce rêve si réel puis une lueur farouche s'alluma dans son regard.
Il appela ses conseillers dès s'être vêtu puis leur dit d’une voix profonde :

- Mes amis,
Alors que j’étais au royaume de l’inconscience, des images me sont venus. Comme vous le savez, je n’avais point envie de faire ce que le Dux appelle un pèlerinage… Mais en y repensant bien, le lieu que j’ai vu en rêve est la première étape de ce parcours.
Je pense partir là-bas. Ce soir au possible, je vous laisserais le soin de gérer le royaume.

Les conseillers prirent alors congés et Elhandil partit se préparer. Un messager partit apporter une missive au Dux.

Citation :

Klaedr,
La vérité s’est imposée à moi.
Je pars dans la journée vers les lieux sacrés.
Je n’ai rien de plus à te dire, si ce n’est : Merci.
Elhandil, Fils d’Eques.

Elhandil fit une pause au coin d’une source à l’orée d’une forêt. Il descella son cheval puis se mit à ripailler.
Ses souvenirs vagabondaient…



Il était dans le bâtiment de cristal, à lire de nouveau la charte et les écrits mémoriaux du Cercle.
Il lut avec avidité les récits d’Eques, ainsi que de son mentor, le vieil homme qui entra en possession de l’épée mythique.
La description des cinq lieux sacrés pour les membres du Cercle. Les sentiments de ces hommes.
Seulement, faire ce pèlerinage ne l’intéressait pas du tout.



La nuit était alors à son apogée, la lumière n’était qu’un souvenir fugace. Elhandil interrompit le fil de ses pensées et partit se coucher.
Le sommeil… Apogée de la domination du subconscient… Moment où l’on découvre des vérités cachées. Malheureusement, ces vérités s’effacent lors du réveil.
Sentiment de chaleur sur le visage…
Elhandil se réveilla, le soleil était encore à l’est.
Il partit donc vers la falaise.
Il y arriva aux alentours de midi. Il mit son cheval en pâture en bas de celle-ci puis monta à son sommet.

Il s’assied et regarda le panorama devant ses yeux.
Beauté éphémère que cache le ciel. Caresse du vent sur son visage. Sentiment de béatitude.
Elhandil ferma les yeux et des images s’imposèrent à lui.
Tristesse d’un homme, supplice du survivant.
Larmes qui coulent sur le visage d’Elhandil.
Souvenirs fugaces d’une femme inconnue, beauté incarnée, morte.
Ainsi passa trois nuits et deux jours.

A l’aube du troisième, Elhandil ouvrit les yeux. Un mot résonnait dans son esprit : Vilös.
Il avait faim, il avait soif, il était épuisé, mais il était heureux. Son esprit était plus limpide, sa vision du monde était changée.
Il descendit et alla voir son cheval. Il prit des vivres et se restaura. Puis il but longuement.
Il se remémora les sensations qui l’avaient assaillies pendant sa transe.
Malheur. Tristesse. Espoir. Et ce dernier mot : Vilös.
Cela serait donc sa prochaine étape…

Le soleil terminait sa course derrière les montagnes, laissant les derniers rayons réchauffes une dernière fois le sol… Le ciel était sillonné de nuages, vision éphémère mais tellement empli de liberté…
Alors apparut, derrière une colline, un village… Ombre néfaste sur un monde de lumière.
Elhandil campa au sommet de la colline, pour pouvoir observer de loin ce village qui était souillé de moments triste et fourbes.
Après avoir attaché son cheval et l’avoir étriller, il mangea un morceau puis il s’endormit…



Il voyait des hommes, armés jusqu’aux dents, et une silhouette vaguement familière, celle-ci avait l’air d’être épuisé, transis.
Un trou noir….
Puis on vit cette silhouette dans une grotte, pleine de cadavres… Un écriteau avec des mots illisibles…. Soudain, trou noir !



Elhandil se réveilla en sursaut, le soleil allait bientôt se montrer.
Le fils d’Eques mangea rapidement puis prit la direction de Vilös… Une ruine qu’il n’avait pas vue attira son regard. Il alla l’examinée, l’esprit curieux.
Il traversa rapidement les ruines puis il vit une ancienne salle du trône où était encastré un panneau de pierre. Elhandil posa sa main dessus, par reflexe…
« Gladius !!!!! »
Le mot lui transperça le crâne puis se dissipa dans l’air. Elhandil ouvrit les yeux, il avait encore les oreilles toutes abasourdis. Devant n’était plus un mur, mais une pièce avec un trône, et assis dessus, un squelette. Une couronne était posée sur sa tète, signe que ce squelette eut appartenu à un roi… Voilà donc la signification du mot… Souvenir douloureux, meurtre horrible.
Un assassin-roi, voilà ce qu’était cet ex-vivant. Elhandil fit rapidement une prière aux dieux, puis il sortit à toute vitesse de ce lieu d’enfer, où traitrise et mensonge cohabitaient.
Il chevaucha à toute allure vers le village.

Il arriva à l’entrée du village. Enfin, du pseudo village. Une immondice sans nom, voila ce que c’était. Des excréments étaient placés partout sur le bas-côté, les enseignes, si on pouvait els qualifiées comme tels, étaient d’une saleté repoussante. Elhandil descendit de son cheval puis le prit par la bride pour avancer.
Il arriva devant la taverne, enfin, ce qu’était sensé être ce bâtiment. Il attacha son cheval, plaça un sort repoussant et entra.
A l’intérieur, un capharnaüm régnait en maître, et la saleté était reine. Les chaises étaient couvertes de crasse, les tables étaient écorchées de partout, des verres renversées ainsi que des flaques jaunâtres étaient le spectacle que vit Elhandil. Un homme gras, de petite taille, et le visage hideux vint vers lui :

- Hep là mon p’tit m'sieur, qu’est-ce vous venez foutre dans notre patelin tout perdu ? Vous v'lez un petit peu de plaisir ? J'vous vends ma fille, elle a vint d’avoir ses coulées…

Il fit un sourire qui permit de voir l’état de ses dents… Enfin, de ce qu’il en restait. Elhandil le regarda abasourdi devant sa façon de parler mais ce fut lorsque ce tavernier parla de sa fille que le fils d’Eques réagit vraiment, il répondit d’une voix froide :

- Non, Tavernier. Je cherche une grotte près d’ici, je dois allez y faire un tour pour…

- Ici on m’appelle M’sieur Gagot. J’suis pas un d’ces gueux moi. On me doit le respect et on me regarde pas dans les yeux moi !

Elhandil le regarda, surpris, mais ne pipa pas mots.

- Bon, pour vot’ renseignement, la grotte que vous cherchez là, elle est plus au sud du village. Mais vous aurez besoin de la clé, j’vous la vends à cinq cent pièces d’or !

Elhandil accepta malgré tout ce prix exorbitant puis le tavernier fit un clin d’œil puis alla cherchez la « clé ». Sa fille, de 15 hivers à peine. Elhandil était étonné, quel était donc ce village ? Enfin, il devait bien y avoir une raison.
Il remercia le tavernier puis lui dit :

- Gagot, merci pour votre renseignement ainsi que pour votre aide. Je vais de ce pas et je reviendrais ramener votre fille.

Gagot sourit d’un air obscène. Soudain, des cris retentirent à l’étage. Des cris de jouissance, de plaisir, teinté de douleur.

- A ce n’est rien, c’est mon frère qui s’prend ma mère… Après, ca s’ra mon tour..

Il s'humecta ses lèvres. Elhandil comprit soudain l'évidence. Ce village n’était qu’un ramassis de fruits d’incestes. Il eut un frisson de dégout. Il prit congé du tavernier, le remercia puis sortit accompagner de la jeune fille. Il jeta un dernier coup d’œil au village. « Comment tel village peut-il subsister ? C’est inconcevable…. » Puis il alla donc détacher son cheval puis fit monter la jeune fille dessus. Enfin, ils partirent vers la grotte aux âmes perdus...



Enfin ils arrivèrent devant la grotte. Elhandil et la jeune femme descendirent de cheval puis rentrèrent dans la grotte. Ils marchèrent un moment dans un couloir éclairé par des roches phosphorescentes, sombre lumière verte…
Enfin, ils débouchèrent dans une salle étrange où des cadavres s’entassaient… La jeune femme eut un haut le cœur, et Elhandil examina les cadavres.. Egorgés. D’autres étaient venus, apparemment cette salle servait de salle mortuaire. Il fit le tour de la salle puis arriva à un endroit où il était gravé :

Citation :

« Un Sacrifice ouvrira le passage, fuir ou avancer, alors, tu pourras »

Tout devint clair…. Les cadavres étaient ceux de sa vision, les mots écrits étaient ceux qu’il ne parvenait pas à lire… Elhandil serra les dents. Pourrait-il abattre de sang-froid une jeune jouvencelle pour accéder à la connaissance ? D’un coté, cela serait lui rendre service, vu ce qu’il l’attendait dans son village. Cruel dilemme. Arrêtez son pèlerinage, ou continuez en ayant du sang d’innocent sur les mains ? Elhandil était en plein dialogue intérieur. Il posait le pour et le contre. Soudain, un éclair de lucidité le transperça. Il leva les yeux vers la jeune femme, qui s’était refugiée dans un coin puis s’avança vers elle, l’épée au fourreau…

- Va-t-en ! Retourne dans ton village. Je ne puis verser ton sang pour une connaissance quelconque. Toute vie est précieuse, même si elle est infime. Je te souhaite bon courage.

Elhandil lui donna deux piécettes d’or, puis se détourna. Enfin, après que les pas de la fillette se soient dissipés, il dit d’une voix forte :

- Vous, esprits qui demandent un sacrifice ! Voyez par votre faute le nombre de morts qui vous ont été rendus ! Jamais je ne tuerais d’innocent pour atteindre la connaissance ! Je ne terminerais pas mon pèlerinage, mais je resterais l’esprit immaculé du sang d’innocents.

Sur ces mots, Elhandil se mit assis, les jambes croisez. Il réfléchit à l’avenir. Il resta ainsi pendant une bonne heure. Quand il se leva, il sortit puis alla se taillé un bâton ressemblant à une pelle. Enfin, il creusa un trou profond pour enterrer les défuntes. Cela lui prit jusqu’à la tombée de la nuit. Alors il mit les mortes dans leur tombeau, puis recouvra d’une terre meuble. Il dit quelques mots funéraires, puis alla jeter un dernier coup d’œil à la pièce. Alors qu’il allait partir, un bruit sourd se fit entendre…
Une forme apparut dans l’ombre, un être translucide, un esprit. Il clama d’une voix profonde :

- Toi Elhandil, tu as été assez sage pour épargner la vie d’une innocente, renonçant ainsi à ton pèlerinage ! Toi qui as été miséricordieux envers ces défuntes égorgées, toi qui leur as offerts une sépulture décente, je te reconnais comme un fils d’Eques ! Par ces actes ainsi que pour ton courage, je te laisse pénétrer dans la grotte aux âmes perdus va, et ne te soucie pas des créatures, elles ne te feront aucun mal. Ainsi a parlé Humius, ex-Sapien.

Dans un vacarme assourdissant, un panneau s’ouvrit. Elhandil pénétra dans le ventre de la grotte.
Un long couloir était présent derrière ce panneau rocheux. Il était clairsemé de cadavres, masculins cette fois-ci. Elhandil les regarda avec un certain plaisir, eux qui avaient tués de sang-froid des femmes. Un bruit attira son attention, il vit plus loin un monstre, qui semblait être l’incarnation de ce que l’on appelle « horreur ». Il en vit d’autres, tous plus abominables les uns que les autres. Mais ils ne l’attaquaient pas. IL était passé. Il atteint alors le bout du couloir. Une porte de chêne était devant lui. Il l’ouvrit puis se figea de surprise.
Une bibliothèque immense était regroupée ici même.
Il s’avança, près à en prendre lorsque soudain, il ferma les yeux, puis se rappelle un écrit du Cercle sur lequel était inscrit :

Citation :

« Là où siègent les âmes perdus, là où morts et horreurs marchent ensemble, cohabitent peur et connaissance. Ecrits du passé que seuls des sages peuvent consultés, si jamais autres les consultaient, mort et trépas à l’inconscient brisé. Car seuls les initiés peuvent y plonger sans se damner. »

Ouvrant les yeux, Elhandil regarda ces connaissances qu’il ne pouvait lire. Puis il s’asseya et écouta.
Tout d’abord, rien. Néant, trou vide. Puis dans un éclair de douleur, folie et mort se touchent. Impact foudroyant d’une souffrance inconnue.



Il voyait un homme, prosterné et tenant son épée comment tient le bras d’une aimée. Il voyait la douleur crispant le visage de l’inconnu au visage embrumé. Cris désespérés, Mort demandé. Grace non accordée. L’inconnu et Elhandil criait, agonisait en même temps : « Mon âme ! Elle est perdue !! » Souffrance infinie…



Elhandil resta prostré lui aussi pendant deux jours et trois nuits. Enfin, il ouvrit ses yeux, embués de larmes. Enfin, il avait compris la douloureuse expérience d’Eques, son mentor. Il se leva, chancela. Il se mit en marche pour sortir, sans un regard pour les parchemins entassés là. Il sortit de la grotte, mangea avec soulagement. Son cheval hennit en le voyant arrivé.
Une voix grave se fit entendre…

- Cherche la montagne sombre, la où la terre et le ciel se touche… Là-bas, des réponses à tes questions tu trouveras… mais prends garde à toi, ne te perds pas…

Le fils d’Eques se mit en selle, murmurant en « merci ». Sa prochaine destination serait donc la Montagne Sombre…

[HRP/Suite en construction/HRP]

Elhandil avait interrompu son pèlerinage pendant un moment… Car son ami et mentor Klaedr était mort, retourné au ciel. Ce fut ainsi que s’acheva le voyage d’Elhandil à travers les lieux sacrés. Sauf qu’on ne quitte pas la Quête comme cela. Les souvenirs restent, et ceux qu’il avait en tête étaient forts, présents…
Ce fût un jour de pluie, où le Seigneur faisait le vide dans son esprit qu’un souvenir lui envahit la tête, une voix grave et sourde lui dit :
« Fils d’Eques, finit ton pèlerinage… Fini le, et la lune t’éclaireras… »
Lorsqu’Elhandil reprit conscience, il était pressé de finir son pèlerinage, trop longtemps interrompu. La montagne qui touchait le ciel, et qui reliait le ciel et la terre… La Montagne Sombre…

Il prit un cheval, et partit de nouveau à travers les plaines… Sa chevauchée dura un jour et une nuit, le lendemain, il arriva en face de cette montagne qu’il devait gravir…
Il mit pied à terre, et regarda en haut… Le sommet semblait lointain.
Elhandil eut le vertige en restant la tête tourné vers le haut.

Il se fit craquer les vertèbres, puis incanta un sort pour pouvoir grimper tout là-haut. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit que son sortilège n’aboutit point. Elhandil comprit avec appréhension qu’il devrait grimper à main nues, sans cordes, ni aucune sécurité. Une brise se mit à souffler, et il entendit, comme venue de loin :
« Tu y arriveras… Nous sommes avec toi… »
Il se mit donc à escalader la Montagne.
L’ascension se déroula bien sur le début, puis vint le moment où les mains du garde commencèrent à souffrir, et où la fatigue se fit sentir. Puis vint la tombée de la nuit, et là, Elhandil sentit son corps prêt à lâcher… ses sens s’engourdissaient, son esprit se troublait, et il se sentait chuter dans un puit sans fond… La main gauche lâcha…« Je ne finirais pas mon pèlerinage, mon royaume se débrouilleras sans moi… Klaedr, tu t’étais trompé, je ne suis pas digne des Sages… »

Il sentit sa seconde main lâcher… Quand soudain, un surplus d’énergie vint le remettre sur pied, et un vent doux vint le prendre, l’aidant à rester face à la paroi rocheuse…
Ce n’est qu’au matin, alors que le soleil pointait timidement ses rayons sur le versant de la montagne, qu’Elhandil arriva au sommet. Son corps était engourdi, et la fatigue faisait trembler chacun de ses pas…

Il regarda, et s’attendit à des merveilles… Rien. Triste constat, il n’y avait rien. Etait-ce une nouvelle épreuve pour le Fils d’Eques ? Il ne savait le dire. Il n’empêche qu’il s’écroula soudainement, et s’endormit dans un sommeil sans rêves… Il se réveilla alors que le soleil se couchait, son estomac criait famine, et il avait des douleurs dans tout le corps… Il se releva, et regarda en bas.
« Oulà… Nous sommes drôlement haut… Nous ? »
Il eut un sourire, puis se dit avec découragement qu’il ne pourrait jamais redescendre sans tomber une bonne fois pour toute… Il tenta néanmoins un sort, et fut d’autant plus surpris que celui-ci fonctionna. Le fils d'Eques se retrouva en bas, et vit son cheval brouté tranquillement en bas… Il avait réussi à trouver à manger, tant mieux…
Elhandil fouilla dans ses paquetages et prit un morceau de viande enroulée et le mangea avec délectation… Puis il prit un flacon d’eau, et le but goulûment. Lorsqu’il se fut rassasié, il caressa son cheval, puis le monta et se dirigea vers la fin de son pèlerinage, là où tout avait commencé… La falaise des tourments…

C’est avec vitesse, et aidé d’ont ne sait qu’elle force, qu’il arriva enfin à la falaise, là où tout avait commencé. Sauf qu’il ne fut pas assaillit par des souvenirs tristes, mais c’était une envie suicidaire qui le prit. Il ferma les yeux, et s’évanouit..

Elhandil était sur le bord de la falaise, sauf que le monde était noir, et deux personnages se superposaient.. L’un d’eux était Klaedr, l’autre…. C’était Eques ! Tout deux avaient les mêmes gestes, les mêmes pensées.. Mourir… Mais tout deux furent sauvé par un rayon de lune, qui illuminait une île… L’île d’Eques ?!

Il se réveilla, une excitation l’avait pris. Il leva la tête, et regarda la où ses mentors avaient regardé… l’Ile d’Eques ! Il prit son cheval, et partit en direction du siège de son ancienne guilde, le Cercle… Elhandil arriva sur l’île et posa pied sur la plage… Il soupira.. Sa guilde était morte, son mentor était mort, et cependant, son pèlerinage était terminé..
Il s’assit en tailleurs, regarda le soleil défiler à l’horizon, puis vint la lune qui monta… Pleine lune. Elhandil se mit à la fixer…

Pouvait-il être consideré comme un sage ? Il n'était rien, personne n'était grand chose..

On dit que jamais les sages ne devraient mourir et pourtant ils s'en vont, bien plus souvent qu'on ne le croit, ils partent dans l'ignorance qu'ils ont tant combattus car en effet, la sagesse n'a jamais ouvert les portes de la gloire...

Et voilà je revenais à présent sur ces terres que j'avais autrefois foulé, sur cette île que j'avais bâti de mes mains, cette île qui durant un court instant avait été aussi peuplée que toutes les îles de ce monde. Cette île avait été une utopie aussi courte qu'intense et aujourd'hui je revenais...

Klaedr se trouvait à présent au coeur de l'ancien port, là où autrefois Hadès était venu le voir, là où autrefois des seigneurs avait fait le voeu solennel de toujours être fidèle au Cercle. Avant sa mort, l'ex Général avait rejoint les rangs de la guilde Luronne et bien qu'il serait fidèle à ses derniers, son coeur était empreint de la marque de la Quête. Soudain le corps de Klaedr se distendu et changea de forme...

A vrai dire je n'avais pas réellement changé, juste l'illusion qui me recouvrait. Je n'avais plus besoin de corps et mon esprit me suffisait. Les autres seraient bernés par l'illusion tandis que je pourrais disparaître à tout moment. Mes yeux se fermèrent alors et mon esprit traversa toutes les mers, chevaucha toutes les montagnes, parcouru toutes les plaines avant de rejoindre Elhandil...

Tu ne seras plus seul mon fils, reprends ta quête, je t'accompagnerais...

Et ainsi je le guidais sur la route du pèlerinage, je n'aurais pas dû mais le monde avait changé et les règles du Cercle n'étaient plus à présent. Lorsqu'enfin le fils d'Asternel débarqua sur l'île d'Eques je repris forme à ses côtés. Mon corps n'était pas celui du Nain que j'étais autrefois mais celui d'un homme bien bâti et plutôt beau bien qu'ayant une petite barbe blanche.

Deux frères qui se retrouvent, deux âmes égarés qui se découvrent, l'une plus puissante et plus sage que jamais, l'autre prête à rejoindre les cieux...

Elhandil.... Ne parle pas, suis moi...

Et je le menais ainsi jusqu'à cette grotte où j'avais disparu, là où j'avais pu tout lire et tout apprendre même si aujourd'hui je ne m'en rappelais plus exactement...

A présent une marque va apparaître sur ton bras, un calice enchaîné, celui ci devrait s'ouvrir dès aujourd'hui tant tu as longuement parcourut ces terres à la recherche de sagesse. N'ai pas peur tu vas t'élever. Tu vas rejoindre durant un court instant, une journée ou deux, nos aïeux qui parcoururent le chemin de la Quête et avec ton élévation ce chemin sera clos, nous bifurquerons et prendrons un nouveau chemin. Saches Elhandil fils d'Asternel que ce que tu verras là haut est le plus magnifique des trésors, là haut tu connaîtra tout puis dans un éclat de lumière tu reviendras ici, ton esprit redescendra et tu ne te souviendras plus de toutes les connaissances que tu avait pu miroiter là haut, juste de cette sensation d'accomplissement. Lorsque tu reviendras alors peut être la lune brillera...

Sur ces mots, la lune, pleine, laissa ses rayons transpercer la grotte. Ces rayons vinrent frapper le bras d'Elhandil apposant sur lui le symbole du calice enchaîné. Soudain celui ci explosa et rougeoya, un éclat de lumière emporta Elhandil...