[Mal de Néphis] ~~Invasion~~

Le jour se levait sereinement sur les Terres oubliées, qui n’avait jamais été autant oubliées qu’en cette période de renaissance. Tout était paisible au sud de la région du Grand Nord. Les gens se levaient peu à peu et la vie prenait cours dans un petit village portuaire au bord de la Mer à l’ouest du Grand Nord. Les bateaux revenaient au port après une nuit de pêche fructueuse. Les marchants déballaient si et là leurs étalages de marchandises diverses, c’était jour de marché sur le port. Il y avait toute sorte de personnes sur le marché. Des marchants biens entendus, mais aussi des troubadours, des conteurs des jongleurs et de nombreux artistes. Les marchants criaient dans tout les sens pour vendre leurs marchandises, de la nourriture et des babioles de la vie quotidienne. La matinée touchait à sa fin quand au large on aperçut des dizaines de bateaux elfiques qui s’approchaient de la cote. Personne ne savait qui cela pouvait bien être, dans le village on attendait aucun retour de pécheurs, ils étaient déjà tous rentrés sain et sauf. Les bateaux allaient à une vitesse hallucinante… Jamais navire n’avait navigué aussi vite. Seulement quelques minutes après leur apparition, ils étaient à peine à un lieu des côtes. Ils stoppèrent net leur progression, sauf un seul des bateaux qui se dirigea vers le port, et une trentaine d’hommes en armure débarquèrent. Ils étaient vêtus d’une armure en argent où était gravé sur le poitrail une effigie inconnue des terres oubliées.




Ils cheminaient tous au même pas, en frappants les talons au sol dans une grande harmonie. Les armures tintinnabulaient à chaque pas. Aucun villageois n’osait bouger ou parler au passage de l’armée. Celle-ci s’arrêta face aux personnes du port et un des hommes en armure se détacha des rangs. Il n’avait pas la même armure que tout le monde… Elle était dorée et impressionnante, le soleil se reflétait dedans, ce qui lui donnait l’air divin… Il avança de quelques pas et s’écria

« - Gueux et Gueuses des Terres Oubliés, je suis Valentus des terres de Nephis. Et je décrète qu’à partir de ce jour votre village appartient aux Nephissiens ! Je veux parler à la plus hautes autorité du village » et il rajouta plus bas, « s’il y en a une... »

Un des villageois s’avança doucement, l’effroi se lisait sur son visage… Et pourtant, il semblait robuste et indomptable… Il avait une longue barbe couleur charbon, il portait un tablier de forgeron et un gros marteau attaché au ceinturon. Il se demandait d’où venaient ces hommes en armure. Des Nephissiens, il n’avait jamais entendu parler d’un royaume portant le nom de Nephis… Bien qu’il était impossible de connaître tous les seigneurs de ces terres… Il annonça d’une voix claire à Valentus.

« -Je suis Vilannel, chef du village ! Que voulez-vous ? Qu’êtes vous venu faire ici ? »

« -Je suis venu revendiquer ces terres ! Je les obtiendrais de grès ou de force ! Pour le moment je me contenterais de prendre le village ! Vous n’avez pas de soldats pour vous défendre… Je vois que votre grand seigneur ne se préoccupe pas de vous ! »

Il se tut quelques instant avant de reprendre :

« - Toi là ! » dit-il en montrant le chef du village. « Conduis moi chez toi ! Ta demeure sera mienne désormais »

Des murmures parcoururent l’assemblée, mais personne n’osa protester, ni même le chef. L’homme frémit et balbutia : « Tr… très bi..ien sire »

Valentus se tourna vers ses hommes.

« Allez quérir des informations et déchargez le matériel. Venez me voir dans le terrier de ce gueux -là » dit il en désignant le chef du village qui tremblait comme une feuille

Les hommes acquiescèrent et sans dire un bruit commencèrent à décharger. Quant au chef à la cuirasse d’or il suivit Vilannel jusqu’à chez lui. Après deux minutes de marche, pendant lesquelles Vilannel avait prié, ils arrivèrent devant une demeure plus que somptueuse. Deux colonnes soutenaient une arche sous laquelle se trouvait une porte massive en bois de chêne. Les murs étaient blanc et reflétaient le soleil.
Ils entrèrent dans la maison et Valentus ordonna au chef du village de lui faire visiter la maison. Quand ils arrivèrent dans une des chambres, celle du fils de Vilannel, le guerrier lui ordonna qu’on lui apporte l’enfant. Vilannel s’exécuta toujours tremblant. Il prit l’enfant dans son lit, encore un bébé… Puis tendit les bras en direction de Valentus. L’horreur se produit, l’homme pris l’enfant et lui coupa la tête…

« NANNNN ! Sale monstre ! Tu vas me le payer ! »

Vilannel se jeta sur le meurtrier avec son marteau aux mains, mais celui-ci fut plus rapide et lança son poing dans le visage de celui-ci…

« Sors de ma maison ! »
« Mon fils ! Pourquoi l’avez-vous tué ?! »

Vilannel avait les larmes aux yeux, le sang coulait de sa bouche. Il aurait voulu tordre le cou de ce monstre, lui arracher le cœur avec les dents, mais il n’était pas de taille à lutter contre ce monstre…

« Je l’ai tué pour te montrer que désormais c’est moi le maître de ce monde ! J’ai tous les droits ! Alors maintenant sort de chez moi ! »

Vilannel pris la direction de la sortie. Il savait ce qu’il lui restait à faire… Fuir, fuir loin d’ici et aller quérir de l’aide. Mais il s’aperçu vite que la sortie de la ville était désormais interdite… Des gardes sillonnaient le village… Il réfléchit quelques secondes puis soudain la lumière lui frappa l’esprit. Il y avait dans sa forge une trappe qui menait à un tunnel, et ce tunnel lui permettrait de sortir du village. Il prit donc la direction de la forge, quand il arriva là-bas, il vit avec horreur qu’elle avait été brûlée, mais il se souvenait de l’emplacement de la trappe. Il fit attention qu’aucun garde ne le vit et s’engouffra dans le tunnel. Il fallait au plus vite quérir de l’aide ! Le monde était en danger…

~~Vise toujours la lune, car même si tu la rates, tu atterriras parmi les étoiles~~