[QH] La vague rouge [II-3]

Nous chevauchions déjà depuis un bon moment, la course du soleil étai déjà bien avancée dans le ciel. Il commençait a se rapprocher de l'horizon changeant de couleur pour prendre des teintes orangées, presque rouges.....

"Rouge sang !!" pensai-je.... j'avais l'esprit préoccupé.. Le Viking sans peur et sans reproche que je suis était pourtant en proie à un mélange de sentiments. Certitude...et incertitude.... détermination ....et hésitation..... crainte.....et courage....

Je revins à la dure réalité lorsque nous approchâmes de Sacoridie. J'avais avant de quitter la réunion dépêché un messager ailé afin que tout soit prêt à notre arrivée. Ce qui fut le cas.

C'est Klothar qui vint à ma rencontre.

Bonjour Messire. Votre messager est bien arrivé et selon vos ordres tout est prêt. Les navires avec nos meilleurs archés et les plus solides rameurs. Les flèches, les différents poisons.

Il m'expliqua tout de long en large, de façon précise et détaillée comme il savait le faire. Le nombre de guerriers, Les compositions et effets des différents poisons.Tout le matériel nécessaire était déjà à bord, seuls les hommes n'attendaient plus qu'un mot, un geste, un ordre.

Bien ! Il est temps ! Faites donc embarquer tout ce petit monde et allons en découdre avec cette horde !

ARCHERS ET RAMEURS !! Prenez place dans vos Drakkars ! La vague rouge va prendre la mer.

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La mer était quelque peu agitée et le vent soufflait assez fort. Ce qui nous permit de déployer les voiles et les rameurs ne durent donc pas fournir trop d'effort. Les derniers rayons du soleil commencèrent à se noyer dans le noir de la mer. Dernières lueurs d'espoir...

Je pris la tête d'une vingtaine de Drakkars, cinquante guerriers par navire, pour moitié archers et rameurs.

Tous les Drakkars arboraient fièrement le blason du clan des Gardiens d'Asgard, nous suivions la côte à une bonne distance afin de ne pas être vu. Les premières étoiles firent leur apparition dans les ténèbres des cieux, elles nous permettraient de nous guider une fois la nuit tombée.

Raoulety la brute ne tarderait certainement pas à nous rejoindre.

L'avenir de l'Île était à nouveau sur le fil.... la victoire des armées sur le Continent était la seule consolation pour l'instant. Mais le message envoyé par Messire Shaoran était éloquent, beaucoup de pertes ..... beaucoup de morts. Mes yeux se tournèrent vers les Cieux comme s'ils cherchaient un improbable soutien et je me surpris à parler à un invisible interlocuteur.

L'ordre et la paix ont-ils tant de valeur qu'il faille payer ce prix pour les maintenirs ??

Seuls le vent et le fracas de l'eau sur la coque se contentèrent de me répondre...

Nous voguions ....

Après une longue chevauchée à perdre haleine, nous arrivions dans la crique ou mes drakkars et le reste de mes troupes m’attendaient. Le faucon lancé par mon fidèle fauconnier, avait accomplit sa tache et les préparatifs du stratège de graisse de phoque étaient en place.

Nous laissions les chevaux dans la crique pour avoir plus d’aisance à bord des drakkars et nous avons pris la mer sous un ciel étoilé.

Je sollicitais mes meilleurs braves pour leur faire-part de la marche à suivre et leur expliquais le plan de Thorvald.
Mon fauconnier pris la parole et me suggéra une technique supplémentaire.

Messire Raoulety, si je puis me permettre, je peux vous proposer l’aide de mes faucons pour votre attaque. En effet, ils peuvent transporter des poches de graisse, auxquelles nous attaché préalablement, des mèches de lampes ainsi ils pourront au-dessus des ennemis les lâcher et ceux-ci éclateront sur leurs têtes, afin de création une bonne panique nous offrant un avantage certain.

Je trouvais l’idée excellente, il ne nous restait plus qu’à préparer ces bombes incendiaires.

Je scrutais le ciel pour me repérer et diriger mes drakkars vers le point de rendez-vous avec Thorvald. Le temps était clément et la brise nous poussée rapidement sur les flots, nous seront bientôt arrivés et une longue bataille nous y attendait.

En avant mes braves et que Thor guide nos flèches et nos épées afin qu’ils frappent droit au but.

Le vent continuait de nous promulguer son souffle régulier et puissant, gonflant généreusement la voilure de nos Drakkars.

La houle n'était pas trop agitée, nous glissions littéralement sur l'eau, silencieusement. Nous glissions vers une nouvelle destinée et toujours cet inconnu provoquait en moi une crainte incontrôlable.

J'aperçus bientôt dans la pâle lueur de la lune les Drakkars de Raoulety, sans pouvoir lui faire signe ni même l'appeler. Probablement me verrait-il lui aussi. Je préparai deux parchemins, l'un à l'attention de Volgix, l'autre à l'attention de Ehlandil.

En voici le contenu de chacun.

Citation :

Mon brave Volgix,
Nous arrivons à l'entrée du bras de terre menant à l'Île de l'Emeraude. Nous attendrons que la Horde entière ait emprunté le passage pour assaillir leurs arrières et faire tomber une pluie de flèches empoisonnées.
Je suppose que vous devriez arriver en même temps mais j'aimerais que tu me le confirmes par messager ailé.
Thorvald, pour l'île

Citation :

Colonel Elhandil,
Nous nous approchons du lieu de rencontre avec la Horde. Tenez-vous et vos armées prêts à intervenir à tout moment. Comme convenu lorsque vous verrez le ciel s'illuminer d'une flèche enflammée nous aurons débuté l'assaut. Vous pourrez dès lors intervenir quand bon vous semble, en espérant pouvoir jouir de l'effet de surprise.
Thorvald.

Je hélai l'Officier du navire

Toi ! Fais parvenir ces deux messages à leur destinataire respectif.

Il s'exécuta aussitôt sans broncher. Deux pigeon prirent leurs envols, nul doute qu'ils savaient exactement où porter leurs précieuses missives.

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Les Drakkars arrivèrent finalemant à l'endroit convenu. Tout se mit alors en place très rapidement. A mon signal la voilure de mon Drakkar fut repliée, les autres effectuèrent exactement la même opération. Chaque navire fut relié au suivant par un épais et solide cordage, le contact vocal était dès lors rendu possible.

Nous étions suffisamment proche de la côte, à une distance de tir d'archer.

En eau peu profonde, la houle plus faible nous maintenait sur place nous ne devrions pas trop dériver et des équipes réduites de rameurs devaient veiller à limiter la dérive.

Je donnais mes ordres brefs, précis, succincts. Chaque Officier faisant passer de Drakkar en Drakkar.

Préparez les flèches, trempez les dans les différents poisons.

Les archers furent rapidement prêts, l'assaut pourrait commencer à tout moment. Chacun scrutant la côte, épiant le moindre geste, le moindre bruit suspect. Une horde ne peut passer inaperçue.

Que tous les hommes en mesure de se battre se préparent également. Les archers agirons d'ici, mais un corps à corps n'est pas exclu.

Bien Messire ! Chaque homme dispose de son glaive et nous avons également emmenés massues et haches. Tout est prêt !

Fort bien ! Je veux la situation de tous nos navires.

L'officier s'éloigna pour revenir un assez long moment plus tard.

Sieur Thorvald ! Tous les hommes sont parés ! Je propose que nous envoyions un homme en éclaireur. Nous avons un excellent et rapide nageur. Vous le connaissez ! Il s'agit de Olrik un des "Guerrier de la Voie"

C'est un de nos meilleurs éléments ! Et bien soit qu'il se rende sur la côte, seul, et qu'il revienne nous prévenir dès qu'il aperçoit la Horde.

Quelques instants plus tard un homme plongea et disparu dans la nuit noire vers la plage.

Si la horde arrivait après le lever du jour, nous serions encore cachés par la brume matinale. Ce n'était plus qu'une question de patience.

L'attente commença alors... attente qui soumet les nerfs à rude épreuve..

Nous y voilà, le point de rendez-vous, dans l’obscurité de la nuit je perçois les drakkars de Thorvald. Je passa la consigne de ne pas trop s’en approcher afin de ne pas se faire repérer en créant une masse trop importante sur la mer. Je dépêchais aussitôt une petite embarcation avec trois volontaire à son bord ainsi que 3 barils de graisse, je leur ai donné pour mission d’en répandre sur le sol afin de créer un mur de feu le moment voulu. Il fallait faire très vite pour ne pas se faire voir par les troupes ennemies.

Je fais passer le message à tous mes navires de se tenir prés car la bataille est proche, et il ne faudra pas faillir le moment voulu. Je revoyais avec tous mes chefs d’armes la marche à suivre afin d’assurer une meilleure bataille.

Cette nuit est bien noire pensais-je, peut être est-ce ma dernière nuit en ces terres, peut être vais-je devoir rencontrer ma destinés et périr loin des miens, de ma femme e de mes deux fils ?
Seul l’avenir me le dira. Je sentais mes entrailles se nouer et je pense que pour la plupart de braves cette sensation était aussi la leurs.

Mes fidéles compagnons, que Thor nous préserves ! Ce sera les seuls mots que je veux entendre ce soir, maintenant, plus un bruit.

Et l’attente commença !

Le calme avant la tempête, l’aurore n’avait pas encore rougeoyé l’horizon qu’un bruit lourd nous parvenait du lointain. Au bout d’un laps de temps qui nous paru assez long, le bruit se faisait de plus en plus fort et on discernait une masse sombre qui s’élevait dans le ciel encore noir.
Tous les hommes étaient à leurs postes en scrutant l’horizon. La masse se rapprochait de nous assez vite, et c’est alors que l’on put contempler cet atroce spectacle : Une colonne armée dont on ne voyait pas la fin avançait à grand pas. Des grognements et bruits de métaux s’entrechoquant nous parvenaient maintenant jusqu’aux oreilles.

Tenez-vous prêt ! L’heure fatidique est proche ! Archers en position !

Je tournais la tête vers la flotte de Thorvald pour attendre le signal.
Une flèche flamboyante monta alors vers les cieux.

Archers ! Enflammez les torches et bandez vos arcs !

La première vague de flèches empoisonnées fut lancée par les archers de Thorvald

Archers ! Tirez !

La première salve atteint la colonne et commença à enflammer les envahisseurs. Ils couraient dans tous les sens, mais étrangement pas vers la mer. Auraient-ils peur de l’eau ?

Archers ! Deuxième salve, visez la traînée de graisse pour former le mur ! Feu !

La deuxième salve ne rata pas sa cible et le mur de feu commença à séparer la colonne en deux.

Je me tournai alors vers mon fauconnier pour lui donner l’ordre. Aussitôt les 10 faucons chargés chacun de poche de graisse s’envolèrent dans le ciel. Il ne leur fallut pas longtemps pour atteindre l’objectif. Lorsque les poches frappaient la cible, une langue de feu s’en suivait.

La guerre ne faisait que commencer !

L’effet de surprise ne dura pas bien longtemps, la horde s’organisa rapidement et la contre attaque fut très violente et dévastatrice sur mes compagnons et mes drakkars !
J’ai du, bien malgré moi, ordonna le repli avant de perdre définitivement la bataille.

Rameurs à vos postes ! Archers, cadence de tir infernal pour couvrir nos arrières !

Les derniers drakkars flottant encore, s’éloignèrent de la côte et c’est la que je pus contempler le désastre : plus de la moitié de mes drakkars étaient en train sombrer et plusieurs centaines de mes hommes gisaient sur la surface de l’eau rougit par le sang de mes braves !
Il faut absolument rejoindre le plus gros des troupes au plus vite afin de nous restructurer pour l’affrontement au corps à corps, mais je ne suis pas sur de l’issu du combat et je ne pense pas être le seul !