[QH] La vague noire [II-4]

Je guettais à n'en plus finir l'arrivée de la horde démoniaque, guettant car je ne savais plus quoi faire d'autre, et que j'étais incapable de me reposer sans cesser d'y penser.

Après avoir vérifier un nombre incalculable de fois le positionnement des drakkars, des archers, s'il y aurait suffisamment de poison et tout ce dont je pouvais vérifier, nous perçûmes enfin des bruits, portés par le vent. Il ne faisait aucun doute que ces bruits provenaient de l'armée adverse qui marchait sur nos terres. De tels bruits ne pouvaient provenir que de cela...

Une masse incroyable de créatures toutes plus repoussantes et terrifiantes les unes que les autres défilait sous nous yeux ébahis et nos oreilles assourdies. Nous qui prenions si soin de ne pas faire de bruit aurions pu hurler que ces monstres ne nous auraient entendus.

Après un interminable temps d'hébétude, une flèche enflammée parcouru le ciel, donnant le signal et me ramenant à moi par la même occasion.

Je donnai alors les quelques ordres nécessaires.

Quelques instants plus tard, tous les archers Oraliens décochèrent leur flèche en une imposante volée de pointes acérées, enduites de poison, qui fondit sur l'ennemi. Peut après, une seconde volée de flèches prit l'air, suivit d'une autre et ainsi de suite.

Tandis que les flèches fusaient partout autour de moi, je regardais l'armée ennemie, incrédule et de plus en plus désespéré, songeant à donner l'ordre de repli avant même que l'ennemi n'essaie de contre-attaquer.

L'effet de surprise n'avait pas duré longtemps, après les premières volées de flèches, les démons se réorganisèrent et effectuèrent une terrible riposte.
Je prenais mon arc tout en hurlant des ordres de replis tandis que la horde ennemie contre-attaquait.
On voyait surgir de toutes parts des monstres, ceux-ci grimpèrent sur nos drakkars et y semèrent la mort, profitant de la panique occasionnée pour nous infliger de plus grandes pertes encore.
Les drakkars les plus proches de la côte furent impitoyablement ravagés et virent la quasi-totalité de leur équipage anéantie.

Nous tentâmes de nous replier, ce qui fut fort dur car il fallait à la fois repousser les démons et ramer pour nous éloigner quelque peu de la côte avant d'enfin hisser les voiles. Je visais les démons qui nageaient dans notre direction tandis que l'on s'éloignait peu à peu de la côte.

Bientôt nous fûmes hors d'atteinte des créatures. Je regardai autour de moi : près d'un tiers des drakkars était manquant et les équipages de ceux restants étaient très amoindris, des blessés gisaient un peu partout. Nous prîmes la direction de la Presqu'île de l'Emeraude.