A quelques dizaines de lieues de la capitale de l'île, un campement d'une quarantaine d'hommes.
Quelques uns font le guet, mais en cette fin d'après midi, la plupart s'activent à finir de monter le camp, à préparer le repas...
Certains autres jouent aux cartes, ou fument, ou discutent... ou dorment, comme en témoignent les ronflements sortant des tentes.
Tous leurs vêtements sont noirs, leurs armes, leurs armures.
Ils sont une quarantaine, et tous équipés de chevaux, noirs aux aussi.
Au beau milieu du campement, flotte encore un étendard, noir...
La moyenne d'âge de la troupe, la trentaine, plutôt âgé pour une bande armée, qu'elle soit de hors la loi, ou d'une armée officielle.
Bon nombre de soldats peuvent même se targuer d'avoir les cheveux gris.
La plupart est originaire de l'île, des quatre coins de l'île... Mais une poignée vient du continent.
On reconnait, ici, et là, des officiers, à leurs attitudes et aux quelques rajouts apportés à leur tenue.
Au loin, un cavalier arrive... Tenue noire, armure légère, noire, casque noir, et un morion noir qui lui couvre le visage.
En pénétrant le camp, il saute de cheval, et le confie à un homme qui passait par là, pour son malheur, avant de se diriger d'un pas alerte, vers le centre du regroupement de tentes.
"Lieutenant!"
Un des officiers se retourne.
Celui dont l'air était apparement le plus autoritaire.
Celui qui se dirige vers lui à retirer son morion, c'est un jeunot, la vingtaine seulement.
Le lieutenant se dirige vers lui, et le prend par l'épaule.
"Ah, Lars... alors, les nouvelles?"
Ils marchent désormais de concert, parlant à voix basses...
"Pour le moment, les routes sont encore sûres, mais la cité se ferme déjà..."
"Bon... On l'avait pas prévu si tôt, mais il nous restera Sourire et Pustule pour communiquer avec l'intérieur...
Continue."
Le jeune soldat, sortit un papier de sa manche, et le tendit à son supérieur, avec un sourire...
La missive n'était pas de lui, mais il savait ce qu'elle contenait... et elle avait, mine de rien, son importance. Primordiale...
"Nos hommes sont dans la place. pour le moment, de ce que l'on sait, tout semble marcher comme il faut.
Mais nous n'avons pas encore de retour..."
Le lieutenant hocha la tête, et prit le papier, qu'il décacheta pour le parcourir brièvement des yeux.
Avec un froncement de sourcil, puis un sourire satisfait, il le rangea, en marmonant un "bon boulot" quasiment inaudible...
Il permit au jeune soldat, Lars, de se retirer, puis reprit son chemin, seul, en réfléchissant, sur quelques pas.
Alors il accorcha le premier gradé venu du regard, et le héla.
"Passoire! Trouve le vieux, et annonce lui que nous avons joué nos deux coups suivants..
Ensuite, trouve moi Pustule et demande lui si il a des nouvelles de Brillant..."
Mais si le Vieux se trouva enchanté de la nouvelle, Pustule n'avait pas encore de nouvelles, du moins, pas depuis que Brillant et son groupe avaient mis le pied sur le continent...