Un nouveau chef...

Le soleil se levé peu à peu sur mon royaume, l’éclairant dans son intégralité… Cet astre représentait la vie pour nombre de culture en ces terres. Mais sa lumière déclinait graduellement, bien que la populace soit aveugle face à ce phénomène, il en était autrement pour moi. Mon âme n’était peut-être point aussi si noire à l’inverse de ce que certains pouvaient penser, la preuve en était que je me souciais de l’avenir des terres d’Aguératon bien plus que certains seigneurs disant prôner le bien. La récente invasion des Démons ne fit que confirmer la chose, j’étais celui qui avait décimé le plus de ces créatures de la nuit qui n’avaient qu’un seul but : détruire les Royaumes Oubliés…
J’étais sur le chemin en direction de la Capitale, Alérandir Daâh, seul sur mon cheval que je menais fermement par la bride, les yeux dans le vide, je pensais…
Depuis la résurrection d’Aguératon, si toutefois je pouvais qualifier ce phénomène ainsi, je faisais partie de l’entourage du Doux jusqu’à en devenir l’Intendant afin de redonner à ces terres leur éclat d’antan. Mais je le sentais, cela n’était point ma place. Tout était affaire de politique, pot-de-vin, corruption, et j’en passe…
J’avais donc décidé de quitter ce poste afin de me concentrer sur l’un de mes autres rôles, conseiller. Depuis des lunes je faisais partie de ce groupe secret, je fus même promu chef du conseil par le plus proche collaborateur du Doux qui n’était autre que Fogan…
Cependant, au fur et à mesure que les jours passés, je le sentais : le mal revenait. Bien que cela ne fusse point dans mes attributions, je terrassais à l’aide de mes compagnons Spiritas plus de Démons que l’armée du Doux elle-même. C’est à cet instant que je compris, oui, je compris que je pouvais faire plus pour les Royaumes Oubliés, bien plus que ce que je ne faisais jusqu’à maintenant. La peur, voila ce que retenait certainement le Doux, la peur d’un échec cuisant face au mal qui demeurait dans l’ombre, n’attendant que le moment propice avant de plonger Aguératon dans les ténèbres…
Longtemps j’avais réfléchi, et le fait de quitter définitivement l’entourage du Doux me paraissait être la meilleure des solutions en ce qui me concernait. Mais suite à mon départ il faudrait un nouveau chef du conseil, hors aucun n’était prêt pour ce poste, aucun sauf une personne, le plus ancien conseiller après moi, le Seigneur Klaedr…
Enfin... Enfin j’étais arrivé devant la Tour du Conseil. Je décida, après quelques minutes de pose, de pénétrer dans ce lieu mystérieux. Puis, une fois en mes quartiers, j’entrepris d’écrire une missive à l’encontre du Sieur Klaedr…

Cher Klaedr,

En tant que chef du Conseil, je te fais quérir à la Tour du Conseil dans le Grand Quartier. Je dois te faire part de la situation actuel du Conseil et, plus précisément, d’un changement important pour celui-ci. Je te demande donc de te hâter, ce que j’ai à te dire est de la plus haute importance mon ami…

Cordialement, Xalendan, régent de Zerande.

Une fois la lettre écrite, je plia le parchemin et le donna à l’un de mes messagers afin qu’il remette la missive au Sieur Klaedr sous peu. Maintenant je n’avais plus qu’à attendre l’arrivé de mon ami dans la Tour…

Depuis mon retour, j'avais l'étrange impression que je n'étais jamais mort durant tout ce temps, que j'étais seulement parti en vacances loin d'ici et que de retour j'avais décidé de tenir un moment mon retour secret afin que les curieux ne viennent point troubler la quiétude de ma nouvelle vie. Heureusement ou malheureusement pour moi tout ne se passait pas comme prévu et nombre de badauds m'avaient déjà reconnus tant et si bien que j'avais dû leur expliquer avec plus ou moins de réussite mon histoire : je n'étais jamais réellement mort, je m'étais juste rendu là haut, pour palabrer avec les sages, qu'ensuite lorsque je m'étais rendu compte que ce monde avait encore besoin de moi (tout comme moi j'avais besoin de lui, de son imperfection parfaite) j'avais décide de revenir. La première chose que j'avais faite une fois mon retour fait, était d'avoir prévenu Elhandil mon disciple de celui ci. La seconde chose avait été de prévenir le Conseil...

Je faisais parti de celui ci bien des lunes avant mon départ et avait été à nouveau accepté dans celui ci à mon retour les bras grands ouverts. Je n'avais rien le droit de dire sur celui ci car un sortilège très puissant liait ma langue dès que j'essayais d'en parler. Une seule personne pouvait le faire dans les rangs du Conseil, le Chef, Xalendan. Notre groupe qui avait été secret durant de nombreux jours avait été exposé intelligiblement mais le plateau tournant sur lequel les chefs semblaient se succéder était dangereux. Mais voilà, il fallait bien que les effectifs tournent, qu'ils se renouvellent sans cesse. A vrai dire le Conseil était une guilde autrefois, une guilde comme les autres mais cela est une autre histoire...

Demandé par Xalendan, je me rendais donc d'un pas alerte à la Tour du Conseil. Le visage recouvert par une capuche, j'avançais en me demandant ce qui pouvait bien requérir ma présence en pleine nuit, surtout pour parler du Conseil...

Klaedr arriva enfin à la Tour du Conseil, il rentra à l'intérieur et grimpa les sept cent soixante dix sept marches qui le séparaient de l'entrée du bureau de l'Hastrateur de la législation. Lorsqu'enfin il fut arrivé, il frappa quatorze coups à la porte, une fois lu dit d'entrer, il entra et salua Xalendan

Tu m'as demandé ? Je suis ici. De quoi voulais tu m'entretenir ?

Je me tus, attendant que mon ami donne réponse à mes questions

Mon attente ne fut que de courte durée… En effet, mon messager fit un travail remarquable et mon ami, en toute hâte, fit le chemin jusqu’à la Tour du Conseil afin de connaître la raison pour laquelle je lui avais envoyé cette missive…

« Bonjour mon ami, cela faisait si longtemps… » lui répondais-je en laissant apparaître un sourire au coin de mes lèvres.

Il me fixait droit dans les yeux avec un air curieux, je décidais donc de ne point le faire attendre plus longtemps…

« Comme tu peux le savoir, je ne t’aurais jamais demandé de venir aussi vite, surtout à cette heure, mais je devais le faire… » disais-je d’un ton morose.

Son air curieux avait disparu, laissant place à l’inquiétude au son de ma voix…

« Tu le sais aussi bien que moi en faisant partie de l’entourage du Doux, nous ne sommes pas aussi salutaire que nous pourrions l’être… Il suffit d’observer les récents évènements comme l’invasion des Démons pour s’apercevoir que le Doux ne fait quasiment rien pour sauver la populace, celle-ci en est réduit à se défendre par ses propres moyens… » continuais-je sur le même ton.

Je le regardais à nouveau, à sa réaction je compris qu’il ne comprenait pas encore où je voulais en venir…

« Depuis la renaissance des Royaumes Oubliés je fais ce qui est en mon pouvoir pour préserver ces terres du chaos, bien que certains changements altérèrent mon âme, je ne tiens pas à ce que les ténèbres envahissent Aguératon, je ne veux pas le chaos ! » criais-je cette fois-ci.

Le Seigneur Klaedr fut surpris du ton que je venais de prendre et fronça les sourcils quand il vit mes yeux devenir rouge écarlate…

« Excuses-moi mon ami, je n’aurais pas dû crier ainsi, mais rien que le fait de penser à ces choses… Bref, cela n’est point le réel sujet de ta venu en ce lieu. A la vue de ces évènements, je décide de quitter mon poste de chef du Conseil et, comme tu dois le savoir, il me faut un remplaçant. Parmi tous les conseillers actuels, tu es le seul à être digne de ce poste, je te demande donc de bien vouloir prendre ma place, oui mon ami, tu as bien entendu… Je veux que tu prennes ma place, je veux que tu diriges le Conseil… » disais-je solennellement.

Enfin je lui avais fait part de mes pensées, désormais je le fixais, attendant une réponse de sa part, une réponse que j’espérais positive…

Ainsi j'avais en face de moi le véritable Xalendan, pas celui qui se cachait derrière un masque non, celui qui révélait enfin ses sentiments. Et j'étais tout de même heureux que ce soit en face de moi. Il avait bien entendu raison, le Doux n'avait fait aucune apparition depuis bien des années et le monde se désespérait qu'enfin il sorte de sa léthargie mais ce n'était pas possible. Je n'étais pas tout à fait d'accord avec ce que disait Xalendan mais après tout son discours était lucide. Enfin je pris la parole...

Mon ami...
Avant de te répondre j'aimerais te dire qu'il ne te faudra jamais oublier que le Conseil n'appartient pas au Doux. Nous avons notre histoire et il y a bien longtemps nous l'avons soumis à notre volonté, ne l'oublie pas Xalendan. Si aujourd'hui le chef du Conseil est aussi Hastrateur de la législation c'est parce que nous l'avons voulu ! Cela nous permet de mieux gérer l'équilibre de ce Continent Xalendan et si à présent tu ne désires plus faire ainsi c'est avec un honneur immense que j'accepterais cette place. Tu connais les traditions et tu sais ce qu'il te reste à faire pour que tout cela soit scellé...

Toute la salle fut alors plongée dans la pénombre et ce qu'il se passa dans à ce moment là, nul ne le sait. Lorsque la lumière revint, Xalendan était debout, Klaedr assis à sa place...

Je suis désormais le Chef du Conseil mais je n'en oublie pas moins que tu l'étais avant moi. Vas puisque tel est ton désir Xalendan...

J'étais désormais prêt à assumer mes nouvelles fonctions. Beaucoup de choses allaient changer cela était certain...

Enfin je fus libéré de ce fardeau… Je n’avais désormais plus aucune responsabilité au près du Doux, et cela restera ainsi. Mon ami avait son point de vue sur le sujet, mais il avait tout de même daigné à créer un débat, sûrement par respect pour mon départ, qui sait…

« Merci mon ami, merci de tout mon cœur… » lui disais-je gaiement.

Il était désormais temps que je m’en aille, mais avant cela je me devais de lui dire une dernière chose…

« Je sais que tu n’es pas totalement d’accord avec moi, mais un jour, lorsque le mal réapparaîtra plus fort encore, le Doux ne fera rien, il restera dans l’ombre de son palais, attendant que la populace fasse le nécessaire… Bien que cette vague de Démons fut repoussée, il en sera autrement la prochaine fois, et cela, tu le sais… » disais-je d’une voix tremblante.

A mes paroles, il ne laissa rien transparaître, je me dirigeais donc vers la porte, je l’ouvris, et me retournais une dernière fois vers mon vieil ami…

« Adieu l’ami… » disais-je avant de franchir cette porte pour la dernière fois.

J’étais enfin libre de mes actes, je n’étais plus obliger de suivre les convictions du Doux, désormais je pourrais apporter toute mon aide à la populace quand viendra le moment…

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» Entre Chef et Garde
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» Interlude brisant la monotonie du chef de la garde.