La Fin d'une Menace pour Aguératon[Néphis]

Elle avait mis une journée à rentrer. Une journée où elle n'avait pas prononcé un seul mot. Elle avait croisé des villages, elle ne s'était pas arrêtée. Elle avait croisé un lac, elle s'était arrêtée. Malenie avait besoin de calme, d'un silence où elle pourrait se fondre et se noyer. Elle souffrait d'un mal inconnu bien plus puissant que lorsque Griffon avait disparu. Tout son âme criait, tout son coeur pleurait.
Et elle...

Droite, stoïque, impassible, le visage fermé, les cheveux noirs contrastaient avec son visage singulièrement blanchâtre, et s'accordaient parfaitement avec ses yeux aussi noirs que ces longs cheveux qui pendait sur ses épaules.

Quand elle arriva dans son royaume, elle ne dit rien, mais ses hommes comprirent, ils se turent et baissèrent la tête. Un surprit une étrange cicatrice sur le bras droit de Griffon qui luisait encore, il s'agenouilla instantanément. Les autres l'imitèrent sans comprendre, en sachant que ce n'était pas l'heure des questions.

Malenie traversa son royaume sans baisser une seule fois le regard. Quand elle voulut enlever le corps de Griffon pour le porter à l'intérieur, des hommes vinrent et voulurent l'aider. Elle les stoppa d'un geste net.

Deux heures...

Quatre heures...

Cinq heures...

Six heures...

Sept heures...

En tout, une journée passa sans que leur reine leur donnèrent le moindre signe de vie. Elle s'était enfermée dans sa chambre, elle avait ouvert la fenêtre et un air glacé tourbillonnait dans cette pièce. Elle, elle était assise par terre, dans un coin, elle réfléchissait. Il fallait qu'elle prenne sa décision. Il fallait qu'elle choississe pour lui.

C'est au petit matin qu'elle prit sa décision.
Elle sortit du chateau et rassembla les troupes.

"Dès demain nous quitterons cette terre. Néphis nous attend.
Je veux que tout ce que nous ne pouvons pas emmener soit brulé. Chargez le plus de richesses sur nos bateaux."

Elle allait rentrer quand elle ajouta.

"Nous ne reviendrons plus."

Malenie était revenu en début de matinée. Elle vit trois de ses navires prendre la mer. Elle, elle partirait le lendemain matin, le temps de tout charger, et de préparer les navires. Le temps de dire un dernier adieu à une terre qu'elle avait detesté et aimé, à une terre qu'elle avait trahi et servi. A une terre qui n'était désormais plus sienne.

Quand elle revint dans son royaume qui ressemblait plus à un chantier qu'à autre chose, elle ressentit une vive secousse. Elle vit des yeux... Si un regard pouvait tuer...

Là elle comprit, elle soupira, et monta dans ce qu'il lui restait de bureau. Elle s'assit, prit une plume et écrivit sur l'un des derniers parchemins qu'elle rédigerait ici.

"Chere Abura,

Tu viens même me hanter dans mon cerveau maintenant. Je pense que tu m'en aurais voulu de ne pas te prévenir de mon départ. En effet, je quitte Aguératon pour toujours, ou du moins je l'espère.
Griffon étant mort, mes condoléances, je ne puis plus rester longtemps sur ces terres. Ne recherche pas son corps, il sera ramené à Néphis lui aussi. Il est Néphissien.

Je te souhaite une bonne continuation sur ses terres. Je n'utiliserai pas cette dernière lettre pour te prévenir des méfaits dangereux du lait fraise sur ton organisme, mais ne l'oublie pas !

Que tu vives en paix avec toi ! Que ta grand-mere te laisse enfin en paix !

Merci pour ces combats que d'ailleurs tu as perdu.

Mal, ta meilleure ennemie."

Elle apposa son sceau, puis descendit et demanda à un aguératonnien d'aller porter cette missive à Dame Abura, avec dix litres d'eau et un litre de lait fraise.

Elle regarda son royaume, son futur feu-royaume. Demain à la même heure il ne resterait plus qu'un amoncellement de roches et de bois brûlés.

Les navires étaient partis depuis bientôt 4 jours. Ils avançaient à une vitesse anormalement élevée par rapport à la moyenne aguératonnienne. Dans deux jours, si tout se passait bien ils atteindraient les côtés Néphissiennes, synonyme de retour au pays.

Le navire était parti depuis bientôt 2 jours. Il avançait à une vitesse anormalement élevée par rapport à la moyenne aguératonnienne. Dans quatre jours, si tout se passait bien il atteindrait les côtés Aguératonniennes, synonyme de guerre.

Ils se rencontrèrent, heureusement pour Aguératon, sur la mer. L'un ayant vu approcher les autres, les autres ayant vu approcher l'un. Une délégation fut envoyé sur l'un des trois bateaux.

"Capitaine ! Pourquoi voguez vous vers Aguératon ?
- Suite au déclenchement de la marque du Général, il a déclaré l'état de guerre. Nous venons venger notre Reine ou la délivrer.
- Il n'en est rien. Notre Reine rentre au pays, d'ailleurs elle doit être déjà partie. Gr...euh...notre roi est mort. Voilà tout.
- Notre roi ?
- Arrêtons de discuter. Je dois préparer son retour, et croyez moi il ne va pas être de tout repos. Faites demi-tour. Il faut prévenir le Général avant de commettre l'irréparable."

Ainsi les quatre bateaux reprirent la mer. Aguératon venait d'échapper à la Guerre, Néphis venait de gagner un roi...mort.

Malenie avait bel et bien pris la mer. Elle avait dit adieu à la terre qu'elle avait combattu, qu'elle avait défendu. Tant de souvenirs sur une si petite terre. Tant de haine envers une si faible nation. Elle avait quitté Aguératon, les yeux tournés sur la fumée qui se dégageait de son ancien royaume. Puis elle s'était retirée. Griffon était aussi sur ce bateau. Elle l'avait déposé dans une chambre, fermée à clé. Le corps était gelé, le visage serain, et cette marque refroidissant d'heure en heure...

La lettre mis longtemps pour parvenir jusqu’à Abura, à cause d’un messager qui avait jugé bon de faire une "petite" halte dans une taverne histoire se reposer. Enfin… elle était arrivée et c’était l’essentiel. Après s’être excusé à maintes reprises, le messager s’en alla laissant l’elfe à sa lecture...
Au début, elle ne voulut pas y croire, c’était sans doute une blague fumeuse dont son amie avait le secret. Pourtant un doute subsistait, c’était trop…vraisemblable, Griffon était mort, elle le savait. Il était logique qu’après sa mort, Elle s’en aille. Il fallait qu’elle vérifie.
Elle se leva précipitamment et sans prévenir qui que se soi s’en alla. Les gens de sont royaume n’aurait aucun mal à s’organiser sans elle, ils avaient l’habitude : il n’était pas rare que l’elfe parte en voyage sans prévenir. Elle se rendit donc sans attendre dans le royaume de Malenie, priant les dieux en qui elle ne croyait pas pour que tout ceci ne soit qu’une blague… Mais lorsqu’elle arriva enfin sur les terres de son ennemie, elle dut se rendre à l’évidence, elle était partie. Le choc lui coupa la parole, elle était incapable de produire le moindre son. Mais elle s’en fichait elle n’avait rien à dire. Malenie étant déjà partie, elle ne pouvait même pas lui dire au revoir.
C’est alors que d’autre visage et d’autre noms vinrent la hanter, c’était toujours la même chose, chaque fois que quelqu’un mourrait ou disparaissait, ces visages surgissaient, les nouveaux grossissant peu à peu leurs rangs. Le seul moyen de les combattre, de les renvoyer au fond de sa mémoire, était le lait fraise. Bien sûr, elle n’en avait pas sur elle, et était incapable de s’en procurer. Elle se maudit intérieurement et rentra précipitamment dans son royaume. Elle repensa à ces dernières années, où elle avait tout fait pour rester solitaire, mais elle n’avait pas réussit et avait finit par se faire avoir. Elle n’aurait jamais du rester sur ces terres ! En colère contre elle même, l’elfe accéléra encore.
Ce n’est qu’après avoir parcouru la moitié du chemin que la colère retomba, laissant la place à la lassitude, cela avait trop duré, il était temps d’en finir. Une fois arrivé chez elle, elle convoqua l’homme qui prenait sa place en son absence. Il entra, s’inclina respectueusement :

"Vous vouliez me voir.

-Oui, je souhaitais vous remercier pour tous les services que vous m’avez rendus au cours de ces quelques années, et surtout vous dire que je n’ai plus besoin de vos services."
L’elfe continua sans s’arrêter devant l’air surpris et un peu vexé de l’homme.
"Il en est de même pour toutes les autres personnes qui travaillent ici, veuillez leur annoncer la nouvelle, puis portez le coffre dans ma chambre à la taverne, c’est l’argent que je leur dois, enfin vendez ce château.

-Mais…"

L’elfe ne lui laissa pas l’occasion de continuer, le salua d’un bref signe de tête et fit demi tour, en direction de sa chambre ou dormait sa grand-mère. Elle prit un poignard et, sans hésiter une seule seconde, le planta dans le cœur d’Elfar, rompant ainsi une promesse vieille de plus de 90 ans. Sa décision était prise et elle ne pouvait plus reculer. Alors sans un regard pour la pièce elle se dirigea vers la commode d’où elle tira un paquet de bonbons roses en forme de cœur. Puis se rendit vers son lit sans vraiment se presser, c’est alors qu’elle trébucha sur les bouteilles d’eau que Malenie lui avait envoyé en même temps que la lettre. Elle eut un sourire :
« Parfait, pour une fois que cette saleté va m’être utile »,lança-t-elle à voix haute

Elle ramassa une bouteille, et rejoignit son lit. Là elle prit un dernier objet, une bague toute simple, qu’elle passa dans la chaine autour de son cou. Elle allait partir quand deux yeux surgir dans son esprit, ainsi qu’une voix abominable : « tu ne peux pas me dire au revoir mais envoie moi au moins une lettre ! » La voix était assez effrayante pour que la dame obéisse. Elle prit donc un parchemin et une plume, écrivant ces quelques mots :

"Chère Malenie,
Sais-tu que ta voix hante également mon esprit ? C’est une expérience des plus effrayantes. Enfin…
Cette lettre est la dernière que tu reçois de moi, merci pour les bouteilles d’eau, elles vont m’être vraiment utiles ! Je te souhaite un avenir joyeux avec ton peuple.
En ce qui me concerne, je vais quitter les terres d’Aguératon à jamais, plus rien ne m’y attache. J’ai mis Elfar hors d’état de nuire, c’est mieux comme ça. Je te laisse ce phœnix, fais en ce que tu veux, tu peux même le faire rôtir, cependant il est un peu vieux, et ce serait du gâchis, il est vraiment très pratique : il est capable de trouver n’importe qui pour peu qu’il soit encore en vie.
Mais cette lettre s’éternise, je ne te ferais pas l’affront de t’envoyer du lait fraise…
A jamais Mal…
Ton ennemie abura." Elle donna la lettre au phœnix lui murmura un au revoir puis le regarda disparaître à l’horizon.

Elle était enfin prête. La dame se dirigea vers la sortie, s’attirant au passage les regards inquiets de ses anciens serviteurs, et déboucha à l’air libre. Elle resta un instant immobile, écoutant le bruit infime provoqué par le vent, puis se rendit dans une clairière qu’elle connaissait bien pour y avoir livré et gagner un combat mémorable. Elle alla s’asseoir sur un rocher, au bord d’un lac peuplé de poissons inamicaux, avala le bonbon avec deux gorgées d’eau et observa la vie autour d’elle avec un sourire amusé.

Quelques minutes plus tard, elle était morte…

L’air était pur… Ses yeux s’ouvrirent, ils venaient d’atteindre Nephis. Il était chez lui, enfin… Ses forces s’amenuisaient de jour en jour tant le voyage avait été long, plus long qu’à l’habitude. Depuis ce lit de bois, il sentait la tristesse qui émanait dans tout le pays. Nephis n’avait pas encore trouvé son roi que celui-ci se suicidait en territoire étranger… Griffon, légitime héritier du trône de Nephis, époux de la fille du roi, neveu du roi… Griffon de Guardia… Guardia, ville gardienne... Nephix, ville gardienne…

Le choc quand son cercueil toucha le sol ne le surpris pas, une telle douceur montrait tout le respect qu’avaient les Nephissiens pour leur reine et son époux. Les retrouvailles étaient bruyantes, la Reine de Nephis avait des comptes à rendre… Griffon ferma les yeux et replongea dans son sommeil… Son cœur s’arrêta de battre, encore.

Quelques heures après, il sentit l’air caresser son visage, puis il glissa le long de sa main. L’air ou la main de Malenie, la légèreté était semblable. Une larme coula le long de la joue de Griffon, ce n’était pas une des siennes mais bien une des larmes de Malenie. Elle n’avait jamais pleuré en public, ils devaient donc être tous les deux seuls dans une pièce…

Cela faisait déjà plusieurs semaines que le cœur de Griffon avait arrêté de battre mais son corps ne semblait pas en subir les conséquences. Il était gélé mais ses muscles étaient détendus. Aucun médecin ayant examiné son corps n'y comprit quoi que se soit…

Les larmes continuaient de couler le long des joues de Malénie, elle avait perdue sa raison de vivre… Le seul homme à être entré dans sa vie était mort… Son général avait ses consignes, s’il lui arrivait quoi que se soit, il prendrait les rennes de Nephis… Elle sortit un poignard de sa manche, et en examina les runes qui y étaient gravées… Aime l’amour et l’amour t’aimera… Elle aimait l’amour, il était partie, elle allait le rejoindre… Elle leva son poignard au niveau de sa poitrine, s’appréta à percer… Une main se leva et stoppa le poignard alors qu’un filet de sang coulait sur la poitrine de Malenie…

Il avait ouvert les yeux.

Quelques semaines plus tôt.
« Pourquoi fais-tu ça Griffon ? »
« Je dois partir ! Je n’en peux plus de rester ici, mes forces ne cessent de s’amenuiser de jour en jour… Je dois retrouver Nephis, je ne suis pas Agueratonnien !
« Mais pourquoi détruire Guardia ? »
« Elle renferme bien trop de secret… »
Elana sortie de la pièce…

Malenie était rentrée au pays. Elle n'était ni heureuse ni triste de revoir ce pays dont elle était reine. Kash' prévenu par les quatre bateaux avait préparé avec un soin méticuleux l'arrivé de sa reine. Il savait qu'elle n'allait pas être de bonne humeur.

Quand le bateau de Malenie accosta, des murmures s'élevèrent d'une foule qui s'étalait jusqu'à loin dans l'horizon. La rumeur avait bien travaillé. Tout le monde était au courant que Néphis avait un roi, mais un roi mort. Et tous voulaient savoir qui, bien que Griffon semblait le meilleur prétendant à ce poste.

Malenie avait mis sa cuirasse, celle-ci luisait d'un tel éclat que tout le monde sut qu'elle était revenue. Elle descendit sans dire un mot, seule. Puis quelques secondes après, apparut un cercueil. Le dernier lit d'un roi. Tous comprirent la tristesse de leur reine, tous comprirent ce qu'ils devaient faire. Alors d'un même mouvement, ils se tournèrent et se baissèrent. Même les oiseaux avaient arrêté de chanter. Un silence de ... mort (sans mauvais jeu de mot) planait sur la côte.

Malenie se retourna et dit à l'un de ses hommes.
"Déchargez le bateau, et amenez tous les cartons dans le Palais. Que personne n'ouvre quoi que ce soit, autrement il aura à faire à moi."

D'habitude on la craignait, mais là encore plus. L'homme s'exécuta et fit passer le mot.

Kash qui s'était éloigné un peu, le temps que sa Reine descende, se rapprocha, il la salue comme il le devait, et parla.

"Mes condoléances !
- Merci."

Il allait sortir une petite blague, mais se retint au bon moment. Mieux fallait l'éviter.

La Reine de Néphis rentra dans son Palais. Elle était suivie tout le temps des hommes qui portaient le cercueil de Griffon. C'était une longue marche à travers le pays, et à chaque ville où elle passait plus de gens se ralliaient au cortège qui la suivait. Tout le monde voulait rendre hommage à l'homme qui n'avait jamais été leur roi, en l'étant encore.

Quand elle arriva au palais elle fit déposer le cercueil dans une des pièces de son appartement. Pour la dernière fois, elle avait besoin de revoir cette homme qu'elle avait aimé.

Avant de se rendre, elle convoqua Kash'Roth'Hul, et ils parlèrent des affaires du pays. Elle se rendit compte que non seulement Kash'Roth'Hul avait bien mené les affaires du pays, mais que son comportement à elle, commençait à faire du tort à Néphis. C'est sur cette constatation qu'elle sortit de son bureau.

Demain, Néphis entererrait son roi. Demain... Elle entra dans sa chambre, et là vit un phénix posé sur sa chaise. Intriguée elle prit le parchemin qui était attaché à l'une de ses pattes, le déplia et le lut.

"Chère Malenie
Sais-tu que ta voix hante également mon esprit ? C’est une expérience des plus effrayantes. Enfin…
[...]"

Elle la lut en entier, et se rendit compte qu'elle ne reverrait jamais plus Abura. Elle était morte.

Elle se coucha sur son lit, et regarda le plafond, la lettre sur son corps, ses mains pendant sur ces côtés.

Elle resta une heure dans cette position avant de prendre la seule décision qu'elle pouvait prendre. La seule décision ...

Elle se leva et se dirigea vers la pièce où était entreposé Griffon. Elle l'ouvrit.
Le corps de Griffon, imobile, inanimé, et pourtant on sentait la chaleur de la marque chauffée encore plus qu'avant. Comme si... Comme si quoi ? Il fallait arrêté. Il était mort point à la ligne.
Elle prit sa main dans la sienne, froide, morte... Une larme coula de sa joue, puis une autre et encore d'autres. Elle pleurait sa vie, elle pleurait son père, elle pleurait abura, elle pleurait l'homme qui lui avait fait découvrir l'une des joies les plus importantes à l'homme : l'amour, le fait de désirer l'autre plus que tout, le fait de vouloir passer chaque minute avec lui, le fait... de se tuer pour celui qu'on aime...

Et c'est ce qu'elle allait faire. Elle reposa la main de Griffon doucement, sortit un poignard, le tint dans ses mains, ferma les yeux, laissa son corps se remplir d'amour, et abaissa sa main sur son coeur. Elle sentit la lame traverser son haut, et se planter dans sa chair. Elle sentit aussi une main glaciale maintenir sa main, et la stoppait. Elle crut que c'était un esprit ou autre, alors elle réessaya...

Mais la main la tenait toujours aussi fermement. Elle ouvrit les yeux et le vit...

Lui, les yeux ouverts qui la fixaient. Lui, tendant sa main pour stopper un geste qui aurait permi enfin aux deux ames soeurs de s'aimer au delà la vie.

Elle laissa retomber sa main, et le poignard tomba par terre. Elle le fixait d'un air incertain, d'un air interrogateur.

Sans dire un mot, elle avança tout doucement et en tremblant sa main vers le visage de Griffon.

Rêvait-elle ? Etait-elle morte ?

Griffon se leva lentement, il avait perdu beaucoup de force... Malenie ne semblait pas vouloir en croire ses yeux, il était debout devant elle, le souffle court, le regard vide. Il se baissa et ramassa le poignard au sol, la pointe était rougie par le sang de la reine de Nephis. Il usa des forces qui lui restaient pour sourire à Malenie.

"Un sang aussi précieux que le tient ne devrait pas couler inutilement."

Puis il la prit dans ses bras et murmura à son oreille.

"Je devais faire ça... Je n'avais pas le choix, il le fallait. Elana arrivera bientôt sur Nephis pour te prévenir de ma disparition. Je dois lui parler."

Il lui caressa le visage, lâcha un dernier souffle et s'écroula sur le lit, il était à bout de force. Sa respiration prit un rythme régulier et son corps commençait à reprendre des couleurs.

Malenie ne comprenait pas ce qui se passait. L'avoir pleuré pendant de temps et au final voir qu'il était vivant. Comment avait il pu survivre à une chute de la plus haute tour de son royaume ? Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête mais il s'était à nouveau tu. Inquiète, elle tata sa gorge à la recherche d'un pouls. Faible mais il était là et elle soupira rassurée.

Soudainement elle prit conscience qu'il était toujours dans son cercueil. Frissonnant en pensant à ce qu'elle avait failli vivre, elle sortit de la pièce, et parla au garde au fond du couloir.

"Allez chercher le guérisseur !"
Il allait partir quand elle rajouta.

"Revenez avec 3 autres gardes!"

Il acquiesca, et quelques minutes après elle vit revenir 3 gardes.

"Suivez-moi!"

Quand ils virent le cercueil ouvert et le corps, qu'il croyait inerte, devant eux, ils baissèrent la tête immédiatement en signe de respect. Mal à l'aise, ils ne savaient quoi faire.

"Amenez le dans ma chambre !"

Intrigués, ils se postèrent néanmoins pour prendre le cercueil.

"Non, juste le corps!"

Ils restèrent stupéfaits pendant quelques secondes mais ne dirent mot, et finalement obéir. Elle les congédia peu après, en demandant à ce que de la nourriture soit apportée.

Elle resta 5 minutes seule, à le regarder quand on toqua à sa porte. se leva et alla ouvrir. Le guérisseur se tenait sur le seuil de la porte. Il entra et vit le corps de Griffon. Automatiquement il baissa les yeux, puis quelques secondes après les releva. Quelque chose l'avait intrigué. Il regarda sa reine avec de la méfiance.

"Comme vous l'avez constaté, il n'est pas mort. Que pensez-vous de son état ?"

Le guérisseur, prudent, s'approcha. Au bout d'un examen de quelques minutes et de longs soupirs, il lui annonça.

"Il a perdu beaucoup de forces. Du repos, de la nourriture et surtout aucun effort, lui faciliteront sa récupération. Mais c'était surprenant... Il n'a rien. Il était mort il y a 1 heure, et rien ne le rappelle."

Il prit congé tout en méditant sur ces dernières paroles.

Malenie s'assit sur un fauteuil face au lit, et attendit.

Au bout d'une heure, Griffon ouvrit doucement les paupières, Malenie n'avait pas bougée et elle le fixait, anxieuse. Il lui offrit un sourire et se leva doucement. Elle chercha à le retenir mais il insista. Une fois debout, elle se leva aussi, il lui prit la main et posa un doux baiser sur ses lèvres, un baiser court mais il délivra tout l'amour qu'il avait en lui. Il dit d'une voix suave.

"Il fait beaux dehors? Allons faire un tour s'il te plaît, il faut que je te raconte ce qu'il s'est passé et que tu me dises ce que tu comptais faire avant que j'arrete ton bras..."

Les yeux de chat de Griffon avaient retrouvés leur couleur perçante. Sa peaux aussi, il ne restait aucune trace sur lui du récent coma... Seule la faiblesse due à la faim et à la fatigue subsistait, il faillit s'écrouler par terre mais il se rattrapa grâce au bord d'une table.

Malenie était perdue dans ses pensées quand elle entendit un bruit. Automatiquement, elle se leva, et alla voir Griffon.

Quand il l'embrassa, tout son corps s'embrasa, et elle n'en fut pas vraiment étonnée. Elle ne put s'empecher de lui renvoyer un sourire éclatant, qui fut bien vite oublié par la phrase qu'il rajouta. Oui, il y avait des choses plus importantes, largement plus importantes.

Elle remarqua la fatigue de Griffon, mais ne chercha pas à le dissuader de cette promenade. Mais elle le dirigea vers la salle où avaient été entreposées les vivres qu'elle avait commandés. Beaucoup d'épreuves en quelques jours, et avant toute chose, il fallait qu'il mange, et elle aussi. Les prochaines journées s'annonçaient riche en évènements.

Quelques minutes après, ils sortirent dans le Jardin du Palais, main dans la main. Ils avaient évité le plus de gardes possibles, et avaient congédiés les quelques uns postés dans le Jardin.

La nuit tombait, et la lune envoyait ses rayons bleuâtre éclairés les différents arbustes qui s'y trouvaient. Une fontaine au milieu resplendissait de toute part. Ils firent quelques pas, dans un silence profond, écoutant les bruits de la nuit, appréciant simplement la présence de l'autre, le contact de la peau. Ils se promenaient sur de la terre. Là elle se sentait encore espionnée. Oui, elle se doutait bien que la ressurection, du désormais, roi de Néphis n'allait pas tarder à réveiller toutes les chaumières. Elle avait donc dans l'idée de l'amener vers une petite cabane à quelques minutes à pied, loin de tout, entourée d'herbes et d'herbes, histoire de pouvoir discuter sans crainte d'être dérangé.

Mais après tout, elle irait là où ils iront.

Ils marchaient tout deux dans l'herbe, Griffon se laissait porter par Malenie, il irait là où elle irait, il savait qu'il était désormais Rois de Nephis et il allait assumer, mais ce qui lui importait, c'était d'être avec Malenie et c'est tout.

Ils arrivèrent près d'une petite cabane dans un près, il n y avait rien autour, mise à part de l'herbe et quelques arbres à maigre feuillage.

Une fois dans la cabane, Griffon vérifia une dernière fois qu'ils n'étaient pas suivis puis il prit les deux mains de Malenie. Il plongea ses yeux dans les siens.

-Je vais te raconter ce qui nous à emmené ici.

"Je suis monté en haut de la tour de Guardia, comme tu le sais, c’est en haut de cette tour que j’ai subie les modifications génétiques sur mon corps. Quand je suis revenue à Guardia en rentrant de Nephis j’ai transformé les décombres en laboratoire avec l’aide d’Elana et ensemble, nous avons fait de nombreuses recherche sur les transformations que j’ai subi, mon sang n’est pas le même que celui de n’importe quel humain, il à la même couleur, le même goût, la même densité mais il est toxique.

Pendant notre tour du monde avec Elana, nous avons étudiés beaucoup d’espèces vivantes, des humanoïdes et toutes sortes de créatures. Nous avons relevé de nombreux échantillons que nous avons ensuite analysés dans notre laboratoire. Cela nous a permis de créer de nombreuses potions mais leurs effets étaient néfastes sur les humains, leur sang n’était pas suffisamment fort pour qu’ils survivent, nous avons eux l’idée d’essayer sur moi. Et les potions ont eux les effets désirés, amélioration de vision la nuit, ralentissement du rythme cardiaque, augmentation des réflexes… Mais nous n’avions que très peu d’échantillon. C’est ainsi que j’ai commencé à chasser des créatures, afin de récolter le plus d’ingrédient possible, Elana ne voulait pas que je parte seul à la chasse, mais ma soif de combattre était plus forte que ma raison. C’est pour ça que la mort c’est accroché fort à moi, mais elle a toujours échoué. Je devenais plus fort chaque jours grâce à mes potions...

Avant de sauter de la tour, j’ai pris plusieurs échantillons pendant un long moment afin de renforcer mes os et mes organes sans modifier le poids et la taille de mon corps. J’ai fais de longues recherche, il me manquait des ingrédients que je pouvais me procurer qu’au palais du Doux… Ma place d’intendant m’a aidé à me les procurer. Et une fois tous les ingrédients réunis, tout à basculé, la guerre civil, j’en passe et des meilleurs alors j’ai décidé de quitter Agueraton et la suite de l’histoire est là… J’ai sauté de la tour après avoir fait inonder Guardia…"

Raconter l'histoire avait demandé beaucoup d'énergie à Griffon, il se laissa tomber sur une chaise.

-Voila toute l'histoire, tu en sais un peu plus sur moi, c'est le plus grand de mes secrets que je gardais, l'origine de ma puissance au combat et ma montée au pouvoir...

Il se tut, se leva et regarda par une des fenètres de la cabane.

Mal n'avait pas bronché pendant qu'il lui avouait tout cela. Au fur et à mesure, son cerveau assimilait ces différentes informations.

Et pour la première fois, elle le vit comme il l'était, non pas l'homme qu'elle avait connu, mais l'homme, tout simplement l'homme. Elle savait que le désir de pouvoir, d'invincibilité était une chose très recherchée dans le monde, et pour la première fois, elle remarqua que même l'homme qu'elle avait admiré et aimé, était comme tous les autres hommes, recherchant le pouvoir et la force.

Mal se taisait, et fixait Griffon des yeux. Ils étaient à nus, sans autre apparat.

Son cerveau continuait à fonctionner à plein régime, et automatique quand l'idée lui traversa l'esprit, son visage se bloqua, son coeur se figea. Ce n'était peut-être pas visible par d'autres personnes, mais elle était consciente que Griffon était en elle, et qu'il avait compris ce qu'elle pensait.

Peut-être qu'il s'était joué d'elle. Mais à la minute même où elle exprima ses mots dans son esprit, elle se détendit, et sourit.

Griffon était l'homme qu'elle avait combattu, rencontré, et aimé. C'était l'homme auquel elle était liée pas simplement par les liens du mariage, non par des liens beaucoup plus solides et incassables que ceux là. Et elle non plus n'était pas toute blanche, elle avait même d'ailleurs fait beaucoup pire que lui. Comparé à elle, c'était un ange.

Elle se maudit à l'intérieur d'elle même, et eut une lueur d'excuse dans les yeux.

Puis sans même y penser, sans même avoir l'intention consciente de le faire, elle se retrouva à enlacer son mari. Une étreinte passionnée, une étreinte désespérée. Croire perdre celui qui est en vous, est chose dure, cela fait plus souffrir que n'importe quel autre désir.

Cette étreinte dura de longues minutes pendant lesquelles rien d'autre n'existait, pendant lesquelles elle exprimait sa joie de le revoir sain et sauf. Elle n'avait jamais été très bonne pour exprimer ses sentiments, son statut l'exigeant, sa formation lui ayant appris cela, mais avec Lui, rien n'était plus pareil.

Rien, même ce qui avait failli être son dernier acte était loin derrière...

Griffon venait de tout avouer à Malenie, il n'était qu'un homme, un homme ayant subie des modifications génétiques, mais un homme quand même.

Il savoura leur étreinte comme si c'était la dernière, ou plutôt la première d'une nouvelle vie, désormais ils étaient enfin libres de s'aimer, il avait quitter Agueraton mais il savait qu'il n'allait pas tarder à y retourner. Agueraton avait besoin de lui plus que jamais... Il ne pouvait pas laisser sombrer son pays, après tout il avait grandit là bas, il avait fait beaucoup pour Agueraton, avec un but caché certes, mais toutes les actions pour le peuple, il les avait bien fait pour le peuple et pour personne d'autre et il espérait que Malenie en était consciente.

Il reprit la parole sur un ton proche d'un ordre, mais il gardait toujours cette voix suave :

"Je vais avoir besoin d'activer le portail magique pour pouvoir me rendre à Agueraton aussi souvent que j'en aurai besoin Malenie, ne t'inquiètes pas, nous serons les seuls à pouvoir le franchir, ce sera un portail de sang..."

Voyant l'expression dans le regard de Malenie, il ne lui laissa pas le temps de lui couper la parole.

"Il faut que je retourne à Agueraton, il faut que je les aide, j'ai compris ça en te racontant toute l'histoire, Agueraton a besoin de moi comme j'ai eu besoin de lui durant toutes ces années, le peuple, le gouvernement aussi... La garde, je laisserai le soin au général de s'en charger... Mais je les aiderai..."

...

"J'ai besoin de ton accord"

...

Malenie regarda Griffon, et se détourna. Elle sortit tranquillement dehors. Il faisait nuit depuis longtemps déjà, et elle pouvait entendre chaque bruit, chaque son. Elle savait d'où il provenait.

Elle fit quelques pas dans l'herbe, regardant tout autour d'elle, reconnaissant chaque parcelle de ce qu'elle voyait.
Elle sentait Griffon derrière elle, qui la regadait attendant qu'elle parle. Mais elle ne savait pas quoi dire.

Elle avait espéré pendant quelques minutes, qu'ils fonderaient leur vie ici, qu'ils gouverneraient main dans la main. Maintenant qu'elle l'avait retrouvé, il semblait qu'elle le perdait. Elle s'exprima d'une voix basse, chuchottée.

"Va ! Néphis te fournira un navire pour te rendre là-bas et des hommes pour te protèger. Mais je n'irai pas avec toi. Depuis trop longtemps j'ai menti à mon pays et je l'ai négligé. Je ne peux pas !

Pour le portail, je suis désolée, mais cela est trop dangereux pour Néphis et..."

Elle se tut, et faillit rajouter pour elle. Elle en avait eu l'idée bien avant Griffon de ce portail. Elle était trop liée à Néphis, vraiment trop et cela l'affaiblirait.

Elle vit une lueur d'interrogation dans les yeux de son mari, et ajouta.

"J'irai voir un homme qui pourra peut-être me renseigner et nous aider."

Y'avait-il une chance ?
Elle ferma les yeux, et prononça d'une voix encore plus basse que d'habitude.

"Tu sais, Aguératon a changé. Tu ne seras sûrement pas le bienvenu là-bas."

Elle balaya ses futures questions d'un geste de la main.

"Quand est-ce que tu veux partir ?"

Elle savait qu'il allait répondre, le plus tôt possible, mais elle espérait quand même que cela se ferait dans quelques semaines.

Griffon pensait que Malenie aurait compris où il voulait en venir, mais ce n’était pas le cas, ils étaient maintenant dehors, la lune ne les éclairait pas mais Griffon voyait parfaitement chaque détails que la nuit leur cachait, il entendait la moindre caresse que le vent offrait à l’herbe haute. Il entendait le battement d’ailes de volatils nocturnes, les multitudes d’insectes qui foulaient les terres de Nephis de part en part à la recherche de nourriture et d’abris.

Et ce bruit… Ce bruit qui les suivait depuis longtemps déjà, ce bruit qui avait tenté de s’approcher de la cabane pour les écouter parler… Un spécialiste de la discrétion, mais le battement du cœur d’un homme ou d’une femme ne trahit pas… Mais la fatigue avait affaiblit Griffon à un point qu’il ne savait pas d’où provenais le bruit… Il n’était même pas sur que ce bruit soit extérieur à eux…

Il pouvait très bien s’agir du cœur de Malenie après tout… Elle le fixait, attendant une réponse, une réponse qu’elle pensait connaître mais qu’elle se refusait… Il lisait désormais en elle comme elle lisait en lui quand il exprimait ses sentiments, mais son visage était vide d’expression… La fatigue une fois de plus.

« Le passage est ouvert depuis bien longtemps Malenie… »

Voyant qu’elle ne comprenait pas, il reprit.

« Un passage existe depuis longtemps à Nephis, le jour de ma naissance… Je suis incapable de t’expliquer clairement comment cela s’est fait, mais la première fois que je suis mort, ici à Nephis, où tu as vus la pierre tombale, nous avons ressuscité Elana et moi et à ce moment, le passage s’est ouvert, nous t’avons sauvé des ennemis qui essayaient de te tuer, puis nous sommes repartis à Agueraton en empruntant ce passage, il n’est ouvert qu’aux personnes dont le nom est inscrit sur la pierre, et à toi, par le lien qui nous unis. »

Le bruit se voulait plus proche… Griffon essayait de le percevoir, mais rien n y faisait, ses sens étaient encore faible… Malenie aussi avait perçut le bruit, mais elle ne semblait pas s’inquiéter.

« C’est donc ce passage que j’emprunterai pour retourner à Agueraton quand j’en aurais besoin il mène droit dans les mines d’Olirons, qui sont inondées actuellement, mais je devrais m’en sortir, d’ici quelques semaine le niveau de l’eau aura baissé et je pourrai partir. »

Le bruit fusa vers eux…

Malenie écoutait attentivement ce que disait Griffon. Si ce qu'il disait était vrai, alors cela changeait tout... Tout, de ses pouvoirs à son trône. Tout. Elle savait que Griffon ne mesurait pas toute l'étendue de ce qu'il avait dit. Et d'ailleurs il fallait mieux comme ça. Ses pouvoirs étaient liés à Néphis, si Néphis avait une brêche, elle aussi avait une brêche...

Elle méditait sur ses paroles quand le bruit qu'elle avait pris pour un animal, se rapprocha et devint beaucoup plus lourd, grave. Au moment même où elle comprit ce qui se passait, l'homme surgit des buissons, un poignard à la main se dirigeant avec souplesse et détermination vers son mari. Elle savait que trop fatigué, les réflexes de Griffon allaient être trop lents. Alors elle plongea. Sa main tata sa hanche et elle se rappela qu'elle avait laissé son poignard dans la petite maison. Elle n'eut pas le temps de plus réfléchir, l'impact allait avoir lieu. Elle vit se rapprocher dangereusement le poignard, qui alla se ficher dans son épaule droite. Elle réussit à envoyer son pied contre le ventre de l'agresseur. Celui-ci tomba en arrière. Après l'impact avec le poignard, 50 centièmes de secondes après, ce fut au tour de Griffon. Malenie percuta de plein fouet ce dernier qui s'écroula par terre.

Elle se releva péniblement, et constata rapidement que son coeur avait eu chaud. En serrant les dents, elle retira le poignard de son épaule, et se lança à la poursuite de son agresseur. Elle se maudissait à l'intérieur, il y a quelques années, jamais une telle chose lui serait arrivée. Déjà jamais elle ne se serait promenée sans poignard, de plus elle aurait tout de suite entendu les bruits de pas, et enfin, elle n'aurait pas été touché. Une chose positive dans tout cela, elle résistait toujours aussi bien à la douleur, et son corps bien qu'affaibli et moins résistant, arrivait toujours à tenir le coup. En quelques secondes, elle arriva à repérer l'homme, et elle le rattrapa assez vite.

Dix minutes après, Malenie revenait vers Griffon, qui s'était relevé. Son visage exprimait de l'inquiétude, mais aussi de la fatigue. Mal rentra dans la petite maison, prit son poignard, et déchira sa manche droite. Le sang coulait. Elle roula le tissus et appuya sur la blessure. Elle ressortit, et regarda Griffon.

"Viens on rentre !"

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