Quand la Taverne réchauffe l'hiver

Le tavernier Anachnu et le tavernier Erandil avaient fait fort... très fort cette fois-ci.
Pour comprendre ce qui était en train de se produire en cette fraîche soirée d'hiver, il nous faut revenir sur les évènements récents... et surtout sur les non-évènements. Voila plusieurs jours, plusieurs semaines, que la Taverne se mourrait. Les gens passaient devant mais n'entraient plus. Il ne prenaient plus garde à sa belle devanture, à sa magnifique porte en chêne massif. Ils ne prenaient même plus garde au petit tableau posé à l'extérieur et indiquant les tarifs de quelques menus et quelques boissons... Ceux qui faisaient l'essence même de ce lieu autrefois si chaleureux, ne prêtaient même plus attention à son existence. De l'autre côté de la porte, les taverniers travaillant seuls ou à plusieurs, commençaient sérieusement à s'ennuyer... Leur seul distraction ne résidait qu'en la satisfaction de récurer la Taverne du sol au plafond, de discuter avec les souris ou encore de gober les mouches... Une vie véritablement passionnante. Si l'on ajoute à cela que la plupart des boissons provenaient des réserves des taverniers, que les rares clients ne payaient pas, que les taverniers n'étaient pas payés et qu'il faisait très froid en ces jours d'hiver, nous arrivons mieux à comprendre l'action des deux taverniers.
Mais quel action au fait ? Anachnu était resté seul, une fois encore, tout l'après-midi. Il avait eu le temps de boire, de faire le ménage puis une sieste, avant d'être réveillé par une potentielle cliente mais qui n'avait fait qu'un bref aller retour entre les murs du lieu... Juste assez longtemps pour réveiller le tavernier, mais pas assez pour commander... Une fois de plus, le tavernier était présent, mais sans travail, sans clients à servir et avec qui discuter. Vint alors Erandil, collègue d'Anachnu. Ils discutèrent un bref instant et se rejoignirent sur le fait que dans cette Taverne, il faisait particulièrement froid. Puis, de fil en aiguille la discussion avait viré en un véritable plan d'action pour se réchauffer et... brûler la Taverne... La Taverne avait déjà brûlé plus d'une fois... Et aujourd'hui, une fois encore, les flammes l'emportèrent. Les deux taverniers s'occupèrent de rajouter des bûches, une après l'autre dans l'âtre brulant de la cheminé. Pour éviter de perdre ses réserve, Anachnu aidé d'Erandil, prit soin de sortir les barriques de Bière Noire aux Champignons de la réserve et les cacha en un lieu sur où personne ne pourrait les trouver, et où le moment venu il pourrait les chercher et les mener en son royaume. Une fois la chose faite, Erandil posa un journal juste à côté de l'âtre, tandis qu'Anachnu y disposait de nouvelles bûches. C'est alors qu'une braise embrasa le journal qui à son tour mit le feu aux objets environnants. Des barriques pleines d'alcool fort avaient volontairement été laisser dans la Taverne ainsi que dans la réserve. Calmement Anachnu avait vidé la caisse et suivit Erandil vers l'extérieur.

Voila où la situation en était. Deux taverniers venaient de mettre volontairement le feu à la Taverne et se trouvaient maintenant à l'extérieur de celle-ci, contemplant le magnifique spectacle qui s'offrait à eux. Il était évident qu'ils n'allaient pas avouer leur crime.
Anachnu resta là, devant ce spectacle, la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés. La chaleur était montée de plusieurs dizaines de degrés aux alentours de la Taverne et le feu menaçait d'embraser les habitations alentours. Le Lord fût le premier à prendre la parole. Il s'adressa à son collègue :

"Il semblerait que notre but est atteint. La destruction de notre lieu de travail est, semble t-il, bientôt terminée."
Anachnu continuait de regarder la Taverne en feu et continua :
"les gens vont bientôt s'attrouper par ici... Nous devrions rester, il serait étrange que l'on ne soit pas là... Quoique... Enfin bref, nous devrions rapidement trouver une histoire. Je propose que nous disions qu'un courant d'air a fait voltiger des braises qui ont enflammés la Taverne... Qu'en dis-tu ?"

Il attendit la réponse sans véritable empressement. En voyant les flammes danser, Anachnu commençait déjà à se remémorer les moments agréables qu'il y avait vécu...Tout comme les moments moins jouissifs...

La taverne s'embrasait sous le regard nostalgique des deux taverniers. Erandil se souvenait de la première fois où il franchissait le seuil de la taverne en tant que tavernier issu du cataclysme. Non pas que la taverne n'avait jamais brulée et que par conséquent à chaque fois ça le rendait nostalgique, non cette fois ce sont deux taverniers qui étaient l'instrument des flammes. Flamme qui dévorait la charpente de la taverne, amplifiée par les réserves d'alcool. Tout brulait, le ciel s'illuminait, les taverniers étaient éclairés par le feu de leurs lieu de travail. Tout à coup, Erandil se souvenait qu'il avait emporté juste au moment de quitter la taverne une bouteille avec lui. C'était une vieille bouteille, il la sortit et la montra à son collègue.

Il aurait été dommage de perdre une aussi bonne bouteille, tout n'aura pas été perdu en fin de compte. Déclara-t-il observant toujours le spectacle des flammes. Veux tu un verre pour se remémorer cet instant, les gens penseront que nous buvons pour nous réchauffés, après tout, nous sommes plantés dehors pendant une fraiche nuit d'hiver. Il fit un clin d'œil à son collègue et fit apparaitre deux verres, un qu'il garda pour sois et l'autre qu'il tendit à son compagnon.

Il remplit les verres, leva le sien et le but d'une traite. Admirant l'incendie qu'ils avaient provoqués, à vrai dire le froid justifie les moyens... Ou la faim... Enfin bref, cela n'avait aucune importance, dans la taverne il faisait froid et il fallait bien se réchauffer. En tout cas, les deux taverniers avaient réussis leurs coups, ils avaient mit feu à la taverne grâce à un journal que personne ne lit à présent et à des buches que des plouks coupent tout au long de la journée, faute de maitre présent pour leur dire de faire autre chose de leur journée. Il se tourna vers son collègue, l'occasion de parler était parfaite, une nuit illuminé par l'œuvre de deux hommes. Une œuvre qui allait animée les villageois et les rumeurs alentours.

Hum... Je pense que nous nous en tiendrons à la version qu'une petite brise s'est introduite dans la taverne pendant que nous faisions l'inventaire dans la cave, voyant l'étendu des flammes quand nous remontions quand nous avons sentis une drôle d'odeur, nous n'avions eu d'autre choix que de sortir précipitamment pour éviter de mourir. Oui... Ça peut être une bonne explication qui ne nous mettrais en aucun dans l'embarras. De toute manière nous ne pourrions même pas être jetés au trou faute de gardes.

Acheva-t-il avec un léger rictus. Les flammes crépitaient et les chiens aboyaient alertant les villageois de ce qui se passait. La lumière de l'incendie laissait entrevoir les premières silhouettes qui s'approchaient pour s'informer de ce qui se passait ici. Les deux taverniers restaient immobiles, regardant le spectacle qu'ils s'étaient offerts à eux mêmes.

Ça en fait des souvenirs pour un si petit lieu quand on y repense... On peut être les seuls à pouvoir se vanter d'avoir vu les plus grands et d'avoir pu leurs parlés. Chose que les gardes peuvent nous enviés. Nous avons vu tellement de chose aussi... T'avais-je raconté cette drôle d'histoire qui m'est arrivé où un monstre est sorti du lac et à payé une consommation qu'il n'avait pas prise ? C'était il y a deux lunes si j'ai bonne mémoire... Ou encore comme hier, où attendant un client inexistant je m'assoupis, me réveillant après avoir avalé une mouche ? Que de souvenir... Espérons que les cendres les disperserons aux quatre vents de ces terres.

Puis il se tut continuant de regarder les flammes. La foule grossissait autour d'eux. Il se retourna une dernière fois.

Au moins, nous n'aurons plus froid.

La rumeur était parvenue aux oreilles d'Excaaïl... Elle n'y croyait pas ! Comment était-ce possible ? Cet endroit si apprécié !

Elle ne savait pas réellement ce qui s'était passé, certains disaient que le feu était parti à cause du vent , d'autres disaient que les Taverniers auraient une grande part de responsabilité dans cette affaire...

Elle s'en revenait du "repaire" des amazones et c'est à l'aller qu'elle avait commencé à entendre parler de ce qui allait devenir "L'HISTOIRE" du moment.
Elle décida de faire un petit détour pour voir la taverne , SA taverne , tout du moins celle qu'elle aimait fréquenter.

Mais à quelle heure cela a t-il pu se produire ? j'y étais en fin d'après-midi... il n'y avait personne, ni client , ni tavernier ....

Elle avançait difficilement dans ce froid et ce vent. Elle eut un léger sourire en se disant "je me réchaufferais devant les flammes!"

Elle appochait du lieu , elle vit une foule devant ce qui était auparavant LA TAVERNE ... Elle avança, se faufila.

- Pardon... Excusez-moi...
- Arrghh ! peut pas attendre celle-là !

Ce gueux n'était vraisemblablement pas content qu'elle essaye de passer.
Mais cela ne l'avait pas effrayée plus que ça. Elle continua, elle espérait croiser un des taverniers.

Il faisait froid, sombre. La lueur des flammes éclairait un peu la foule qui s'était agglutinait ici. Elle regardait les visages effarés pour certains, d'autres riaient (nerveusement peut-être). Au loin, elle croyait avoir reconnu Lord Anachnu, elle se dirigea vers cet endroit.

- Tavernier ... ou devrais-je dire Lord Anachnu à présent ? Comment allez-vous ? Que s'est-il passé ? Car les rumeurs vont bon train mais la vraie version ... vous devez être le seul à la détenir...

Elle aperçut Erandil non loin.

- Enfin , vous et votre acolyte Erandil. ( S'adressant à Erandil) Et vous ? comment allez-vous ?
Je me suis fait du soucis.

Anachnu accepta avec un grand plaisir le verre que lui tendait son collègue. Ses souvenirs en ce lieu s'étendaient sur plusieurs années. En tant que client puis en tant que tavernier... Bien que cette dernière situation ne lui ai pas fait vivre d'incroyables émotions... Si ce n'est la découverte de l'amour. L'amour... Pouvait-il qualifier son aventure de relation amoureuse ? Peut-être...

Il écouta les paroles d'Erandil lui racontant l'histoire d'un monstre et d'une mouche... Voila donc où les taverniers en étaient... Anachnu lui répondit alors :

"Voila donc deux histoires fort intéressantes... Un monstre payeur et une mouche ? Cette dernière avait-elle bon goût ?"

Bien entendu, il parlait sur un ton tout à fait ironique. Qui donc pouvait se satisfaire de pareils nouvelles ? Personne, sans aucun doute.

Le Lord resta là, encore, devant ces flammes jaunes et rougeâtres tournoyant devant ses yeux. La chaleur qu'elles dégageaient venait lécher son visage, s'engouffrait dans son corps par la bouche, par le nez, par tous ses pores et venait le réchauffer de l'intérieur. Verre à la main... Il se souvenait. Il se souvenait de son ancien ami et mentor, Eolf, mort en rentrant dans son royaume, un soir où il avait sans doute un peu trop bu à la Taverne. Il se souvenait de toutes les femmes lui étant passées sous le nez. Il se souvenait des nuits qu'il avait passé dans la réserve à sombrer petit à petit dans un terrible alcoolisme. Il se souvenait d'absolument tout, le bon comme le mauvais... Les soirs à écrire dans un carnet, éclairé à la bougie. Les concerts de bignou qu'il donnait, avec parfois des amis musiciens l'accompagnant... Mais tout cela était à présent révolu !

La foule commençait à arriver. Anachnu termina son verre en vitesse pour ne pas attirer l'attention sur lui. Après tout, ne serait-il pas étrange de voir un tavernier boire un verre d'un excellent alcool devant la taverne en feu ? Si, bien entendu. Une fois le verre vide, il le jeta discrètement dans les flammes. Il entendit alors la voix d'Excaaïl. Il se retourna pour être certain qu'il s'agissait bien d'elle, et la voyant se démener au milieu de la foule qui, il fallait l'admettre, était de plus en plus nombreuse à s'agglutiner devant le spectacle des flammes, Anachnu fit mine d'être déconfit. Une fois qu'elle fut arrivée à son niveau et qu'elle lui eut adressé la parole, il lui répondi sur un ton très grave :

"C'est terrible... Je ne sais pas quoi dire... Si l'on m'avait dit ce matin que ce soir mon lieu de travail allait être détruit par les flammes, je ne l'aurais pas cru."
Là, Anachnu fit une petite pause, continuant de regarder les flammes dans cette nuit de plus en plus profonde. Au bout d'un bref instant, il reprit :
"La véritable version... Oui... Malheureusement le feu crépitait dans la cheminé, tout naturellement pour que les clients, aussi peu nombreux soit-ils, n'aient pas trop froid... Il y a alors eu un courant d'air et... je ne sais pas, les braises se sont mises à voltiger dans tous les sens, embrasant les tables, les chaises, toutes les boiseries... Puis ce fut au tour de l'alcool et... Et voila le résultat, c'est horrible."

Bien que ne pensant pas un mot de ce qu'il était en train de dire, il arrivait à rendre très crédible son mensonge. Erandil juste à côté devait sans doute lui aussi feindre pour ne pas éveiller les soupçons.

La Rumeur avait vite circulée. Aussitôt informé, le tavernier en chef se précipita sur les lieux.

Ainsi, le Tourbillon des flots était une nouvelle fois la proie des flammes. Depuis le temps qu'il était à la tête de la taverne, il l'avait vu saccagée à divers degrés un nombre impressionnant de fois.

Du temps où son père tenait l'établissement, il avait déjà connu ce genre de destruction, mais pas autant que depuis la nouvelle ère, après le cataclysme. Le Cataclysme, parlons-en. Comme tout sur ces terres, elle avait également disparue. Mais la puissante magie du Doux l'avait fait réapparaître, comme après chacunes de ses destructions, heureusement.

C'était donc là le second incendie depuis qu'hiruka avait repris la suite de son père. Et c'était déjà beaucoup en un an à peine. Surtout si l'on compte le mobilier détruit à plusieurs reprises, et la multitude de vols commis dans la réserve avant qu'elle ne soit sécurisée. Celà faisait de cette taverne, l'établissement le moins rentable que l'on puisse trouver. Fort heureusement, le Doux couvre toutes les dépenses.

Quand bien même il savait qu'elle serait reconstruite d'ici peu, ça le rendait toujours assez nostalgique, surtout lorsqu'elle part en fumée. Tant de souvenirs, bons ou mauvais.

De l'entrée de la rue, on pouvait aperçevoir la lueur des flammes, qui étaient quand même assez impressionnantes, tout comme la foule qui s'était déjà amassée devant le spectacle.

Laissez passer ! Laissez passer !

Il se fraya un passage parmis la populasse. Aux premières loges du spectacle, deux de ses taverniers semblaient admiratifs. Il les rejoigna.

Lord Anachnu ? Erandil ? Vous étiez présents ? Que s'est-il donc passé cette fois ? C'est quand même dingue, ça devient de plus en plus souvent, trop souvent. En tout cas, il va y avoir du boulot à tout reconstruire et tout remettre en route.
Mais dites moi. Vous trouvez ça amusant ? Vous ne pourriez pas plutôt aller chercher des seaux d'eau pour eteindre cet incendie ?

Puis s'adressant à la foule.

Allez hop ! tout le monde au travail ! allez chercher de l'eau, par tous les moyens, et empêchons au moins que ce feu ne se propage aux autres batisses.

Joignant les gestes à la parole, il courut vers le ruisseau qui coulait à une vingtaine de metres en bas de la ruelle. Ôtant son casque, il le remplissa et retourna vers le foyer. Ca allait être très long de cette façon.

Jetant à son tour son verre dans les flammes avant que trop de monde ne s'amasse, il fit disparaitre la bouteille également pour éviter d'éveiller tout soupçon. La foule avait visiblement grossis depuis que les taverniers attendaient dehors pendant que la taverne brulait sous leurs yeux qu'ils montraient volontairement triste, à vrai dire, s'ils avaient l'air content, leurs culpabilités ne feraient aucun doute. Regardant toujours les flammes dévorées la taverne, c'est à peine s'il remarque Excaail venir vers eux. Se retournant vers elle, il dit d'une voix qui montrait une certaine tristesse, tristesse qu'il inventait bien sûr afin de rendre tout plus crédible.

Je vais bien, ne vous en faites pas, nous nous en remettrons, dit il avec petit sourire triste. Pour ce qui s'est passé, mon collègue vous a tout dit dans le moindre détail. Nous sommes vraiment choqués de voir la taverne en feu...

Erandil continuait de regarder la taverne prendre feu sans réellement faire quelque chose pour empêcher cela. Il fut rapidement interrompue dans son inaction par l'arrivée de son chef. Il n'était pas étonné de le voir arrivé, à vrai dire c'était lui qui s'occupait de la gestion de la taverne, il était donc normal de le voir rappliqué sur les lieux de la taverne. La saluant rapidement il écouta ses différentes questions. Cachant son ennuie de la situation, il commença à lui expliquer le tout.

Et bien, nous faisions l'inventaire dans la cave quand une brise aurait visiblement enflammé le mobilier. Nous venions de mettre du feu et nous nous attendions pas à un tel désastre. Quand nous avons vu l'ampleur des flammes, nous n'avions eu d'autre choix que de sortir ou mourir. Par malchance, les alcools fort ont animés les flammes... Et non, nous nous amusons pas de la situation, nous restons sous le choc de l'incendie.

Puis il se dirigea en même temps que lui vers le lac, dans ses mains il tenait fermement deux sots.

L'information circulait désormais dans tout les Royaumes Oubliées ! Le Tourbillon des Flots, notre taverne à tous, avait brûler ! Cette taverne, c'est un bout de chacun de nous. On à tous une histoire à raconter sur celle-ci, on à tous vécu un moment inoubliable dans cette dernière. Désormais elle brûlait ... laissant partir en fumée les souvenirs qui l'accompagnent.

La Garde avait été dépêchée sur place. Il fallait sécuriser les lieux afin de s'assurer que les flammes ne fassent d'autres dégâts, et aussi comprendre les fait.

Seifer arriva donc sur place avec un escadron d'une douzaine d'hommes. Il fallait sécuriser le site, faute d'avoir les moyens de stopper le ravage. Un groupe de huit homme se dispersa pour écarter la foule.

Anachu et Hiruka étaient tout deux présent.

Que le Doux est pitié de cette taverne ! Que lui est-elle arrivée ? Personne n'est resté coincé à l'intérieur au moins ?

Seifer voulait comprendre ce qui était arrivé tout en s'assurant que personne n'était pris au piège à l'intérieur. Il était tout de même persuader que ceci était un accident, avec le peu de gens qui fréquentait le lieu, il ne serait guère étonnant que le feu fût laisser sans surveillance, amenant à cette catastrophe.

Comme les choses avaient été prévues par les deux taverniers, la masse des curieux était de plus en plus importante, et les visages familiers commençaient à arriver également. Après la Dame Excaaïl, ce fut au Sieur Hiruka de faire son apparition. Cette arrivée n'était pas imprévisible, mais surprenait tout de même Anachnu car, bien que chef de taverniers, il n'était pas souvent présent à la Taverne pour servir repas et boissons... Mais soit, il était là, et il fallait continuer de feindre.
Il fallut tout de même un léger instant pour Anachnu afin d'encaisser les paroles du Sieur Hiruka. Il ne s'était même pas enquit de l'état de santé des deux taverniers. Avaient-ils été brûlés par l'incendie ? Hiruka n'en avait cure. Ses paroles raisonnèrent dans les oreilles du Lord. "Vous trouvez ça amusant ? Vous ne pourriez pas plutôt aller chercher des seaux d'eau pour éteindre cet incendie ?" Trouver cela amusant... Oui, dans une certaine mesure, il trouvait cela drôle. Hilarant même. Cependant, ce n'est pas cette émotion que son visage transcrivait. Pendant un court moment, Anachnu fut déstabilisé. N'était-il pas assez bon acteur ? Il ne lui fallut pas longtemps pour balayer cette pensée de son esprit. La garder n'aurait engendrer que des malheurs. Il répondit brièvement, mais tout de même sèchement à Hiruka :

"Trouver cela drôle ? Peut-être ne le savez-vous pas, mais j'ai juste à côté de cette Taverne un petit appartement... Celui-ci vient de brûler. Vous pensez que cela me fait rire ? Vous pensez que d'avoir risquer ma vie en étant à l'intérieur lorsque le feu s'est déclenché me fait rire ?"

Ces questions étaient bien entendu de nature totalement rhétoriques. Le Lord n'attendait pas la moindre réponse, et d'ailleurs Hiruka s'était mit à organiser l'extinction du feu. Son injonction tonitruante pour mettre tout le monde au travail avait, semblerait-il, fait bouger l'ensemble des personnes présentes qui allèrent lui porter main forte. L'espace d'un instant Anachnu songea à l'arrêter. Le prendre par l'épaule et lui dire : "non, ne vois-tu pas que c'est inutile. Ouvre les yeux, la Taverne est déjà ruiné et les quelques maisons alentours ont déjà prit feu... Dans quelques minutes il n'y aura plus rien qu'un amas de bois et de fumeroles"... Mais il n'en fit rien. Au contraire, il alla lui aussi prendre un récipient et commença les allers et retours du ruisseau à la Taverne en flammes. Il croisa son collègue et complice qui, lui aussi, faisait des allers et retours. Anachnu songea un instant au fait que la parole n'était pas la seul maitresse de l'hypocrisie... Les actes aussi pouvaient entrer dans cette catégorie.

Alors que le feu commençait à s'amoindrir, le Sieur Seifer, Capitaine de la garde, fit son apparition accompagné d'une douzaine d'hommes. Certains allèrent disperser les gens qui n'apportaient pas leur aide à l'extinction, d'autres aidèrent à chercher de l'eau. Seifer voulait savoir ce qui c'était passé. Anachnu arrêta ses vas et vient et répondit au chef de la garde, expliquant ce qui avait provoqué ces flammes destructrices une fois encore :

"Nous faisions l'inventaire avec mon collègue Erandil, et un courant d'air a soulever des braises dans l'âtre. Braises qui se sont alors dispersés dans la Taverne, mettant le feu aux tables, boiseries en tous genres, ainsi qu'aux boissons les plus alcoolisées. Erandil et moi avons juste eu le temps de sortir lorsque nous nous sommes aperçus que la Taverne était en feu. Il n'y avait aucun client à ce moment, juste nous deux... C'est vraiment terrible... Ma Bière Noire aux Champignons, mon appartement... Tout a brûlé"

Évidemment, il n'avait cure de son appartement. Celui-ci ne lui servait que de pied-à-terre quand il n'avait plus la force et le courage de faire le trajet depuis la Taverne jusqu'à son royaume. Quant à la Bière Noire, elle était bien cachée... Anachnu reprit :

"Les flammes commencent à diminuer. Les hommes nous aides, les femmes aussi. Vos gardes ne sont pas de trop et... vous-même si vous voulez bien nous aider... Plus vite le feu sera éteint, plus vite nous pourrons rebâtir une nouvelle Taverne, un nouveau lieu de joie, et vivre de nouvelles choses. Le peuple a besoin de cette Taverne mais... ils ne s'en rendaient pas compte, peut-être que les choses vont changer à présent..."

Anachnu se rendit compte qu'il parlait un peu trop et, pour ne pas éveiller les soupçon, il regarda à droite et à gauche pour voir si un récipient ne trainait pas au sol. Il ne vit rien. Par contre un paysan avait dans ses mains un seau. Ce paysans ne faisait pas d'allers et retours à la rivière. Le tavernier alla donc lui arracher le seau des mains et le donna à Seifer pour qu'il puisse contribuer en personne à l'extinction des flammes.

Les flammes gagnaient en intensité. Seifer avait troqué sa lame pour un seau, il ne lui restait donc d'autre choix que de mettre la main à la pâte. Le voilà donc amener à faire des allers et retours jusqu'au ruisseau. Mais cela lui semblait assez inefficace. Un maigre seau d'eau par-ci, par-là ne suffisait pas éteindre les flammes. Il ordonna donc à ses hommes de former une chaîne de la taverne jusqu'au ruisseau. Il fallait accélérer la cadence si on voulait arriver à contenir les flammes.

Alors que le mécanisme commençait à prendre place, quelques pensées lui trottaient dans la tête. Il y avait trop peu d'explosion si l'on repense à tout le stock d'alcool que contenait les caves, et dans l'explication du Lord Anachu, quelque chose le gênait. Des flammes se seraient "évadées" du foyer de la cheminée. Celle-ci pourtant, et Seifer a passer assez de tant auprès de celle-ci jadis, était construite en pierre. Un grille en fer forgé empêchait les bûche de sortir de son foyer, et admettons-le, la table la plus proche, était en réalité assez éloignée. Alors à moins que quelque chose d'inhabituel traînait à coté de la cheminée, le feu n'aurait pu se propager aussi rapidement que les Tavernier le décrivent.

L'heure n'étant pas aux suppositions, il fallait éteindre les flammes avant toutes choses. Et puis Seifer se refusait d'imaginer que les Tavernier puissent avoir eut l'idée de mettre le feu à leur Taverne qu'ils affectionnaient tant. Leur seul gagne-pain de surcroît !

Apprenti Nombre de messages : 45 Participation RP : 45 Inscription : 02/11/2009

Attirés par les flammes et les cris des passants, Cousin Raté et quelques-uns des employés de leur rédaction, qui, jusque-là étaient occupés à déambuler dans les ruelles bières à la main, arrivèrent sur place. Une chaîne de gardes et badauds en toujours s'était formée pour venir à bout du feu qui avait gagné la taverne. Tandis que sa main d'œuvre s'intégra rapidement dans ce mouvement de crise, le Raté se rapprocha le plus possible du garde Seifer afin d'entamer le dialogue.

Bien le bonjour seigneur Seifer, je me présente, Cousin Raté, directeur du PP. Je vous ai nargué à plusieurs reprises dans mes écrits mais j'aimerais cette fois-ci vous apporter mon aide espérant sauver cette taverne.

Un sceau un peu plus rempli que les autres arriva dans le main du journaliste, le forçant brusquement à tendre ses bras, il réussit tout de même à le faire passer au suivant, non sans efforts.

Je dois vous dire que je suis plus aise à tenir une plume qu'un sceau, mais au fait, auriez-vous des échos sur ce qu'il s'est passé ici?

Si on eut été aussi frêle que ce fier Cousin Raté on aurait pu croire que le feu ne s'éteindrait jamais mais celui-ci resta, il y avait une taverne à sauver mais surtout, un futur article à construire!

Instinctivement attirée par le feu, Arwelle est arrivée sur les lieux depuis que les flammes ont commencé à sortir de la taverne. Assise sur le toit de la maison la plus proche, elle a observé toute la scène… cette taverne est lieu de tellement de souvenirs que son regard ne peux se détacher de cet immense brasier. Brasier qu’elle adore. Comme hypnotisée par ces flammes rougeoyantes, elle sent que son pouvoir renaît, celui-ci trop longtemps resté inactif, condamné à allumer un feu de camp par-ci par là… Elle se nourrit des flammes et de toute la puissance et la force qu’elles dégagent. Le feu l’attire comme il est attiré par elle.

Ses pouvoirs amoindrit par leur inactivité, auraient suffit à éteindre le foyer lorsque celui-ci n’était encore que petites flammes… mais ayant vu de ces propres yeux les deux taverniers, à quoi bon ? Cela l’aurait nettement plus affaiblit. Maintenant, une grande partie de ces forces lui sont revenues et elle a devant elle un spectacle magnifique. Même si la foule rassemblée autour gâche un peu la virtuosité du tableau…

Arwelle hésite un instant entre retourner errer quelque part, dans un endroit qu’elle ignore encore, où descendre aider ces pauvres gens qui essaient désespérément d’éteindre cette immensité de flammes qui illumine le ciel de son rouge éclatant. Les deux taverniers jouent la comédie à la perfection mais le fait qu’ils n’aient pas été très actifs pourrait leur porter préjudice… d’ailleurs, celui qu’ils nomment Hiruka ne s’est pas intéressé une seule seconde au bien être des taverniers mais leur à directement reproché d’être resté planté devant le feu sans avoir bougé le petit doigt pour l’éteindre.

Mais il n’est pas le plus dérangeant, celui qui l’inquiète le plus est le Sieur Seifer… Seifer…ce nom lui dit vaguement quelque chose… Elle ne l’a jamais rencontré, ça non, mais on lui en a sûrement déjà parlé… Puis une bribe de souvenirs lui revint en éclair avant de disparaître à nouveau. Il lui semble que cet homme avait du faire parti de la garde… un jour… peut-être même en faisait-il toujours parti… ça mémoire est trop défaillante pour qu’elle puisse affirmer ces dires. Ce Seifer donne l’impression de se poser beaucoup de questions à propos de cet incendie accidentellement volontaire ou volontairement accidentel…
Malgré tout, les deux taverniers ont laissé énormément d’indices derrière eux, et si quelqu’un avait le malheur de s’y intéresser de près…

Enfin, après tout ce n’est pas son affaire, elle ne connaît pas plus que cela le Seigneur Erandil et Lord Anachnu, juste de vue et encore…Mais elle à de la sympathie pour eux car ils ont contribué, sans le savoir, à la sortir d’un cercle vicieux qui l’empêchait de ce ressourcer et qui de ce fait la tuait petit à petit.
Finalement décidée, elle descend de son toit pour aller apporter sa contribution à la chaîne et ainsi se rapprocher un peu afin de se trouver au cœur des événements au lieu de les regarder d’en haut… c’est en réalité une excuse pour ne pas avoir à se retrouver seule à nouveau… ses blessures sont encore trop profondes et la solitude lui fait mal, la ronge, la détruit un petit peu plus chaque jour.

Arwelle remonte la chaîne jusqu’à son origine et là, elle s’adresse au Seigneur Seifer.

- Bonjour…Bonsoir… ou peu importe, je viens vous apporter mon aide !

Elle prend un sceau et se place dans la file d'un air on ne peu plus naturel. Tous ses sens sont en alerte, de là où elle est placée elle peut entendre touts les conversations…

Elle veut savoir… ou disparaître.

La chaleur… Le feu… Ce magnifique dégradé de rouge… Cette odeur... Quelque chose l’attirait indéniablement. Le feu qui le consumait lui dictait d’aller rejoindre cette source, ce lieu qui l’attirait…

Les yeux rouges sang tout comme ses cheveux qu’il n’avait pas coupé depuis bien longtemps, SaYoLe avançait d’un pas lent et calme dans les rues de la ville. Un tatouage rouge ornait dorénavant son œil gauche alors que les autres avaient disparue dans les flammes comme le reste de son âme.
Aujourd’hui, il appartenait au feu, tout comme le feu lui appartenait…
Une symbiose plus ou moins voulut…

L’ancien Tavernier, dit SaYoLe l’Ardent arriva sur les lieux de l’ancienne taverne. Une foule c’était déjà réunit. Doucement il commença à couper à travers. Lorsque la masse de gens devint plus compacte, de douces flammes se mirent à émaner de lui, créant une chaleur qui fit reculer les personnes les plus proches. Ainsi, il pu fendre dans aucune difficulté le reste de la foule et arriva à se qu’il cherchait.

Ses yeux rouge se posèrent sur la chaine qui se formait afin d’acheminer l’eau jusqu’aux flammes. Son regard passa sur tout les hommes et femme qui la composait sans s’arrêter sur aucun, comme s’il ne reconnaissait personne. Pourtant la plus part avaient déjà eut affaire à lui par le passé.
Son visage ne trahissait aucune émotion, aucune explication quand à sa présence…

Sans un mot, il reprit sa marche vers la taverne en flamme. Le brasier était imposant, motiver par la charpente de bois et les divers alcools que l’édifice avait continu. Ses pas le menèrent à la surprise de beaucoup dans les flammes elles même qu’il traversa comme si de rien était, sa peau de brulait pas, ses vêtements et ses cheveux non plus… Il avançait tel un fantôme dans le cœur des flammes, se retrouvant sur se qui avait été le bar…

Sa tête tomba vers l’arrière, les yeux vers le ciel… Et d’un coup, les flammes gagnèrent en intensité, passant de la lueur rouge à une lueur plus claire, plus puissante. Le feu gagnait en intensité et en puissance. L’eau qui était jeter sur lui s’évaporait avant même de toucher le bois qui était consumé. Les flammes grandissaient de plus en plus, sans pour autant sortir du périmètre de la Taverne.

Au centre de cet enfer sur terre, l’Ardent lui ne bougeait pas, les flammes dansaient autour de lui, dansaient sur lui. Les yeux clos, le visage toujours relevé vers le ciel, SaYoLe semblait apaisé, comme si ce brasier le soulageait d’un mal intérieur.

Anachnu avait suivi les indications de Seifer et avait donc intégré la longue procession des "passeurs d'eau". Seigneurs, Dames et paysans ne formaient plus qu'une seule et même masse motivée par l'entraide et le désire d'arriver à bout de ce brasier. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps que les premiers efforts portèrent leur fruit. Le feu diminua... Mais cela ne fut que d'une courte durée, un coup de vent eu tôt fait de raviver ce feu rugissant.
Alors arrivèrent de nouvelles têtes qui vinrent s'ajouter au groupe. Tout d'abord Cousin Raté, le journaliste, qui était accompagné de quelques acolytes, sans aucun doute des collègues à lui. Ces derniers trouvèrent tout de suite leur place et commencèrent à aider. Anachnu, entre de seaux, regarda brièvement le personnage. Il était allé s'adresser au sieur Seifer. Le Lord ne réussi pas à entendre ce qu'ils disaient, mais peu importe puisque le Rat alla lui aussi rejoindre la foule. Pour un regard extérieur, peut-être vu d'en haut, cette masse aurait sans aucun doute pût être comparée aux longues colonnes de fourmis. Fourmis travaillant en parfaite cohésion, en parfaite harmonie, chacune ayant son rôle et s'y tenant.
Un autre personnage fit alors son apparition. Anachnu ne savait pas pourquoi, mais il avait une drôle de sensation. Cette personne, il l'avait déjà vu à la Taverne. Pas souvent, certes, mais il se remémorait son visage. Il lui était cependant impossible de se rappeler les boissons et diverses consommations que prenait cette personne... Personne qui s'avérait être non pas un client, mais une cliente. Depuis son arrivée, Anachnu se sentait légèrement en danger. Il regarda Erandil, lui donna un petit coup de coude et lorsque celui-ci daigna regarder le Lord, il lui montra d'un bref signe de la tête la nouvelle arrivante. Il ajouta à cela une légère grimace, très proche du rictus, pour signifier qu'il n'avait pas trop confiance en elle... D'ailleurs il n'avait pas confiance en beaucoup de monde. Il n'était pas bon pour un coupable de s'attarder sur les lieux de son crime... Même lorsque celui-ci est parfait, il finit toujours par y avoir des retombées négatives...

Un nouvel élément vint troubler un peu plus les évènement. Alors que les gens se tuaient à la tâche pour éteindre ce feu, un homme... ou peut-être un démon... nul ne savait, arriva sur les lieux. Il était facilement remarquable par la chaleur qu'il dégageait. Une chaleur aussi sensible sur la peau, que visuelle, puisque des flammes jaillissaient de son corps sans qu'il ne brûle pour autant. Il s'avançait tranquillement, les gens s'écartaient du fait de la chaleur et du respect qu'il imposait. Sans doute à cause du tatouage sur son visage. Soudain, alors que personne ne s'y attendait, il pénétra dans la taverne en feu. Tous s'arrêtèrent de faire circuler les seaux d'eau. De petits cris venues des paysannes et des Dames les plus sensibles s'élevèrent parmi la foule. Les hommes, eux, restaient debout, la bouche béante. Certains jetèrent de l'eau sur lui, mais cela n'avait aucun effet.
Anachnu s'écarta un peu de la masse. Il se dit à lui-même :

"Voila une chose bien surprenante... Cette personne est-elle là pour décourager tous les efforts des personnes réunies, ou au contraire est-elle ici pour éteindre le feu... C'est tout à fait possible, une fois que tout aura brûler... Ce sera fini, et à cette vitesse, cela ne devrait plus durer un long moment."

En effet, lorsque cet homme (et Anachnu était presque certain que s'en était un, ou au moins une personne de sexe masculain) était entée dans le brasier, celui-ci avait redoublé d'intensité. Mais rien n'affectait la personne au centre de celui-ci.
Profitant de ce moment de latence lors duquel tous les yeux étaient braqués vers les flammes, le Lord alla voir si sa précieuse Bière Noire aux Champignons ne prenait pas trop la chaleur. Après tout le mal qu'Erandil et lui-même s'étaient donnés pour la mettre à l'abri, il aurait été dommage que celle-ci ne soit plus consommable. Ce fut avec plaisir qu'il découvrit que la terre qui recouvrait les tonneaux, protégeait parfaitement de la chaleur ambiante.
Anachnu revint alors sans se presser. Peut-être était-il en train de narguer le Sieur Hiruka... ou alors le Sieur Seifer, chef de la garde. Le Lord était tout à fait heureux de son acte criminel... Mais il se sentait étrangement en danger... Le feu devait s'éteindre au plus vite. Le brasier provoqué par le nouvel arrivant l'arrangeait quelque peu. Grâce à cela, il était certain qu'aucune preuve ne pouvait subsister. Etant seul dans la taverne avec Erandil, seuls leurs témoignages pourraient servir pour une quelconque enquête...

Dame Excaaïl eut quelques doutes quant aux dires de ces messieurs mais n'en tint pas rigueur. Après tout, pourquoi mentiraient-ils ?

Elle prit elle aussi part à la chaîne que formaient tous ces Seigneurs , ces Dames , ces paysans ... Elle voyait passer des seaux, et des seaux d'eau mais rien n'y faisait, les flammes jaillissaient toujours autant de cet immense brasier ...
Puis elle aperçut le Seigneur Sayole au centre de ces flammes ... et entendit " s'est ravivé depuis qu'il est entré " ... " incroyable "

Comment était-ce possible ? Comment cet homme à la chevelure de feu et aux yeux couleur sang pouvait-il se tenir debout et sembler si paisible à l'intérieur de cet océan de terreur que représentaient les flammes ?

Elle fut sortie de ses songes par son voisin qui la poussait familièrement à coups de seau plein en prononçant des mots ... ou plutôt des bruits incompréhensibles.
Elle voulait en savoir plus sur cet être , doué de "je-ne-sais" quel pouvoir hors du commun.

La chaîne n'était plus qu'un brouhaha de bruits, tous les plus pathétiques les uns que les autres. Il est vrai que personne ne s'occupait de l'état de santé des deux taverniers... D'ailleurs , ayant entendu les propos d'Hiruka qu'elle trouvait assez rudes , elle songea "Et s'il avait raison, s'il trouvait ça drôle Lord Anachnu ?" Mais elle ne pouvait y croire , ça lui semblait irréel , tout comme la situation qu'ils étaient tous en train de vivre à ce moment.
Tous unis dans un seul et même but , éteindre ce feu géant. Comme quoi , il ne fallait pas désespérer, il était possible d'éloigner les rancoeurs, de faire fît des histoires passées pour se concentrer "ensemble".
Mais il ne fallait pas y prendre goût , sitôt l'incendie éteint , chacun reprendra ses petites habitudes.

Comment allait-elle parvenir à aborder Sayole ? Elle était comme possédée à l'idée de le rencontrer, de savoir ...

Une nouvelle fois bousculée par un paysan, elle aperçut Lord Anachnu rôder dans un coin, plus de seau à la main...

Le feu… Des couleurs, des odeurs, des lumières, des chaleurs… Tant de choses pour un simple mot, tant de chose que beaucoup ne perçoivent même pas. Pourtant, ce simple mot était se qui rongeait l’âme de SaYoLe…

Au milieu de se tourbillon de question, d’activités, de regard ou de mouvement qui s’étendaient autour des flammes, SaYoLe lui était imperturbable. Jugé dans le brasier, il se délectait des flammes, respirant profondément. Le feu était un mal pour certain, mais un bien être pour lui. Il se sentait apaisé, la force des flammes et leur puissance d’insufflant en lui pour calmer son démon intérieur.
Il le sentait se tortiller de plaisir au fin fond de son âme, ronronner de son plaisir simple de se retrouver dans son élément.

Les flammes consumaient avidement le bois à une vitesse folle, gagnant encore et encore en intensité dans un déchainement de fureur contrôlé. Puis d’un coup, un fait étrange se passa. Les flammes ondulèrent étrangement, de droite vers la gauche avant de se mettre à tourner.
Un tourbillon de flamme sur les ruines de la Taverne ayant pour point centrale l’ancien Chef de l’exploration… Les flammes se mirent alors à perdre en intensité, aspiré vers SaYoLe.

Le feu semblait s’insinuer en lui, aspirer comme l’eau dans un gouffre. Les flammes remontaient le long de son corps avant de disparaître, comme si chaque pore de sa peau avalaient un peu de cette chaleur jusqu’à se que plus rien n’en reste. Les feu fini par quitter les extrémités des décombres, libérant de la place petit à petit jusqu'à se qu’il n’en reste plus que quelques flammèches qui disparaissaient au pied du seigneur.

Il ne restait plus que des ruines fumantes de se qui avait été la glorieuse Taverne. Des bouts de bois carbonisés, des morceaux de verres, des morceaux d’acier… Que des ruines et de la désolation.
SaYoLe se tenait en centre, ses cheveux retombèrent contre sa nuque et son dos, sa tête bascula de nouveau en avant, ses yeux s’ouvrirent de nouveau.

Drôle de spectacle que cet homme étrange, immobile au dessus des ruines dans incendie de grande ampleur, entouré de la foule venue voire le sinistre.
Le silence c’était installé depuis que le feu avait prit fin, et seule le vent faisait office de bruit de fond. Doucement, de petites flammes se remirent à danser un instant sur ses épaules avant de disparaître. Il souffla doucement, déposa un regard circulaire sur le monde qui se trouvait autour de lui, avant de se remettre en mouvement.

Il enjamba les divers gravats qui se trouvaient devant lui pour trouver une chaise carboniser qui avait visiblement un peu moins subis que ses congénères. Il la redresse et s’y installa comme si de rien était, comme il l’avait fait pendant de très nombreuses années lorsque l’édifice était encore debout. Un bref regard au sol pour mettre la main sur une bouteille de liqueur noircie par la suie qu’il déboucha avant d’en gouter quelques gorgées. Il déposa la bouteille au sol avec délicatesse avant de sortir une de ces cigarettes qu’il alluma d’un claquement de doigts. Il tira une longue bouffée et ferma de nouveau les yeux en s’installant plus confortablement sur la chaise.

C’est bon de revenir à la maison…

Comme prévu, le grand brasier du monsieur rouge avait brûlé la Taverne dans son intégralité. C'était chose faite. De cela découla quelque chose de tout à fait logique : l'arrêt de la chaîne de portage de seaux d'eau. Anachnu jeta un rapide coup d'oeil autour de lui pour voir si quelqu'un le suivait des yeux. Il n'aperçut personne et décida donc de se servir une Bière Noire. Il plongea derrière le bosquet où ses fûts étaient cachés, en ouvrit un et bu directement à l'intérieur. Quelques minutes plus tard il s'arrêta, referma le tonneau et retourna dans la foule toujours en émois après l'arrivée de SaYoLe.

Bien, dit-il, maintenant que la Taverne n'est plus, il va falloir organiser la reconstruction. Cela ne va pas être chose simple mes amis, nous allons tous devoir mettre la main à la pâte.

Le chantier allait être énorme. Ils en avaient plainement conscience, Erandil et lui, lorsqu'ils ont allumé ce qui allait donner un des plus grand brasier qu'ait connus la ville. Anachnu reprit, après un petit hoquet dû à la Bière Noire qu'il venait de boire :

Hips... hum, excusez-moi c'est à cause de l'émotion... Donc, je disais que nous allons devoir mettre nos forces en communs. Vous avez... Nous avons tous certains talents. Je suis certain que nous trouvons d'excellents architectes parmi vous. D'autres sont doués de leurs mains. Pour les Dames, des repas pour les travailleurs ne seront pas de refus, et pour celle qui ne veulent pas cuisiner pour les hommes, venez nous aider à la reconstruction au sens propre du terme. Enfin, ceux qui ne savent rien faire, je suis certain que vos royaumes disposent de matières premières. Du bois, de l'or, de la nourriture... Ce chantier va être long et nous auront besoin de tout.

Il scruta pour voir s'il avait l'attention de tous. Ce n'était pas chose aisée car l'homme assis sur la chaise calcinée intriguait énormément... Mais Anachnu continua car il fallait organiser la reconstruction au plus vite.

Je crois savoir que la tavernière Neydrinella a mis en place une petite buvette. Les plus alcooliques d'entre-vous peuvent dors et déjà s'y rendre. Prenez des forces, nous ne sommes pas prêts de dormir ! J'invite les personnes ayant des connaissances en architecture à se manifester le plus rapidement possible, leur participation au chantier est CAPITALE !

Déjà l'envie de boire le reprenait. Mais il devait se maîtriser pour ne pas être démasqué. Il se sentait en danger, il sentait que quelque chose était en train de naitre dans les esprits des personnes présentes, quelque chose de néfaste pour lui et sa liberté... Pour son bien, dès qu'un architecte aura signalé sa présence, le Lord prendrait la poudre d'escampette pour ne pas rester plus longtemps dans les parages.

L'être de feu était toujours assis ... L'attention toute particulière qui lui était portée commençait à faire un peu trop. Lord Anachnu s'égosillait à essayer de se faire entendre quant à la reconstruction de la taverne.

Dame Excaaïl , à force de changer de "chaîne" pur aider à l'extinction du feu avait beaucoup entendu au sujet de Sayole. Certaines choses ne lui donnaient d'ailleurs plus l'envie d'en savoir davantage. Mais elle jugerait par elle-même plus tard. L'heure n'était pas aux questionnements futiles. L'ancien tavernier avait demandé des architectes, de la main d'oeuvre, des ressources et ... des cuisinières.
Un léger sourire put se remarquer sur le visage d'Excaaïl. Des cuisinières...

Prête à aider, sans aucun problème mais pas prête à faire la cuisine! Elle ferait donc partie de la main d'oeuvre ! Elle ferait ce qu'elle pourrait et si cela ne plaisait pas à la gente masculine, ils se passeraient de ses services.

L'idée la réjouissait! Ensemble une fois encore ils allaient avoir le même but , reconstruire une taverne où tous pourraient à nouveau venir se déshaltérer, papoter...

D'ailleurs , une idée lui passa par la tête. Et si je proposais aux taverniers de m'occuper de la décoration de la taverne une fois celle-ci terminée ?!

Elle traversa toute cette foule qui était encore agglutinée là, elle se dirigea vers Anachnu, eut du mal à l'atteindre ( c'est fou comme les hommes prennent de la place dans ce monde! ) et arriva enfin à ses côtés :

- Seigneur, une idée vint de me traverser l'esprit après avoir entendu votre discours , vous cherchez toutes sortes de profils pour reconstruire la taverne , je me propose pour vous aider dans la mesure de ce que je serai capable de faire, même si à ce niveau je ne vaux pas un homme, et ensuite une fois qu'elle sera reconstruite , je me propose de vous en faire la décoration si cela vous intéresse.

Elle se rendit compte qu'elle venait de débiter tout ce flot de paroles en très peu de temps. Le silence qui s'en suivit était-il une preuve d'incompréhension ? de refus ?

Le Feu commençait à faiblir lorsque Sayole fit son apparition. L'ancien tavernier portait bien son surnom 'd'ardent'. Au lieu d'aider à l'extinction du brasier, il se tenait au milieu, prenant même plaisir à raviver les flammes par ses pouvoirs qu'il tenaient d'on ne sait où.

La chaîne humaine, à defaut de pouvoir éteindre le foyer principal, faute à Sayole, empêchait toutefois la propagation des flammes aux habitations alentours. Et l'incendie finissa par s'éteindre de lui même faute de conbustible. Il ne restait plus rien à bruler; de la taverne, ne subsistait plus qu'un tas de cendres, haut d'à peine un mètre.

Hiruka s'interrogeait sur Lord Anachnu. Il disparaissait par moments pendant plusieurs minutes on ne sait où, et voilà que maintenant, il prenait l'initiative d'organiser la reconstruction. Tantôt il semblait s'en foutre complétement de la taverne, tantôt il semblait vraiment s'y interesser.

Hiruka s'approcha de lui.

Bien ! On en a enfin fini de cet incendie. Mais j'y pense, vous avez pensé à sortir Ernest le chat de la taverne ?
En tout cas, je vois que tu as pris les choses en main, j'ai malheureusement une chose encore plus importante qui m'appel, je ne peux rester et participer à cette reconstruction. Mais quand je vois les personnes volontaires, ça devrait bien se passer. Vous leur direz qu'une fois reconstruite, les participants auront droit à dix boissons et deux repas dans la nouvelle taverne. Bon courage.

Avant de s'en aller, le chef tavernier rejoigna le chef de la garde, et lui murmura:

Je compte sur vous pour mener l'enquête. Quelque chose ne me va pas dans la version de mes taverniers. Je ne sais pas quoi, mais ça ne me plait pas. Bon courage.

Il quitta les lieux, l'air se refroidissant petit à petit à mesure qu'il s'éloignait de feu "le Tourbillon des flots".

C'est une excellente idée Dame Excaaïl !

Le tavernier incendiaire était tout à fais ravis, et le plus honnêtement du monde, que des personnes s'intéressent à la reconstruction de la Taverne. C'est donc tout naturellement qu'il accepta la proposition de la Dame.

Je suis bien content que vous vous proposiez de la sorte. Si seulement tout le monde pouvait en faire autant... Nous n'avons toujours pas d'architecte... Personne ne s'est encore proposée pour aider à la reconstruction... Idem pour ceux qui pourraient nous fournir des ressources... Si ça continu comme ça il va falloir que le Mou prenne les ressources de force sinon il n'y aura plus jamais de Taverne... ce qui serait terrible.

C'est Hiruka qui lui adressa la parole ensuite. Il parlait d'un certain chat.

Ernest le chat... le chat...

Anachnu fit une courte pause. Erandil et lui n'avaient pas songé au chat. Ils avaient allumé le feu puis étaient sortis sans penser à autre chose, et surement pas à ce maudit chat... Anachnu l'avait enfermé un peu plus tôt dans la journée à l'intérieur du placard à balais, et ne l'en avais plus fais sortir...

Humm, je crois l'avoir vu sortir un petit peu avant que le feu ne se propage... Il paraitrait que les animaux ont un sixième sens en ce qui concerne les catastrophes... Je me rappel une histoire, il y a quelques années, dans mon royaume. Tous les animaux d'un fermier s'étaient mis à gémir, et quelques minutes plus tard, sa grange partait en fumé. Peut-être aurions-nous du faire attention aux signes que lançait Ernest... Enfin bref, je pense qu'il est sortit bien plus tôt que nous de la Taverne.

Sans attendre son reste, le chef des taverniers s'était éloigné. Il touchait à présent un mot au chef de la garde. Anachnu les regardait du coins de l'œil. Il avait l'impression qu'Hiruka n'avait pas totalement confiance en Erandil et lui, qu'il n'avait pas confiance en leur version de l'histoire... Etrangement, Anachnu était de plus en plus calme. La pression était de plus en plus forte, il la ressentait, mais il était paradoxalement apaisé... Lui-même ne se l'expliquait pas...
Hiruka s'en alla, et Anachnu finit par le perdre de vu. Le tavernier continua alors haranguer la foule pour mettre la mettre au travail.

» A quand un troc.....
» Quand le sang coule...
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