Des jours, des mois, des années peut-être même que Deimos n'avait pas foulé le sol de la cité de ses pieds.
Revenu de voyage depuis peu il observait les changements qui s'étaient effectués dans la ville qu'il avait autrefois tant arpentés.
Les rues étaient restés les même cependant, la misère du quartier pauvre n'avait pas changé et une légère brise ébouriffait toujours ses cheveux dans le calme de l'après-midi.
La ville semblait immuable mais Deimos savait qu'il n'en était rien. Sous leurs airs pressés, comme toujours, il savait que les habitants de la ville ne perdaient rien de chaque minime changement dans la politique de la cité.
Le Doux, ou le mou, Deimos ne savait plus quoi penser de lui, dirigeait toujours le pays en apparence mais la puissance des guildes et des seigneurs étaient les vrais acteurs de la vie sur ce monde.
Il observait le déplacement de la foule au gré des appels des vendeurs dans le quartier marchand, entendait le bruit des armes de la garde près des casernes, sentait l'odeur de chair en putréfaction près des abattoirs, pouvait toucher les murs en pierre des murs de la ville et esperait bientôt pouvoir à nouveau goûter aux bières des nombreuses tavernes de la ville.
Deimos se demandait ce qui lui avait donné l'idée de revenir. Il avait fui son royaume dégoûté par les agissements du Doux pour voyager, mercenaire ou marin, conteur ou jongleur et avait appris de nombreuses choses auprès de bien des gens.
Pourtant cette attitude lui avait paru lâche, la disparition de nombre de ses amis l'ayant ébranlé, mais il avait décidé de revenir, bien décidé à reprendre le contrôle de son royaume et d'avoir son rôle à jouer dans la politique de ce monde.
Il s'arrêta au détour d'une ruelle et s'observa dans l'eau d'une fontaine.
Grand, brun, le visage tanné où se trouvaient encore quelques cicatrices, il n'avait jamais été un bel homme. Pourtant il avait un certain charme. Brut, taillé dans la pierre, il n'était pas de ceux que l'on pouvait manipuler facilement.
Il était habillé simplement. Une simple armure de cuir lui protégeait le torse et ses jambes était recouvertes d'un simple pagne serti de lamelle d'acier. Très pratique pour les combats dans le désert, il ne l'avait pas quitté ses derniers temps. A part pour prendre un bain dans les auberges où il s'était arrêté. A sa ceinture pendait une épée courte ainsi qu'une dague.
Il détourna le regard de la fontaine puis se dirigea vers le marché afin de s'acheter à manger.
Il soupira. Il était de retour.