Le caporal Archangel venait de sortir du poste de garde. Il leva la tête vers le ciel et murmura dans sa tête
"Mère, père j'espère que vous êtes fier de moi"
Après cette prière silencieuse, il se hâta d'atteindre le grand quartier. Il n'y avait jamais mis les pieds et fut frappé de découvrir un endroit magnifique bordé de maisons et de jardins somptueux. On aurait pu croire à un petit paradis sur terre, du moins de son point de vue. Pressé de se mettre au travail, il ajusta sa tenue, vérifia que son épée était correctement mise sur son flanc. Il la caressa du bout des doigts. Il se mis enfin en marche et commença sa ronde. Les personnes qu'il croisait ne lui prêtait guère attention ou très peu. Une fillette d'à peu près 4 ou 5 ans passa devant lui pour lui faire une grimaça. Il rigola intérieurement sachant que lui plus jeune il avait été parfois dur avec ses maîtres. La journée avançait calmement et rien ne s'était produit. Il s'y attendait, dans un endroit comme celui-ci régnait une sorte de quiétude surnaturelle. Certaines personnes se hâtait de rentrer chez elle. Le caporal allait bientôt quitter les lieux pour aller faire son rapport au général Klaedr quand un individu attira son attention. Il était habillé en haillons et marchait pied nu. Ce personnage qui détonnait dans le décors réveilla les sens du jeune seigneur.
Il le regarda attentivement déambuler dans les rues comme si il était poursuivi. Tout les deux mètres, il se retournait pour voir si il n'était pas suivi. Le caporal trouva cela curieux et le suivi sans se faire repérer. Au détour d'un croisement, le va-nu-pied s'approcha d'un homme richement vêtu. Il fit semblant de trébucher et tomba de toute sa masse sur l'homme qui, déséquilibré par ce poids mort, tomba également. Il se releva et présenta ses excuses.
Pardonnez moi seigneur, j'ai trébuché et je suis tombé
Vaurien tu as sali ma tunique va t'en de ma vue tu n'as rien à faire ici, mais si tu persistes à ne pas t'en aller crois moi que tu regretteras amèrement ton geste
Le va-nu-pied s'inclina de manière ironique puis tourna les talons et parti en courant.
Toute cette scène n'avait pas échappé au regard du caporal. La chute faussement accidentelle n'était qu'un prétexte pour voler la bourse de ce "pauvre" homme, car évidemment il n'avait rien de pauvre. Ayant vu le larcin, il se mit aussitôt à courir et le rattrapa. Il sauta dessus et le plaqua au sol. Le mécréant se débattait.
"Lâchez moi que faites vous ?"
"Je vous arrête car vous venez de voler la bourse de cet homme ici présent." Le noble s'était rapproché
"Comment scélérat ? Non content de salir des vêtements que tu ne saurais pas te payer avec mille vies tu oses en plus me voler ma bourse ? Tu mérites un châtiment cruel pour ta conduite."
Calmez vous monsieur, demanda Archangel, je m'en occupe, je suis caporal de la garde.
Le noble eu un sourire mauvais et ricana dans sa barbe.
"Ha ha. Voilà ton bourreau qui vient te chercher."
Il tourna les talons après avoir remis sa bourse et non sans avoir jeter un regard méprisant au voleur et également au garde.
Le caporal Archangel releva l'homme collé à terre et le poussa devant lui. Il allait le ramener au général. Finalement il s'était passé quelque chose lors de sa première journée de ronde. Tout en poussant son prisonnier devant lui, il retournait tranquillement au poste de garde avec la satisfaction d'avoir accompli son devoir.
Mer 6 Mai - 14:07