Dans la Taverne Luronne... [Privé : Luron]

Crimson se réveilla dans ce qui semblait être... MON DIEU ! Mais c'est du vomi ! Il bondit de dégoût et perdit l'équilibre de son tabouret, qui lui-même n'était pas très stable, les pieds pataugeant dans une autre matière, aussi nouvelle qu'étrange et visqueuse. Il se rétama donc, et manqua de retomber dans les bras de Morphée tellement le choc l'avait sonné.

Pas assez sonné cependant pour ne pas remarquer ses deux comparses se fendre la poire devant ce spectacle affligeant de ridicule. Mirias était trop hilare pour que quelconque mot ne sorte, mais Odrouk réussit à échapper un :

"Alors ?
- Je suis venu, j'ai bu, j'ai rebu...
- Ou plutôt tu es venu, tu as bu, tu as vomi !
- C'est moi cette horreur tellement épaisse qu'elle coule même pas du comptoir !?"

Le silence qui s'ensuivit était bien assez explicite ; Crimson commençait à peine à récupérer les quelques-uns de ses sens qui n'avaient pas démissionné pour prendre un congé sans solde, ce qui laissait naître un goût ignoble dans sa bouche : plus de doute, c'était lui...

Sa dignité en avait pris un coup. Il devait pourtant se résoudre à affronter le regard des autres saoulards qu'il allait, en plus, revoir dès ce soir... Pour cela, il devait se remettre sur pieds. On combat le feu par le feu parait-il... Eh bien c'est à coup d'eau-de-feu qu'il reprendrait ses esprits, ainsi que son foie qu'il avait du égarer quelque part dans un des tonneaux qui contenaient l'objet du scandale avant que ceux-ci ne puissent se décharger dans son système sanguin.

Il allait donc de mauvaise idée en mauvaise idée : le "coup de trop", comme l'appellent les habitués de la chose, se révéla être aussi le "coup de grâce", et plongea Crimson dans les profondeurs abyssales de l'inconscience. C'est-à-dire qu'il s'écroula à nouveau, et roula sous la table qui soutenait les coudes de la paire d'ahuris qui le regardait en se gaussant. Quand Crimson s'immobilisa enfin contre le pied unique central de la table, s'enroulant autour en position fœtale, la paire de compères se regarda, hésitant entre la flemme intrinsèque du bourracho et la culpabilité de laisser un collègue dans cet état. Attendant chacun que l'autre fasse un signe de courage pour bouger ne serait-ce qu'un doigt, ils risquaient de se mirer longtemps...

Émergeant de derrière le comptoir, Androméde regarda ses compagnons tout en ronchonnant.

Elle venait de se réveiller une nouvelle fois dans la cave, et songeait qu'elle devrait peut être y aménager une paillasse en vue de ses prochains séjours...

Ses compagnons pouvaient admirer son allure somme toute chiffonnée, et sa crinière rebelle... Aujourd'hui elle devrait prendre un bain et se changer sous peine de faire fuir même un putois...


- Y a pas moyen de cuver tranquille dans cette taverne !

- Servez-moi un truc qui remet le cerveaux à l'endroit, si ça existe, que je puisse rentrer à mes appartements tenter de me rendre présentable pour le commun des mortels...

Elle s'avança vers leur table et s'affala sur la chaise, attendant patiemment que l'un d'entre eux réagisse à sa demande.

Elle sourit en songeant à un bon bain décrassant, suivit sans doute d'une bonne sieste... Ensuite il lui faudrait gérer un peu son royaume, paperasserie quand tu nous tiens. A cette pensée elle soupira intérieurement, le sourire mourant sur ses lèvres.

Présentable ? Ça t'arrive à toi !?

La scène n'avait pas échappé à Crimson puisqu'il avait finalement été réveillé par la chute d'une quinzaine de balais sur son flanc gauche, tout endolori depuis. Il s'était péniblement levé en grimaçant, et s'était redirigé vers la salle commune, qui avait bien changé depuis son départ : une nouvelle personne était arrivée, et c'en était plus que son cerveau - pas connu pour sa rapidité au demeurant, le cerveau du demeuré - ne pouvait en supporter ; une telle information se devait d'être traitée par plusieurs de ses synapses en même temps, ce qui aurait demandé une quantité astronomique d'énergie étant donné le contexte alcoolique. Ledit cerveau esquiva donc la difficulté et prit les devants par de l'humour foireux. Idée providentielle d'ailleurs puisque le gros marron qu'il mangea alors en plein tarin lui remit très vite les idées en place.

Note pour moi-même : ne plus chercher Andromède. Précisions notables : force herculéenne ; un brin de susceptibilité...

Bien entendu, le Croulant et le Timbré étaient restés dans les mêmes dispositions que quand il les avait quittés, ils se mirent donc à se taper le fondement sur leurs sièges respectifs à grands coups de "HA HA HA" et de "HO HO HO". Mais Crimson allait devoir s'y habituer, il le savait maintenant : il était un peu trop gauche pour mériter autre sentence qu'un rire franc et massif. Il choisit de ne pas rester en reste, et de se bidonner plus qu'à son tour, attendant impatiemment de pouvoir le faire autour d'un bon verre...

La réaction de Crimson la surpris, elle avait en effet frappé plus fort que prévu, l'alcool imbibait encore ses veines. Sa réaction un peu vive la la fit s'esclaffer comme les autres... Mais elle proposa la paix à Crimson en lui désignant un siège près d'elle... 0u pour être plus précis, le catapulta sur le siège...

Elle réclama donc en frappant la pauvre table du plat de la main, ce qui la fit branler violemment...

- A boire !! Vous m'avez réveillé, je réclame donc une tournée gratuite !

Tout le monde était mort de rire....

Et voilà nos quatre zéros qui se fixèrent. Dans le blanc des yeux et dans l'expectative d'un gnome armé de verres et d'une bouteille au moins. Ce dernier se faisait de plus en plus désirer...

Sinon, de toutes façons je crois que j'ai fait assez de conneries en un soir pour me retrouver avec le rôle du tavernier... C'est pas que j'en veux, Juiffon me tuerait, mais il nous faut bien une excuse pour avoir le droit de nous servir nous-mêmes...

Qui ne dit mot consent, ou a trop bu la veille pour comprendre la question : voilà donc le Crimson parti à l'aventure ; il ne savait pas qu'il allait au devant de graves ennuis, qu'il se préparait à affronter des péripéties incroyables, qu'il était voué à une mort certaine...

Le premier danger survint quand il se leva. Bien sur ses appuis, il était pourtant aux aguets : un guerrier expérimenté comme lui ne craignait rien ni personne, et ne se surprenait plus de rien. Sans cesse sur ses gardes, il entreprit de mettre un pied devant l'autre. Grave erreur, il tomba dans le piège pour débutant...

Une latte du parquet, cette traîtresse, s'était déchaussée de son emplacement sous les différents chocs que le sol avait subi, faisant trembler tout l'édifice à chaque fois (en effet, Andromède avait dansé de façon acrobatique la veille, et avait envoyé valdinguer la plupart de ses partenaires dans le décor en les faisant valser). Cette fourbe de latte avait tout prémédité : de sa position à son inclinaison, tout était calculé pour que le morceau de bois qui menaçait de s'en décoller n'en soit désolidarisé.
Crimson hurla de douleur, il avait une écharde dans le pied. Elle avait traversé sa sandale droite, sa préférée en plus ! Le voilà au sol, son visage se déformant sous la peine qu'il endurait dans un vacarme de plaintes déchirantes. Il pensa que sa fin était proche, il avait fait un mètre.

Il se mit alors à ramper autant que faire se pouvait ; et Crimson n'a jamais pu beaucoup. Au terme du deuxième mètre, il osa enlever l'objet de ses souffrances : cette écharde mesurait au moins 40 centimètres ! Mais il utilisa quand même sa loupe pour la retrouver. Ceci fait, il essaya de se relever malgré les sensations atroces d'engourdissement de sa jambe. Comme il est tout de même malin et téméraire, preuve en est, il ne se démonta pas et prit son courage à deux mains. Scrutant le sol attentivement afin de n'être pas pris une seconde fois par le même piège, il avançait en slalomant entre les lattes décollées. Prudent mais inconscient, ce fut sa seconde erreur...

Trop concentré sur les aspérités du parquet ciré - ciré d'il y a quelques temps tout de même - il ne prit pas conscience de la proximité du lustre qui pendait pourtant au plafond depuis... des lustres. Et ça ne manqua pas : droit dedans, l'âne ! Il manqua de s'assommer, mais ce n'était rien en comparaison du péril réel ; allongé sur le sol, face vers les branches du grand chandelier qu'il venait de percuter, au bout desquelles les bougies se mirent à vaciller, et à échapper leur cire. Les lois de l'attraction terrestre faisant le reste, voilà l'elfe de service brûlé au 92ème degré, selon ses propres dires récoltés plus tard. Dans un mouvement de défense inconscient, il effectua un roulé-boulé aussi artistique qu'efficace, et aplatit sa face sur le comptoir.

Il n'avait plus qu'à se lever pour empoigner une bouteille, mais la douleur était trop forte. Sa dernière heure était sans doute arrivée... Cependant, dans un dernier sursaut, il parvint à s'agripper au bar, et à se hisser au niveau de celui-ci. Ses jambes étaient molles, mais il devait résister, son but était atteint ! Il saisit son trésor, une bouteille neuve qui trônait là depuis la veille attendant qu'on l'ouvre, et tenta de revenir à son point de départ.

Ce fut laborieux, mais il arriva à destination, rejoignant ses acolytes. Il ne leur restait plus qu'à savourer le nectar chèrement acquis, donnant droit à Andromède de profiter de sa tournée gratuite. Un détail le chiffonnait pourtant, qu'Odrouk le perspicace traduisit avec aisance :

Crimson, tu as oublié le tire-bouchon...

Les Péripéties de Crimson avait crispé Androméde. Son mal de tête avait enflé au point qu'elle ait du mal a s'entendre penser et l'autre faisait un barouf du diable en croyant sa dernière heure venue. Elle avait eu toutes les peines du monde à ne pas se lever pour mettre fin à ses jérémiades et à abréger ses souffrances sommes toutes exagérées, résistant aux ondes de douleurs démesurées qu'il émettait sans savoir.

Résultat elle se massait d'une main les tempes, l'autre étant crispé sur sa robe...

Quand elle entendit :

- Crimson, tu as oublié le tire-bouchon...

C'en fut trop ! Son désir d'alcool prit le dessus, elle vola la bouteille des mains du pauvre hère, qui tellement surpris resta la main figé en l'air.
Et elle fracassa le goulot sur le bord de la table, ce qui expliquait les nombreux défauts de celle-ci ainsi que les débris et autres liquides divers et variés que l'on pouvait trouver au sol. Elle se servit une généreuse rasade du précieux liquide tout en psalmodiant :

- Depuis quand un Luron s'arrête pour si peu de chose !

Et là se produisit l'impensable, ses lèvres qui aspirait au toucher du nectar rencontrèrent un liquide proscrit de son régime depuis un moment, de l'eau ! Les mots grondèrent hors de sa gorge, tel un orage menaçant.

Tournant lentement la tête vers la source de son désagrément, elle fusilla du regard un Crimson flageolant...

Sautant la barrière de ses restrictions habituelles, elle passa avec facilité les défenses misent à mal par l'alcool du cerveau de sa cible... Et là elle s'arrêta net sur un souvenir.

Elle vit un Crimson plus jeune se tenir face à une femme, d'après la scène, sans doute sa mère. Mais ce qui retint son attention, c'était la tenue plus que cocasse du jeune Crimson, il avait d'une façon ou d'une autre dégoté tout l'apparat de la gente féminine... Et il avait l'air si ridicule que les cris d'orfraie de sa mère passait au second plan.

Androméde éclata d'un rire retentissant malgré son mal de tête persistant, et flanqua une bourrade dans le dos d'un Crimson totalement éberlué. Elle continua de rire, même quand celui-ci s'affala brutalement sur la table sous son coup... Elle tenta d'expliquer son hilarité aux autres par plusieurs phrases entrecoupées de rires irrépressibles...

*Bon, alors là, vaut mieux faire le mort, elle aura beau raconter même le jour où j'ai essayé de motiver mes troupes à partir au combat sans pantalon, je ne bouge plus !*

La peur de sa vie, cette vision d'Andromède ! Faut dire qu'elle avait l'expression d'une personne prête à en tuer une autre pour le plaisir, genre d'expression qu'on ne croit pouvoir voir que dans les yeux d'un homme, voire d'un bandit. Elle était en train d'expliquer aux deux autres ce qu'elle avait vu dans ses souvenirs, une scène qui était remontée à la surface à cause de l'impression de déjà vu qu'Andro lui inspirait soit dit en passant. Sa mère en effet, forte et plutôt réactive elle aussi, était restée dans sa mémoire comme l'auteur de remontrances incroyablement féroces, en face de laquelle il était resté un enfant de cinq ans pétrifié par la peur. C'est justement cela qu'il ressentait à nouveau... Il risquait de faire pipi au lit ce soir, il valait mieux ressortir les couches et placer une alaise sur le matelas !

Du coup, il ne bougeait pas. C'est ce qu'il pensait du moins. La joue scotchée à la table, il avait les doigts crispés, les ongles plantés dans le bois dudit meuble : ceux-ci étaient pris d'un sursaut à chaque mouvement brusque de sa voisine la dame de fer, c'est-à-dire à chaque phrase, connaissant de mieux en mieux le personnage... Et ce, ramenant ses bras petit à petit contre son corps, laissant des traces de griffures sur la table. Cela mit la puce à l'oreille de Mirias, qui l'incita à se relever et à assumer son goût pour les robes et autres paires de chaussures à talons hauts...

Ahem euh, pardon, je pensais à autre chose... Euh je comptais les secondes qu'il y a dans une année, au cas où on me poserait la question. Mais OH ! Andromède regarde, un chien masqué qui vend du poisson à un cerf en veste rouge !

Cette diversion ne durerait pas longtemps, elle ne pouvait pas se laisser prendre : les cerfs ne mangent pas de poisson ! S'il voulait s'échapper, ce devait donc être discrètement mais aussi très rapidement. Pas le temps de prendre la porte, la seule solution était de se cacher : son placard à balais ferait l'affaire. Il décida de rester dans le noir, accroupi, attendant que l'orage ne passe...

Après maintes crises de rires et explications embrouillées, Androméde vida sa bouteille pour étancher sa soif. Et c'est approximativement quand elle se rendit compte qu'elle était vide qu'elle réalisa la "disparition" de Crimson.

- Zut alors, Crimson est déjà parti ? Moi qui comptait tester ses compétences de danseur...

Elle s'interrompit en entendant tomber un balais.

- Ah ! Comme c'est gentil Crimson de chercher un balais pour ramasser les débris que j'ai dispersé, mais ce n'est pas la peine voyons...

Elle se dirigea promptement vers le placard où se terrait le pauvre Crimson. Ignorant qu'elle lui coupait toute possibilité de retraite et la panique qui envahissait son esprit.

Elle se retrouva face à lui. Il était empêtré dans se qui trainait dans le placard, un seau et deux balais étaient renversés et il la regardait approcher avec des yeux fous. Il brandit un balais comme si il sortait victorieux de quelque bataille.

- Lache donc ce balais, tu pourras toujours faire ça plus tard... Viens plutôt me montrer ce que tu vaux en danse !

Il se crispa sur le manche du balais comme si il comptait sérieusement s'opposer à son désir. D'une main elle lui retira le balais comme on prend le hochet d'un nourrisson et le déposa tranquillement dans le placard, de l'autre elle extirpa Crimson du placard.

La jeune femme l'entraina alors au centre de la taverne pour une danse endiablée. Elle le lacha quelques secondes le temps de battre la mesure pour que les autres la reprenne, et sans attende le rattrapa alors qu'il commençait à danser seul, à moins qu'il ne tenta de s'enfuir... Mais ce devait être son imagination... Un pas à droite et deux à gauches, les voilà virevoltant, ou du moins titubant à deux dans le même sens, dans toute la taverne...

Mirias et Odrouk qui avait suivit toute la scène avec un sourire compatissant pour Crimson et un rire beaucoup plus franc devant les frasques d'Androméde, durent se mettre à l'abri des tournoiement de la danse, en effet les chaises volaient, les tables se renversaient, le bois craquait et fendait...

Si personne n'intervenait rapidement la taverne risquait gros ! Hors il n'y avait pas trente six moyens d'arrêter Androméde dans ce genre d'exercice.

Quelle solidarité ! Bon, à sa place, Crimson aurait fait pareil : les bâtiments passent avant tout le reste, et le bien de l'ordre est exclusif à tout intérêt personnel de ses membres.
Mais tout de même, là, Crimson risquait gros. Si Andromède ne tombait pas dans le piège, elle risquait de s'énerver, c'est vrai, mais pas autant que si elle y croyait et ne trouvait rien dehors !

En effet, elle sortit...
Allez Crimson, viens on va gouter à cet alcool, et on verra qui de lui ou de moi couchera l'autre !
- Nan mais je suis pas obligé de venir...
Tout ce qu'il voulait, lui, c'était se débarrasser de l'étreinte étouffante de la jeune femme...
- Mais non, sois pas bête, c'est quelque chose de nouveau, ça te titille pas, l'appel de l'inconnu ?
- Je parle pas aux inconnus...
- Mais si ! Allez on y va !
Elle passa la porte affichant un large sourire, traînant derrière elle le corps de Crimson tout tuméfié. Quand ils eurent disparu, le Vieux se précipita pour fermer la porte derrière eux, livrant Crimson en pâture à son ravisseur. Ce dernier se surprit à prier...

Enchantée par cette annonce inédite, Androméde ralentit le pas pour entrainer Crimson dehors dans la cour boire le merveilleux breuvage qu'on lui proposait.

- Allez Crimson, viens on va gouter à cet alcool, et on verra qui de lui ou de moi couchera l'autre !
- Nan mais je suis pas obligé de venir...
Qu'est-ce qu'il racontait là... Il devait blaguer !
- Mais non, sois pas bête, c'est quelque chose de nouveau, ça te titille pas, l'appel de l'inconnu ?
- Je parle pas aux inconnus...
- Mais si ! Allez on y va !

Tout juste sortie, le sourire largement épanoui sur ses lèvres, elle entendit la porte se fermer. N'y prêtant pas grande attention elle chercha rapidement des yeux la fameuse source de jouissance, elle se dirigea vers une minuscule fontaine murale, seul point liquide du secteur et monologua très fort toujours souriante.

- MIRIAS ? C'est ça ta source d'alccol ?

Son sourire s'effaça lentement lorsqu'elle fut tout près.
Elle approcha son visage du liquide clair avec la méfiance du félin qui sent le coup fourré, menottant toujours Crimson au poignet droit et le contraignant à suivre bon gré mal gré.
Elle fronça les sourcils en reniflant le liquide duquel n'émanait aucune volute d'alcool...

Le regard noir, elle beugla :

- MIRIAS ? Qu'est-ce que ça veut dire ??
Seul le silence lui répondit, même Crimson tentait de retenir son souffle afin de ne pas s'attirer les foudres de la jeune femme...

Elle fit volte face, trainant littéralement un Elfe palot derrière elle.

La porte ne s'ouvrit pas quand elle la poussa, ce qui la fit jurer entre ses dents. Elle tambourina alors à la porte qui résista momentanément à ses coups, tandis que d'une voix doucereuse elle susurrait :

- Mirias... Odrouk... Qu'est-ce que ça veut dire ? Il est où cet alcool et pourquoi la porte est-elle fermé ? Vous ne m'auriez pas menti par hasard ?
Si vous n'ouvrez pas, je ne répond plus de rien !

Seule la porte en chêne massif de la taverne protégeait les deux Lurons du courroux naissant d'Androméde et celle-ci ne tiendrait pas éternellement.

... Le seigneur Titouu entra seul dans la Taverne, s'installa à une table assez isolée, après avoir observé la clientèle de l'établissement, il s'adressa au patron,

"-Tavernier, apportez moi une liqueur de menthe s'il vous plaît!
-Tout d'suite monsieur! "

Le Tavernier déposa la boisson devant Titouu qui le remercia.

"-Dîtes moi cher ami, faîtes vous a manger ici? j'ai parcourus une longue distance depuis ce matin, et je meurs de faim!
- Mais bien sur l'ami, je vous apporte dans quelques minutes notre plat du jour!
-Je vous remercie!"