Hasards et Renouveau

Loin du combat qui s'annonçait, une flotte de cinq navires étranges avançait à allure modérée. A leur bords, plusieurs troupes de gnomes s'activaient à alimenter la chaudière interne permettant d'actionner les lourdes roue à aubes positionnée sur les flanc du vaisseaux. Ni voile, ni rame - peu adaptée à la faible carrure des gnomes - n'alourdissaient plus que de nécessaire leurs premiers essais de constructions marines. L'air amusé, je les observai. Gamins ridiculement petits s'amusant et exprimant à grand cris leur plaisir d'avoir une nouvelle invention à partager... Il y avait si peu de temps qu'ils avaient découvert, et haïs, les bateau traditionnels.
Quittant le spectacle qui s'offrait à mes yeux, je me plongeai dans la contemplation de l'horizon. Mon premier voyage en bateau... Et je le devais au sultan Ostros et à son étrange messager venus me quérir une journée plus tôt... Cela faisais des mois que je n'étais plus rentré en mon royaume, plongé que j'étais dans les dédales des bibliothèque de la cité Luronne.

Mes gnomes m'avaient annoncé la fin de leurs tests sur la flottille que je leurs avais commandée afin de désormais parer aux imprévus marins que les machines spectrales peinaient à repousser. Je n'avais pas mis de temps à peser l'intérêt d'une flotte de bateau sortie de l'imagination de mes ingénieurs gnomiques et celle des manuscrits, certes passionnants, mais ne faisant que relater un passé révolu. Simplement le temps d'enfourcher ma monture et de préparer mon gnomes que j'étais en route vers mon domaine.

Et la surprise qui m'attendait la bas, en plus de la découverte de mes vaisseaux, était la venue d'un messager aux couleur du Sultan nouvellement entré dans le groupement semi indépendant des explorateurs. L'homme m'attendait dans le hall de mon château, domaine de mes servants humains. Il était habillé étrangement pour moi, homme du nord. De son turbans couleur de sable baigné de soleil à sa tenue ample et argentée, tout chez lui sentait le désert et les terres chaudes, sans compter que je reconnaissais bien les couleur du nouvel explorateur. Aussi, ma première remarque le surprit quelques peu :

... Désirez vous peut être de quoi vous réchauffer ?

Son air interdit traduisit assez bien ses pensées et l'étrangeté de mes propos dans ce cadre messager seigneur. Et un messager avait sans doute mieux à faire que de se réchauffer... Enfin... J'abandonnais mes pensées ridicules pour me reconcentrer sur mon invité :

Hum... Si Le sultan Ostros vous à envoyer, je suppose qu'il a un message en rapport avec son nouveau poste parmi nous.

Je le fixai du regard, il détourna le sien et sortit un rouleau de parchemin qu'il se mit à déclamer :

Le sultan Ostros, mon maître, m'envoie vous trouver pour vous faire part d'une récente découverte.
Il y à peu,le sultan fit la découverte d'un parchemin recouvert de poussière... Tant de poussière qu'il en éternua et fit voler la couche épaisse de poussière. La poussière vint ensuite se fixer dans sa barbe. Néanmoins, cet incident terminé, le sultan découvrit sur cette carte maritime des routes menant à l'île récemment redécouverte, l'existence d'un ilôt n'apparaissant sur aucune autre carte ni aucun texte.

Si cela s'avérait vrais, mon Maître, le sultan Ostros, pense que vous, explorateurs, pourriez en faire votre nouvelle cache.

Après ces derniers mots, tout s'était enchainé très vite... Les gnomes ayant perçut ma conversation et saisis l'implication de celle ci, il m'avait été impossible de postposer de plus d'une journée le départ de leurs nouvelles créations.

Et carte en mains, je voguais désormais sur une machine flottante qui ne m'aurait inspiré que peu confiance si je n'avais connus mes gnomes...

La réaction de son adversaire fut des plus surprenante, mais elle entraina une modification immédiate du plan des Feleds. L'Épervier abandonna sa manœuvre d'approche car il avait désormais trois navires à affronter en cas d'abordage et le plus petit d'entre eux contenait déjà autant d'homme que les deux frégates de Feledor réunis.

Ils se maintinrent à bâbord de la forteresse navale et le Sultan Ostros prit deux rotations de sablier de son temps, pendant que l'assemblage de SaYoLe commençait à prendre du mouvement, pour mettre un nouveau plan en marche. Une fois son idée établie, il transmis ses instructions.

« Utilisons les armes de notre adversaires, faites moi flamber tout ce qui produit de la fumée, on va faire se lever la brume. »

Les marins et soldats des trois navires s'exécutèrent au fur et à mesure que les ordres circulaient parmi eux. C'est ainsi qu'en moins d'une rotation de la Forteresse, des paquets de foins, des tonneaux remplis de diverses produits furent jeter à l'eau et enflammer par les archers et les arbalétriers. La fumée commençait déjà à s'élever et profitant de ce moment, Ostros indiqua à ses capitaines la suite de la manoeuvre.

« La Rose des Vents et le Sharav s'occuperont des frégates pendant que l'Épervier voguera à travers la fumée et se portera à la rencontre de cette forteresse, mes Protecteurs et moi nous seront à son bord pour porter l'assaut. Il faut de plus que les meilleures de nos archers soient eux aussi affecté à nos cotés, nous en aurons besoin pour mon plan. Pour la suite, je vous laisse voir en fonction des événements, la situation devrait avoir évoluer grandement lorsque vous en aurez fini avec les frégates. »

Chacun se mit en route pour transmettre les instructions, il ne restait plus beaucoup de temps, la fumée ralentirait les frégates ennemies mais pas pour longtemps, et déjà elles n'étaient plus très loin, encore cinq rotations de sablier et elles seraient à porter de tirs, dix aux maximum avec la gène occasionnée par la fumée. Passant d'un navire à l'autre rapidement, Ostros prit place sur l'Épervier et Reij'Ik et ses hommes établirent le cercle autour de lui. Le vent n'avait pas changé de direction, il avait perdu beaucoup en intensité, mais il continuait de souffler dans le dos des navires feleds. Le nuage de fumée se déplaçait donc petit à petit vers la forteresse navale.

« Kâar'J, je veux que nous restions au sein du nuage de fumée, je m'occupe de la maintenir autour de nous. Nous nous rapprocherons au maximum de l'ensemble adverse. Comme je ne pourrai pas communiquer pour vous guider dans le brouillard, c'est Joril qui s'en occupera, vous lui obéirez sans réfléchir car ici le temps joue un rôle important. »

Le Capitaine acquiesça rapidement permettant à Ostros de transmettre une dernière série d'instructions.

« Pour tous les hommes qui ne seront pas occupé à la manœuvre, il devront charger les quatres barques de secours du maximum de tonneaux de poudre, tout en gardant à l'esprit qu'elles doivent pouvoir rester stable sur un court trajet sur l'eau. Et pour finir, n'ayez pas peur de faire du bruit, je m'occupe d'empêcher nos ennemis de nous repérer. »

************ *

Pendant ce temps, les deux autres navires étaient sortis de la fumée et se portaient à la rencontre des deux frégates adverses.

************ *

Alors que tous s'activaient sur l'Épervier, Ostros appella Joril.

« Bien, tu ne feras pas partis du cercle cette fois, j'ai besoin que tu serves de guide à Kâar'J. Echarisna sera tes yeux, je te laisse établir le contact avec elle. »

Joril semblait déçu, mais il connaissait aussi l'importance de son rôle dans cet histoire. Il se plaça à la gauche du navigateur et siffla une première fois, le retour de sa demande arriva rapidement sous la forme d'un huissement : le contact était fait.

Le Sultan quant à lui se plaça au milieu du cercle des Protecteurs, posa un genou à terre et tint son bâton à l'horizontale sur le dos de ses mains, il se concentra alors pour invoquer les vents et les faire maintenir la fumée dans un périmètre donné, suffisamment grand pour engloutir la forteresse et la frégate dans un brouillard assez dense, mais pas trop important pour éviter de gaspiller ses forces pour la bataille qui devait s'ensuivre.

Les Protecteurs entamèrent alors un chant étrange, provenant du fond de leur gorges, chacun d'entre eux tenaient une note différente. Et là tous purent comprendre le deuxième intérêt du tourbillon des vents qui maintenait le brouillard autour d'eux, le son s'amplifia, se répercuta et fut emmener à nouveau par l'écho en d'autres points. Ainsi ils seraient impossible à leur adversaires de savoir ce qu'il ce passait.

Dans le rouge du soleil couchant, je pouvais apercevoir la fumée des boulets. Le son des canons et la rage des êtres qui se combattaient au dessus de ce qui pouvait leur servir de cimetière. Autour de moi, les gnomes s’activaient de plus en plus : Ils avaient approché les trois navire à une distance proche du bras humains. Passant de l’un à l’autre d’un bon en prévision des futures opérations. Il n’y avait plus la moindre trace de joie sur leurs visages déformés par la concentration et l’effort tandis que les trois ponts tremblaient sous l’effet de chaudière trop rapidement construite et peu adapté à la navigation.

Néanmoins, il n’était plus temps de penser à cela. Ostros m’avait appelé et ce que j’apercevais n’augurait rien de bon. Sur le nid de pie, la vigie sonna soudain l’alerte. D’un pas rapide, je me dirigeai vers le poste d’observation. Le gnôme n’eu qu’un mot a prononcer pour que j’enclenche les opération :

L’explo… L’ancien explorateur… Sayole…

Mes pensée ne firent qu’un tour. Je n’avais plus le loisir d’examiner plus avant la situation. Les coups de canon se faisaient de plus en plus proches et je savais désormais que le nouvel explorateur était en danger.

Tous le monde a son poste. Séparez les navires. Préparez les faisceaux et visez le bateau le plus proche, nous devons percer la ligne de combat et porter secours à notre allié. Vous avez l’autorisation de vous synchroniser en cas de pépin. Prévenez-moi juste avant de le faire.

Je n’avais pas besoin d’en dire plus. Et a vrais dire, je n’aurais même pas eu besoin de le dire en temps normal. Mais l’excitation qui me gagnait les rendait de plus en plus nerveux et je devais me rasséréner moi-même. Je retournai à l’avant du bateau. Il y avait désormais moins d’une mile avant le premier bateau.

Je me pris dans la main un cor de chasse emprunté pour l’occasion à mes chasseurs et soufflai dedans durant un temps qui pouvait se compter en minute. Et désormais, l’ennemi savait qu’il allait faire face à un second adversaire. Mais si mon plan marchait, il n’aurait que peu de temps pour réagir.

Et dans un ensemble millimetré, les trois armes en provenance des machines spectrales se mirent en action : Miroir, lentille, conque. Tous crachèrent de puissants rayons de lumière qui vinrent percuter la voile de l’un des bateaux adverse. Nos trois bateaux avançaient en trident. Mon navire en tête et les deux autres traçant en arc de cercle. Et déjà, la voile rougeoyait. Le feu allait prendre part à cette guerre marine.

Du moins c’est ce qui aurait du arriver si la tombé de la nuit ne nous avaient pas surpris… Et c’est dans un juron violent que, un à un, les faisceaux cessèrent d’envoyer leur feu solaire. Ne laissant qu’une voile en train d’entamer sa calcination devant moi. C’était déjà ça de pris.

Ce qui m’inquiétait plus, c’était les tremblements de la chaudière qui étaient amplifié par le roulis. Je ne savais combien de temps nous tiendrions.