[QH] Un fleuve de sang et de larmes [II-1]

Elle venait de se poser. Non loin, Gradzil récupérait de la descente au cœur de la tornade, le pauvre avait souffert de la folle idée de sa maîtresse. Aux alentours tout était relativement calme, du moins autant que sur un champ de bataille que l'ennemi à provisoirement déserté.

Incroyable, elle était toujours stupéfaite par le comportement d'Aentley. Elle avait risqué sa vie pour aller le récupérer au beau milieu d'une tornade surnaturelle et pour la remercier de ses efforts cet idiot lui avait volé un baiser pour se jeter dans le vide !! Un baiser ! Dans une telle situation vraiment n'importe quoi... Ce crétin ne pouvait pas attendre quelle se pose avant de sauter ! Elle avait dépensé beaucoup dénergie pour maintenir un bouclier suffisament fort et grand pour résiter aux assauts des lames de vents. Elle fusillait du regard le corps de l'andouille en question... Il n'avait pas intérêt à mourir de cette stupide chute. Elle brailla fort pour demander aux mages de se dépêcher sur un ton beaucoup moins poli, avec l'inquiétude elle perdait ses bonnes manières. Archangel gisant tout près de l'idiot, n'avait pas l'air en meilleurs état.
Elle craignait qu'il ne soit déjà trop tard pour les sauver tout les deux. Elle n'osait les déplacer ni même les toucher de peur d'aggraver leur état, bien qu'elle eut une furieuse envie de les gifler tout les deux, ce ne serait pas raisonnable. Pour subir ses remontrances ils devraient vivre ! Et elle veillerais à ce qu'ils vivent, quitte à chercher leurs âmes en Enfers, ce coin là elle connaissait bien.

A cette pensée elle trouva enfin ce qu'elle pouvait faire pour eux.

Arrêtant de faire les cents pas, elle s'assit brusquement au sol prés de la tête des deux hommes et posa une main sur chacun.
Elle effectua un rapide exercice de relaxation basé sur la respiration.
Concentrée elle abaissa sa protection mentale de façon à entrer en contact avec les deux êtres en même temps. Une aura verte l'enveloppa extérieurement. Elle jura silencieusement, ces deux idiots voulaient vraiment la pousser dans ses retranchements... Elle allait tenter un exercice difficile, sinon impossible. Retenir leur âme dans leur corps, vraisemblablement contre leur grès, dans une sorte de bouclier, un écran indépendant. Elle jura de nouveau silencieusement. Elle n'était même pas sûr qu'une telle chose soit possible. Et bien ça devrait l'être un point c'est tout !
Elle repoussa tout ses doutes et les condamna au silence dans une toute petite boite au fond de son esprit. Elle se concentra davantage, étendant le champ de perception de son écran, tâtonnant à la recherche d'une sensation familière...
Elle effleura quelque chose qui se rétracta comme brûlé par son contact psychique, elle persévéra. Trouver l'esprit d'Archangel serait plus aisé puisqu'il lui était familier. Encore des tâtonnements, elle sentait leurs esprits se dérober, esquiver son contact. Elle émit des ondes douces comme une mer calme qui hypnotise par son miroitement léger. Plus calme, elle lança son écran à la manière d'un filet de pêche et parvint à contenir l'esprit d'Archangel à l'intérieur. Si proche, elle devait lutter pour ne pas se faire submerger par des réminéscences de sa vie à lui. Tout en le gardant bien enfermé, relié à son corps, elle prospecta à la recherche d'Aentley. Mais c'était beaucoup plus difficile, totalement différent. Par ailleurs son esprit était curieusement... Double... Très étrange. Son esprit était plus diffu, sans doute son état était-il plus préocupant.
Elle eut une brève pensée pour les mages. Pouraient-ils guérir leur corps à temps ?
Elle poursuivit l'étude D'Aantley, sentant ses forces s'amenuiser lentement mais sûrement.

Sans comprendre, l'ennemi se replia et disparut dans les profondeurs du paysage. Moi qui croyais pouvoir assister à une véritable bataille, enfin ! Et bien, tous mes espoirs tombent à l’eau. La déception m'envahit. Comment est-ce possible ?! Dans un sursaut de colère, je me retournais soudainement vers mes suppléants.

- Vous attendez quoi ?! C’est terminé ! Rassemblez les derniers Hommes et faites les revenir à leur quartier respectif. Pour la 7ème légion, ils auront l’occasion de combattre plus tard. Dites leurs de faire marche arrière.

J’escaladais alors mon destrier et partit dans un dernier murmure.

- Les traîtres ! Et ça se dit s’appeler : « L’Horde du Chaos ». Hilarants…

Des chaleurs entouraient mon corps. Je le ressentais. Moi je me trouvais dans ce tunnel blanc avec un bout lumineux. Pourtant ces chaleurs m'appelaient. Oubliez moi ! Je ne suis plus la! Criais je en moi même.
J'étais seul dans ce passage vers l'autre monde. Ni soldats, ni seigneurs, ni même chevaliers de la lame. Seul dans ce tunnel...

Jan avait cessé de se battre. Pas faute de force ou car la vie ne voulait plus de lui. Mais car il n'y avait plus d'ennemis.
Les chevaliers de Tonandra n'étaient pas tous tomber. Il en restait encore un peu. Les pertes étaient lourdes et le cœur de Jan se déchirait. Mais la bataille fut gagner. Seul la victoire comptait aujourd'hui, peu importe le nombre de sacrifice. Tout ses chevaliers le savaient et étaient prêts à mourir.

Le sauvetage du corps d'Aanltey était la priorité. Même soigner les blessés étaient moins important pour les chevaliers du Royaume Gris.
L'épée de Tonandra était planté dans le sol. Un éclat la traversait. Elle avait souffert de cette guerre... Mais cette épée possédant une puissance incomparable avait souffert de la bataille.
Plusieurs fantassins tentèrent de la récupérer. Mais aucun ne pu la retirer du sol boueux. Elle était figé dans celui ci.

Jan s'approcha, toujours sur sa monture et pris la garde de la lame. L'épée quitta le sol comme si de rien n'était.

Seul une personne possédant un cœur ne battant que pour Tonandra peut prendre cette lame en main.

La lame ne lui faisait rien. Aucune force, ou volonté en plus. On aurait dit une simple lame...

Un rond de chevalier se forma autour d'Aanltey et Archangel. Une dame était accroupie entre les deux corps. Avec sa main sur leur front, Jan crut qu'elle voulait les réconforter. La guérison n'allait pas être aisée et les choses de survie était mince. Jan tendit la lame à Andromède.

Donnez lui sa lame... Ça le réconfortera surement dans son voyage... Un chevalier ne peut mourir sans sa lame en main. On devrait faire pareil pour l'autre seigneur.

Pour la première fois de la bataille, Jan enleva son casque. De longs cheveux blonds glissèrent sur sa nuque. Son corps était mutilé, et son regard était sombre. Mais cependant il adressa un sourire à la dame.

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La bataille avait été sanglante. Alors que l’ennemi se repliait, Narius posa son lourd marteau sur son épaule. Ses muscles lui faisaient mal… Posant un regard circulaire autour de lui, il estimait les pertes de ses troupes à 2/5… Par deux fois, sa ligne de défense avait manqué de flanché malgré les lourdes pertes infligés par les canons et les boucliers. D’une voix calme mais légèrement fatigué, il donna ses ordres :

Officiers ! Rassemblez vous hommes et dénombrer les pertes. Occupez vous des blessés et des morts…

Les quelques 50 aides de camps arrivèrent avec les caravanes pour prendre soin des blessés, aider à rassembler les corps et à creuser les tombes. Une fausse commune fut vite creusée dans une explosion retentissante. Une fois les corps rassemblé, tout la troupe s’agenouilla devant eux, Narius en tête afin de leur rendre hommage dans une dernières prière. Une fois finit, les officiers décapitèrent les corps de leur hommes avant de décharge les corps dans la fausse que les aides de camps s’employèrent à refermer.

Rassemblement !

Alors que ses officiers lui donnaient les comptes des derniers résultats des pertes Narius observaient les Aguératonniens. Ils avaient subis de lourdes pertes, résultats de leur piètre stratégie. Comment des dirigeants pouvaient avoir éteint ce poste avec de telles carences stratégiques ?! Ils avaient la fuguent, mais n’estimaient pas la vie de leurs hommes à leur juste valeur… Et maintenant qu’ils avaient presque tout perdu, et de nombreuses bataillent allait arriver.
Sur un ordre rapide, les hommes rassemblé par régiment prirent le chemin de leur camps avancer afin de prendre soin des blessés et de penser au futur de cette guerre.

L'être ailé, ainsi que son fardeau voguèrent paisiblement dans les cieux. La légère crainte de périr devant le visage sombre de l'apparition fantomatique, c'était manifestement éclipsée aussi rapidement qu'elle fut apparut. La cause de ce phénomène étrange fut l'anéantissement d'un mystérieux gemme. De par le geste d'un seul seigneur, des milliers de vies furent épargnées, la région de Gaäd Mur pourra à partir de cette soirée, dormir dans une sérénité totale. Hirad regarda en contre-bas, les deux héros qui affrontèrent bravement l'officier ennemi, agonisèrent sur un sol souillé par un amas de corps qui semblèrent être en première phase de décomposition.

Une massive incursion de charognard vînt faire son entrée à l'orée de l'épilogue, qui restera à jamais inoubliable. Les volatiles du sombre-roi se joignirent aux festins, des centaines de carcasses commencèrent à être dépouillées de leurs chairs et organes vitaux. Manifestement, l'instant fût un délice pour toutes les bêtes avides de viandes. De par la logique des choses, le temps des guerriers fut, à présent révolue, vînt le temps des guerrisseurs. Ils vinrent inondés les lieux de par leurs présences. Les macchabées furent ignorés, ceux qui furent aux zéniths de leurs vies furent tout bonnement oubliés, la chance adressa un sourire qu'aux partiellement affectées. Un sentiment d'indignation engendra une furie intérieure, contenue par une sagesse irrévocablement conquise par l'étude de grimoires ancestraux.

Marche saccadée d'hommes et de femmes, cherchant désespérément leurs êtres chers, mort pour une gloire qui demeurera inexistante dans leurs cœurs. Incompréhension soudaine, parmi les âmes naviguant dans un océan macabre. Une pluie intempestive perpétra le schéma horrifique d'une scène remarquablement insoutenable. Dans un silence quasi-réglementaire lors de pareils circonstances, quelques déglutitions funestes se firent entendre. Ces êtres en perditions, ne cessèrent un instant de lutter dans l'infime chance de recouvrer la source de vitalité d'antan. Filament de vie insaisissable, pour des soldats dépourvus d'espoir.

Régnant temporairement sur des cieux idéologiquement désert, Hirad amorça une descente silencieuse en direction d'un champ infesté de dépouille sanguinolente. C'était la fin d'un prologue mouvementé entre ciel et terre. Les pieds du Kalysien se posèrent sur le sol imbibé d'un mélange désagréable, comportant hémoglobine et boue. Son regards se posa tout autour de lui, une immense vision de terreur se porta à lui. Une odeur nauséabonde commença à irriter ses narines, une senteur néfaste provenant directement du royaume des morts.

Ses mots filèrent sans retenues:

- Imaginable massacre, futile raison! Quel diable pousse ces hordes de démons à accomplir de tels choses?

Au loin un blason Luron approcha, une fine lueur d'espoir destinée à embellir l'âme d'Hirad se distingua à l'horizon. Il reconnut le visage d'une jolie Dame d'Agueraton, ce fût Asrya...

La bataille s'était achevée, la justice avait triomphé, le prix était considérable et inacceptable. Les morts jaugeaient sur le sol. L'hémoglobine s'était mélangée dans le fleuve. L'armée du chaos avait été repoussée par la bravoure et la solidarité des seigneurs. Les ténèbres venaient de connaître la défaite.

La victoire n'était pas acquise. La menace grandissait sur l'île. Une réunion venait d'avoir lieu pour la défense des îliens. Le chaos allait naître sur leur terre. La justice ne connait pas les frontières et la rancoeur. L'armée Luronne devait le prouver avec sa participation dans un nouveau conflit. Mon armée s'était regroupée et avait reformé les rangs. Les pertes étaient énormes. Des nombreux foyers d'Eilendya allaient être privés de maris ou d'enfants.

J'essuyais le sang sur mon visage et mon armure. Mes cheveux devaient être dégoutants à cause de ce conflit. Je n'avais pas le temps de me rendre présentable. J'avais remarqué la présence d'Hirad lors de la bataille. J'avançais doucement vers lui avec une démarche rassurée, une fois arrivée à sa hauteur je commençais mon dialogue.

Les lurons ont juré de protéger la justice. Je suis consciente d'avoir réalisé notre but aujourd'hui. Le mal n'a pas péris, il perdure. Notre ennemi est à terre, mais nos adversaires ne ce résume pas à un homme ou ce monstre.

Devons-nous chasser le mal ? Courir derrière ces lâches ? Je vous le propose même si j'ai une autre idée. Nous devons surprendre nos adversaires. La meilleure défense c'est l'attaque, je suggère d'attaquer. Nous devons trouver la gemme et reconstruire le portail qui nous conduira dans le repère et les ténèbres de nos assaillants.

Je n'irai pas moi-même. Mon royaume à besoin de ma présence pour sa sécurité. Je confirai cette mission à un assassin un homme qui excède dans sa fonction. Il sera discret et acte à remplir sa tâche d'espionner ou de tuer la menace à sa source. Il répond sous le nom de Bogan.

Le plus dur est de refaire fonctionner le portail et de retrouver toutes les pièces de la pierre qui a construit la porte entre ces deux mondes. A ce moment même mes trente mages cherchent les différents morceaux. Allez-vous m'aider ?

Mon armée avait subie des pertes, les généraux étaient en train de compter mes hommes. Ensuite mon armée allait rejoindre les ordres de rejoindre les îliens. J'allais remettre cette armée à la main d'un autres lurons. J'ignorais à qui j'allais confier cette tâche.

Le jeune seigneur était allongé par terre toujours inconscient. La bataille était terminée mais maintenant il fallait qu'il en en mène une plus personnelle que celle qu'il venait de livrer. Entre la vie et la mort, il luttait désespérément. soudain, il sentit une aura franchir ses résistances mentales. Son esprit déjà faible se laissa aller à cette rencontre pleine de chaleur. Dans cette rencontre il sentit une grande vague d'inquiétude l'envahir. Dans son état comateux, le seigneur Archangel ressentait les sentiments de cette jeune et douce dame qui tentait de le sauver. Perturber par son aura, le seigneur à moitié moribond commença à envoyer tout ce qu'il ressentait vers dame Andromède. Toute sa vie passa ainsi en sentiment et la dame du interrompre le contrôle qu'elle faisait sur son ami Aanltey de Tony.

Perturbée par cette vague inattendue d'émotions, la jeune dame se laissa submerger par une vie de tristesse de haine et de désespoir. Dans flot inconstant, elle remarqua néamoins un pointe d'espoir et d'amour. Un amour infini envers une mère et une femme morte il y a de cela fort longtemps. Les sentiments de dame Andromède commençaient à être perturbés. Elle renvoyait mentalement des images apaisantes pour calmer le jeune seigneur.

A ce moment, une chose incroyable se produisit. Un halo d'une lumière extrèmement puissante entoura les corps sur les sols. Quelque chose bougeait sous la chemise du seigneur Archangel. Dans un bruissement de tissus, un collier en forme de lys, aussi lumineux que le halo les entourant, apparut alors. Ce collier était un souvenir de sa mère qui mourut en le mettant au monde. Une fois la lumière dissipée, les jeunes seigneurs à moitié agonisant était totalement guéri. La jeune dame ne s'expliqua pas ce phénomène mais fut fort aise de voir ses compagnons de combats sauvés.

Le jeune seigneur bougea lentement et ouvrit les yeux. Il n'avait jamais été aussi content d'être en vie.

Archangel avait bien failli dépasser ses défenses mentales au plus bas, en la noyant sous un déluge d'émotions.
Androméde n'en revenait pas, elle regardait avec stupeur les deux jeunes gens miraculeusement remis de leurs blessures. Elle-même ne portait plus aucunes égratignures. et elle se sentait formidablement bien, comme reposée alors qu'elle aurait dû être harasséé de fatigue.
Son intervention avait sans doute éveillé le pouvoir d'un ancien artefact, une magie puissante sans aucun doute.
Elle sourit doucement, il n'y avait que Archangel pour la surprendre ainsi !
La jeune femme se réjouit qu'ils soient vivant tout les deux. Même si elle était certaine qu'ils se fourreraient dans un autre guêpier à la première occasion. Plus sereine, elle avait moins envie de les frapper... Ils ne perdaient rien pour attendre.

Elle s'intéressa de nouveau à son environnement. Se levant, elle chercha immédiatement Gradzil et le repéra en train de surveiller les alentours, puis elle remarqua les dresseurs et le groupe survivant des griffons qui arrivaient prendre leurs nouvelles directives.

Elle remarqua enfin un homme qu'elle ne connaissait pas agenouillé non loin du seigneur Aentley. Celui-ci les yeux clos semblait prier pour lui, prière funèbre à en croire les traits résigné de son visage.

D'une voix douce elle l'informa :

Ne vous en faites pas, il semble que le seigneur Aentley a eu beaucoup de chance, il ne mourra pas aujourd'hui.

Toujours souriante elle attendit qu'ils reprennent conscience.

Le gouffre devenait de plus en plus chaleureux et accueillant. J'avais désormais choisi ma destiné. J'allais mourir, je voulais mourir. La fameuse lumière au bout du tunnel s'agrandissait de plus en plus. L'heure était venue pour moi de faire ma révérence...
Soudain une force me tirait en arrière. Contre mon gré, on me sauvait la vie. Mon corps avait été suffisamment guéri mais restait très faible.

Une odeur secoua mes narines. Je n'avais pas encore ouvert les yeux que déjà un sang m'appelais. Un sang familier beaucoup trop familier. En plus il était proche, trop proche.

Ma main agrippa la jambe d'Andromède. Elle avait tenter un lien entre nos esprits et elle n'avait pas réussi. Normal me disais-je.
Mes yeux s'ouvrait brusquement, d'un regard net qui se plongea dans le regard d'Andromède. Elle avait sûrement compris le lien, elle l'avait sûrement senti.

Toi !?

Je la reconnaissais, c'était cette femme qui m'avait sauvé et que j'avais embrassé. Comment ce lien pouvait il exister ?

Je me levai et donnai ma lame à Jan.

Cette épée doit être garder et plus jamais elle ne sera utiliser. On l'emmurera une fois de retour à Tonandra. Mais maintenant je veux que tu la gardes. Les chevaliers de la lame n'auront aucune emprise sur un homme qui ne possède pas du sang royale de Tonandra. Tu es peut être le plus valeureux mais la malédiction n'agit que pour le sang bleu du Royaume Gris.

Je lui agrippe le cou et le force à se pencher vers moi, pour lui murmurer des mots à l'oreille.

Et surtout tiens cette lame éloigné de la dame ici présente...

Je me retournais ensuite vers Andromède. Mon visage était grave alors que dans ce genre de situation il devrait être joyeux. La situation ne me plaisait guère. Je n'appréciais que moyennement apprendre un truc comme cela.

Alors je dois vous appeler ma reine ?

C'était peut être un peu trop directe comme premiers mots à sa sœur ...

Mon corps me relâchait. Il avait guéri mais les démons ne me lâchait pas et me détruisait intérieurement. Seulement je n'avais pas le temps pour me reposer.

Jan prépare toi on part avec Shaoran vers l'île. Je ne veux pas qu'il arrive un truc à Asura.

Une remonté de mon estomac, une flaque de vomi mais un vomi rempli de sang venait de clôturer ma phrase. Saloperie de force mystique.

Je me relevais en m'appuyant sur mes bras et partait en direction des survivants de mes troupes, tournant ainsi le dos à Andromède. Je ne rajoutais rien de plus, ni un adieu, ni un au revoir, ni un merci. Je venais d'apprendre que j'avais une sœur, cela me laissait un froid.

Jan répondait à la dame par un sourire. Cela faisait combien d'année maintenant qu'il n'avait plus connu de femme ? Beaucoup trop de temps pour certains hommes.
Aanltey se réveillait, et le chevalier en était plus qu'heureux.
Mais son seigneur ne semblait pas heureux. Que ce passait-il ? Il donnait directement des ordres. Jan acquiesçait chacun avec un signe de tête.
Il se releva et suivit Aanltey, portant son épée.

Le mouvement brusque du seigneur Aantley lorsqu'il agrippa sa jambe la surpris. Mais elle oublia immédiatement cette réaction pour le moins inhabituelle, lorsqu'il ouvrit les yeux car instantanément elle passa le mur de défense de son esprit et lut ses pensées de surface. Plus qu'elle n'entendit le "toi !", elle vit dans son esprit qu'il la reconnaissait comme sa sœur !
Elle rompit brutalement le contact involontaire, elle détestait espionner les gens ainsi. Cette idée saugrenue avait été si forte dans l'esprit d'Aantley qu'il l'avait comme invitée à pénétrer ses defenses. Peut-être dans la confusion de ses propres sentiments n'avait-il pas senti le contact.
Elle le fixait maintenant médusée par son comportement. Alors qu'il aurait dû être un minimum reconnaissant ce rustre semblait lui en vouloir. Et puis d'abord comment pouvait-il être persuadé qu'elle était sa sœur ? Dans son esprit aucun doute ne subsistaient. Comment pouvait-il croire ça ?
Il avait à présent le visage fermé. En se relevant il s'adressa à l'homme :

"Cette épée doit être gardée et plus jamais elle ne sera utilisée. On l'emmurera une fois de retour à Tonandra. Mais maintenant je veux que tu la gardes. Les chevaliers de la lame n'auront aucune emprise sur un homme qui ne possède pas du sang royale de Tonandra. Tu es peut être le plus valeureux mais la malédiction n'agit que pour le sang bleu du Royaume Gris. "

Puis il ajouta quelque chose d'inaudible en murmurant au fameux Jan, sans doute un subordonné.

Il dit ensuite à son intention :

"Alors je dois vous appeler ma reine ?"

Et voilà il délirait de nouveau.
Cette andouille eut une faiblesse et se releva comme si de rien n'était hormis qu'il vomi un truc pas net du tout, ce qui la fit froncer les sourcils. Il lui tournait à présent le dos.

Il comptait vraiment partir comme ça ?
Comme pour confirmer cette pensée il dit :

"Jan prépare toi on part avec Shaoran vers l'île. Je ne veux pas qu'il arrive un truc à Asura."

Jan adressa à Androméde un sourire comme pour s'excuser du comportement de son seigneur.

Hors de question il ne partirait pas comme ça. Elle sortit de sa léthargie et lança :

"Seigneur Aantley, il a des choses dont nous devront parler, tôt ou tard il vous faudra m'expliquer votre comportement. Si ce doit être tard, tachez de rester en vie assez longtemps !
Je crains fort que dans votre état il ne soit pas sage de repartir au combat, mais je suis certaine d'user ma salive pour rien.
Aussi je vous demanderai à vous Jan de veiller sur lui." Elle fixait Jan dans les yeux, s'assurant qu'il comprenne bien.

"Dés que Archangel aura émergé, nous partons", ajoutais-je à l'attention de mes dresseurs.

La guerre encore et toujours la guerre. Cette période ne terminera donc jamais ?
Je sais même pas si je suis vivant ou mort mais je peu déjà me mettre en route pour l'île pour aider les troupes d'Asura.

Asura, mon Azur à moi, est ce qu'on aura un jour un avenir radieux ? Pourrons nous vivre ensemble ? Fondez une famille ? Dans quel monde vivrons nos enfants ?

La jeune femme au Griffons était ma sœur. Manquait plus que cela. Et en plus elle ne semblait pas le sentir.
Comment ne l'avait elle pas senti ?

Je regardais désormais Andromède droit dans les yeux.

Écoute ma jolie. Toi et moi on a le même sang. Je l'ai senti. Pourquoi je ne sais pas ? Comment j'en sais pas plus.

Je levais mon bras faisant signe à Jan de venir nous rejoindre.

Approche ton bras de la lame. Elle va se mettre à briller d'un rouge vif. Je te demande juste de ne pas la prendre... Il en va de ta survie. Je n'ai pas envie de perdre ma... sœur...

Ces mots me restaient encore un peu de travers.

Je crois qu'on va avoir besoin de parler effectivement... Toi et tes griffons ainsi que ce seigneur vous venez avec moi. Vous prendrez sur le bateau la place des chevaliers morts.

Devais je fondre en larme face à ma sœur ? Je savais maintenant d'où me venait la malédiction d'être la prison des démons...

Je tournais les talons et continuais mon chemin.

Jan regarda Andromède et lui tendit l'épée. Il espérait que celle-ci écouterait son Seigneur et ne porterait pas Sakura dans ses mains. Une si jolie femme, possédant un regard... Un regard magnifique comme Aanltey.

Ne lui en voulez pas s'il vous plaît. La journée a du être terrible et apprendre qu'il a une sœur a du le chambouler. Et si il le dit c'est que ça doit être vrai. Le seigneur Aanltey ne se trompe jamais question sang...

Jan fit un sourire réconciliateur et amicale. Il tendit alors son bras vers la dame.

Cependant je serais ravi de vous tenir compagnie durant le voyage.

Et son sourire tourna rouge. Il avait un peu honte de lui même. Une voix au loin répondit.

Jan ! C'est ma sœur alors tu as pas intérêt !

Le jeune seigneur était guéri de ses blessures mais il était toujours inconscient. Son esprit errait dans les limbes de ses souvenirs et de ses tourments. Il avait cru sentir pendant un bref instant la présence de sa mère mais cette sensation s'est évanouie comme les étoiles disparaissent au petit jour. Pendant son long périple, son esprit rencontra une présence familière mais tellement hostile et belliqueuse, que son corps se raidit un bref instant. C'était la part de ténèbres qu'il avait en lui. Cette partie qui jadis à causé la mort de nombreux citoyens de Seraphin et d'Asmodée le traître. Il savait que ce morceau de son âme était en lui et que plus jamais il ne le quitterai. C'est pour cela que le jeune seigneur avait décidé de vivre pour le bien et la justice car il ne voulait pas que cette bête sanguinaire prenne encore possession de son corps. Il sentit tout à coup, son esprit redevenir stable. Il sentait son corps revivre et bientôt il ouvrit enfin les yeux.

Relevant doucement la tête la première chose qu'il vit fut le visage rayonnant de dame Andromède. Il sentit une chaleur monter en son sein rien qu'au regard porté sur celle-ci. Le retour à la vie était décidément magnifique. Il vit à son côté le seigneur Aanltey de Tony et un des ses hommes.

"Mes amis, je revient de loin mais grâce à vous mon âme est encore de ce monde. Je vous en suis à jamais reconnaissant."

Il les regardait et vit qu'ils étaient mal à l'aise.

"Que s'est il passé ? Racontez moi !"

"Ecoute ma jolie. Toi et moi on a le même sang. Je l'ai senti. Pourquoi je ne sais pas ? Comment j'en sais pas plus."

Ma jolie ? Elle se hérissa à ces mots. Que croyait-il cet idiot... Elle écoutait la suite fermée comme une huître.

"Approche ton bras de la lame. Elle va se mettre à briller d'un rouge vif. Je te demande juste de ne pas la prendre... Il en va de ta survie. Je n'ai pas envie de perdre ma ... soeur..."

Il accrocha sur le mot "sœur" comme si le mot était inconnu, mais Intriguée, elle approcha la main de cette fameuse lame pour vérifier ce qu'il venait de dire. Vérifier quoi elle n'en savait trop rien en fait. Si la lame rougissait cela prouverait quoi en réalité ?
Mais à sa grande surprise, en approchant, sa main la démangeait comme si son sang répondait à un appel mystérieux émanant de l'arme qui commença à rougeoyer. Elle s'arrêta juste avant de toucher l'objet, refermant le poing.

"Expliquez moi. Pourquoi cette épée réagit-elle ainsi ?" Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

"Je crois qu'on va avoir besoin de parler effectivement... Toi et tes grffons ainsi que ce seigneur vous venez avec moi. Vous prendrez sur le bateau la place des chevaliers morts."

"Frère ou pas je ne reçois pas d'ordre de votre part mon cher Aantley, dit-elle avec une pointe d'ironie.
Je pars par la voie des airs avec mes griffons rejoindre mes troupes venues en renfort. De là, je rejoindrais l'île. Il n'en sera pas autrement." Ajouta-t-elle, catégorique.

Jan intervint tandis que Aantley poursuivait sa marche et me tournait à nouveau le dos.

"Ne lui en voulez pas s'il vous plaît. La journée a du être terrible et apprendre qu'il a une sœur a du le chambouler. Et si il le dit c'est que ça doit être vrai. Le seigneur Aanltey ne se trompe jamais question sang..."
Encore une phrase énigmatique à propos du sang.

"Cependant je serais ravi de vous tenir compagnie durant le voyage." Offrit-il en même temps que son bras, rougissant comme un gamin.

"Jan ! C'est ma soeur alors tu as pas interêt !"
Elle leva les yeux au ciel, il se prenait sérieusement pour son frère. Et ça ne lui plaisait pas du tout.

Le seigneur Archangel choisit ce moment pour émergé enfin. Elle lui fit le plus beau sourire dont elle était capable pour le moment. Heureuse qu'il vienne interrompre leur échange orageux.

"Mes amis, je reviens de loin mais grâce à vous mon âme est encore de ce monde. Je vous en suis à jamais reconnaissant."Et voilà qu'il en faisait des tonnes, mais lui au moins semblait content d'être vivant pas comme certain.

Elle se renfrogna à cette idée.
Devant leurs mines, Archangel demanda des explications.
"Que s'est-il passé ? Racontez moi !"

Elle s'adressa de nouveau au seigneur Aanltey.
"Je vais finalement vous accompagner aux bateaux. Après tout par la voie des air j'irais plus vite, mais je tiens à connaître les raisons qui vous pousse à croire que je suis votre sœur. Il ne vaut rien d'avoir l'esprit occupé au combat."

"Narin, tu retrouves les troupes au lieu dit comme prévu et vous attendrez sur la côte. Tu peux partir.
Biran tu restes avec moi si j'ai besoin de contacter les troupes tu seras mon courrier.
Les dresseurs la saluèrent et se préparèrent. Narin regroupa les griffons d'un claquement de langue particulier. Tous décollèrent en même temps.

"Nous ne devrions pas traîner.
Seigneur Archangel vous vous sentez assez bien pour voyager ?"

Jan commencait à prendre confiance en lui. Sa rougeur ne disparaissait pas pour autant.

Dame je me permets de vous répondre. Cette lame réagit au sang royal de Tonandra qu'elle désire consummer en raison de la malediction.
Si elle réagit c'est que vous possedez le même sang que mon seigneur. Attention le sang varie en fonction des générations de seigneurs et donc vous êtess de celle d'Aanltey. Vous êtes donc désigner comme sa soeur par la lame.

Jan adressa un sourire.

Essayée de le connaitre ce n'est pas un bougre. Il et juste parfois têtu...

Jan se tourna et ouvrit la marche.

Jan était toujours très rouge lorsqu'il expliqua à Androméde :

Cette lame réagit au sang royal de Tonandra qu'elle désire consumer en raison de la malédiction.
Si elle réagit c'est que vous possédez le même sang que mon seigneur. Attention le sang varie en fonction des générations de seigneurs et donc vous êtes de celle d'Aanltey. Vous êtes donc désigné comme sa sœur par la lame.

Elle appartiendrait donc à une famille maudite... Ca avait tout pour plaire dit donc !
La lame réagissait à son sang, ça au moins avez l'air vrai, elle avait pu le sentir, mais... Zut alors, elle finissait par y croire... Elle aurait vraiment un frère et donc une famille... Sans compter qu'elle ignorait absolument tout de ses racines, de... De tout en fait ! Et puis pourquoi avait-elle vécue si loin d'eux dans l'ignorance ? Comment avait-elle disparut de la famille... Tellement de questions... Et Aantley qui semblait presque lui en vouloir, comme si c'était sa faute à elle !

Cette dernière pensée la fit froncer à nouveau les sourcils.

Essayez de le connaître ce n'est pas un bougre. Il et juste parfois têtu...

Moui, facile à dire !

Elle jeta un coup d'œil à celui-ci. Maussade était un bon mot pour le décrire.
Elle attarda son regard sur lui le regardant un peu mieux, cherchant d'éventuel points communs. Son maintient et son allure proclamait son entraînement régulier à l'épée. Sans être imposant il n'était pas frêle et il avait les même cheveux bruns qu'elle. C'est à peu prés tout ce quelle pouvait dire.

Il la surprit en train de le détailler. Espiègle, elle lui dit :

Vous n'êtes pas trop laid pour être mon frère !
Elle sourit largement tentant de le dérider.

Le seigneur Archangel était à présent remis sur pied. Personne n'aurait pu croire dans l'état dans lequel il était avant la guérison miracle. Il s'était relevé pendant que dame Andromède et le seigneur Aanltey deTony parlait. Son regard se portait sur l'horizon, ligne lointaine d'un passé douloureux remonté à la surface comme par magie. Sa réflexion fut interrompue en entendant quelque chose d'incroyable: dame Andromède serait la soeur de sire deTony. Abasourdi il ne dit mot. Il continua d'écouter. Il les fixait calmement en attendant il ne savait quoi.

Le sourire ravi qu'il affichait à son réveille s'était envolé pour laisser la place à un visage fermé, triste, solitaire. La voix dans sa tête s'était réveillée. Il ne savait pas combien de temps il pourrait la contenir ni combien de temps elle sera présente. Il savait déjà que tant que ses émotions ne prendront pas le dessus elle sera inoffensive bien qu'elle puisse lui gâcher la vie de par sa présence. Sans rien dire de tout ce fatras intérieur, il se tourna vers la "petite famille" réunie.

"Allons y. Je pense qu'il ne faut pas trainer."

Il tourna les talons et avança de quelques pas. Il se pencha et ramassa son épée. Il essuya le sang qui dégoulinait et frotta le sang déjà coaguler. Il ne se retourna pas et attendit que la petite famille daigne le suivre. Une chose était claire, cette expérience avait altéré la perception des choses du jeune seigneur.

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